jeudi 31 décembre 2020

Réflexion sur le rôle du Gouvernement, basée sur une citation de Thomas Paine

Thomas Paine, un des Pères de la Confédération des États-Unis d'Amérique, a publié Common Sense, un pamphlet contre la domination de l'Empire Britannique sur les citoyens d'Amérique. Cette publication est considérée comme ayant influencé les colonies américaines, à secouer le joug de la royauté britannique.


Thomas PAINE, Par Auguste Millière


Pour Thomas Paine, la société et le Gouvernement sont deux entités à tort confondues. Lorsque combinées ensemble, c'est l'équilibre qui est recherché. La société cherche à unir dans un intérêt commun, à la recherche d'un bien-être commun, et le Gouvernement doit protéger les personnes, en restreignant le mal et exerçant la Justice. L'équilibre est évidemment rompu quand le Gouvernement lui-même (ou l'État) est corrompu, produit lui-même le mal et ainsi, ne sert plus le peuple. Paine écrit dans son Common Sense (Le Sens commun, ce qu'au Québec nous appelons le gros bon sens):

«Certains auteurs ont confondu la société avec le Gouvernement, jusqu'à ne laisser que très peu, sinon aucune distinction entre eux, alors qu'ils sont non seulement différents, mais ont des origines différentes. La société est le produit de nos besoins [communs] et le Gouvernement découle de notre inclinaison au mal [désordre]; la première, agit POSITIVEMENT (favoriser) l'union [mise en commun] de nos aspirations, le second agissant NÉGATIVEMENT (pour empêcher), en restreignant le mal. L'une favorise les interactions, l'autre crée des distinctions. La première est un modèle, l'autre agit comme un punisseur [a punisher = un rétributeur]» (Thomas PAINE, 14 février 1776).


Le Gouvernement, un mal nécessaire dans les meilleurs cas, selon Paine


Paine ajoute que le Gouvernement est, dans sa meilleure manifestation, un mal nécessaire, pour un fonctionnement plus sain de la société, mais que dans ses formes moins nobles, il produit un résultat pire qu'une société sans lois :

«La société, dans chaque aspect est un bienfait et le Gouvernement sous sa meilleure forme, un mal nécessaire; dans son pire état, un mal intolérable. Car lorsque nous souffrons, ou que nous sommes exposés aux mêmes misères par un gouvernement, que celles auxquelles l'on pourrait s'attendre dans un pays sans gouvernement, nos calamités sont aggravées par le fait que nous fournissons les moyens par lesquels nous souffrons ! Le Gouvernement, comme le vêtement qui couvre, est l'insigne de l'innocence perdue; les palais des rois sont construits sur les ruines des arches du paradis, car si les appels de la conscience étaient clairs, uniformes et obéis sans résistance, l'homme n'aurait besoin d'aucun autre législateur. Mais cela n'étant pas le cas, il trouve nécessaire de céder une partie de ses privilèges, pour fournir des moyens de protection au reste. Et cela, il est amené à le faire par la même prudence qui, dans tous les autres cas, lui conseille de choisir le moindre mal. C'est pourquoi, la sécurité étant le véritable dessein et but du gouvernement, il s'ensuit incontestablement que la forme qui nous paraît la plus susceptible de l'assurer, avec le moins de dépenses et le plus d'avantages, est préférable à toutes les autres.» (Traduction www.DeepL.com/Translator -version gratuite- et YaPasDePRESSE / Gilles B.)


OPINION : Une application actualisée de Common Sense de Thomas PAINE


Ceci indique en langage actuel, que lorsqu'en démocratie dans un État dit de Droit, le Gouvernement ne remplit plus sa fonction de servir et qu'il s'applique à dominer le peuple et ne peut justifier ses actions, que

  • s'il suspend le droit et la démocratie (exemple, en utilisant l'opportunité d'une crise réelle ou entretenue artificiellement) ou;
  • s'il réussit à changer ou suspendre la Constitution ou suspend indéfiniment la Justice en rendant les tribunaux inaccessibles et fait la même chose pour la démocratie, via la restriction de l'Assemblée démocratique libre:
ce ne sont alors pas le Droit et la Constitution qu'il faut changer, mais ce Gouvernement. Mais comment le faire pour qu'un tel changement ne bénéficie pas aux anarchistes, ou aux pouvoirs politiques de puissances étrangères ou à une hégémonie ou oligarchie mondiales ou régionales? Toute la question est là. Car il faut que les ennemis soient séparés des amis. On se souviendra que dans ce qui fût appelé récemment le «Printemps arabe», des dictateurs laïques ont bien souvent été remplacées par des dictateurs religieux, parce que ce sont eux qui avaient une structure politique organisée et prête. De notre côté, la richesse de la diversité qui a fait la force d'une démocratie, peut faire aussi sa faiblesse, car plus facile à éclater, à manipuler en jouant sur les différences. Il ne suffit pas de mettre ensemble des humains, pour qu'un véritable équilibre et but commun en résulte. Les ententes artificielles imposées ne sont pas sans rappeler une célèbre statue aux pieds de fer et d'argile, où les alliances au final, sont vouées à se briser à un Jour annoncé. 

 

Avons-nous tout misé sur l'État, humain donc faillible, plutôt que sur le Créateur?

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"SOME writers have so confounded society with government, as to leave little or no distinction between them; whereas they are not only different, but have different origins. Society is produced by our wants, and government by our wickedness; the former promotes our happiness POSITIVELY by uniting our affections, the latter NEGATIVELY by restraining our vices. The one encourages intercourse, the other creates distinctions. The first is a patron, the last a punisher." 

"Society in every state is a blessing, but Government, even in its best state, is but a necessary evil; in its worst state an intolerable one: for when we suffer, or are exposed to the same miseries BY A GOVERNMENT, which we might expect in a country WITHOUT GOVERNMENT, our calamity is heightened by reflecting that we furnish the means by which we suffer. Government, like dress, is the badge of lost innocence; the palaces of kings are built upon the ruins of the bowers of paradise. For were the impulses of conscience clear, uniform and irresistibly obeyed, man would need no other lawgiver; but that not being the case, he finds it necessary to surrender up a part of his property to furnish means for the protection of the rest; and this he is induced to do by the same prudence which in every other case advises him, out of two evils to choose the least. Wherefore, security being the true design and end of government, it unanswerably follows that whatever form thereof appears most likely to ensure it to us, with the least expense and greatest benefit, is preferable to all others."

(Thomas PAINE, Common Sense,  Of the Origin and Design of Government in General, with Concise Remarks on the English Constitution, 1776).