mercredi 11 janvier 2017

Prostitution juvénile en Californie: mythe et limites de la dépénalisation chez les ados

Le 1er janvier 2017, la prostitution juvénile devenait dépénalisée chez le moins de 18 ans dans l'État de la Californie. Les défenseurs de la chose s'empressent à dire que la loi ne dépénalise pas les clients, ni les proxénètes (souteneurs) qui ont l'âge légal de la majorité. Sauriez-vous trouver l'erreur?


  • Quand un État se retire de ses recours en matière de droit criminel face à un adolescent en dépénalisant la chose, il donne préséance au consentement de ce dernier. Si l'État se retire comme le fait la Californie, alors qui ira arracher la/le jeune consentant(e), du moins au départ, des filets du crime organisé et des gangs? 
  • Selon l'idéologie appliquée ici, les jeunes prostitué(e)s, même à plus de 14 ans, sont toujours placés en situation de victimes (déresponsabilisation). Cela peut donc s'étendre à d'autres aspects du crime, comme s'il n'existait pas de jeunes exploiteurs et violents de par leur caractère. Ce changement aura logiquement avec le temps, un effet domino sur l'acceptation sociale d'autres crimes commis par les jeunes considérés comme des «victimes de la société».
  • Cette dépénalisation constitue un argument de plus aux «pimps» (proxénètes) pour convaincre et enrôler des jeunes de 13, 15 ou 16 ans, par exemple. Ou même facilitant pour un proxénétisme pyramidal utilisant des mineurs pour recruter d'autres jeunes...
  • Avec ce choix de société, les jeunes seront plus que jamais vulnérables à devenir des produits de consommation pour la satisfaction sexuelle d'une clientèle très hollywoodienne dans sa pensée. Le tout sera renforcé par l'acceptation sociale apparente, du point de vue de la ou du jeune mineur (immunité légale). Les jeunes plus vulnérables (3) subiront plus de pressions sur cette base (c'est accepté, tu n'auras aucune conséquence, etc.). 


Photo de l'enseigne d'un night club. Crédits photo: ICI Radio-Canada, Société d'État canadienne.

Drapeau de la République de la Californie qui fût éphémère, mais abondamment utilisé par le Gouverneur Jerry Brown, Démocrate. Un mouvement souverainiste en Californie tend à utiliser ce drapeau. Crédits photo: jerrybrown.org/photos

Gouverneur Démocrate de la Californie, Jerry Brown (vers 2010), C'est lui qui a sanctionné la refonte législative qui accorde désormais l'immunité légale aux adolescents de moins de 18 ans qui pratiquent ou sollicitent la prostitution. La modification est en vigueur depuis le 1er janvier 2017. Crédits photo: jerrybrown.org/photos


Face à cette situation, un habitué des conséquences réelles et néfastes de ce genre de politiques bien intentionnées, un shérif bien connu aux États-Unis, David A. Clarke, Jr., a dénoncé la disposition sur son fil Twitter (@SheriffClarke, 13:42 - 30 dec. 2016 ).


Traduction proposée : VOIR note 1 en bas de page


Auquel les bien-pensants en harmonie avec les potentiels clients s'empressent de répondre avec des arguments comme ceux-ci:

«Traduction: «La Californie ne légalise pas la prostitution juvénile» [ou des adolescents]»  (@SheilaInCT) 30 décembre 2016 )

Ce qui réfère entre autres, à cet argument qui résume bien la bonne intention de départ pour la forte majorité démocrate de l'État de la Californie:

«The law, signed by Gov. Jerry Brown (D) in September, does decriminalize prostitution in the case of minors — an important distinction as the law aims to protect children by treating them as victims, not as criminals» (TheBlaze.com, 30 dec. 2016), 
(Traduction proposée en 2, note de bas de page).



Tandis que d'autres esprits, un peu plus tordus ou du moins inconscients, taxent la nouvelle de «Fakenews» (fausse nouvelle ou fausse info).  S'il est vrai que la dépénalisation de l'offre chez les adolescents (sollicitation, prostitution, intention de solliciter) n'est pas la légalisation pleine et entière de la prostitution juvénile, puisque pour une durée indéterminée, on continuerait de poursuivre les clients majeurs, voici pourtant quelques pièges de la bonne intention après à peine quelques minutes de réflexion:


Une forme de retrait du pouvoir d'intervention par les autorités civiles (juges, policiers, etc.)


Quand un État se retire de son droit criminel face à un adolescent en dépénalisant la chose, il donne préséance au consentement de ce dernier.

Si un adolescent, DE PAR SON CHOIX DE VIE est pris ou en voie d'être pris dans la prostitution et que la loi le lui interdit, l'État possède un moyen pour le protéger, le restreindre, quitte à lui retirer sa liberté durant quelques heures ou jours. Il peut l'extirper des mains des criminels. Il aurait été possible de réduire les peines pour les ados, sans décriminaliser ceux-ci.  Mais si l'État se retire comme il le fait en Californie, alors qui ira arracher le jeune des filets du crime organisé et des gangs? Une intervenante de 126 livres (57 kg) à qui les criminels vont dire qu'ils savent où elle demeure et quels sont les prénoms de ses enfants, peut-être? C'est une fatale erreur déguisée en idée du siècle. Par exemple, des parents savent que leur adolescente va s'autodétruire en se prostituant. L'État ne peut plus agir si la jeune fille commet un acte décriminalisé et prétend agir par choix.

Le SB 1322 ouvre plus grande la porte pour la séduction (recrutement) des adolescents via le crime organisé ou les gangs 


Dans la pratique, la dépénalisation de la prostitution pour les adolescents ouvre plus grande la porte pour l'exploitation (recrutement, séduction, asservissement) des jeunes par le crime organisé ou les gangs et évidemment par les clients adultes (et mineurs). Le facteur facilitant étant l'attrait de l'argent et de la vie luxueuse sans avoir à être interpellé en justice.

C'est aussi de la victimisation pure et simple pour les adolescents californiens


Selon l'idéologie appliquée ici, les jeunes prostitué(e)s, même à plus de 14 ans, sont toujours placés en situation de victimes (déresponsabilisation). Mais s'ils sont toujours victimes dans le cas de la prostitution, cela ouvre la porte aux autres délits commis par des adolescents;