mardi 14 juin 2016

DOSSIER - Lien routier Est Québec - Lévis: enjeux d'urbanisme mais autant de transport interrégional

Le débat d'un troisième lien Québec-Lévis revient de plus en plus souvent à l'avant-scène. Il faut y garder à l'esprit que les autoroutes ne desservent pas que la ville de Québec: c'est un dossier inter-municipal et interrégional qui doit relever du réseau autoroutier de Transports Québec, comme dans toute autre ville traversée par une autoroute qui relie l'économie des régions.


(dernières modifications: 6 juillet 2016; 27 août 2016, 5 sept. 2016, 18 mai 2017, 12 oct. 2019 pour ajout des statistiques du recensement de 2016)



Le problème posé:

  • le Pont de Québec et le Pont Pierre-Laporte sont un à côté de l'autre, des voisins immédiats, dans le même axe et ne desservent pas rapidement, ni avec fluidité, la partie est de Québec, incluant les régions et villes qui y sont situées (Saguenay, Côte-Nord, Charlevoix). C'est un inconvénient important pour les grands axes est-ouest du sud de la ville, lesquels s'en trouvent congestionnés aux heures de pointe. Nous avons même appris en juin 2016, qu'il existerait une étude cachée à la population. 
Au premier-plan, le Pont Pierre-Laporte et à l'arrière-plan, le Pont de Québec. Comme on le voit, les deux liens inter-rives sont presqu' au même point de liaison, ce qui laisse très peu de place à l'optimisation du transport routier. Crédits photo: capture d'écran à partir des images de Google Street
Contexte des deux ponts reliant la ville de Québec (la Capitale du Québec) et la ville de Lévis au sud. Crédits image : Google.



Les ponts d'entrée de la ville de Québec, vus de la plage Jacques-Cartier, Gilles B. 5 sept. 2016

  • Congestion pour entrer à Québec depuis le sud: Les jours de problème, il s'en suit une grande perte de productivité. L'accessibilité à la rive nord, soit la ville de Québec et aux villes et régions à l'est, est souvent congestionnée dès que survient un problème, par exemple, heures de pointe matinales et en fin d'après-midi, lors des accidents de la circulation ou fréquentes pannes de véhicules ou de travaux d'entretien sur une ou des voies de l'un des deux ponts. 
  • traverser Québec dans l'axe est-ouest dans les deux directions. Contrairement aux croyances du maire de Québec, cette concentration de tout le trafic d'une rive à l'autre en un seul point d'étranglement (2 ponts presqu'au même site) n'est pas uniquement le problème de la ville de Lévis. Car faute d'un lien à l'extrémité est de la ville ou plus à l'est encore, la majorité de ce débit doit ensuite circuler généralement en direction est (ou en revenir en direction des ponts), étant donné la position décentrée (excentrée) de l'étranglementCe problème touche non seulement la circulation locale destinée aux entreprises et résidents à l'intérieur des limites de la Ville, mais aussi la circulation régionale et interrégionale. Lire entre les lignes: c'est un dossier au niveau supérieur aux villes (Transports Québec).
  • Bassin de main d'oeuvre. Le maire de Québec veut favoriser la venue de la main d'oeuvre d'autres pays, alors qu'il ne semble pas respecter celle de la rive sud qui ne veut pas passer deux heures par jour en déplacement, particulièrement les parents de familles avec enfants (groupe d'âge en décroissance dans la ville de Québec et donc essentiel au rajeunissement de la population régionale). 
  • La circulation sans destination dans la ville de Québec contribue à la surcharge des voies est-ouest. Le problème dépasse la seule juridiction du maire de Québec. Si une majeure partie des déplacements aux heures de pointe ont probablement une destination dans la Capitale, il demeure un flot important de trafic lourd (transport) et de véhicules qui ne font que transiter par Québec d'ouest en est et inversement, pour passer d'une région à l'autre ou d'une ville à l'autre. Ce n'est pas un hasard si les autoroutes sont de juridiction provinciale. Les véhicules de transport de personnes et de biens proviennent par exemple, de l'Autoroute 20 (rive sud) ou en direction de celle-ci (en provenance ou en direction de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Charlevoix et lien vers Montréal, vers la Beauce, l'Estrie ou l'Est du Québec, par exemple). Ces importants déplacements constituent autant de circulation qui surcharge le réseau autoroutier de la Capitale, sans y apporter de retombée positive et qui pourrait passer plus à l'est sans traverser la ville dans l'axe est-ouest. Il est donc faux pour cette raison aussi, de prétendre que le troisième lien ne serait avantageux que pour Lévis en matière de décongestion de la circulation.
  • Protection des prises d'eau de Québec. Le Lac Saint-Charles et une partie de la Rivière Saint-Charles imposent des limites significatives avec contraintes au développement, non seulement dans la couronne nord pour les autres administrations municipales (villes extérieures à Québec) qui ont des terrains à l'intérieur du Bassin du Lac-Saint-Charles, mais le frein au développement de la Ville de Québec s'applique également à son propre territoire. On le voit dans l'extrait de carte ci-dessous qui montre l'ampleur du bassin de la prise d'eau du Lac Saint-Charles en jaune et en jaune hachuré en quadrillé rouge pour la partie intérieure au territoire de la ville de Québec. Évidemment, le territoire ne sera pas complètement gelé (interdit de construction), mais le développement futur, à compter d'octobre 2016, y sera extrêmement réglementé, exigeant des études complexes, très coûteuses et restrictives pour les nouveaux développements urbains ou de transport, en raison du chemin emprunté par les contaminants (ex. sels de déglaçage des voies de circulation versus zones tampons à respecter, pentes et orientation des futures voies de circulation, ... ):
    En jaune, en partie recouvert par les traits hachuré rouge à l'intérieur des limites de la ville de Québec, le Bassin versant de la prise d'eau Château-d'Eau (Rivière Saint-Charles). Annexe 1 du Règlement d'agglomération sur la protection des prises d'eau R.A.V.Q. 266 . Crédits image: Ville de Québec, 2010. Trouvé sur le site de la Ville de Québec (page consultée le 16 juin 2016).
  • Une idéologie du noyau unique à tout prix. L'Urbanisme est une science qui doit évoluer plus vite que le pouvoir politique et être 20 ou 25 ans en avance sur ce dernier, lorsque l'on considère la durée nécessaire aux grands développements et la nécessité de se doter de plans de développements locaux et régionaux. Malheureusement en nos années (2016), il faut