mercredi 9 mars 2016

Québec sociopo: Quand féminisme au Québec rime avec marxisme

Au Québec, il y a plus d'un féminisme et ces féminismes vont jusqu'à s'opposer entre eux. Le féminisme marxiste a fini par prendre une place importante poussant la cause en position très à gauche idéologiquement et économiquement .


Il semblait manquer une clé pour décoder ce féminisme du Québec dans lequel un grand nombre de femmes ne se reconnaissent plus. En postant le 8 mars une opinion sur le sujet du féminisme québécois, j'étais à entrer quelques mots-clés (balises, mots-clics). Pour «féminisme», la plate-forme de publication me proposait aussi «féminisme marxiste». Intrigué, j'ai lu avec intérêt car un lecteur, en me republiant dans un courriel partagé avec ses contacts, ajoutait quelques jours plus tôt «marxisme culturel» entre parenthèses, pour qualifier le féminisme que je décrivais.

LA CLÉ MANQUANTE POUR DÉCODER LE FÉMINISME QUÉBÉCOIS DOMINANT DANS LES MÉDIAS


En lisant la définition d'un mot-clic proposé par une plate-forme de publication, «féminisme marxiste», lors de la refonte d'un précédent billet, j'ai constaté que c'est à peu près cette influence qui est en pleine force au Québec. Cela explique pourquoi ce féminisme «solidaire» est de tous les combats de gauche comme lors du conflit étudiant de 2012, particulièrement intense à Montréal.

Caricature pour illustrer le féminisme marxiste. Portrait de Karl MARX modifié par Gilles B. YaPasdPRESSE.blogspot.com, 9 et 10 mars 2016

Donc diverses exigences sont progressivement apparues, la plupart après les années 1960:

  • le soutien aux étudiants pour la gratuité scolaire totale et sans limite, des études supérieures (la gratuité scolaire existe déjà de la maternelle jusqu'à la 5e secondaire, et les cours sont subventionnées au cégep et au niveau universitaire)
  • les causes environnementales avec un fort volet anticapitalisme et opposé à l'exploitation de nos ressources naturelles (gaz, pétrole, mines, commercialisation de l'eau potable en bouteille, barrages pour électricité, ...)
  • le «tout-gratuit» attendu via des programmes sociaux
  • la demande pour la surtaxe aux entreprises pour financer cette gratuité
  • l'opposition au libre-marché (les femmes qui réussissent économiquement seraient des privilégiées de la société + ravivement de la lutte des classes)
  • pour la prise en charge des femmes par l'État pourvoyeur qui a remplacé l'homme pourvoyeur (sauf lors des divorces)
  • la position antichrétienne récurrente et importante dans leur approche
  • ... 

Bref, tout comme si nous avions un programme économique et sociopolitique monté par une nation étrangère qui voudrait empêcher le Québec de se développer et en faire un socialisme à la faveur d'une élite bénéficiaire (oligarque).


LA MINISTRE DE LA CONDITION FÉMININE DU QUÉBEC N'EST PAS ET N'A PAS À ÊTRE, LA MINISTRE DU SOCIALISME (1) 


Voilà. Mais des groupes ont compris (militants ou politisés) que pour faire avancer le socialisme, on lance des organismes qui en font la promotion.  Ou plus facile encore, ils s'impliquent dans les comités des groupes existants pour les faire dévier progressivement du combat initial, par exemple de la liberté vers le «droit» au port du voile intégral (bien plus souvent une charia appliquée) dans des sociétés dites laïcisées. Ou encore de la protection de l'environnement vers le socialisme.

En allant chercher les femmes via une démarche féministe, les environnementalistes via cette voie ou de la même manière et ainsi de suite, ces intérêts (ex. socialisme, anticapitalisme, ...)  tablent sur un poids électoral de départ (la masse critique) (2).

À LIRE sur le retour DE Karl MARX (en anglais):
Believe It Or Not: Karl Marx Is Making a Comeback 
(par SEAN MCELWEE, 22 juin 2014)
It's true. The "Communist Manifesto" co-author has gotten a second life — and he has some advice for progressives.

Beyoncé Who Run The World Girls Traduction en Français 2011
Tout sauf l'égalité. C'est le modèle binaire (2 choix seulement): dominant vs dominé inspiré du marxisme où tous les problèmes sociaux s'expliqueraient ainsi.



Pourtant, là où les programmes sociaux sont développés, on assiste au problème de ceux qui travaillent et de ceux qui profitent de la gratuité; par exemple, les motards criminalisés mais vivant d'assistance sociale et des revenus du crime.

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1.      La Ministre du Gouvernement Libéral du Québec, Lise Thériault, a été sous attaque idéologique au début du mois de mars 2016 dans les médias du Québec et sur les réseaux sociaux. Elle a été mise au pilori pour une déclaration sur les féminismes dans laquelle elle se distançait des approches féministes radicales.


2.       Autre exemple: la victimisation systématique; la femme est victime et l'homme, l'oppresseur. C'est l'approche binaire (à deux choix) du marxisme. Tous les problèmes s'expliquent par deux variables : oppresseur + opprimé. On dénote encore de nombreuses autres déformations dans le féminisme défendu au Québec depuis les années 1970, dont la victimisation systématique de la femme, sans égard à la possible responsabilité de celle-ci via ses choix de vie. Selon nos tribunaux, en cas de séparation, c'est le gars qui était toujours fautif. Pourtant, en y réfléchissant, une femme qui attire toujours le même genre d'hommes qui la délaissent ensuite finit par dire aux jeunes femmes que les hommes sont «tous pareils». Mais si elle choisit toujours le même type de mâle, n'est-il pas un peu normal qu'elle obtienne des résultats très semblables? Le schéma homme = opresseur, femme = opprimée ne peut à lui seul expliquer la situation de la femme.  Et il se trouve encore bien d'autres abus, raccourcis intellectuels ou sophismes encore dans ce féminisme où plusieurs femmes québécoises ne se reconnaissent pas.