mardi 14 février 2012

Premier échec important pour la CAQ : statut de groupe parlementaire non reconnu

La décision est tombée, la CAQ (Coalition Avenir Québec) n'aura pas le statut de groupe parlementaire au Parlement de Québec et devra faire élire des députés sous cette bannière politique. Bien que cela "assomme" en quelque sorte le nouveau parti en lui accordant moins de temps de parole dans les débats et le privant de revenus significatifs, le risque d'une telle interprétation des règles parlementaires était pourtant bien réel.

La CAQ tablait sur le vote de fusion de l'ex-ADQ qui bénéficiait déjà de ce statut à l'Assemblée nationale, depuis sa déconfiture de 2008, avec ses quelques députés "survivors" élus (après avoir pourtant joué le rôle d'opposition officielle suite aux élections provinciales de 2007). Le problème prévisible, c'est que la CAQ a avalé l'ADQ qui a donc cessé d'exister légalement en tant que parti. C'est là, semble-t-il, le prix à payer pour avoir refusé de joindre l'ADQ. La décision avait ses avantages, dont celui de légitimer publiquement la primauté au chef François Legault, mais comprenait aussi certains risques ou désavantage, dont l'actuel confirmé: moins de temps de parole et moins de budget; «budget de recherche et de fonctionnement» comme le mentionne TVA.

C'est la dure école de la vie politique, pour la CAQ.
Voir la vidéo La CAQ n'est pas reconnue, de TVA-nouvelles.

Éric Duhaime explique sa position et son nouveau livre

FÉVRIER 2012.  


«L'État contre les jeunes»

14 FÉVRIER 2012. Gilles Parent du FM93,3 de Québec a reçu Éric Duhaime, chroniqueur et ex-conseiller politique, aussi auteur de L'État contre les jeunes (1). Le discours d'Éric DUHAIME a le mérite d'alimenter la réflexion sur les tournants parfois moins nobles, qu'a pris notre social-démocratie depuis 40 ans.  Voici mes observations.

POUR LE LIVRE (essai) plus récent «Libérez-nous des syndicats» : 

  • Selon son exposé, repenser le fonctionnement et les dépenses de l'État et aimer le peuple québécois ne sont pas des contradictions. L'auteur remet en question les modèles uniques qui ne sont pas accessibles à tous les ayant-droit et cotisants aux régimes publics, comme par exemple le système de garde pour enfants du pré-scolaire (CPE) à heures fixes, de jour, non accessible aux contribuables qui ont un horaire différent (travail de soir, travail très tôt le matin, les weekends, etc.). 
  • Une génération est en voie de vivre une moins grande prospérité (les X, les Y et les Z), en partie en raison du choc démographique (dénatalité) ayant un impact direct sur le poids politique de ceux qui se retrouvent moins représentés. 
Le discours d'Éric DUHAIME a le mérite d'alimenter la réflexion sur les tournants parfois moins nobles, qu'a pris notre social-démocratie depuis 40 ans. L'expression "hold-up générationnel" est peut-être exagérée (VOIR note 2).

Mais le discours mérite l'écoute, la réflexion, la remise en question et de prendre action. Si les syndicats ont été ou sont utiles, par contre la toute-puissance syndicale mène probablement l'État vers sa non-solvabilité économique. Si l'on ne peut pas éviter un certain recul  possible de prospérité chez les générations qui suivent les boomers (dénatalité ou déficit des naissances), par opposition à la croissance constante depuis la Deuxième Guerre mondiale, on peut néanmoins poser des actions pour atténuer l'impact pour ceux qui se trouvent ballotés dans la vague du "yacht" aux multiples HP des boomers.

Désolé, les archives de la radio FM93 pour cette date ne sont plus disponibles en ligne.

LIRE AUSSI:
Québec : un indice de fécondité de 1,7 enfant par femme
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2011/04/quebec-un-indice-de-fecondite-de-17.html

Comment résoudre le problème du vieillissement et du régime de retraite de la RRQ (pour les jeunes)
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2011/03/comment-resoudre-le-probleme-du.html


Éric Duhaime défend son essai: «Libérez-nous des syndicats»

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1.  DUHAIME, Éric. L'État contre les jeunes. Comment les Baby-Boomers ont détourné le système. VLB Éditeur.

2.  Il est probablement exagéré de parler de hold-up (vol) intergénérationnel, donc conscient et planifié par définition, car les boomers de l'après-guerre, croyaient vraiment que la prospérité allait se perpétuer (un peu comme pour les jeunes qui rêvent de la gratuité à vie actuellement). Les boomers québécois ne savaient pas, en 1970, que les communismes européens s'écrouleraient et demanderaient l'aide des autres pays. Ils ne savaient pas non plus, quelle ampleur prendrait la mondialisation des marchés, ou qu'il y aurait des "bulles" spéculatives dans le secteur des communications qui ébranleraient la bourse mondiale. Il leur manquait des données; notamment la dénatalité et l'actuelle inversion de la pyramide des âges que connaissent ou connaîtront la plupart des pays du monde. Ils savaient bien que la taille des familles allait en décroissance entre 1960 et 1970, mais pas que le taux de fécondité par femme serait de 1,7 enfants par femme au Québec en 2010 (en chute par rapport au taux de 1,73 en 2009). Le boomer moyen a suivi les élites et a cru leur discours unidirectionnel. On se souviendra que Jacques Parizeau lui-même (économiste qui a été ministre et premier ministre sous le PQ) a dit, même après son mandat, que le déficit-zéro est une "vue de l'esprit" (donc créons des déficits et augmentons la dette pour prospérer). Dans les faits, les boomers de la classe moyenne n'ont pas planifié en disant "on va piller le système et mettre les enfants de nos enfants dans des conditions difficiles". Ils ont cru dans une idéologie politique, notre socialisme démocratique version actu depuis 50 ans, tout comme les communistes anti-religieux ont autrefois cru à la vertu de leur doctrine qui, une fois appliquée, on le sait, est entrée dans un mur dans la deuxième moitié du 20e siècle (à peine après 70 ans de régime pour l'URSS). Le même socialisme auquel croient les jeunes qui réclament la gratuité mur à mur des services. Pour ma part, je suis persuadé que des gens de l'élite savaient (ex. des économistes et hommes d'état socio-démocrates) qu'il faudrait un jour payer la note, mais ils se taisaient, se disant que c'était le prix à payer pour enlever en une décennie, les communautés religieuses des programmes sociaux majeurs comme la santé et l'instruction publique. Et sous l'aspect religieux ou spirituel, l'athéisme aura été aux communismes de ce monde, ce qu'a été le laïcisme politisé anticlérical et antichrétien à notre social-démocratie du Québec.  Sauf qu'ici, on a été, incluant dans nos écoles publiques: pro-ésotérisme, pro-religions orientales, pro-New Age, pro-animisme (ex. spiritualités autochtones), pro-polythéisme, etc.  Ce qu'on peut résumer en cette simple expression (une forme d'anti-commandement) : "un seul dieu tu ne serviras, ni n'adoreras, le dieu judéo-chrétien". C'était, et c'est encore le summum de l'équité et de l'ouverture à l'autre, pour nos élites.