mardi 12 janvier 2021

Mike Pompeo avertit Voice Of America de la dérive de l'information - Extrait (11 JAN 2021)

Le Secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a livré une allocution et participé à une conversation, en présence de cadres et employés de Voice Of America, un média non partisan du Gouvernement américain, en après-midi, lundi le 11 janvier 2021. M. Pompeo y a lui-même œuvré en carrière et est respecté à la fois des Républicains et des Démocrates. Il a mentionné que des problèmes importants sont en voie de redressement pour ce média du Gouvernement qui s'est éloigné de son mandat. Notamment, durant des années, plusieurs employés y ont été embauchés sans vérification de sécurité.

TITRE : "Mike Pompeo, made an address and conversation at Voice Of America" (https://youtu.be/VM9dD8Pt9yI?t=3333)

NOTE : vidéo en fin d'article

Secrétaire d'État, Mike Pompeo, lors d'une allocution adressée au média gouvernemental, Voice Of America - VOA, le 11 janvier 2021.


  • Notamment, à une certaine période, beaucoup de personnel a été embauché sans vérification de sécurité et des membres du Parti Communiste Chinois, ont pu s'infiltrer et en influencer les politiques et diffusions.
  • Le Secrétaire Pompéo a aussi mentionné que Voice Of America doit redevenir non partisan, ce qui est inhérent à son mandat explicite et un incontournable de sa mission.

Je vous laisse écouter une partie de l'allocution en anglais (voir après mon texte), mais ici, j'ai retenu pour vous un court extrait, afin de sensibiliser la francophonie à une montée idéologique qui fait des ravages et atteint sérieusement la démocratie aux États-Unis.


Une citation donne le ton non seulement pour VOA mais aussi pour la mission des médias américains


Le Secrétaire d'État américain a partagé la mission des médias en une citation qui remonte à la toute première diffusion de VOA en 1942:

«The news may be good, the news may be bad, but we will tell you the truth» (1)


Dans ce qui suit, je vous propose une traduction libre (brute à verifier) d’un extrait de l’allocution. Les nouvelles expressions ne sont pas traduites mais expliquées en note de bas de page

«Il est important de savoir que quand le Congrès a créé le rôle de la présidence de l'USAGM [...] ils ne voulaient pas que la voix de la diplomatie américaine constitue le contenu diffusé sur The Voice Of America [2]. [...] Mais ce genre d'instinct de la censure est dangereux. Il est moralement mauvais. En effet, il est contraire à votre mandat statutaire ici à VOA. Censure, wokeness [3],  politiquement correct, tout cela pointe dans une seule direction, l'autoritarisme déguisé en droiture morale, similaire à ce que nous voyons sur Twitter, Facebook et Apple et sur trop de campus universitaires aujourd'hui. Ce n'est pas ce que nous sommes. Ce n'est pas ce que nous sommes en tant qu'Américains. Et ce n'est pas ce que Voice of America devrait être. Il est temps de simplement mettre au rancart le woke-ism. Et vous pourriez montrer la voie. Et vous le savez tous. C'est pour cela que vous êtes venus ici. » (4)


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1.     “The news may be good. The news may be bad. We shall tell you the truth.” – William Harlan Hale, First VOA Broadcast (1942). Source ici

Mission des médias en 1 citation: «Les nouvelles peuvent être bonnes. Les nouvelles peuvent être mauvaises. Nous vous dirons la vérité» (William H. Hale) 

2.    Mike Pompeo a exposé plus tôt dans son allocution, que VOA a pour but de faire connaître la culture américaine et les valeurs démocratiques, ce que le média fait en 47 langues différentes. Il reconnaît que parfois les États-Unis ont bien fait et d'autres fois non, et que par conséquent, la fierté américaine doit être tempérée par l'humilité. Mais essentiellement, par l'information, VOA ne devrait pas selon lui, véhiculer une culture page blanche (ma compréhension), mais une culture et des valeurs américaines contre lesquelles de nouvelles forces, notamment la Chine, se sont opposées subtilement mais efficacement en vue de faire table rase des acquis.


3.  Le "woke-ism" s'autodéfinit comme un éveil sensible à une minorité raciale ou comme une sensibilité à l'injustice (définition questionnable). Par exemple, sous cet aspect racial, la complexité sociale est réduite à la couleur de la peau d'une minorité, alors qu'une société et des cultures sont beaucoup plus complexes, et que les cultures et les idées (valeurs) sont souvent plus divisives ou plus unificatrices que la race. Sous cet aspect, contrairement au rêve d’émancipation de Martin Luther King, il ne s’agit non plus avec le "woke-ism" (appliqué à la question raciale), de ne pas voir la race de l’autre, mais inversement de ne voir que cela. Donc, brûler la maison de l'autre peut être bien si l'on se croit privé de privilèges. On comprend assez vite à l’observation qu’il s’agit d’une tactique de division pour éclater la société dans le but d'y faire germer la pensée d’une solution simpliste à chaque problème. On revient à une variante de l'approche socialiste consistant à développer une doctrine sociale opposant un dominant, et un dominé et marteler l’idée, jusqu’à ce qu’une masse critique de la population y croit suffisamment, pour se soulever contre la paix ambiante ou de manière plus douce, pour amener un groupe à supporter un parti politique, ou à en devenir captif. La fin vise le contrôle ou l'appropriation des personnes pour un parti politique, un gouvernement, une cause, etc. Si dans l'approche la sensibilité des éveillés est souvent fondée sur la race, dans le marxisme, le groupe victimisé retenu variera d’une nation ou d’un État à l’autre, et pourrait même être un groupe majoritaire. S’il n’y a pas de multiculturalisme ambiant, ce pourrait être alors la lutte des classes. Mais si dans un État, la majorité était constituée d'une classe moyenne vivant assez bien, le catalyseur de la tension recherchée (ou révolte) pourrait difficilement être le revenu. En un tel cas, l'élément divisif pourrait être les générations (ex. Y contre boomers), ou le réveil d'anciennes injustices et la réparation des actes des générations qui ont précédé, les genres (femme contre homme). Ces esprits ne manquent pas d’imagination pour diviser une société. Cela peut évidemment générer des revendications sans fin et susciter la violence.

4.     

"…that’s important when our Congress created the role of CEO of the USAGM […] They didn’t want the voice of american diplomacy to be broadcast on The Voice Of America. Think about that, for just a moment, the choral [?] part of institutions with duties and responsibilities higher and bigger and more important than anyone of us individually. But this kind of censorial instinct is dangerous. It’s morally wrong. Indeed it’s against your statutory mandate here at VOA. Censorship, wokeness, political correctness, it all points in one direction –authoritarianism cloaked as moral righteousness, similar what we’re seeing in Twitter and Facebook and Apple and on too many university campuses today. It’s not who we are. It’s not who we are as Americans. And it’s not what Voice of America should be. It’s time that we simply put woke-ism to sleep. And you could lead the way. And you all know. That’s why you came here."