dimanche 30 juin 2013

Constitution égyptienne de Morsi, 2012 : DANGER en quelques exemples

30 juin 2013.
La constitution égyptienne défendue par le président Morsi, décembre 2012, contient des affirmations et leur contraire.

Égypte: 22 millions de signatures contre le président islamiste, Mohammed Morsi

30 juin 2013. Espérons et prions pour la paix et le bonheur de l'Égypte... 

Le 30 juin 2013, le peuple risque l'affrontement des clans; pour et contre Morsi et un risque élevé de répression armée du peuple. Traduction par YapasdPRESSE, de l'article «Tamarod petition has 22 million signatures»diffusé sur EgyptIndependent.com (1)


(Extrait de l'article,
ajouts entre [ ] )

La campagne anti-Morsi a recueilli plus de 22 millions de signatures en vue de retirer la confiance au président Mohamed Morsi et organiser des élections présidentielles anticipées.

La campagne a appelé le peuple égyptien à un rassemblement pour le dimanche [30 juin 2013] sur la place Tahrir et devant le Palais présidentiel Ettehadiya, pour rallier à cette cause.

Tamarod, qui signifie «rebelle» en arabe [2], a tenu une conférence de presse [29 juin] pour annoncer les derniers chiffres et présenter la feuille de route en vue des manifestations du 30 juin. La conférence a débuté avec l'hymne national, suivi d'une minute de silence, en souvenir des martyrs de la révolution.

Pendant la conférence, Nadia Henry, membre du Conseil de la Choura [Shura Council] a annoncé sa démission ainsi que celle des autres membres laïques du Conseil.

Tamarod a décrit les protestations du 30 juin, comme une nouvelle vague de la révolution qui a commencé le 25 janvier 2011.

«Aujourd'hui, des millions de citoyens se sont révoltés contre la tyrannie des Frères musulmans», et les Egyptiens sont "sur le chemin de la réalisation de leurs objectifs pour du pain, la liberté et la justice sociale.» (3)

[...] (Fin de l'extrait)

LIRE l'article complet, en Anglais, sur EgyptIndependent.com

LIRE Aussi :
Egypte, le triple échec des Frères musulmans, Le Monde.fr | Idées. 29 juin 2013

Reuters. Obama Tells Egyptians To Talk, Not To Fight, trouvé sur EgyptIndependent.com, 29 juin 2013.
(Oserons-nous suggérer qu'il aurait dû dire publiquement aux Frères musulmans supportés par les sunnites, majoritaires, de respecter l'ensemble du peuple; où se tient-il à cet égard? S'est-il clairement prononcé contre la nouvelle constitution islamiste avec la charia sunnite comme fondement des lois et de l'État (article 2)? Et contre le report des élections, typique des nouvelles dictatures? Pourquoi parle-t-il maintenant; est-ce pour protéger le peuple ou le gouvernement islamiste?)
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1.  Tamarod petition has 22 million signatures. 29 juin 2013.
http://www.egyptindependent.com/news/tamarod-petition-has-22-million-signatures
Texte consulté le 30 juin 2013.

2.  «Tamarod» (rébellion) est une campagne et non pas le nom d'un leader du mouvement anti-Morsi

3.  Tamarod petition has 22 million signatures. 29 juin 2013.

La nouvelle face de l'Égypte

30 juin 2013. Constitution égyptienne de 2012 : éléments clés versus la constitution de 1971

Traduction d'un extrait d'un article intitulé The Changing Face of Egypt (1). Les notes sont ajoutées par YapasdPRESSE pour la compréhension et le contexte. Cet article présente des éléments clés de la nouvelle constitution égyptienne défendue par le président Mohamad Morsi, adoptée le 26 décembre 2012, et un comparatif avec la précédente constitution de Hosni Mubarak, remontant à 1971.

(Début de l'extrait, avec notes ajoutées)

La Constitution

En décembre 2012, La nouvelle constitution égyptienne étaient approuvée par les électeurs dans un référendum en deux étapes, en remplacement la charte de 1971 remontant à Mubarak. Bien que la constitution a reçu l'appui de 64% des votes, seulement 33% de l'électorat y a participé. Ce qui suit, présente une brève comparaison d'éléments-clés.
  • Les deux constitutions ont désigné l'islam comme religion officielle de l'Égypte et la loi islamique, ou la charia, comme principale source de la législation. Elles [les deux constitutions] ont aussi obligé l'État à «préserver» les valeurs familiales traditionnelles fondées sur l'Islam, (2).
  • La nouvelle charte définit les principes de la charia pour la première fois. Elle dit que ces principes incluent «les preuves, les règles, la jurisprudence et les sources» acceptées par l'islam sunnite, groupe religieux majoritaire de l'Égypte.
  • Le nouveau document accorde aussi des pouvoirs sans précédents à Al-Azhar, l'école religieuse la plus respectée de l'islam sunnite en statuant que ses érudits doivent être consultés sur toutes matières relatives à la charia (3).
  • La nouvelle constitution renforce considérablement de la même manière, le pouvoir des forces armées égyptiennes. Contrairement à la charte précédente, elle exige que le ministre de la Défense soit choisi parmi les officiers supérieurs de l'armée.
  • Les officiers supérieurs obtiennent aussi le pouvoir de traduire les civils en procès devant des tribunaux militaires, mais seulement dans les cas où les crimes présumés «portent atteinte aux forces armées.»
  • La constitution de 2012 nécessite la création d'un Conseil national de sécurité avec une répartition des officiers supérieurs et des ministres du cabinet civil, qui est chargé de l'adoption de stratégies pour l'établissement de la sécurité, pour identifier les menaces à la sécurité, et pour prendre des mesures pour y remédier.
(Fin de l'extrait)

Les Frères musulmans sont dédiés
à la restauration du Califat, une
communauté unifiée des nations
islamiques qui permettra non seulement
de récupérer ces zones qui ont été
occupés par l'ancien Califat, mais
un jour de dominer le monde.
La constitution renferme pas moins de 236 articles et un long préambule. Mais rappelons que la primauté du droit est donnée à l'islam et à la charia comme le traduit le journal en ligne, EgyptIndependent :

«Article 2
Islam is the religion of the state and Arabic its official language. Principles of Islamic Sharia are the principal source of legislation».

 (4)
Nous sommes mieux en mesure de comprendre pourquoi les non-islamistes et les musulmans chiites, craignent pour leur sécurité ou pour leur liberté et leur représentation devant l'État. Évidemment, suite aux troubles de novembre 2012, on peut aussi contextualiser

  • le faible taux de participation pour une consultation aussi importante
  • et la grande contestation du document de la constitution en préparation à l'automne 2012. 
L'opposition a fait état de fraudes et d'irrégularités dans le référendum et affirmé que le texte porte atteinte à certaines libertés fondamentales et ouvre la voie à une islamisation de la législation (5).
30 JUIN 2013

Key events in Egypt's revolution and transition. mail.com
30 JUIN 2013
-  Expose des points clés, outre le texte constitutionnel, qui ont mené à une grande insatisfaction.
- À lire attentivement, tous les événements de novembre 2012. Les membres non islamiques ont démissionné pour protester contre la prise de contrôle des islamistes dans la rédaction du préliminaire de la constitution.

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1.  Cheryl HAUER, The Changing Face of Egypt. Dispatch from Jerusalem. Bridges for Peace, Vol. 33, no 2, 2 avril 2013, p. 20-22
Lien consulté le 29 juin 2013.

2.  Le nouvel article 2  (traduction de l'anglais au français par 45eNord.ca), implique la charia comme fondement pour les lois du pays «L’islam est la religion d’Etat, sa langue officielle l’arabe, et les principes de la charia islamique sont la source principale de la législation.» (lien consulté le 29 juin 2013) 
En comparaison, pour les chrétiens et les juifs, l'article 3 stipule que «Pour les chrétiens et les Juifs égyptiens, les principes de leurs lois religieuses sont la source principale de la législation dans les questions personnelles et religieuses, ainsi que dans le choix de leurs chefs spirituels.» (lien consulté le 29 juin 2013)
Ce que cela implique, c'est que pour ces groupes, la portée du religieux est circonscrite à la vie personnelle et au culte, notamment dans le choix de leurs chefs religieux et des règles de vie. Jusque là, tout semble normal, d'un point de vue occidental. Ceci se fera cependant inévitablement sous réserve de l'approbation de l'islam comme loi principale en vertu dudit article 2; imposant l'islam et la charia comme bases de gouvernement et de législation.

3.  Article 4 (traduction de l'anglais au français par 45eNord.ca): «Al-Azhar est un organisme indépendant islamique et il répond seul de ses affaires internes. Son champ d’application couvre la nation musulmane et le monde entier. Il propage  les études religieuses et l’appel à l’Islam. 
L’État garantit les fonds suffisants pour qu’il puisse atteindre ses objectifs. 
La loi détermine la méthode de sélection du Grand Imam d’Al-Azhar, qui est indépendant et ne peut être démis de ses fonctions.
L’avis du Conseil d’Al-Azhar et des érudits du Grand Imam doivent être pris dans les domaines liés à la charia islamique». (lien consulté le 29 juin 2013)

4.  Extrait du texte constitutionnel du 2 décembre 2012 avant son approbation le 26 du même mois. Traduction préliminaire en anglais par EgyptIndependent.com

jeudi 27 juin 2013

Syrie : le conflit vu par un chrétien irakien

26 juin 2013. Interview avec Yonadam Kanna, député en Irak

Les chrétiens de Syrie subiront-ils le même sort que les chrétiens d'Irak? Analyse de la situation par Yonadam Kanna, chrétien et homme politique irakien. 

« Si la Syrie s'effondre, cela mettrait en danger tous les chrétiens du Moyen-Orient ! [...] Je dirais qu'il y a plus de 29 groupes de djihadistes qui se battent en Syrie. Je ne crois pas qu'ils écouteraient M. Sabra (président chrétien du Conseil National Syrien, un parti d'opposition) ou tout autre leader qui voudrait faire la promotion de la démocratie et de la liberté [...] nous savons qu'il y a des combattants venus du Danemark, du Canada, de Tchétchénie, du Yémen, de partout. Il y a 57 pays musulmans dans le monde mais ces combattants ne viennent pas seulement des pays musulmans. » (Yonadam Kanna, député en Irak)
Yonadam Kanna, député en Irak et
secrétaire général du Mouvement 
démocrate assyrien
Pour Yonadam Kanna, député en Irak et secrétaire général du Mouvement démocrate assyrien, une main mise des djihadistes sur le conflit plongerait le Moyen-Orient dans le chaos.

Quel conseil donneriez-vous aux responsables chrétiens en Syrie?

« Nous respectons la volonté du peuple syrien. C'est à eux de voir et de décider ce qu'il convient de faire. Mais je suis surpris de voir que ce ne sont pas eux qui prennent les décisions. Les décisions sont prises par d'autres, de l'autre côté de la frontière. Je dirais qu'il y a plus de 29 groupes de djihadistes qui se battent en Syrie. Je ne crois pas qu'ils écouteraient M. Sabra (président chrétien du Conseil National Syrien, un parti d'opposition) ou tout autre leader qui voudrait faire la promotion de la démocratie et de la liberté.

Comment savez-vous qu'il y a autant de combattants de différentes nationalités qui se battent en Syrie?

« Ce sont des informations rendues publiques. Ces chiffres ne sont plus un secret aujourd'hui. C'est peut-être dû à la présence de l'ONU et des agences de presse dans le pays. C'est ainsi que nous savons qu'il y a des combattants venus du Danemark, du Canada, de Tchétchénie, du Yémen, de partout. Il y a 57 pays musulmans dans le monde mais ces combattants ne viennent pas seulement des pays musulmans. Ils viennent aussi du Canada, de l'Europe et de l'Amérique. Parmi ceux qui ont été arrêtés il y en a qui avaient des passeports belges, il y a donc aussi des Européens. »

Comment voyez-vous l'avenir pour les chrétiens du Moyen-Orient?

 « Si le pays est dirigé par des extrémistes ou des fanatiques, qui gouvernent en se basant uniquement sur la religion, la situation des chrétiens sera très difficile. C'est ce qui risque d'arriver en Syrie. Si cela arrive, nous devons nous attendre à un exode en masse des chrétiens du pays. C'est déjà ce qui est en train de se passer avec les coptes en Egypte ».

Interview : »»»»» LIRE l'interview complète »»» 
http://www.portesouvertes.fr:81/informer/lettres-de-nouvelles/filrouge/2013/juin/syrie-le-conflit-vu-par-un-chretien-irakien

mercredi 19 juin 2013

«Option famille» pour Jean-Martin Aussant, chef d'Option nationale (Québec)

Jean-Martin Aussant, chef non élu du jeune parti Option nationale (ON) a annoncé mercredi le 19 juin 2013 (1), qu'il quitte la vie politique pour des raisons personnelles et pour ne plus négliger sa famille. Il faut dire que bâtir un nouveau parti de gauche, ce n'est pas facile, car plusieurs partis portent à gauche au Québec en ce moment. Le parti ON est aussi fortement axé sur la souveraineté. Il a été créé en vue de la dernière élection du Québec de 2012.

Jean-Martin Aussant
Le chef non élu du parti ON, sans député, s'était fait voter un salaire par le parti récemment. La nouvelle de la démission du chef de ce jeune parti arrive de manière plutôt inattendue dans le milieu politique québécois, mais moins, il semble, au sein du conseil national du parti. 

Y aurait-il un lien avec cette autre nouvelle, où le parti ON, lors de son tout récent conseil national, a perdu un de ses deux représentants des régions. Sébastien Lévesque, un professeur de philosophie du Cégep de Jonquière, quittait plus tôt en juin pour «malaise idéologique» et en raison de «tiraillements internes» (2). L'autre représentant des régions toujours en poste est Patrick Bourgeois; connu pour ses positions radicales.

Ce nouveau parti indépendantiste serait-il atteint du même mal que le PQ: dissension chronique et présence de certains militants coriaces; un parti polarisé qui attaque ses chefs? L'on peut se demander: assistons-nous à une radicalisation du parti, ou encore à une purge? Le membre et représentant sortant, Sébastien Lévesque, avait fait état dans un message expédié au journal Le Soleil (La Presse) il y a quelques semaines, d'un problème éthique pour décrire une «logique de clan malsaine». Identifiant un second problème, il invitait ses collègues à se pencher sur des questions de «démocratie», à l'interne (3).
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1.  Jean-Marc SALVET. Jean-Martin Aussant quitte la politique: le PQ voit une occasion à saisir. La Presse.ca  | Le Soleil, mercredi le 19 juin 2013

2.  Michel CORBEIL. Option nationale perd un de ses deux représentants des régions.
LaPresse.ca | Le Soleil, 3 juin 2013

3. Même référence.

jeudi 13 juin 2013

Euthanasie ou suicide assisté: projet de loi, projet de société au Québec

13 JUIN 2013. Comme prévu, et malgré une majorité de mémoires opposés à l'euthanasie et à son inévitable corollaire, le suicide assisté, le gouvernement du Parti Québécois (PQ) est allé de l'avant avec le dépôt de son projet de loi ouvrant la porte à ces pratiques. Un nuage de plus sur notre carte d'assurance santé publiqueL'exercice équivaut à banaliser du même coup le suicide (par le suicide assisté), et à pousser plus ou moins subtilement les plus âgés, mais aussi les jeunes malades, vers la sortie.

Il se dit n'importe quoi dans les médias. On confond, parfois malhabilement, soins d'une part, avec la décision de donner la mort par injection, mais d'autres fois intentionnellement (idéologie et propagande). Car c'est bien de cela qu'il est question. Les médecins opposés à l'euthanasie ne sont à majorité, pas davantage pour l'acharnement thérapeutique. Ce qui est très dangereux, avec le présent exercice du projet de loi, ce n'est pas de soulager le malade en le laissant partir, mais d'ouvrir une porte légale pour pouvoir provoquer sa mort, même si la mort naturelle devait survenir des mois, voire des années plus tard. 

Suicide assisté

La question du suicide assisté se fait incontournable. C'est la définition même d'une personne qui demande de l'aide pour mettre fin à ses jours.

Le sens de «fin de vie» sera, vous le verrez avec le temps, très élastique, trop, pour qui a suivi le débat et a déjà vue ce genre de «consultation» publique. C'est ce qui se voit ailleurs.

Le truc

Comment réussir à faire passer des projets semblables
  • On recense les cas les plus atroces, mais en ouvrant la porte à une chaîne de morts, de sorte que l'exception soit remplacée par des non-exceptions après 10 ans.
  • Ne pas fixer de délai dans les lois (comme pas de délai légal pour les avortements) laisse place à une progression de la pratique.
  • Enrober de vœux pieux et de "balises" n'empêchent pas qu'elles soit modifiées jusqu'à tomber (devenir indéfendables, chaque cas limite ouvre la porte à comparaison et crée un précédent)
Dans les faits, si l'on observe ce qui se passe ailleurs, les balises ont disparu ou tombent une à une, dans les quelques pays où l'euthanasie est déjà pratiquée (relâchement progressif puisqu'un nouveau cas particulier ouvre la porte à un autre et ainsi de suite). Ces cas ne sont soulignés que par les médecins opposés à l'euthanasie ou au suicide assisté. On assiste en 2013 dans ces pays, à des demandes de mort pour des raisons diverses, et de plus en plus prises en évaluation: 
  • pour la perte de la vue et de l'ouïe (et autres handicaps liés au vieillissement)
  • pour une dépression (souffrance émotive ou morale)
  • pour les maladies dégénératives, parfois des décennies avant la fin (vouloir en finir, anxiété), par exemple pour des maladies comme la sclérose en plaques
  • pour la maladie mentale qui isole une personne. Au Québec, avant le dépôt du rapport de consultation sur la question tordue de «mourir dans la dignité» au printemps 2012, les membres de la commission ont même débattu sur la notion de «mort sociale»,  pouvant entrer dans le concept de fin de vie (ex. maladie d'Alzheimer de longues années avant la mort dans certains cas). Ce ne sont pas tous les commissaires qui ont signé le rapport de 2012.
De plus, dans les pays pratiquant l'euthanasie, les personnes qui n'ont pas de liens sociaux (famille, proches) sont plus sujettes à être euthanasiées de manière plus rapide.

Et avec une pyramide des âges qui révèle une surreprésentation croissante des personnes âgées, les aînés qui demandent des soins réguliers se sentiront subtilement poussés à partir pour ne pas constituer un fardeau pour les autres. Ces aînés ou parfois ces malades plus jeunes, auront contribué au régime de santé (assurance de santé publique) TOUTE LEUR VIE adulte (régime implanté actuel implanté au Québec dans les années '60), mais sentiront qu'ils deviennent un poids social. La différence entre l'homme et l'animal s'amenuise. Sans oublier le cas des enfants malades (Belgique), pour qui se pose déjà le même questionnement: soins palliatifs ou mort assistée (ex. mort par injection létale et fin de vie ou abandon de soins à 10 ans)? Et la recherche?

L'élite apprend vite, mais la majorité oublie plus vite

Pour fins d'exemple, je vous demande de faire preuve d'un peu d'ouverture et de considérer ce qui s'est passé dans un autre cas historique, indépendamment de votre position sur le sujet.

Certains apprennent vite: ceux qui introduisent consciemment un nouvel agenda social. Mais inversement, la majorité oublie vite. Pour apprendre sur la façon de faire passer ce genre de politique, revenons au même procédé, suivi dans le débat sur l'avortement au Canada, scellé à la fin de la décennie 1980.

La population consultée était majoritairement opposée à l'avortement provoqué, à moins de raisons suffisamment sérieuses. On avait bien sûr servi les arguments des avortements par broches à tricoter avec complications et infections, du viol avec grossesse, de la maladie de la mère. Bref, comprendre: il n'y avait pas de monde civilisé avant Henry Morgentaler. Comme si la grossesse était un accident de la nature. C'est un peu comme si l'on avait parlé de l'atrocité des suicides ratés pour justifier le suicide assisté, ou encre parlé des problèmes dentaires pour dire qu'avant les dentistes, il n'y avaient point d'humains et de vie sur la planète. C'est un regard très occidental sur ce qui fait ou doit faire le bonheur. Tout ne s'est pas fait en quelques mois.
  • Il y a eu premièrement la défaite du gouvernement du Canada devant le médecin avorteur qui a réussi à faire invalider un article du Code criminel canadien. 
  • L'année suivante, le gouvernement de Brian Mulroney est allé de l'avant avec un projet de loi pour encadrer l'avortement, entre autre pour tenter d'introduire un délai limite pour la date de l'avortement après un certain nombre de semaines suivant le début de la grossesse.
  • C'est le sénat canadien (que tous veulent abolir), qui en troisième lecture, avait subitement clos le débat, par un vote serré, en renversant le projet de loi fédéral. Ce projet de loi était déjà approuvé en première et deuxième lecture et supporté par la majorité de la population, mais pas par Radio-Canada, ou par ICI. Ce second projet de loi visait, après un premier revers, à au moins encadrer l'avortement, avec un délai limite au-delà duquel l'acte n'aurait pas été pratiqué, sauf pour raison majeure. 
Donc, la majorité a perdu.

CEPENDANT : Une génération après la fin des années '80, les cas extrêmes à faire pleurer Luka Rocco Magnotta (né Eric Clinton Newman), le dépeceur de Montréal, ces cas extrêmes donc, représentent une très faible minorité dans les faits. Et les avortements d'accommodation lesquels constituent la grande majorité des cas, sont maintenant considérés comme un droit fondamental. 

On est loin  en nombre, des cas atroces, alors que le débat d'opinion fût pourtant gagné en ce sens (les affreuses exceptions). L'avortement subventionné pour les non-mères et les non-pères (1) de quelque revenu que ce soit (sans égard au revenu du couple), est devenu un moyen de contrôle des naissances, pour compenser un manque de planification ou un "accident". Dans les faits, la grossesse non désirée est le seul accident grave qui donne la vie!

Tout cela est parti au départ (pour l'avortement) des cas extrêmes pour une pratique qui s'élargit à tous (avortement sur demande ou même sans la demande; les médecins l'offrent lors des échographies) et en une seule génération.


L'étrange équation des droits

Donc, par une étrange équation, ce qui est autorisé ou toléré, même dans le cas de vide juridique, devient vite considéré comme un droit fondamental.

Vous dire l'avenir

C'est un peu la même chose avec la mort assistée qui sera débattue suite à ce dépôt d'un projet de loi et acceptée, comme toutes les autres consultations pré-arrangées par les spécialistes non élus de puis 25 à 30 ans environ. On pose une question biaisée («...mourir dans la dignité»?), sans définir les termes, jusqu'à obtention de la réponse désirée. Et on se trouve ou nomme des parrains pour porter le dossier. Ces parrains et marraines se prennent pour des Mère Teresa qui font avancer les droits de l'homme, mais pour donner la mort. 

Tout cela, parti au départ des cas extrêmes pour une pratique qui s'élargira. Les «ponctionnaires» de l'État vont s'en charger. Il faudra bien trouver l'argent (abréger la vie et les soins) pour des causes importantes comme fournir les drogues gratuite injectées sous supervision et donner des salaires à ceux qui refusent de travailler, même s'ils en ont la capacité.

Des mots et des maux, ou quand il est considéré «indigne» de s'affaiblir en vieillissant.

C'est un âge sombre, que celui où pour convaincre, l'on doit tromper par les mots. Dans la consultation, il ne fallait pas parler de mort provoquée, mais de «mourir dans la dignité» ou de soins pour donner la mort: «aide médicale à mourir», donc des soins provoquant directement la mort. L'illusion des bienfaits de l'euthansie et du suicide assisté, ne doit pourtant pas être confondue avec soins de fin de vie, non plus qu'avec soins palliatifs. Bref, quand on veut vraiment être humain en tant que médecins qui agissent en collégialité dans un centre de soins, on n'a pas besoin d'une loi qui ouvre la porte trop grand. Car l'humanité et la compassion précèdent les lois, et non l'inverse. C'est au contraire ce que fera cet exercice, comme cela s'est fait dans quelques pays, ouvrir la porte trop grand. Par la suite, les balises vont tomber une à une (sur la base des cas qui servent de modèle aux décisions suivantes) comme ailleurs, parce que chaque nouveau cas crée un précédent pour les suivants (2). Cela équivaut à banaliser du même coup le suicide, et à pousser subtilement (ou pas du tout!) les plus âgés ou les jeunes les plus malades, vers la sortie. Plusieurs ont compris le message.

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1.  C'est un fait que l'on ne saurait parler de mère et de père quand il y a avortement provoqué volontairement (IVG).

2.  Le genre d'argument pour rendre la mort plus accessible: «Dans cette autre institution, on a aidé telle personne à partir, et moi je souffre autant, pourquoi pas moi? Je n'ai plus de vie!» Chaque cas interprété de façon plus libérale ouvre la porte aux nouvelles demandes d'élargissement de l'accès à la mort sur demande;

  • pour handicaps comme la surdité et la perte de la vue
  • pour la souffrance de la dépression et des maladies mentales
  • Demande de suicide avec l'argument des suicides manqués -l'équivalent des broches à tricot et des infections, pour justifier l'avortement maintenant accessible à tous-
  • etc. 
Avec le temps, les balises sont devenues  indéfendables et les personnes inaptes à prendre une décision (ex. coma) qui sont sans liens sociaux (famille, proches, amis) quittent plus vite que les autres. Ce n'est pas de la fiction, c'est un fait.

jeudi 6 juin 2013

Interdiction du turban, Fédération québécoise de soccer (football)

Exiger le port du turban sikh et autres symboles dans les sports a-t-il du sens? Pensons-y un peu. Dans cette religion, il y a aussi le port du kirpan (un poignard "sacré").

Donc, à l'adolescence, y aura-t-il aussi le port du kirpan au soccer, au hockey, en natation, comme on le demande à l'école (obtenu par un jugement de cour en 2006)? L'enfant porterait-il le turban lorsqu'il fait du plongeon ou de la compétition de natation en couloir? Cela n'a pas de sens réel. La Fédération québécoise de soccer s'en remet à la Fédération internationale de football association (FIFA). C'est un faux débat. FIFA ou pas, il faut réfléchir avec sa tête, avec ou sans turban.