mercredi 28 juin 2017

CNN échappe à une menace de poursuite de 100 millions$ après des excuses publiques

Une menace de poursuite de 100 millions $ pour diffamation a pesé sur CNN. Le réseau a accepté de faire des excuses publiques à Anthony Scaramucci (Twitter : @Scaramucci), un collaborateur de l'équipe de transition de Trump souvent invité par le réseau.




Les consultations d'avocats de droit civil en vue de la poursuite ont fait suite à un reportage bâclé. Le trio formé du journaliste Tom Frank, de l'éditeur Eric Lichtblau et de Lex Haris qui ont dirigé l'unité «CNN Investigates», aurait été invité à démissionner. Ceux-ci avaient relié, sur la base d'une seule source, M. Scaramucci  à une fraude financière en lien avec un fonds russe. Le réseau a depuis retiré l'article qui ne répondait pas à ses critères et a donné des excuses publiques officielles.

Pourquoi des excuses ne suffisent généralement plus dans la nouvelle réalité de la guerre politico-médiatique


Des excuses ne suffisent plus au stade actuel à mon sens, car ce genre de reportage orienté (construit pour nuire ou faire vendre) ou au mieux, «mal préparé» (plaider l'erreur est l'excuse la plus facile), atteint par son rayonnement, beaucoup plus d'Américains, la presse étrangère et les leaders étrangers, que ne le font les excuses ou rétractations (lorsqu'il y en a), et ceci, à la fois en quantité et dans la mémoire populaire. Presque tous les Américains, ainsi que journalistes et leaders étrangers se souviendront des gros titres accusatoires, mais bien peu, des rétractations publiques qui ont suivi, si du moins elles leur sont parvenues. Les rétractations ou excuses ont rarement la même diffusion ou le même poids média (rayonnement) que les fausses nouvelles (intox), surtout lorsqu'elles sont issues des grands médias traditionnels et grands médias web. Et trop souvent la nouvelle biaisée est retirée en sourdine après avoir produit des dommages...


D'autres cas de partisanerie politique ou de Fake News par les grands médias


On se souviendra par exemple, que devant l'exode de sa base suite à une couverture partisane anti-Trump en 2016, le célèbre New York Times s'était excusé par une lettre auprès de sa base de lecteurs en défection hémorragique (annulation massive des abonnements). Mais de simples excuses ne peuvent réparer les torts causés. C'est pourquoi, faute de conséquences et avec en plus une popularité accrue suite à de telles diffusions, les mêmes médias sont portés à récidiver quelques semaines ou mois plus tard, renforcés d'autant, par la croissance de leur popularité et de leur valeur ($) et donc, capacité d'assumer des méga-poursuites légales. Le président de CNN, Jeff Zucker, s'était justement vanté de la confiance plus grande que jamais inspirée par le réseau CNN (article du 19 juin 2017), lors de son passage à Cannes une semaine plus tôt. 

LIRE toute l'info (en anglais) sur le site du New York Post
via Emily Smith:  CNN faced $100M lawsuit over botched Russia story (27 juin 2017)


Jeff Zucker, président de CNN. Un visage à mémoriser, car il pourrait revenir dans d'autres cas semblables. Crédits photo: David Shankbone - Shankbone 2010 NYC, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10408426

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