dimanche 16 juillet 2023

Devoir citoyen : Voir le film The Sound of Freedom

Il ne reste que peu de temps pour aller voir la version sous-titrée en français du film Sound of Freedom au Québec (affiché comme Son de Liberté pour la version sous-titrée en français). 

(dernière modification : 19 juillet 2023)

Je suis allé le voir le 15 juillet, dans un cinéma Guzzo (Méga-Plex) du Québec. Monsieur Vincenzo  Guzzo s'est souvent tenu debout pour la liberté d'opinion et d'expression face à la pression médiatique. Radio-Canada (1) nous dit que selon M. Guzzo, il n'y a pas eu censure pour The Sound of Freedom, mais notre situation de langue primaire au Québec (2), et une décision économique (rentabilité d'un éventuelle doublage - traduction) du côté des distributeurs. C'est un point de vue d'homme d'affaires. 

Car en contexte, l'intense intimidation par les médias, pour discréditer le film et ses supporteurs (diffamation concernant leur intégrité intellectuelle), est devenue une tentative de censure en soi; avec intention réelle d'interdire un drame biographique sur un sujet. Le tout se passe, encore une fois avec une particulière hargne, dans le seul État francophone en Amérique du Nord; comme dans le cas du film Unplanned en 2019 qui étaient projeté, disait-on, dans «des salles obscures du pays». Les limites imposées par la problématique sur la langue primaire nous pénalisent grandement pour l'accès à du contenu étranger. La théorie de la «menace à la démocratie» que représenterait le film est une farce (une autre conspiration promue par les anti conspirateurs en chef); entre autre soutenue par Hollywood qui perd des revenus avec une nouvelle génération de films qui lui échappent (3). Le plus étrange est que quand vous ne voulez pas un type de produit contenu, vous ne devriez pas vous offusquer qu'il trouve un autre accès au public. Il y a donc plus en jeu. 

Illustration : si un réseau de TV disait, par exemple, que les séries de chasse et de pêche ne l'intéressent pas, ne trouveriez vous pas étrange que par la suite, il vous diffame, en raison de votre succès auprès du public, via votre canal parallèle au sien? 

C'est pourtant le même genre de chose qui se passe avec le cinéma en lien avec certains sujets sociétaux. 



Un film captivant, touchant, accessible, sans excès

Bon, mon observation : le film, présenté sous la forme d'un drame vécu, est livré de façon sobre, sans excès, ni effets artificiels. sinon ce qui est souvent utilisé pour adapter et résumer des faits vécus, au grand écran. Les scènes plus difficiles sont sous-entendues; par un plan rapproché sur un visage ou un regard devant la lumière d'un écran, une larme qui coule sur la joue d'un enquêteur, les rideaux d'une chambre d'hôtel qui se ferment quand un agresseur a payé pour les services sexuels d'une fillette, etc. Il serait donc tout à fait possible de le voir à l'âge de 8 ou 10 ans, accompagné d'un parent. L'information à l'écran dans un Mega-Plex informe que le film est «en attente de classement». C'est normal, considérant que les diffusions et la prévente de billets en ligne ont été dévoilées à la dernière minute (mal indexés par les moteurs de recherche ou même la recherche sur certaines pages web des entreprises, comme cineplex, le 14 juillet).


Qu'est-ce que le film Sound of Freedom ? («What is Sound of Freedom?»)

Synopsis d'Angel Studios

Traduction par DEEPL du synopsis trouvé sur le site de sociofinancement du film par Angel Studios, un organisme de plus en plus connu :

«Sound of Freedom, basé sur une incroyable histoire vraie, met en lumière les endroits les plus sombres. Après avoir sauvé un jeune garçon d'impitoyables trafiquants d'enfants, un agent fédéral apprend que la sœur du garçon est toujours captive et décide de s'embarquer dans une dangereuse mission pour la sauver. Alors que le temps presse, il quitte son travail et s'enfonce dans la jungle colombienne, mettant sa vie en jeu pour la libérer d'un sort pire que la mort.»

Traduction du synopsis du Cinoche.com

«L'ancien agent du gouvernement américain Tim Ballard a décidé de quitter son poste afin de concentrer toutes ses forces et son expertise à sauver des enfants des griffes de dangereux trafiquants sexuels aux quatre coins du globe. Après que Tim eut sauvé la vie d'un jeune garçon, il se lance à la recherche de la sœur de ce dernier, toujours tenue captive dans un lieu malfamé». 

Le 4 juillet, Fête de l'Indépendance aux États-Unis

Le film est enfin sorti aux États-Unis, le 4 juillet 2023, après 5 années d'entraves et obstacles. Le projet appartenait à Fox, acheté par Disney, qui a refusé de le produire, jusqu'à son rachat des droits par Angel. Après des délais et grâce à l'acquisition des droits de distribution mondiale du film par Angel Studios, le film terminé depuis plusieurs mois est enfin venu au jour, à cette date symbolique de la fête nationale des États-Unis. Angel Studios qui a accepté de faire la mise en marché, est un récent joueur, connu pour ses productions de séries et films en mode sociofinancement, dont la célèbre série spirituelle «The Chosen». Il était en effet devenu impossible, de produire des films et séries semblables dans le marché et financement habituel d'Hollywood. Mel Gibson l'avait aussi constaté avec sa version cinématographique de La Passion du Christ, qu'il avait dû financer à même sa fortune personnelle pour accéder au marché. 


Sound of Freedom est un récit d' enquêtes clandestines, initiées par Tim Ballard, ex-agent fédéral du Department of Homeland Security (4) dont Jim Caviezel joue le rôle principal. 

L'acteur principal du film, Jim Caviezel. 



Tim Ballard (Jim Caviezel) doit quitter ses fonctions quelques mois avant de pouvoir toucher sa pleine retraite. C'est le seul moyen d'agir rapidement pour pousser plus loin une enquête en vue du sauvetage d'enfants, avant que certains d'entre eux quittent les Amériques. L'ultime but : délivrer une fillette disparue, en route pour être vendue avec plusieurs autres enfants, sur le marché international de la traite humaine. Le petit frère de celle-ci, qui vient d'être libéré via une opération officielle, a imploré Timothy (Timoteo) de libérer sa sœur. Mais pour la bureaucratie américaine, les livres sont maintenant fermés.

Et s'il s'agissait de votre fille?


L'ex agent d'infiltration Tim Ballard doit se recréer un nouveau réseau de personnes clés, s'il veut au moins espérer réussir une telle mission d'enquête de "black operation", qui le mènera dans une zone où ni l'armée, ni la police ne vont.


Haine et diffamation contre les défenseurs du film

L'argument haineux et diffamatoire des adversaires enragés contre le film et ses supporteurs, devant la forte percée du film en Amérique du Nord (no 1 aux États-Unis 2 fois en 7 jours ) est que cela ferait partie des théories du complot ou des sujets aimés des «complotistes». Pourtant, vous l'avez noté, les supposées théories du complot se sont avérées de plus en plus souvent validées. Quel est le truc ? Simple, il faut s'informer en suivant les meilleurs spécialistes sur le terrain, que ce soit en santé, alimentation, enquêtes criminelles, enquêtes journalistiques (ex. Karl Zéro en France), stratégie et fabrication d'images politiques, économie et nouvelle économie, énergie, climat et environnement, etc. 

Au Québec de même, comme dans l'enquête vécue et adaptée au cinéma sous le titre The Sound of Freedom, nous observons un lourd couvercle de plomb sur la question de l'innommable traite humaine contemporaine des enfants et adolescents. Par exemple, le scandale de Rotherham en Grande-Bretagne, révélé au grand jour à l'été 2014, après plusieurs années de trafic humain et au moins 1400 jeunes

victimes d'exploitation sexuelle en réseau (ce chiffre ne tient pas comptes des filles de 17 ans et plus!), a à peine fait quelques lignes dans la presse québécoise. Pourquoi? 


Pourquoi un tel couvercle de «sobriété» sur l'exploitation sexuelle des jeunes?

Pourtant, des enquêtes comme celles qui ont inspiré Sound of Freedom sont extrêmement documentées, dans nos sociétés dites «de droit», si l'on espère se rendre à une opération de libération (de type intervention SWAT), suivie d'un procès devant tribunal (témoignages de victimes, aveux, filature, photos et vidéos, audios, infiltration des réseaux criminels, écoute électronique, preuves de relevés ou transactions, etc.). Ici comme dans d'autres états de droit, on a préféré croire que les enlèvements ou le recrutement forcé (ex. enrôlement forcé de jeunes fugueuses) seraient anecdotiques et non liées. On préfère imaginer le Québec instruit, comme totalement propre. Les enquêtes (ex. Opération Scorpion dans la ville de Québec), ont tendance à s'éteindre quand elles commencent à porter fruit, mais qu'elles dévoilent que des gens de l'élite font partie des clients des adolescentes prostituées. C'est normal, pensez-y.

C'est pourtant simple. Quand il y a de la demande et de l'argent, il y a des cœurs suffisamment endurcis pour livrer des êtres humains. Il faut se rendre à l'évidence que la traite humaine des enfants et adolescents, tout comme la corruption plus traditionnelle ou la pédophilie plus locale (dans les villages et  communautés), ne peuvent perdurer durant des décennies qu'avec la complicité de gens de haut niveau, que cette collaboration soit volontaire ou forcée, parmi les élites d'une société. Tant que l'on n'a pas reconnu cela, soit on n'a rien compris, ou on protège quelqu'un, ou encore on obéit à celui qui nous paie. Mais on devait être appelé auteur et non journaliste. Pour comparaison dans un autre enjeu de société, pensez-vous que le lobby pour la libéralisation des drogues vienne de nulle part, au même moment où l'État et les ordres mettent en place des lois pour hyper-contrôler la vente des produits naturels pour la santé? 

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1.     Nicholas De Rosa. Non, le film « Sound of Freedom » n’a pas été censuré au Québec. 10 juillet 2023

NOTE: Je me dissocie de cette opinion, comme j'ai expliqué dans le texte. Il y a une tentative concertée des médias de nuire le plus possible à la diffusion du film.

2.   langue maternelle principale = langue officielle avec des impacts jusque dans les arts et le divertissement; par exemple, les règles du CRTC, les règles syndicales sur le doublage en français, etc.

3.   Pour preuve de censure, regardez la réaction des médias mainstream. En France, le pouvoir politique veut interdire le film dénonçant le trafic d'enfants et adolescents. Netflix de son côté, le retire. Il n'y a pas de censure selon nos médias? Foutaise! Ceux-ci adaptent leur discours : au début, on n'en parle pas pour ne pas attirer l'attention sur le sujet. Puis, ça peut exister, mais c'est marginal. Puis, il n'y a pas d'interconnexion mondiale du trafic humain. Puis, l'histoire serait modifiée; pourtant le cas aussi pour les drames biographiques comme "Bohemian Rhapsody" ou Steve Jobs. Un récit biographique choisit un angle, sinon il faudrait une une chronique documentaire de faits chronologiques, sans intérêt pour le cinéma. Bref, la prise de connaissance de certains problèmes sociétaux dérange, mais dérange qui? Il y a plus de personnes qui sont victimes de traite humaine, dans le monde en ce moment, qu'à tout moment de l'histoire, incluant avant l'abolitionnisme, quand l'esclavagisme était légal. Le marché mondial de la traite humaine est en voie de dépasser le marché de la drogue, parce que les services d'une victime peuvent être vendus plusieurs fois par jour, contrairement à une dose de drogue. Puis les organes peuvent être vendus, lorsque la victime ne peut plus fonctionner psychologiquement. 

4.    TIM BALLARD (Source : United States Air Force Academy) https://www.usafa.edu/staff/tim-ballard/
Traduit de l'anglais : «Tim Ballard, fondateur et président d'O.U.R. [Operation Underground Railroad], a travaillé pendant 12 ans comme agent spécial au ministère de la sécurité intérieure. C'est dans ce cadre qu'il a commencé à travailler pour sauver des enfants de l'esclavage sexuel et de l'exploitation.  C'était à l'époque où le gouvernement américain commençait à créer les premières unités de lutte contre la traite des êtres humains. En tant qu'agent infiltré, il endossait le rôle d'un pédophile ou d'un trafiquant d'enfants pour pénétrer dans les réseaux de trafiquants et les démanteler. Il a ainsi réussi à démanteler des dizaines d'organisations sur une période de dix ans. Il est compréhensible que Tim ait d'abord été très réticent à travailler dans ces groupes de travail sur le trafic d'enfants, en raison de la noirceur et de la méchanceté des crimes liés à l'exploitation et au trafic d'enfants. Selon ses propres termes, "je savais que cela existait, mais je ne voulais pas le voir". Bien qu'il ait secouru des enfants pendant une dizaine d'années au sein de la sécurité intérieure, Tim a eu le sentiment qu'il était possible de faire plus dans cette lutte en créant une organisation à but non lucratif. Il savait qu'en créant une organisation privée qui travaillerait main dans la main avec les gouvernements et les forces de l'ordre, ce travail pourrait être porté à un tout autre niveau et beaucoup plus d'enfants pourraient être sauvés. Tim a pris sa retraite en 2013 et, un mois plus tard, il a créé l'organisation privée à but non lucratif Operation Underground Railroad afin de poursuivre son travail.»
          English : "Tim Ballard, the founder and President of O.U.R., spent 12 years working as a special agent at the Department of Homeland Security. It was while working with Homeland where he began his job working to rescue children from sexual slavery and exploitation.  This was at a time when the U.S. Government began forming the first anti-human trafficking units. As an undercover operative, he would assume the role of a pedophile or child trafficker to get inside trafficking rings, and bust them up. Thereby successfully dismantling literally dozens of these organizations over a ten-year period. Understandably, Tim was very reluctant at first to work in those child trafficking task forces due to the utter darkness and evil of the crimes involved with the exploitation and trafficking of children. In his own words, “I knew it existed, but I didn’t want to see it.” Despite a decade of rescuing children at Homeland Security, Tim felt there was more that could be done in this fight if he started a non-profit organization. He knew that by creating a private organization that works hand-in-hand with governments and law enforcement, this work could be taken to a whole new level and many more children could be saved. Tim retired from his government job in 2013 and a month later he started the private, non-profit organization, Operation Underground Railroad to continue his work."