jeudi 31 décembre 2009

Polanski est-il pédophile? La justice incohérente

OU la double-justice en faveur du style pédo-chic. Polanski est-il pédophile et agresseur? En 2014, le cinéaste a accusé la justice américaine de mentir aux autorités polonaises.

(dernière modification: 14 février 2016)

Quand un présumé pédophile est membre du clergé, il est honni d'avoir abusé d'enfants il y a 30 ou 40 ans. Quand celui sur qui pèse des soupçons est artiste (cinéaste) et se nomme Roman Polanski, il est béni (encensé) par le peuple malgré les actes présumés, d'avoir drogué et violé une fille de 13 ans... Là je ne comprends pas.

On peut toujours arranger ça en transformant le cinéaste en membre du clergé. Et hop!


Voici la photo modifiée et certifiée équitable (par YaPasdePRESSE et l'originale).


Question : avec les habits de membre du clergé, Polanski serait-il encore exempté de la justice ?


Évidemment, je comprends que les membres du clergé, dans des cas semblables, bénéficiaient d'un lien d'autorité sur les victimes et d'un lien de confiance au-delà d'un laïc, de par leur position. Mais tout de même...

Exemples d'arguments trompeurs dans le cas Polanski


«C'est une vieille affaire de 30 ans. Il faut passer à autre chose». [affaire de 38 ans en 2016]
Réponse : Un mandat d'arrêt a été déposé contre lui dès 1978, mais profitant du droit de circuler librement dans cette affaire alors toute fraiche (et non vieille de 30 ans à ce moment), Polanski s'est réfugié en France pour y bénéficier de la protection que lui conférait sa nouvelle nationalité française lors de l'enquête américaine. C'est parce qu'il n'a pas réglé la chose en son temps, qu'il doit y être confronté et qu'elle refait surface alors qu'il voudrait effacer cette tache de sa biographie.

«C'était un artiste inconscient, il faut lui pardonner cette erreur de jeunesse», disent ses nouveaux complices...
Réponse : un "inconscient" au milieu de la quarantaine lors des faits tout de même.

OU encore: «c'était un acte illicite, peut-être, mais avec consentement de la jeune fille selon sa version des faits. Ce n'était pas un viol. Laissons la justice rétablir les faits».

Réponse : Les arguments pour excuser les hommes soupçonnés d'actes criminels, comme Polanski ne font que renforcer la perception (ou est-ce la réalité ?) de double justice; une pour les artistes réputés et gens riches et célèbres et une pour les autres (ex. un homme bedonnant de classe moyenne inférieure âgé aussi dans la quarantaine), selon la mode du temps. On ne met pas de tels gants blancs dans les affaires semblables impliquant des gens moins influents.

Le DANGER de la double-justice en faveur des artistes ou des gens riches et célèbres


Ces défenseurs bien intentionnés envoient un message contradictoire de double-justice, lors de la mise en examen de faits semblables. Est-ce là la mesure de l'équité? Chacun ne doit-il pas faire face à ses actes ou à ses accusations, sans égard à son statut social et à son succès professionnel actuel ou passé ? La qualité de son oeuvre n'a rien à voir avec ses actes dans cette affaire de mœurs.

La décision récente (nov. 2015) de la Pologne de ne pas extrader Polanski fera avancer encore un peu plus le lobby pédo-chic


Si le temps révèle que les faits sont avérés, et même en supposant le consentement de la jeune fille de 13 ans, comment alors une jeune fille dont le cerveau et l'identité sexuelle sont en développement à l'adolescence, peut-elle juger sciemment des conséquences de ses actes, même en supposant qu'elle ait accepté de prendre un cachet ou médicament et à cette même occasion, accepté l'offre de l'homme dans la quarantaine ? Même dans le cas d'un consentement, il y aurait faute. La décision de la Pologne de ne pas extrader Polanski fera avancer encore un peu plus le lobby pédo-chic et par extention, celui des agresseurs «ordinaires» (hommes ou femmes).

mercredi 30 décembre 2009

IRAN les armes (et télécommunications)

Crédit photo : Reuter/Stringer Trouvée sur L'EXPRESS (diaporama) . Prise lors des manifestations de décembre 2009, la photo montre une victime de la répression gouvernementale à la fin de décembre et le nouveau rôle joué par la technologie dans les totalitarismes comme ici à Téhéran, en Iran. Les simples individus peuvent communiquer ce qui se passe dans le pays, à leurs contacts et réseaux étrangers. Le présent article traite cependant davantage de l'information qui arrive de l'étranger vers les dictatures qui peuvent de plus en plus difficilement se couper totalement du reste du monde et communiquer leur seule vision du monde et leur information sous contrôle gouvernemental.

Ça ne va pas bien en Iran ces jours-ci. En fait, il y a longtemps que les choses vont mal, mais maintenant ça paraît. Naîtra-t-il un renouveau de cette douleur du peuple? Peu probable. Si le Québec a connu un soulèvement contre un État quasi-religieux, faut-il rappeler que le Québec vivait en véritable démocratie, ce qui n'est pas le cas de l'Iran, un État totalitaire religieux avec des élections. Comme d'autres totalitarismes, l'Iran accuse les autres pays (occidentaux) pour le désordre dans l'actuelle révolte; ce qui a été résumé dans l'expression "scénario américano-sionniste". Autrement dit, ce serait de la faute à Israël si ça va mal en Iran... (et dans le monde). Cela rappelle l'époque où les américains voyaient les communistes derrière toute contestation de leurs politiques. Le temps a révélé que l'opposition à la guerre enlisée au Vietnam indiquait que la société américaine changeait et non pas que les USA sombraient sous le communisme. Le président de l'Iran fait de la réthorique (argumentation subtile) et invite les amis du parti à faire des contre-manifestations civiles pro-gouvernemantales, au risque de la guerre civile et d'un chaos beaucoup plus grand. Comme cela, ce n'est pas lui qui porterait tout l'odieux du sang versé. C'est habile. Mais a-t-il oublié qu'un roi sans peuple n'est plus roi de rien ?

Bref retour sur l'Histoire récente

Le président de l'Iran devrait comprendre que si le mur de Berlin est tombé en 1989, à peu près au même moment que l'éclatement du bloc soviétique et d'autres totalitarismes, c'est qu'ils devenaient symboliques OU intenables (indéfendables) à moins de crever les yeux de tous. 1) Le bonheur promis aux anciens pays de l'Est par Marx, Lénine et les autres n'est jamais venu. L'idéalisme d'une large classe moyenne (la classe ouvrière devait devenir relativement prospère) a plutôt cédé sa place à la réalité d'une large classe pauvre (une nette majorité franchement dans la pauvreté) avec une élite riche et prospère composée de ceux qui avaient le droit de penser et... dépenser. 2) À l'ère des satellites, il devenait impensable de contrôler l'information, qui passait facilement par-dessus les frontières barbelées et bétonnées. Et l'internet n'était encore réservée qu'à peu de gens. Voilà.

Qu'arrive-t-il actuellement en Iran?

Quelque chose de prévisible et inévitable dans un totalitarisme religieux à l'ère des télécommunications. Avec tout ce qu'il y a de bon et de moins bon dans un tel bouleversement, car la liberté et le bonheur c'est autre chose que le cul libre. Le peuple est-il allé trop loin pour arrêter ? Lui seul peut en décider, car c'est lui qui souffre ou souffrira. Si vous avez foi en Dieu, priez pour les populations iraniennes. Je dis bien les populations car il y a ceux qui soutiennent le régime actuel, ceux qui le contestent et ceux qui sont à l'étranger, divisés eux aussi.

"Nous eXistons" (les X)

Selon les résultats d'un sondage de la firme Segma résumé dans un article du journal Le Soleil (Québec) du mercredi 30 décembre 2009,
« l'adhésion aux valeurs véhiculées par l'Action Démocratique du Québec (ADQ)demeure passablement forte chez les résidants de la Ville de Québec, malgré la crise à la direction du parti l'automne dernier et sa déroute électorale dans les autres régions » (1)
C'est passablement fort en effet, quand on considère que c'est 1 résidant sur 2 qui adhère encore aux valeurs de l'ADQ, malgré la déconfiture ayant suivi la course au leadership de l'automne 2009. Déjà le parti avait subi une grande humiliation lors des dernières élections au Québec (non pas la ville ici). On se souviendra que la démission de Mario Dumont (co-fondateur du parti) a donné lieu à une course gagnée par seulement 2 voies de majorité par un chef, Gilles Taillon battant de peu Éric Caire, mais qui n'a pu résister au-delà de quelques semaines avant de laisser sa place à un survivant des «décombres» du parti, Gérard Deltell.

De toute évidence, il aurait fallu un vote de confirmation devant une si faible majorité, surtout suite à une course par la voie téléphonique. Ce sont 58% des "X" (génération X, Ville de Québec), soit 6 sur 10 qui considèrent que le parti a toujours sa raison d'être. Cela est d'autant plus évident quand on considère que les résultats en faveur de l'existence d'un parti comme l'ADQ se répartissent comme suit: 35-44 ans -> 58% (6 sur 10) 45-54 ans -> 43% (4 sur 10) 55-64 ans -> 47% (5 sur 10 soit 1 sur 2)

Mon analyse

Autrement dit, la maison est brûlée, rasée jusqu'à sa fondation, mais plusieurs hommes et femmes de 35 à 64 ans (des X et des boomers) considèrent qu'elle a encore sa place. Ce que cela nous communique, c'est que ces personnes considèrent non pas uniquement le parti, dont on ne sait pas s'il pourra se relever, mais surtout les V A L E U R S véhiculées. Ces personnes consultées n'adhèrent évidemment pas à toutes les idées du parti, ni pour les mêmes valeurs. Pour certains, c'est le discours économique qui plait (ex. déficit zéro, ex. réduction de la fonction publique). Pour d'autres, ce sont les idées sociales (ex. privatisation d'une part additionnelle du système de santé; ex. abolition des politiques sociales "mur à mur" comme les garderies à 7 dollars par jour sans égard pour un choix alternatif, ex. se tenir debout comme peuple dans notre accueil et ouverture aux nouveaux Québécois).

Mais ce qui réunit certainement l'un et l'autre ce sont les idées différentes, souvent récupérées par les partis au pouvoir ces dernières années. C'est que l'ADQ ne s'est pas gênée pour poser des questions (ex. faut-il revoir la structure des commissions scolaires ? ex. Faut-il renier sa culture pour accueillir l'autre). Là où son "bulletin chiffré" a donné un moins bon score, c'est il me semble, dans le manque à justifier ou expliquer ses positions aux électeurs. Comme si tout allait de soi. Pour le le patron de la firme de sondages Sigma, Raynald Harvey, le parti pourrait renaître à Québec plutôt qu'en région. Mais selon une lecture alternative, Québec serait peut-être mure pour un nouveau parti avec une base semblable... Dans les deux options, faut-il se rappeler qu'une démocratie sans alternative aux libéraux, autre que communiste (ou son équivalent) n'est pas une véritable démocratie.

L'ADQ a influencé les politiques du Québec bien plus qu'elle ne le croit. Son "bulletin scolaire" n'a pas été parfait, mais elle a souvent été copiée lors des tests importants.

Un message à retenir

Ce que les X (mais aussi les boomers) sont en train d'envoyer comme message, c'est «nous eXistons» et désormais il faudra compter avec nous. C'est peut-être fini le temps où les Québécois ayant des valeurs plus conservatrices étaient méprisés et considérés comme n'existant pas ou comme des imbéciles à reprogrammer par l'ingénierie sociale. La démocratie, c'est autre chose que le Q (cul) libre.
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1.  PELCHAT, Pierre. "Les X restent fidèles à l'ADQ". Le Soleil, mercredi 30 déc. 2009, p. 5

samedi 19 décembre 2009

Dossier Éthique et culture religieuse au Québec - quelques curiosités du cours ECR

Je partage avec vous quelques curiosités du cours d'éthique et culture religieuse (ECR) au Québec.

LIRE AUSSI :  la Série complète d'articles ÉCR - Ingénierie idéologique de l'État

On peut observer que le programme implanté durant l'année scolaire 2008 au Québec pour les élèves du primaire et du secondaire prend ou reprend (véhicule) par moment des positions qui ne devraient pas relever de l'État. Par exemple,

  • l'ECR considère le catholicisme comme étant le seul christianisme historique légitime ou remontant à Jésus et aux apôtres.
  • les références aux héros du cinéma ou aux légendes sont utilisés pour suggérer (induire dans la pensée des jeunes) que les grandes figures religieuses ont toutes été également idéalisées ou surfaites.
La question n'est pas d'être d'accord ou non avec ces deux exemples de présupposés, mais plutôt que ces prises de position idéologiques par les cours imposés à tous les enfants par l'État québécois sont anticonstitutionnelles et suffiraient à établir la preuve de l'impossibilité pour un tel cours, d'être neutre. Les religions et spiritualités sont beaucoup trop complexes pour cela. L'approche principale du cours elle-même (la phénoménologie, branche des sciences humaines) est en plus, inévitablement basée sur une certaine vision philosophique du monde et de la spiritualité. Le lecteur impatient peut aller voir directement la section intitulée «L'ECR n'est pas l'ouverture à tous».

vendredi 18 décembre 2009

Joyeux décembre ! Joyeux octobre aussi...

Une association de marchands de Montréal a choisi de remplacer le «Joyeux Noël» traditionnel par le «Joyeux décembre». Franchement, le «Joyeuses Fêtes» était nettement plus brillant et tombait moins à plat tout en étant neutre. Au moins c'est intéressant de savoir qu'à Halloween, les enfants ne passeront plus de maison en maison pour Halloween; en passant c'est la deuxième fête en importance dans les cultes satanistes. Désormais, ils frapperont à la porte et diront : «Octobre !» On pourra du même coup y jumeler et fêter la crise d'octobre '70 (1970) et promener des reproductions du cadavre de Pierre Laporte dans nos coffres d'automobiles, en klaxonnant avec le sourire. Tant qu'à évacuer toute trace de christianisme... 

«Joyeuses Fêtes» était neutre. Joyeux décembre est complètement nul. Je suis en perte de fierté d'être Québécois. À quand le prochain départ pour ailleurs dans le monde ? Pourquoi ne pas commencer par un petit shopping aux États-Unis? Et je n'ai même pas renouvelé mon passeport...

jeudi 17 décembre 2009

Le français au bourreau...

17 décembre 2009 -

On change certaines règles de français. Le "français au bureau" devient-il "le français au bourreau"; une langue sous la torture ?


Je n'ai pas eu le temps de me renseigner en profondeur sur les modifications apportées, ni sous quelle autorité. Par contre, il y a une chose à laquelle je pense depuis longtemps et c'est le sexe ou le genre des choses, des objets (masculin, féminin). C'est un anglophone en cours d'immersion en français qui m'avait sensibilisé à ce genre d'observation. Il avouait avec humour, éprouver de la difficulté à identifier le sexe ou un genre d'un objet.

Avez-vous déjà réalisé qu'on dit :

  • un escalier, mais une échelle; 
  • une chaise, mais un banc et un fauteuil;
  • une cheminée, mais un foyer ou un âtre;
  • un jour, mais une heure;
  • une semaine mais un mois;
  • un train, mais une locomotive;
  • un avion, mais une fusée? 
En résumé, qu'on doive accorder le genre des objets en français, ne semble ni logique, ni pratique. Parlez-en à Tom (cet enseignant anglo de l'ouest canadien). Lui avait réellement demandé "je prendrais de la poutain" (poutine) dans un restaurant [du Québec], plusieurs années avant qu'un humoriste pense à ce jeu de mots.

Qu'on accorde le genre pour l'humain et le monde animal passe (mâles et femelles). Mais pouvez-vous imaginer pour quiconque apprend une langue, la difficulté d'identifier le masculin ou féminin d'un objet? Évidemment, le même phénomène existe dans d'autres langues, mais ce n'est pas une excuse. A C c'est A C! Pas facile d'avoir "une bonne" français...

Sommet de Copenhague 2009

Ces jours-ci, il n'y en a que pour le sommet de Copenhague sur le réchauffement de la planète. Je lève mon chapeau recyclé à Nathalie Elgrably-Lévy, chroniqueuse économique au Journal de Montréal | Journal de Québec, d'avoir osé s'attaquer à un si gros morceau depuis quelques semaines. L'économiste a souligné entre autres que parmi les chercheurs en nombre soit-disant réduit, impliqués dans le récent scandale des courriels du "climategate" [la version du nombre peu représentatif étant la thèse retenue par la Société Radio-Canada - SRC], plusieurs sont pourtant parmi les experts et les élites en la matière.
« La nouvelle aurait été insignifiante s'il s'agissait d'affirmations sans fondements de quelques écosceptiques vindicatifs. Mais ce n'est pas le cas. Il s'agit plutôt d'aveux signés de la main des grands prêtres réchauffistes parmi lesquels figurent Phil Jones, directeur du CRU, et Michael Mann, auteur de la courbe en «bâton de hockey», deux chercheurs extrêmement influents auprès du GIEC. Ainsi, les rapports à saveur apocalyptique du GIEC seraient basés sur des données savamment corrompues, et sur une obsession du CO2 non fondée. Or, c'est en fonction de ces mêmes rapports que de nombreux gouvernements ont ratifié le protocole de Kyoto, adopté une multitude de programmes coûteux, accru la réglementation, subventionné la production d'éthanol, introduit des écotaxes, mis sur pied des bourses du carbone, construit des parcs d'éoliennes, etc. Partout dans le monde, des centaines de milliards de dollars ont été dépensés parce qu'on a fait confiance aux scientifiques du CRU » (1).
Ces quelques spécialistes à l'éthique élastique ou sinon inconsciente, qu'on prétend être un nombre non représentatif, composent en réalité une bonne partie de ceux qui ont préparé les données qui servent aux chefs d'État pour le sommet de Copenhague 2009. Là est la nuance que plusieurs médias ont balayé sous le tapis.
« Il convient donc de définir ce qu’on entend par «minorité». Est-ce 2% des scientifiques? 5%? 10%? 15%? Le «Diagnostic pour Copenhague» est un dossier préparé par 26 éminents chercheurs, la plupart auteurs principaux ou collaborateurs ayant travaillé à produire les rapports du GIEC. Ce document, qui doit alimenter les discussions entre chefs d’État lors de la conférence, présente les plus récentes observations et connaissances scientifiques sur l’évolution du climat et se veut une mise à jour du dernier rapport du GIEC. N’est-il donc pas raisonnable d’affirmer que ces chercheurs sont parmi les plus influents de la planète? « Or, parmi ces 26 scientifiques, combien sont impliqués dans le scandale des courriels compromettants? La réponse est horrifiante : ils sont 12, ce qui représente 46% des auteurs du «Diagnostic de Copenhague»! En d’autres termes, on a toutes les raisons de douter de l’honnêteté intellectuelle de près de la moitié des scientifiques les plus écoutés au monde » (2).
Oui il y a des anomalies et des signes de réchauffement

Qu'il y ait actuellement des variations ou anomalies climatiques est inconstestable; notamment la fonte des banquises polaires en témoigne. Mais sur quelle échelle dans les prochains 1000 ans ? Mais au-delà de cela, le discours unilatéral se révèle de nature purement idéologique.

Au crédit des partisans de la thèse du réchauffement causé par l'humain (non naturel), on pourrait concéder que nous sommes en retard au point de vue de la technologie du transport; nos gouvernements auraient déjà dû mettre des échéanciers pour des cibles de consommation d'essence et d'émission de GES pour nos décennies, dès la crise du pétrole des années 1970. La plupart des véhicules et ce, des voitures sous-compactes aux berlines et minivans, devraient déjà être des hybrides autonomes (essence-électricité) qui n'ont pas besoin de solliciter le réseau électrique et réduiraient d'au moins 50% les gas à effet de serre (GES) émis pour ce type de transport privé. - Évidemment on ne peut pas être contre la vertu. Oui, il faut réduire nos émissions des GES et cesser d'agresser la planète comme s'il y en avait une autre pour 2012, en réserve.

Mais il y a une censure digne des anciens pays de l'Est pour ceux qui osent nuancer le dogme de la cause purement humaine

C'est cette attitude sectaire qui est inexcusable. 
  • Leur attitude est sectaire. La Terre a connu des refroidissements et réchauffements par le passé. D'autres scientifiques dissidents ne sont pas nécessairement à la solde des grands polluants de ce monde.
  • Nos mesures précises et systématiques de la température sont très récentes et ne permettent pas de déduire que le phénomène actuel est surtout humain à une échelle des millénaires futurs. Nous pouvons approximer le passé mais le futur demeure inconnu. Même pour le passé, nous n'avons pas des milliers d'années de mesure de références en tout point du globe.
  • Il est facile d'être vertueux quant aux GES au Québec. C'est qu'ici, on peut compter sur l'hydro-électricité à "bar-ouvert" (à volonté). Si on vivait dans une région du monde sans rivières à harnacher, on serait logiquement tournés vers des options énergétiques différentes et peut-être moins vertueuses. Peut-être même, aurions-nous pu naître parmi les méchants anglophones de l'ouest canadien... 
En tout cas, je souhaite que Madame Elgrably-Lévy continue de livrer de l'information et des analyses alternatives aux discours officiels et censurés de la SRC et de certains autres médias sans nuance et souvent décalés de la réalité et de la vraie méthode scientifique et même de la véritable démocratie (liberté d'expression de la dissidence). Un consensus (tout le monde semble dire la même chose) n'est pas garant de vérité. Au moyen âge on croyait que les souris naissaient spontanément (sans procréation) dans les piles de linges sales (guenilles) qui trainaient dans les coins. Il y avait un consensus. Il y avait consensus aussi pour le National socialisme en Allemagne il y a moins d'un siècle. Cela a donné le IIIe Reich (empire) et la Deuxième guerre mondiale dans une société fort "évoluée". 


Signé : Un défenseur de la planète qui l'était bien avant que ce soit la mode de l'être, mais sans la pelle à nuages.

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1.  Nathalie Elgrably-Lévy. La religion verte. Le Journal de Montréal, 03 décembre 2009, p. 23

2.  / Nathalie Elgrably-Lévy. L’aveuglement volontaire a un prix. Le Journal de Montréal, 10 décembre 2009p. 27 

lundi 28 septembre 2009

Ben Laden est-il mort ou vivant ?

Autres textes:

Ben Laden aurait-il bénéficié de la complicité de l'autorité pakistanaise?



Ben Laden, nouvelle via EuroNews



Lieu du manoir où a été abattu Oussama Ben Laden - ABC



Contexte géographique de la cache de luxe de Ben Laden - Nouvelle ABC



Terrorisme comme agriculture et horticulture saisonnières



Le billet suivant est remplacé par les dernières nouvelles. Quoiqu'il en soit, Oussama Ben Laden est mort, que vous croyez la nouvelle du 1er mai ou la thèse du complot.

Dans sa livraison de samedi, ce dernier weekend, le Journal de Québec a publié un article de l'agence AFP sur le plus récent message audio d'Oussama ben Laden, chef toujours présumé en 2009 du réseau al-Qaïda. Quelque chose m'agace dans les communications des dernières années provenant présumément de Ben Laden lui-même : c'est le silence des médias et du gouvernement des États-Unis, sur le fait qu'on le voyait toujours en vidéo dans les premiers mois suivant le 11 septembre, mais que ces dernières années, il ne se ferait entendre que par l'audio. Qu'on se comprenne bien, mon propos n'est pas sur la pertinence de cette guerre ou des guerres, mais sur le message et son argumentaire. Le nouveau message audio qui daterait du 13 septembre 2009, soit 8 ans après les attentats du 11 septembre 2001, pourrait dit-on provenir d'Oussama ben Laden (note 1). En résumé, le clip audio met en garde les Européens sur leurs allégences avec l'OTAN, après le retrait des forces de l'OTAN et une fois la poussière de la guerre retombée. Le présumé Ben Laden accuse les forces occidentales de crimes contre des populations civiles. Ben Laden est-il mort ou vivant ? Personnellement je doute depuis quelques années de l'identité de la source de ces messages audio. Ben Laden était toujours fier de se montrer sûr de lui et avec des armes, dans des vidéos de sa période de gloire. Au moins deux hypothèses expliqueraient à mon sens, que l'on ne voit plus Ben Laden depuis des années dans les messages que l'on prétend provenir de lui. 1) Première hypothèse : Ben Laden pourrait être vivant, mais sérieusement diminué, suite à une blessure grave. Mais si c'était le cas, on pourrait encore voir son visage pour ne pas montrer certaines parties mutilées de son corps; à moins qu'il soit défiguré. Mais logiquement, montrer ses blessures auraient pu aussi constituer un argument anti-américain de plus pour stimuler à d'autres attentats. En faveur de cette hypothèse, déjà en 2002, il avait été question de la mort potentielle (ou, par déduction, blessure grave) de Ben Laden suite à une attaque d'un drone (avion sans pilote) de la CIA contre un ancien camp d'entraînement d'al-Quaïda dans l'est de l'Afghanistan. On y faisait état d'un groupe d'hommes traitant avec déférence un homme de grande taille correspondant au physique général de Ben Laden (note 2). 2) Deuxième hypothèse : Ben Laden serait mort dans l'un des bombardements ciblés des années passées, sans que l'on ait pu faire le lien avec son ADN. Cette deuxième hypothèse, qui ne contredit pas la première mais la pousse plus loin, expliquerait l'apparition systématique des messages audio contrairement aux messages vidéo qui avaient constitué sa marque de commerce, durant les premiers mois suivant les attentats de 2001. 


Crimes contre les populations civiles ? Quelques faits inséparables de la logique terroriste Pour ce qui est des morts toujours déplorables de civils comme argument anti-américain, on repassera. Ce serait à affiner par les tenants de tels arguments.



Photo des tours jumelles, 11 septembre 2001. Ces 2 attentats ont fait environ 2500 à 2600 victimes civiles, sans compter les autres attentats survenus le même jour pour les autres détournements d'avions de lignes (note 3)
Premièrement, les attentats orchestrés par les talibans eux-mêmes en Afghanistan tuent aveuglément des civils régulièrement, dans leur propre territoire. C'est d'ailleurs le propre de la culture des terroristes de s'en prendre aux civils pour imposer leurs politiques et intérêts aux populations qu'ils veulent intimider. 

Deuxièmement, les attentas du 11 septembre 2001, particulièrement concernant les deux réussis contre les tours jumelles du World Trade Center, constituaient une attaque contre des cibles civiles et ont fait de nombreuses victimes, parmi des personnes provenant d'un peu partout dans le monde (soit eux ou leurs parents ayant émigré aux États-Unis). Ces détournements d'avions de lignes civils, en vue des attaques survenues dès la première année du mandat du président George W. Bush, ont été planifiés et étaient donc en préparation, des mois avant son élection. On se souviendra que ce dernier au passage du pouvoir par le président sortant, Bill Clinton, avait été avisé qu' al-Qaïda constituait la principale menace contre les États-Unis d'Amérique au début de ce nouveau mandat présidentiel. 

Troisièmement, les talibans se cachent parmi des populations civiles afghanes à qui ils imposent leurs propres règles et politiques. Puisque certaines pressions visent à accuser les pays de crimes de guerre en contexte de guerres urbaines, ne faudrait-il pas, par ailleurs changer les règles pour impliquer la responsabilité des forces militaires ou para-militaires qui prennent plaisir à se cacher et se déguiser, parmi les populations civiles? En effet, les règles des batailles épiques des conflits anciens sont aujourd'hui dépassées, à partir du moment où les forces armées en cause se plaisent à se cacher (et se déguiser) parmi les populations civiles qu'elles terrorisent. Cette technique ferait honte aux vétérans des anciennes guerres. Se cacher parmi les femmes, les enfants et autres civils, comme dans les écoles, les marchés et autres lieux publics, pour faire la guerre et terroriser du même coup les populations placées ainsi sous une omerta version du Proche-Orient, constitue un acte dont aucun soldat ne saurait être fier. Cela remet en cause, par le fait même, les règles d'éventuelles mises en accusation internationales pour crimes de guerre, dans ces nouveaux conflits. De nouvelles formes de conflits (guerres de terroristes) nécessiteraient logiquement de nouvelles règles qui tiennent compte de ce phénomène de camouflage humain (la personne civile remplaçant le camouflage traditionnel). Suis-je pour la guerre et la violence? Clairement non. Mais sortons-nous la tête du sable : nos démocraties (ou semi-démocraties) que nous critiquons en Occident ont été édifiées au prix du sang et de cette saloperie de la nature humaine, appelée la guerre. Quand l'homme manque d'arguments, il tue l'adversaire, soit avec la langue, sinon avec les armes.

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 1. AFP, Nouvelle mise en garde de Ben Laden, Journal de Québec, 26 septembre 2009, p. 37 2. Anonyme. Missile contre Al-Qaida : le Pentagone enquête. Radio-Canada. 13 février 2002. Trouvé sur http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/nouvelles/200202/13/002-missile-CIA-enquete.asp , page visitée le 28 septembre 2009. 3. US national Park Service. September 11, 2001 Attacks (11 septembre; les attaques de 2001). Trouvé sur Wikipedia (article : World Trade Center; page visitée le 28 septembre 2009)

lundi 14 septembre 2009

Chrétiens et politique : les chrétiens ont-ils encore un rôle à jouer dans les enjeux éthiques et politiques ?

« Pour avoir une société civile vivante, il faut que les individus puissent faire des choix. C’est le grand défi de la civilisation occidentale. »
(Gary CALDWELL, sociologue. Entrevue : La Résilience, cette capacité de résister aux chocs et de rebondir, RND, Octobre 2000,p. 23).

Si j'ai été silencieux cet été, je n'en ai pas été pour autant inactif. Je ne chantais pas avec la cigale. Je n'ai pas eu de vacances. Voici cependant ce que j'ai à dire, du fait que les valeurs chrétiennes sont l'objet d'une tentative de putch de notre démocratie canadienne et particulièrement québécoise, parce que celles-ci diffèrent et font contrepoids... dans une démocratie.

Si nous vivons en véritable démocratie, nous devons bénéficier d’un vrai droit de parole, individuel et collectif, qui puisse se répercuter jusque dans les recommandations faites à nos gouvernements. J’ai le droit de participer à la vie démocratique, du simple fait que je suis citoyen d’un pays à prétention démocratique, peu importe que ma conviction soit ou non populaire. J’ai le droit d’être considéré aussi individuellement, même si je fais simultanément partie d’une démarche d’une assemblée, d’une association ou d’un organisme chrétien (être pris en compte en tant qu'individu dans les statistiques).

Il y a en effet une différence entre séparer la religion et l’État et éliminer la foi qui
se manifeste publiquement. Jésus a pratiqué la séparation de l'Église et de l'État. Or l'apôtre des non-juifs, Saul de Tarse, connu sous le nom de Paul, a été contraint de faire appel au droit romain.


«J’en appelle à César» (Actes 25:11) ; et si l’apôtre Paul avait raison ?


Dans l'Empire Romain, au milieu du premier siècle de notre ère, le christianisme en pleine expansion est souvent accusé par ses détracteurs (par motifs d'intérêts idéologiques non avoués), d’être contre les hommes; une secte, une peste ou au mieux une nuisance sociale et économique. Voyant l’Église sans cesse entravée dans son message et faussement accusée de sédition contre les autorités civiles et de haine contre l’humanité, et se voyant lui-même sur le point d’être abandonné au sort de ses persécuteurs qui veulent le tuer, l’apôtre Paul (l'apôtre des non-juifs) décide d’utiliser une clause du droit romain, étant citoyen romain par la naissance. Il en appelle à César, le plus haut tribunal de l’Empire (Actes 25:11).

L'Empire Romain est pourtant au mieux, une dictature; collégiale, mais une dictature avec des jeux de cirque pas très catho. La démocratie n'y a rien à voir avec nos démocraties contemporaines. Et pourtant...

En démocratie, pour autant que nous soyons plus démocratiques que l'ancienne Rome, la séparation de la religion et de l’État ne signifie pas davantage que les croyants n’aient plus accès à l’homme d’État. Ils font eux aussi partie du processus démocratique non seulement en tant que groupe, mais aussi chacun, en tant que personnes et citoyens.

Pourtant, on veut oublier les contributions historiques de la foi chrétiennes, récupérées par l'humanisme, comme étant sa création.

Les droits et libertés occidentales sont ils vraiment nés de l'humanisme séculier ? 

Curieusement,alors que les chrétiens par choix sont de moins en moins considérés comme des interlocuteurs valables par nos médias francophones du Québec, le crédit de nos valeurs et de nos réalisations sociales historiques est paradoxalement récupéré à leur compte par les autres croyances religieuses ou philosophiques, sinon par l’humanisme séculier.

Le philosophe Frédéric Lenoir écrit dans Le Christ philosophe:
« Le premier moment de l’humanisme, celui de la Renaissance, reste profondément ancré dans une vision chrétienne. C’est au nom des principes évangéliques, qu’ils harmonisent avec la pensée des Anciens [des sages, des philosophes], que les humanistes valorisent l’homme et critiquent les abus de l’institution ecclésiale. Dans un second temps, celui des Lumières du XVIIIe siècle, l’humanisme se radicalise, de même que la critique des institutions religieuses. Mais la plupart des philosophes des Lumières [...] s’appuient de manière implicite ou explicite sur l’éthique évangélique pour [...] édifier une morale laïque [...] Ce n’est que dans un troisième temps, au milieu du XIXe siècle, que certains penseurs entendent aller plus loin et débarrasser l’homme de toute croyance religieuse, considérée comme une aliénation» (LENOIR, Le Christ Philosophe, Plon 2007, p. 169-170).
Nous sommes actuellement au Canada et au Québec, j'en suis convaincu, à une croisée importante des chemins, à l'aube d'un sérieux dérapage antichrétien, digne du IIIe Reich; peut-être sans le sang, mais au moyen de la censure politique, de la contrainte économique et de la pression psychologique de masse (manipulation). Si depuis son "trip" antireligieux, l’Allemagne a toutefois révisé sa position et que le christianisme n’y est plus considéré comme ennemi de l’État et de l’intelligence, cette philosophie basée sur la phénoménologie de la religion (une philosophie qui a prouvé qu'elle a erré dès l'apogée de sa popularité en Allemagne), se retrouve pourtant bien vivante de notre côté de l'Atlantique. Moussée par une certaine élite qui transcende les partis élus, le germe antichrétien et antisémite (les deux vont de paire) est bien intégré comme valeur philosophique au curriculum de l'instruction publique au Québec et aux volets consultatifs (citoyens consultés) lors des enjeux sociaux, religieux et éthiques.

vendredi 7 août 2009

Avortement : l'e$prit Morgentaler... avec un $

7 AOÛT 2009.
Lorsque le Gouvernement du Québec demande aux cliniques médicales de se doter de véritables blocs opératoires pour une cinquantaine de types de chirurgies au privé, remboursées par la RAMQ, certaines commencent à cesser de pratiquer des avortements, ou menacent de le faire. Leur argument est le coût élevé des investissements.

Pourtant, les coûts élevés des équipements spécialisés ou de la mise à la norme pour les entreprises privées sont la normalité dans plusieurs autres secteurs d'activités (ex. équipements dans un atelier de mécanique automobile). Nous voyons enfin, que ce n'est pas premièrement par compassion et par amour des femmes que ces cliniques pratiquent des avortements; argument qui a pourtant été la clip classique du Docteur Henry Morgentaler, passée en boucle par les médias.

Dessin : La main de l'avorteur, encre de Chine,
que j'ai réalisé en 1990 et envoyé à quelques
ministres ou députés fédéraux. Il représente
une oeuvre faite dans les ténèbres, mais
soudain dévoilée à la Lumière. (Image ajoutée
le 19 août 2009).
En réalité, ces cliniques agissent dans le même "e$prit" (avec un $) que leur Parrain; une industrie à la remorque du secteur public. De toute façon, l'amour pour les femmes de cet homme, ne devait-il pas aussi être dirigé vers les 14,000 à 15,000 femmes en devenir, qu'on prive annuellement de leur droit de naître au Québec; soit 29,231 avortement au Québec en 2005, selon Statistiques Canada - dont environ la moitié de filles potentielles - chiffres pour les hôpitaux et cliniques. Ce sont près de 28% des grossesses qui se concluaient cette année là, par un avortement volontaire au Québec; la pilule "du lendemain" étant exclue de ces chiffres.





LIRE AUSSI :

L'autre destin : Imaginez Barack Obama avorté (non né)

Dans le contexte économique, social et familial où le petit Barack Obama est né en août 1961, l'enfant à naître constituerait selon les critères et valeurs d'aujourd'hui, le candidat idéal pour être avorté; particulièrement au Québec.
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2011/11/lautre-destin-barack-obama-avorte.html


Avortements au Québec; pas tous comptabilisés

Au Québec, les avortements payés à l'heure et non à l'acte (ex. en CLSC) ne sont pas comptabilisés dans les statistiques.

mercredi 10 juin 2009

Il était une FOI : ou la fausse neutralité de l'ECR

F. Ouellet est l'un des pères du cours d'Éthique et culture religieuse (ECR). Il était coordonnateur et membre du Comité sur l’éducation au phénomène religieux pour une étude majeure déposée en vue Rapport Proulx (1999). Les recommandations dudit comité ont mené l'État québécois à arrêter son choix sur une version d'Enseignement culturel des religions déjà existante (disons plus ou moins un ECR version 1.x), laquelle une fois actualisée, serait imposée à tous les élèves. Ce comité a contribué en évaluant des programmes existants dans le monde, selon ses critères (profil recherché), en recommandant une version (celle du Québec). Mais l'un des membres du comité des 5 personnes chargées de sélectionner un programme existant idéal était... co-rédacteur du programme retenu (Monsieur Michel Trudeau). Ce comité donnait aussi la structure (cadre d'implantation) et le contenu général du cours à imposer (disons le ECR version 2). En 1999, le rapport Proulx prédisait un paradis scolaire et social avec le type d'enseignement retenu par le comité. En 2002, la poussière étant quelque peu retombée,  Monsieur Ouellet tenait un discours universitaire beaucoup plus inquiétant et destiné aux hautes sphères de l'éducation en France et au Québec (non destiné au grand public, tel que stipulé dans le document). Un cours-type dans les États où il fallait l'implanter, devait idéalement:

- faire ressortir les différences plutôt que pacifier;

- soulever les contradictions à l'école, pour une pédagogie du conflit;

- ébranler l'identité sociale plutôt que la reconnaître;

- et ce faisant, il appuie la théorie conceptuelle sociale de Debray (rapport Debray, en France, 2002) et selon laquelle la tolérance des croyances sans intervention directe des États, conduit à la "pathologie du terrain" (comprendre pathologie de la société).

Il était une FOI...

Voici comment Ouellet reprenait l'argumentaire de Galichet de 1998, donc avant le rapport Proulx déposé au Québec en 1999, dont Ouellet a lui-même coordonné un comité très influent :

« Dans le contexte actuel, il ne suffit pas d’éduquer à la reconnaissance et au respect de l’autre. Il faut aussi apprendre à ébranler la « suffisance identitaire » [...] (Ouellet, 2002, p. 48)


Dans le discours officiel produit par les consultants et hauts fonctionnaires du Gouvernement du Québec, on présente le cours d'ECR (Éthique et culture religieuse) comme un cours neutre et inoffensif (comme s'il avait été créé par Winnie l'Ourson et Tigrou) destiné à favoriser le "vivre-ensemble", par la compréhension de la religion ou encore de la vision du monde selon l'autre. Cela ressemble à la tolérance comme on l'entend habituellement. Jusque là, pas de problèmes (quoique pour ma part je voyais déjà un langage à double sens dans la littérature et le débat, autour de 1999).

En pratique, selon le processus éducatif en installation au Québec, cela va beaucoup plus loin que d'éduquer à la tolérance et que la communication entre les partisans de quelques grands courants religieux et non religieux.

Dans les faits, l'argumentaire à la base du cours imposé, est fondé sur des théories sociales (concepts) selon lesquelles les États des sociétés pluralistes modernes doivent gérer et s'ingérer dans la transmission de la pensée et des valeurs, d'où la nécessité de réintroduire la transmission de la religion (et de l'éthique) dans le domaine de l'éducation, non pas dans le but de transmettre ou communiquer la foi évidemment, mais dans un but de rééducation ou si l'on veut de censure des croyances et valeurs.

Une prise de position philosophique et politique anti-religieuse explique l'emphase inimaginable en démocratie et mise sur l'ECR; immense au point de menacer de faire appel à la Direction de la protection de la jeunesse (menace de sanctions très intimidantes et manipulatrice, la DPJ ayant au Québec, l'autorité de retirer la garde des enfants à leurs parents). Certaines commissions scolaires ont laissé peser cette menace en 2008-2009 (notamment, l'école secondaire Paul-Germain-Ostiguy à Saint-Césaire ET l'école secondaire J.-H.-Leclerc de Granby).

Ces auteurs s'inquiètent par exemple, du fait que la sphère des croyances et valeurs pourrait échapper aux États. Ce n'est plus la séparation de l'État et du religieux. Ceci est déjà un concept dépassé pour eux et n'a servi temporairement que pour distraire les médias et les paliers de nos gouvernements durant les années de consultations sur la place de la religion à l'école. Les États doivent plutôt, selon les théoriciens de cette position, s'ingérer dans la transmission de la culture religieuse et morale pour la passer au crible; la débarasser de ce qu'ils considèrent être des impuretés sociales ou une «pathologie du terrain», comme le dira le rapport Debray en France.

Ouellet explique :
«Par ailleurs, l’approche républicaine française, qui a conduit à exclure de l’école publique non seulement l’enseignement de la religion mais également l’enseignement sur le fait religieux, risque de conduire à des dérives inquiétantes:» (Ouellet, 2002, p. 54)


Il s'empresse de citer le rapport Debray (débat français) :

« La relégation du fait religieux hors des enceintes de la transmission rationnelle et publiquement contrôlée des connaissances favorise la pathologie du terrain au lieu de l’assainir» (Debray, 2002, p.26 cité par Ouellet, 2002, p. 54, soulignement ajouté).


Et vous l'aurez compris, le "terrain" c'est la société démocratique contaminée par la "pathologie" des croyances fortes. Nous nageons en plein mouvement anti-religieux, mais visant certaines croyances ciblées, à première vue. Comme s'ils avaient peur de s'en prendre aux vrais criminels qui font sauter les édifices, ils font feu de tout par une censure laïque.

Il faut souligner, et c'est très important, qu'il ne s'agit pas ici (véhiculées par eux) de vérités socio-politiques, mais de théories. Leurs porteurs de messages sont à la politique, ce que sont les designers de mode au vêtement. Et dans la pratique, il y a fort loin entre le vêtement porté par le mannequin qui défile devant la presse réunie et ce qui restera dans la vraie vie pour la femme qui doit déposer ses enfants à la garderie (chez la puéricultrice) et entrer au travail durant 8 heures par jour. Comme pour la mode, il y a un abîme entre la théorie sociale et la vraie vie en société impliquant l'instruction / éducation des enfants. Les Juifs connaissent les doctrines et croyances des Islamistes, et inversement et pourtant il n'y a pas de paix.

Comme dans la théorie socio-politique sous-jacente, le «vivre-ensemble» dans le respect des différences n'est donc pas le concept qui a porté le cours d'ECR. Oubliez cette interprétation naïve. Ouellet, par exemple, est d'accord avec le point de vue de Galichet :

«Le problème n’est pas d’inculquer telle valeur ou ensemble de valeurs plutôt que tel autre. Il est de permettre l’émergence d’un questionnement, d’une inquiétude qui arrache l’enfant ou l’adolescent au confort d’un plein et serein accord avec soi-même et de l’acceptation passive de l’altérité d’autrui : « Lui, c’est lui, moi c’est moi». Il est donc moins de « construire une identité» que, à l’inverse, d’ébranler une identité trop massive et d’y introduire la divergence et la dissonance; il n’est pas de préparer à la coexistence et à la tolérance, mais au contraire, de mettre en scène l’incommensurable abîme qui me sépare d’autrui et m’oblige (au sens moral du terme) à m’intéresser à lui. C’est donc une « pédagogie du conflit» à la fois entre les individus mais aussi en chacun. » (Galichet, 1998, p. 146, cité par Ouellet, 2002, p. 49)


Bienvenue dans ce nouveau "pays de l'est" en devenir que nous appellerons Québec (ou pourquoi pas République du Kébek ?)

Les anciens pays de l'est ont vu leurs murs tomber et nous, nous érigeons les nôtres. Car il ne s'agit pas, dans ces nouvelles philosophies sociales, de respecter celui qui est différent dans sa culture et sa croyance, selon Ouellet, Galichet et les penseurs de haut niveau, mais il faut que je devienne conscient par la force (ex.: par un cours obligatoire et des débats imposés durant 11 années de scolarité !), conscient de l'abîme qui me sépare de l'autre, pour m'obliger à m'intéresser à lui ; ce qu'ils appellent :

«mettre en scène l’incommensurable abîme qui me sépare d’autrui et m’oblige (au sens moral du terme) à m’intéresser à lui» (Ibid.).

Mais cette étrange conception de l' "intérêt" envers l'autre n'apparaît plus comme l'intérêt envers mon prochain, selon le sens que lui donnait le christianisme («J'étais étranger et vous m'avez accueillis» (Jésus, cité en Matthieu 25.35). L' «intérêt» envers l'autre chez ces théoriciens (le «m'intéresser à lui») devient ici un néologisme (v. note 1 ; mot qui prend un sens nouveau ou codé). Je m'intéresse à sa morale différente de la mienne dans le système d'éducation à implanter dans les États, mais pour mieux la censurer, la rééduquer, ou m'en innoculer (comme par un vaccin) ou au mieux, mais plus rarement pour y puiser du bon. Le but réel des cours de culture religieuse fortement recommandés aux États en vue de l'éducation «à la citoyenneté», n'est pas le «vivre-ensemble» au sens premier ou apparent (un simple slogan ou "hooker"), mais au sens où l'autre accepte de se laisser rééduquer dans ce camp appelé école.

Seules les visions non religieuses du monde sont bonnes à la fin, chez ces nouveaux "designers" de sociétés. L'ECR ne peut donc pas être neutre; pas plus en fait, qu'un cours ayant pour but de présenter et défendre une foi quelconque. Je suis chrétien, et quand je partage ma foi, je ne prétends pas, de façon trompeuse, présenter une position neutre.

Pourtant, pour vendre les cours de culture religieuse ou d'éducation à la citoyenneté, de telles théoriciens le décrivent par moment comme visant le "vivre-ensemble" dans une société pluraliste, ce qui n'est en fait qu'un slogan aussi vrai que celui de l'ancien arracheur de dents du village : «Ça ne fera pas mal !». Mais ce qu'ils veulent arracher à vos enfants et vos adolescents ce n'est pas une mauvaise dent, ce sont des valeurs que vous vous appliquez à leur inculquer, pour leur bien (si évidemment vous êtes un parent normal et responsable).

Un lecteur attentif peut y déceler la véritable philosophie politique consistant à se servir des institutions d'enseignement pour opérer des réingénieries sociales, mais sur la base de théories (des bancs d'essais et projets pilotes régionaux, comme ce que nous vivons au Québec).

Des simplifications abusives

Ces auteurs semblent ramener les conflits aux idées (lire : convictions religieuses et valeurs) et non aux préjugés raciaux ou aux conditions sociales dans la terre d'accueil ou terre de transition:

« Dans un contexte de « légitimités contradictoires et concurrentes », éduquer à la citoyenneté « ne peut être désormais qu’apprendre à gérer ces légitimités contradictoires qui déchirent les sociétés et les individus. […] Éduquer à la citoyenneté ne saurait aller désormais sans éduquer au conflit et apprendre à gérer ce conflit qui n’est pas simplement un conflit d’opinions ou d’intérêts, mais véritablement une conflit de légitimités, c’est-à-dire de normativité (p. 142-143)» (Ouellet, 2002, p. 48, citant Galichet, 1998, p. 142-143).

C'est une simplification extrême. Les désordres publics dans les grandes villes occidentales ont beaucoup plus souvent une cause économique et sociale (et non religieuse) comme ce fût le cas lors des émeutes de Los Angeles (1992) lorsque Rodney King, de race noir, fût tabassé par des policiers blancs qui étaient filmés mais qui furent acquités lors d'une enquête. Les récentes émeutes dans plusieurs banlieues de la France (ex.: 2005), tout comme celles de Montréal Nord (été 2008), avaient aussi comme cause première la condition sociale et la getthoïsation des récents immigrants, couplées à une perception de profilage racial par les policiers et NON PAS leurs croyances religieuses. Dans bien des cas, des casseurs profitent d'une tension existante transportée dans la rue, pour piller et vandaliser, de sorte qu'il pourrait ne pas y avoir eu d'émeutes sans ces profiteurs du désordre.

Pourquoi le cours d'ECR ne peut pas être neutre?

Le cours d'ECR ne peut pas être neutre pour la simple et bonne raison qu'il s'inscrit dans la continuité historique de la prise de position du rapport Proulx déposé en 1999 au Québec : toutes les religions sont le produit de l'esprit créateur humain. C'est une prémice et une condition du cours. Toutes les croyances sont totalement humaines et elles ne sont aussi bonnes une que l'autre, qu'en ce sens seulement. C'est un jeu de mot qui a échappé à plusieurs lecteurs. C'est une prémice du rapport Proulx qui a donné sa "bénédiction" au cours de culture religieuse alors en développement auquel fut ajouté plus tard le volet éthique:

«L’un des moyens de développer l’ouverture et la tolérance à l’école est d’initier l’élève aux différentes cultures et aux différentes religions et de les présenter comme des manifestations de l’esprit créateur humain, tout aussi légitimes que la sienne» (Proulx, J.-P. et al, 1999, p. 90).
De tels cours ne peuvent pas être neutres dans les États où l'on veut les implanter, car la haine et le mépris que révèlent des expressions telles que «le marché des crédulités» ou «pathologie du terrain» reprises comme inspirantes par Fernand Ouellet pour le projet de société visé, ne peuvent pas être nées dans une pensée de respect et un rêve de dialogue tellement vanté par l'ECR. Ce sont en effet les extraits du rapport Debray qui sont reprises non pas dans une simple survol de la littérature, mais comme un argumentaire intéressant qui se tient, par Ouellet (2002, p. 54).

Dans les faits, le "dialogue" si cher au cours d'ECR est un autre de ces mots employés dans un autre sens, mais que comprennent très bien les initiés (v. Note 1).

Je pourrais encore nommer les approches de la haute critique (littéraire et historique) qui visent essentiellement à déconstruire la Bible, sans le faire avec autant de haine pour tous les écrits dits par ailleurs "Sacrés" ou encore parler de la phénoménologie de la religion, cette philosophie né il y a environ un siècle et qui conclut essentiellement que les personnes de foi engagée ont atteint une position de déséquilibre.

Dernières modifications : 2009-06-12

Autres articles :

Cours d'Éthique et culture religieuse (ECR) : une vision du monde imposée par l'État




Éthique et culture religieuse - quelques curiosités




Cours Éthique et culture religieuse (ECR) et charte québécoise des droits et libertés de la personne




Certains dessous et motivations du cours d'ECR



DOCUMENTS CITÉS

OUELLET, F., L’enseignement du fait religieux dans l’école publique ?, Carrefours de l’éducation 2002/2, n° 14, p. 40-58.

DEBRAY, R. (2002). L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque. Paris : Odile Jacob/Sceren-CNDP. (cité par Ouellet)

GALICHET, F. (1998). L’éducation à la citoyenneté. Paris : Anthropos, 1998. (cité par Ouellet)

PROULX, J.-P. et al, Laïcité et religions. Perspective nouvelle pour l'école québécoise. Gouvernement du Québec - Ministère de l'Éducation, 1999. (aujourd'hui Ministère de l'Éducation, du loisir et du sport - MELS). (à noter que les recommandations du rapport n'ont pas toutes été suivies et que certaines ont été adoptées avec modifications importantes)

ST-HILAIRE, Cynthia. Les éternels absents signalés à la DPJ ? Journal La Voix de l'est. 21 octobre 2008.

NOTES

1. Quelques exemples de néologismes (essai de définition des termes employés dans un sens nouveau):

Au temps des alchimistes, les élites étaient distraites par leur littérature qui parlaient de la quête pour transformer les métaux en or. Mais dans la réalité, les alchimistes composaient des sociétés secrètes qui visaient une expérience gnostique (recherche d'une illumination) en marge de la censure de l'État ou de la religion officielle; donc une expérience spirituelle relevant d'une croyance avec son langage codé précis. Le vocabulaire alchimiste était en réalité un langage codé; la "pierre" était "philosophale". C'était une quête gnostique; un ésotérisme ancien.

De même, ou plutôt à l'inverse, des nouveaux groupes de théoriciens socio-politiques qui se saisissent de nos gouvernements et de nos démocraties où ils sont bien installés, utilisent un langage trompeur pour atteindre leurs fins. Des expressions comme «intérêt» envers l'autre, éducation à la «citoyenneté», «dialogue» et d'autres encore, ne veulent plus dire ce que l'on croirait. Les mots deviennent des leurres (des appats) car ils imitent les valeurs chrétiennes (partage, solidarité, accueil) encore implantées chez plusieurs boomers, ou des valeurs démocratiques. Or le sens des mots est pourtant changé, mais seuls les initiés (ou presque) se comprennent entre eux.

intérêt envers l'autre :
expression qui signifie le comprendre pour mieux censurer, mieux rééduquer, ou à tout le moins, s'en innoculer, un peu à la manière d'un vaccin; beaucoup plus rarement, pour en retenir du bon.

éducation à la citoyenneté :
selon l'idéologie exposée, créer une société épurée de certaines croyances ou certaines expressions religieuses, bien ciblées, dont les adeptes n'auront idéalement plus accès aux postes clés dans ladite société "démocratique". À la différence d'un tireur embusqué criminel qui tire sur un médecin avorteur, ils ont trouvé un moyen d'éliminer l'indésirable, avec l'aval (accord et coopération) des États, mais sans verser son sang. À long terme, c'est une violence économique, car elle dirige vers les postes sous-rémunérés, si postes il y a... ou vers un exil difficile.

dialogue:
non pas un échange amical informel comme le serait une conversation volontaire, mais une négociation imposée à l'élève, dans laquelle une seule partie (l'élève) est contrainte à renoncer à, ou à céder quelque chose. Cela n'a rien à voir avec le fait d'écouter l'autre pour mieux l'accueillir. Dans les faits, les conclusions du programme d'ECR sont déjà définies et ce n'est pas ce cours qui renonce à quelque chose de ses conclusions; la phénoménologie (une des approches utilisées dans le cours) débouchera dans le futur, sur le constat que les religions sont toutes produits de l'esprit humain créateur, même si certaines de leurs valeurs peuvent être bonnes. Mais généralement, on dira que ces valeurs sont humanistes (plutôt que chrétiennes, par exemple).

pathologie du terrain :
pathologie de la société contaminée par le fait religieux; les gens de convictions fortes étant donc des "pathologiques".

légitimités contradictoires et concurrentes OU normativités contradictoires et concurrentes (GALICHET, 1998) : comprendre, toujours selon cette idéologie, les conflits de valeurs qui s'opposent ou valeurs concurrentes. Pour les théories sociales à peine effleurées ici, l'école devrait devenir un camp de rééducation des États, dans les démocraties modernes... Appelons les choses par leur nom.


Dans les faits, le rôle de l'école proposé ne respecte plus les principes fondateurs des démocraties occidentales nord-américaines, selon lesquelles chacun peut faire entendre ses valeurs et attentes (ex. valeurs familiales, ex. valeurs éthiques face à la vie et la mort, etc.). Le christianisme a plus de 300 ans aux États-Unis et il n'a pas conduit à la pire société du monde, il me semble..., contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire. Il a même cohabité pacifiquement avec de multiples religions et croyances et avec la laïcité (ce qui ne fût toutefois pas nécessairement le cas du catholicisme au Québec). Sur le terrain, le christianisme occidental ne veut pas éliminer la laïcité. C'est une mutation de la laïcité qui veut éliminer le religieux des sociétés occidentales et les croyants des débats publics et des positions d'influence et d'autorité. C'est comme, en démocratie, interdire aux chasseurs de prendre part au débat sur la modification des règles de chasse sportive, sous prétexte qu'ils ne peuvent pas être neutres dans le débat.

vendredi 5 juin 2009

Cours Éthique et culture religieuse (ECR) et charte québécoise des droits et libertés de la personne

Et n'oubliez jamais que l'État, c'est quoi?

Ce que nous vivons au Québec est tout le contraire de la séparation de la religion et de l'État. C'est l'ingérence autoritaire de l'État dans les sphères religieuses, spirituelles, philosophiques, morales (les valeurs) et autres de même nature; jusque dans les concepts, cosmologies et cosmogonies! 


En optant pour une reformulation de l'article 41 de la Charte québécoise des droits et liberté de la personne, plutôt que pour son abolition pure et simple, l'État québécois ne se contente pas de soulager les établissements d'enseignement public de leur ancienne obligation de pourvoir un enseignement satisfaisant aux multiples convictions des parents d'une société dite "pluraliste". (...) Il a profité de la réouverture de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne pour s'insérer comme LA véritable autorité morale et spirituelle sur les enfants. Voilà.

Historique préparatoire à l'ECR


Selon l'énoncé datant de 1982, de l'article 41 de la Charte québécoise des droits et liberté de la personne, voici le droit qui était prévu :

«Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi».

Donc, enseignement catholique, protestant ou moral. Ce qui dépasse l'entendement n'est pas l'abolition de ce dernier article, mais AU CONTRAIRE, le fait qu'il ait été plutôt dévié et conservé.

L'article 41 de la charte, modifié par la Loi 95 en juin 2005, l'article se lit maintenant comme suit:

« Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci »
À première vu, en lecture rapide, il ne semble pas y avoir de problème. Cela ressemble à un simple droit des parents, garanti en dehors de l'école. Mais en matière de droit, la moindre virgule vient changer le sens d'un texte.

Remarques concernant cette nouvelle mouture du texte : «dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci»


 Pourquoi mettre ceci dans l'article 41 : «...dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci»?

1) «...dans le respect des droits de leurs enfants
Tout en société de droit démocratique comme le Canada et le Québec doit se faire dans le respect des droits des autres. L'implication serait que la charte se conformera à des articles de lois qui ne sont pas encore. C'est assez bizarre...

2) «...dans le respect (...) et de l'intérêt de ceux-ci»
D'autre part, le respect de l'intérêt des enfants, «l'intérêt de ceux-ci»,  ouvre la porte à une ingérence de l'État sur le contenu des valeurs enseignées aux enfants à la maison, au lieu de culte, et payé par l'argent privé des parents et de leur communauté. Donc, l'interprétation serait que l'État se réserve un droit de juger et de statuer sur le contenu de l'enseignement religieux et moral (l'éthique, les valeurs) enseignées en dehors de l'école publique. Ce n'est pas rien! Cela semble non-conforme à ce qui est garanti dans la constitution canadienne. Une avocate de la Clé a qualifié ceci en ces termes : «C'est du droit nouveau; on n'a jamais vu ça».

En remplacement, il est est maintenant question pour les parents et ceux qui en tiennent lieu, d'un droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants; donc y pourvoir par leurs propres moyens et ceux de leur communauté ou leur réseau social, mais avec un droit de validation des enseignements par l'État.

Le retrait de l'ancienne obligation d'enseignement religieux reposant sur les établissements d'enseignement, mais curieusement tout en maintenant l'article 41 sous une forme et un but différent soulève l'intention probable d'un champ d'application du nouvel article 41 jusque dans l'école privée, les lieux de culte et même le foyer (la vie privée dans sa plus grande intimité) puisque ce sont les seuls espaces (lieu de culte, foyer, communauté hors de l'école) qui restent aux parents dans le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants.

Une ingérence de l'État québécois dans les valeurs morales et spirituelles transmises aux enfants semble donc prévue par la loi. (...)

Plus encore, le droit du parent ou tenant-lieu d'assurer cette transmission serait en fait un droit, mais presqu'en apparence seulement, comme une coquille vide. Parce que l'État apparaît ainsi comme l'entité supérieure qui détermine ce qui est de l'intérêt de l'enfant. Comme parent ou responsable des enfants, le parent vivant au Québec ne serait donc plus la première autorité morale et spirituelle naturelle de ses enfants d'âge mineur (moins de 18 ans).

«Mais où est le problème, peut-on penser, si le gouvernement veut ainsi se garder une porte pour protéger les enfants contre d'éventuels abus?»

La réponse est simple:

Quelle entité déterminera, en vertu de l'article 41 modifié, ce qui est «de l'intérêt de l'enfant» en matière de foi, de religion, de spiritualité, de convictions, de valeurs, de morale, d'éthique, de philosophie de vie; bref, d'opinion ? 


L'État, évidemment ou ses représentants (ex. la DPJ; le MELS, et autres). Est-ce que le parent québécois veut vraiment que l'État décide ou décrète ce qui est de l'intérêt de son/ses enfant(s) ou des enfants de ses enfants pour les prochaines décennies en matière de valeurs morales; de sexualité (ce qui peut être pratiqué) à la pré-adolescence et à l'adolescence, sur les questions comme la consommation des drogues, de la spiritualité permise ou proscrite, et le reste ?

Avant de répondre que oui, l'État peut décider des valeurs à adopter, je vous suggère cette lecture:


Guide sexuel et relations à 9 ans : non aux zozos du zizi gouverne-Mentaux


Les médias ont aussi parlé des questionnaires dans le cadre du programme, où pour le genre, il y a une case autre que garçon ou fille pour l'identité sexuelle de l'enfant (autre, je ne sais pas).


Ingérence de l'État dans la religion, la spiritualité... la philosophie


La formulation «de l'intérêt de l'enfant» constitue un genre de pouvoir discrétionnaire pour les officiers représentant l'État et ouvre la porte à l'arbitraire et aux préférences des représentants de l'État.

Si un représentant de la DPJ ou du Ministère de la justice juge suite à une mauvaise presse, qu'il n'aime pas un groupe religieux et que l'opinion populaire va dans le même sens, il pourra contourner le droit de l'enfant et des parents sans être inquiété en recourant à ce petit appendice légal.

Imaginons par exemple, dans quelques années (vers 2020) un gouvernement élu démocratiquement, de tendance majoritairement athée. Arrive un scandale avec un groupe religieux (il y en aura assurément, comme aussi avec les groupes non religieux) et une pression populaire pour resserrer les libertés de tels groupes. Le gouvernement élu démocratiquement et de tendance athée, pourrait ordonner le retrait de tous les enfants de la participation aux cultes ou assemblées de ladite religion, même si les cas d'abus ne visaient que quelques individus. Et il pourrait le faire légalement et sans être inquiété
1) en s'appuyant sur ce pouvoir discrétionnaire de l'article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne,
2) sur l'appui de la majorité de la population et des médias (quoique non nécessaire si l'État le décide en vertu de la nouvelle charte et des modifications dans les lois) et
3) de ce fait, de l'appui plus que probables des juges qui depuis quelques années déjà, ont une interprétation plus libérale des lois pour tenir compte non seulement des textes de loi, mais aussi des changements d'opinions des citoyens, en émettant leurs jugements.

Sur la présumée protection contre les abus par les chartes des droits ...


Si des parents vivant dans le système du Québec pensent être protégés des abus par des chartes de droits "immuables" ou inchangeables, qu'ils y réfléchissent. Il n'a fallu que très peu de temps et d'efforts pour changer la Charte québécoise des droits et liberté de la personne.  Il sera donc tout aussi facile de le faire dans le futur pour une nouvelle politique sociale décidée par une élite au pouvoir; peut-être même plus facile encore, car il y a maintenant un précédent: le changement introduit en 2005 en vue de l'implantation de l'ECR.

L'intention avouée dans les requêtes de changement de la charte a pourtant toujours été l'impossibilité pour l'État de pouvoir maintenir un enseignement religieux personnalisé satisfaisant toutes les sensibilités, tout en conservant les droits historiques des catholiques et protestants. Mais dans les faits, par la nouvelle mouture de l'article 41 plutôt que son abolition pure et simple, l'État ne s'est pas contenté de se désengager de l'enseignement religieux catholique et protestant dans les institutions d'enseignement publiques. Il a profité de la réouverture de la charte pour s'insérer comme LA véritable autorité morale et spirituelle sur les enfants. Voilà.

Pourtant, l'établissement de l'État comme nouvelle autorité sur les enfants d'âge mineur, n'est pas ce qui a été promu et véhiculé par les communiqués publics et les médias depuis la fin des années 1990. Les parents ou responsables des enfants se retrouvent malgré tout, devant une version différente de celle qui pouvait paraître défendable.

Résultat : l'État se constituerait donc lui-même (auto-proclamé) comme une autorité religieuse et morale (fusion de l'autorité politique, spirituelle, religieuse et philosophique) sur des enfants d'âge mineur, alors que les parents ou les personnes qui en tiennent lieu seraient relégués à une position d'autorité secondaire et de pourvoyeurs.



L'Exercice en cours au Québec n'est donc PAS la séparation de l'État et de la religion


L'Exercice en cours au Québec n'est donc PAS la séparation de l'État et de la religion; ça c'est le discours simpliste retenu par les médias francophones du Québec. Nous entrons dans l'ère de l'intrusion de l'État dans la sphère religieuse et morale, soit jusque dans la vie familiale et la communauté. Ceci expliquerait pourquoi le cours d'Éthique et culture religieuse (ECR) met tellement d'emphase sur le fait que les jeunes doivent échanger sur leurs convictions (convictions des enfants dès les trois cycles du primaire !?!; soit dès l'âge de 6 ans!) et exposer devant tous, ce qui est transmis et enseigné dans l'environnement qu'ils connaissent (donc inévitablement la maison et les autres lieux de transmission).

Avec l'ECR, la classe devient au pire:

- une "webcam" (déformée par la compréhension souvent partielle ou inadéquate des enfants - compréhension enfantine)
- ou si l'on veut, un agent virtuel (présent mais non visible) de l'État dans votre maison, votre église, votre école du dimanche ou sunday school (pour les traditions protestantes), votre groupe de catéchèse (catholicisme transmis maintenant hors de l'école), votre temple, votre synagogue, ou tout autre lieu de transmission des valeurs spirituelles ou éthiques.
- et facilement, un outil (un cheval de Troie) de propagande ou d'intégration sociale des politiques de l'État;
- une porte pour la ré-ingénierie sociale d'une génération après l'autre, pour conditionner et uniformiser la pensée des électeurs de demain).

Et n'oubliez jamais que l'État, c'est quoi? Ce n'est en fait qu'une entité au pouvoir, composée d'une sélection extrêmement réduite des membres d'une société. Quand on dit que l'État peut décider ce qui est bon et ce qui est vrai, on veut dire quelques dizaines de personnes.


Ou encore, avec l'ECR,  la classe devient au mieux:

- un laboratoire d'essai-erreur des théories sociales de l'élite

Et entre nous, est-ce bien le rôle des institutions d'enseignement publiques et privées de pourvoir à l'implantation des politiques de l'État (agir en tant qu'agents des politiques du Parti)? 


Évidemment non. L'École doit demeurer indépendante des partis qui se succèdent parfois rapidement au pouvoir.

Conclusion

Ceux qui ont modifié ainsi les textes de l'article 41 de la Charte étaient conscients de cette portée du texte donnant primauté à l'État sur les parents. Mais il n'est pas aussi certain que les élus des deux Gouvernements (Québec et fédéral) en étaient aussi bien saisis, ou même qu'ils auraient approuvé cette perspective d'ingérence de l'État dans les spiritualités et les visions du monde. De même, pour les parents qui se voient relégués au rôle de pourvoyeurs matériels des enfants d'âge mineur (payer le gite, le vêtement et la nourriture pendant que l'État s'occupe de leur esprit et de leurs valeurs). Si le peuple ne fait rien dans ce débat, il y a de gros nuages à l'horizon pour les droits de nos enfants et de leurs enfants. Car cela ressemble étrangement aux premiers fruits (projets pilotes régionaux?) de la gestion, par les États, de la liberté de conscience dans un nouveau paradigme politique et social en progression.

Dernières modifications :  8 décembre 2011; 11 décembre 2010;  5 juin 2009