mercredi 26 septembre 2012

La PQûre du PQ: dose de cheval ou punir le travail

Durant ma vie (encore active) j'ai travaillé par moment pour des entreprises familiales ou des professionnels équivalant à cette définition. Et vous savez quoi? Ces entreprises constituaient de véritables moteurs économiques pour leur ville ou région. Elles permettaient à quelques dizaines de personnes de travailler (ce qui est préférable à un chèque de secours d'urgence) et de dépenser, faisant du même coup rouler une économie locale et régionale (emplois indirects). Mais ce qui se passe depuis l'élection d'un PQ de tendance hyper-socialiste a de quoi inquiéter. Que l'on conçoive que les salariés un peu plus fortunés puissent payer un peu plus d'impôt peut passer (et ils le font déjà), mais l'idée que le fisc puisse taxer ou imposer rétroactivement en reculant dans le calendrier (ou au-delà de 50% des revenus) relève pratiquement de l'immoralité. Un antibiotique pour un patient malade, c'est bien, mais une dose de cheval peut rendre davantage malade ou tuer. La dose de la PQûre du PQ pourrait briser un fragile équilibre au Québec.

Chez une entreprise de type familiale dont j'ai été un employé et un proche, j'avais accès à certaines conversations informelles de gestion, lors de rencontres en dehors des heures de travail. Un jour, une actionnaire et administratrice expliquait aux deux autres actionnaires que le comptable avait servi un avertissement. C'était durant une période creuse qui durait depuis des mois en région. La PME familiale n'avait que des clients résidentiels, mais pas d'important contrat. Le comptable avait avisé plus ou moins en ces termes: «Vous roulez sur du "vieux-gagné". Si vous n'allez pas chercher de gros contrats très prochainement, vous allez au devant de problèmes financiers».

Ce que la remarque du comptable nous apprend, c'est qu'en raison des économies et profits faits en périodes plus productives,
  1. l'entreprise avait réussi à mettre de l'argent de côté qui lui servait maintenant à éviter de demander l'intervention des gouvernements en périodes difficiles ou d'abuser des marges de crédits avec intérêts. 
  2. Cet argent pouvait aussi servir à faire du développement de marché ou s'agrandir (ex. acheter des nouveaux équipements), se diversifier, se consolider, étendre son territoire, etc.
  3. Mais tout aussi important, cet argent permettait de maintenir un seuil d'emplois en périodes plus creuses, ce qui aide une économie locale et de ce fait régionale.
C'est un fragile équilibre semblable que risquent de détériorer des mesures de tendance trop socialistes de l'actuel cuvé du PQ. Ces solutions du contrôle par l'État et du «nationaliser-tout», copiées-collées de Québec Solidaire ont déjà été mises à l'essai en Europe et ailleurs. Ce fût un échec en moins d'un siècle (7 décennies menant à l'implosion du système des "camarades" en URSS). Le marxisme-léninisme a échoué.  Actuellement, sous son nouveau chef nommé, la Corée du Nord veut dénationaliser certains secteurs d'activités et ouvrir son marché, pour réinsérer de l'argent dans son économie qui croule sous le silence des journalistes internationaux. Est-ce faute de grands hôtels et de tourisme en Corée du Nord? Malheureusement cette amorce de réforme semble se faire avec une lecture stratégique plutôt militaire de la politique en Orient dans le contexte d'une incertitude émergente (relations Japon, Taïwan, Chine, deux Corée -Corée du Nord, communiste et Corée du Sud avec économie de marché et liberté-, etc.). Cela détermine les alliances qui se dessinent ces jours-ci.

Que faire? Vite, lorsque la chef Marois dort, ses lieutenants doivent lui enlever sa grosse seringue et la remplacer par des doses d'interventions beaucoup plus mitigées et limitées à l'essentiel. Ce qui se passe présentement, c'est la politique différemment, mais comme dans les années 1970 où l'État dépensait sans compter.

Des cycles de prospérité chez les grosses entreprises aussi

Et ce principe des cycles de bonnes et mauvaises années serait vérifié pour les grosses entreprises aussi. Voici ce que nous pouvons lire au sujet des cycles financiers sur un blogue d'une minière qui a investi plusieurs millions au Québec dans un marché à risque:

«Or, l’exploration et l’exploitation minières sont parmi les activités les plus risquées sur cette planète. Un seul projet sur 2 000 verra le jour. Lorsque ces projets fonctionnent, comme c’est le cas d’ArcelorMittal au Québec, ils sont soumis à des cycles financiers brutaux qui peuvent nécessiter des injections de fonds colossales lors de mauvaises années, lesquelles sont nombreuses. Le gouvernement du Québec n’aura jamais les reins assez solides pour exploiter une mine de fer ici. S’il décidait malencontreusement de le faire, il aurait l’obligation de dire aux Québécois qu’il risque de perdre des milliards de leur argent dans l’aventure» (1).

Peter Kukielski, Président du secteur minier et membre de la direction du groupe corporatif, prenant la parole lors de l’annonce officielle de l’expansion d’ArcelorMittal Mines Canada à Mont-Wright, le 20 mai 2011. Crédits photo: http://bloguetransformerlavenir.com/arcelormittal-en-images
Avec ce qui se passe présentement au niveau fiscal, des professionnels veulent sérieusement quitter le Québec, ou le feront. D'autres envisagent déjà de laisser de côté des engagements productifs certes, mais beaucoup moins payants que leur profession, comme pour un médecin spécialiste d'enseigner à l'université. Certains ont déjà annoncé qu'ils couperont dans les oeuvres de financement philantropes, l'un qu'il cesserait de donner son 10,000 dollars annuellement pour compenser l'imposition et les taxes abusives pour pénaliser ceux qui réussissent. D'autres chercheront les moyens légaux pour annuler l'impact de la hausse en toute légalité (ex. évaluer la possibilité d'opérer en tant qu'entreprise plutôt qu'en tant que salarié. Tout cela aura un coût difficile à estimer à ce moment-ci. Mais l'on sent une improvisation fondée sur la théorie et les concepts d'un universitaire, aux finances du Québec.

Les idées et le pouvoir, par Éric Tétrault, 24 septembre 2012
répond en quelques mots à quelques inquiétudes ou objections:
-  «Les ressources appartiennent à tous les Québécois»
-  «Les compagnies minières « volent » le bon peuple»
-  «Les minières peuvent bien quitter le Québec ce sera bon débarras.»


Exactement le genre de choses à craindre selon l'article qui était publié en 2012: une approche de surimposition et sur-taxation qui aura pour effet pervers de punir l'effort et le travail et de décourager l'entrepreneuriat. Les surplus ne seront plus là pour soutenir les entreprises dans les cycles moins prospères inévitables et elles crieront à l'État qui n'aura pas d'argent pour les soutenir. Résultat: des mises à pieds plus importantes durant les moins bonnes années. Ce sera le prix à payer par les classes moyennes pour "faire payer les riches", selon L'oppression fiscale des entrepreneurspar Michel Girard de La Presse.
https://www.lapresse.ca/debats/201210/02/01-4579399-loppression-fiscale-des-entrepreneurs.php)

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1.  Éric TÉTRAULT. Les idées et le pouvoir. 24 septembre 2012
http://bloguetransformerlavenir.com/les-idees-et-le-pouvoir (lien consulté le 26 septembre 2012)

dimanche 23 septembre 2012

Les nouveaux Starbuck reproducteurs humains

L'HOMME QUI SEMAIT DES ENFANTS!?!
Les nouveaux Starbuck, ces mâles reproducteurs humains qui fonctionnent via internet ou par annonces, me causent un certain malaise. Nous avions entendu parler des donneurs des cliniques de fertilité pour les couples, mais il s'est développé une nouvelle tendance selon laquelle des donneurs de sperme veulent laisser leur trace, souvent de façon anonyme, il faut dire. Mais, peu importe que ce soit encadré médicalement avec un donneur ingénieur qui a fait 150 dons de sa semence en trois ans, ou via un contact, cela soulève plusieurs questions éthiques de valeurs sociales communes et non uniquement individuelles. Donner la vie à un enfant humain serait-il pour l'homme aussi banal que de planter des arbres dans un champ? 
(Mise à jour 27 septembre 2012, 12 février 2014)


L'origine du nom Starbuck

«Je suis ton père !»
YapasdPRESSE.blogspot.ca
23 septembre 2012

Hanoverhill STARBUCK (1), c'est le nom d'un taureau de la race Holstein Canada. Il est devenu une référence pour la procréation assisté (insémination artificielle) chez les vaches laitières au Canada, aux États-Unis et même ailleurs dans le monde. Il a vécu de 1979 à 1998 et sa semence a servi à donner naissance à plus de 200,000 femelles à travers le monde, ainsi qu'à 209 mâles de première génération et 406 mâles de deuxième génération, éprouvés (mâles reproducteurs). 685,000 doses de sa semence ont été vendues dans 45 pays, pour un revenu cumulatif de l'ordre de 25 millions de dollars. La bête a mérité quantité de prix et de nominations.

J'appartiens à une famille

Mais chez l'humain, les choses ne sont pas si simples que dans le monde du bétail et de l'industrie laitière. J'ai connu un jeune garçon qui avait d'abord pensé connaître son père; l'homme avec qui sa mère partageait sa vie quand il était dans la petite enfance. Puis, lorsqu' il avait environ 4 ans, la mère s'est séparée dudit conjoint auquel le garçon s'était attaché affectivement. Elle a alors annoncé au jeune enfant que ce n'était pas son père. Il en a subi un double choc émotif compréhensible et prévisible (séparation et lien filial). La mère a partagé un ou des logements avec des colocataires et l'enfant a fini par vivre de graves problèmes émotifs, avec des crises, notamment la peur du rejet et de l'abandon, la difficulté à s'attacher et à faire confiance. À 4 ans il avait l'air triste. À 8 ans il vivait de sérieux problèmes (...) Cela m'a confirmé que la famille n'est pas une notion que l'on pourrait réinventer ou redéfinir à notre guise. La cellule familiale fait partie de la nature même de l'humanité. Le bien-être d'un enfant humain, un «petit d'homme» est aussi plus complexe que celui d'un animal de compagnie.

Marchandisation de la natalité

Dans une relation à la Starbuck, l'enfant espéré devient en quelque sorte, un «produit génétique» que l'on (dans le contexte, souvent la mère sans partenaire de vie masculin) tente d'ajuster à un carnet de commandes. La naissance peut plus fréquemment tourner rapidement autour des besoins de la «cliente».

La chose diffère du couple de la façon suivante. Le développement d'une relation homme-femme présente normalement différentes étapes. Après un certain temps, des relations se brisent suite au constat d'incompatibilité de caractères, par exemple. La femme apprend à connaître l'homme. Elle a suffisamment confiance, ou non, pour fonder un couple stable, puis une famille avec lui. Et lui avec elle. Plusieurs relations (probablement la majorité) ne se rendent pas ainsi jusqu'à donner une relation stable et la naissance à des enfants. Beaucoup d'entre nous avons connu un ou deux échecs amoureux avant de trouver une personne à qui nous nous sommes attachés sur une base plus sérieuse, avant de fonder une famille.

Dans le phénomène de Starbuck relaté par les articles publiés ces jours-ci dans le Journal de Montréal (2), nous avons des gens qui contractent une fécondation et qui ne se connaissent pas. L'amour et la vie cèdent la place à un lien contractuel. Il est logique de penser que dans ce contexte, l'enfant puisse aussi devenir en partie, une marchandise dans laquelle la partie «cliente» pourrait refuser de s'investir dans les moments difficiles. Si elle avait connu certains traits du caractère et de la personnalité du donneur, elle aurait pu décider de ne jamais s'auto-féconder avec son sperme, par exemple.

Perte du sens de la notion de famille

C'est en réalité la plus importante question. On prétend changer les mots sans conséquences aucunes. C'est un mensonge aussi vieux que le monde. La définition d'une famille deviendrait, croit-on, malléable dans la post-modernité. Mais l'obligation de recourir à un donneur de sperme revient à un certain aveu que la nature ne se soumet pas à la philosophie. Il faut encore un homme et une femme pour concevoir des enfants. Dans un couple, il faut encore bien connaître l'autre pour s'engager à donner naissance. La preuve est que dans la vraie vie, une partie importante des relations amoureuses ne mènent  pas à la paternité/maternité (surtout au départ durant les premiers mois). Beaucoup de couples rompent leur relation en raison d'incompatibilité de caractères ou autres raisons comme le manque de confiance en l'autre. Il s'ensuit une certaine protection pour les enfants qui naîtront effectivement un jour d'une relation de couple plus stable.

Sous l'approche du recours à un donneur, l'enfant tend à devenir un produit et par conséquent, court logiquement plus de risques de rejet ou de vivre des passages difficiles lors de la construction de son identité et de sa raison d'être, surtout si tout ce qu'il connaît de son père, c'est une seringue et une ou quelques rencontres d'au plus quelques heures entre sa mère et son géniteur. Tout ceci sans parler de la rivalité naturelle entre les hommes. Un père pourrait bien accepter ce type de fécondation dans un premier temps, puis changer d'idée dans le cours du développement d'un garçon, s'il voit l'autre homme en lui (le rival) par exemple...

Traçabilité du «produit»

Puisque l'enfant attendu tend à être traité comme une commande génétique avec un devis plus ou moins précis, on pourrait parler de «traçabilité» (pouvoir retracer le donneur) en lien avec le don de sperme et divers aspects du géniteur; aspects psychologiques, aspects de santé, etc.

Nous savons que des donateurs en cliniques ou de façon artisanale peuvent contribuer à plusieurs dizaines, voire des centaines de dons sur un certain nombre d'années, ex. 5 ou 6, et cela peut se retrouver aussi dans une région relativement restreinte. Les médias nous ont appris en 2012, qu'un homme a donné plus de 300 échantillons en quelques années à une même clinique de fertilité. Il s'en suit inévitablement un risque non négligeable de consanguinité dans le cas d'un père dont l'enfant ne connaîtrait pas l'identité.  Et il est en plus illusoire de croire qu'une clinique puisse connaître toute la génétique d'un géniteur. Le test "toutes les maladies" n'existe pas. La clinique se fie surtout à un questionnaire. Le donneur peut mentir ou se tromper. Prenons par exemple la grande région de Québec (Ville de Québec et couronne autour) et imaginons que sur 6 ans d'activité, un donneur actif ait fourni 300 échantillons de sperme de façon anonyme ayant mené à 70 grossesses effectives.

Nous avons là 70 enfants qui sont dans le même groupe d'âge, garçons et filles. La possibilité que des couples soient ensuite formés entre demi-frères et demi-soeurs ou cousins et cousines la génération suivante, n'est pas nulle. Le risque se multiplie à la génération suivante, même si le degré de consanguinité diminue. Cela soulève la question de la santé des descendants. On peut donc parler de traçabilité (connaître le donneur et avoir accès à lui). Il pourrait en résulter des enfants des générations suivantes avec de sérieux problèmes de santé.

Sans parler de maladies connues et inconnues du père ou dans sa famille très proche (frères, soeurs, parents à lui) ou de maladies ou infections sexuellement transmissibles.

Mais alors qu'on peut retracer l'origine d'un steak haché contaminé vendu chez un détaillant et rappelé par la compagnie, les enfants n'auront, dans bien des cas, aucun accès à l'un des parents biologiques. Cette attitude est à la fois égoïste et irresponsable. Il faut absolument qu'au minimum, chaque enfant ait le droit de connaître accès à ses deux ascendants biologiques.

Mensonge, santé mentale et autres bagages génétiques: le sac à «surprises»

Un Danois donneur de sperme qui a produit 43 enfants et dont les dons de sperme pour fécondation in vitro sont passés par 14 cliniques dans 10 pays différents a transmis un désordre génétique (neurofibromatose de type 1) à au moins 5 bébés (3). Il a réussi à contourner les lois du Danemark et à franchir le filtre de 14 cliniques. Mais il est impossible de savoir combien de ces descendants ont effectivement développé la maladie. La Suède serait un des pays touchés par le donneur no 7042.

La raison est simple: le test "toutes maladies", physiques ou mentales, n'existe pas. Le donneur peut mentir ou ignorer son propre état (certaines maladies sautent une génération, le VIH peut être présent sans produire le SIDA avant des années, etc.).

Le géniteur

  • peut mentir (formé comme ingénieur mais n'a pas passé son examen de l'ordre ou professionnel ou encore chômeur pour cause de maladie mentale ou incompétence ou faute grave). 
  • Il peut volontairement cacher des choses sans mentir si la question ne lui est pas posée. 
  • Il peut aussi omettre de mentionner des maladies chez ses proches (mère et père, frères et soeurs). 
  • Supposons encore que le donneur ait une belle apparence, un emploi convenable, une vie qui semble normale ou même qu'il fasse partie de l'élite. Il peut toutefois être malade ou avoir un membre de sa famille immédiate qui ait une maladie héréditaire grave inconnue de la «cliente» ou des «clients», laquelle pourrait ressortir à la génération suivante (géniteur porteur du gêne d'une maladie sérieuse).

Et que dire aussi de l'équilibre mental du géniteur. En carrière, j'ai connu à l'occasion, des professionnels bien rémunérés dont je n'aurais pas voulu pour père. 

  • Le donneur de sperme est-il narcissique, a-t-il une tendance quelconque non diagnostiquée parce que non révélée encore à l'âge de 25 ans (ex. bipolarité ou tendance maniaco-dépressive faisant des dons de sperme dans ses "highs")? 
  • Est-il intransigeant envers les autres, incapable de compassion? 
  • Cache-t-il une haine des femmes derrière une belle façade le motivant à donner du sperme aux plus grand nombre de receveuses possible (ex. fils d'une mère envahissante dans son enfance ou d'un père misogyne, échecs amoureux répétés...)? Un misogyne en puissance, pourrait-il vouloir extérioriser sa haine des femmes en en fécondant le plus grand nombre possible via ce moyen impersonnel? 
  • Des questions se posent aussi pour la mère. L'enfant sera-t-il entre bonnes mains? Comment réagira-t-elle si elle constate que l'enfant a des traits de caractère fort désagréables qu'elle ignorait du donneur de sperme? Ou s'il développe une maladie qui exige beaucoup de soins et suivi?

Bref...

Dans une vraie relation de couple, le père et la mère ne sont généralement pas des inconnus l'un envers l'autre. Cela encadre en quelque sorte la naissance. Après la naissance, si l'un des parents vient à faillir, l'autre peut prendre la relève.

On pourrait encore parler des aspects légaux (notion de contrat verbal, poursuites possibles contre le donneur, etc.), mais le plus important est l'aspect humain et le bien-être de l'enfant à naître. La famille stable et des conjoints qui se font confiance demeure la formule la meilleure pour le développement de l'enfant.

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1.  CIAQ. La légende de STARBUCK. Qui est STARBUCK? Centre d'insémination artificielle du Québec.

2.  Série sur les dons de sperme via internet ou les annonces
http://www.journaldemontreal.com/2012/09/23/bientot-illegal (sommaires vidéos disponibles après l'intro de la jouraliste)

3.  Hilary WHITE. Sperm-donor father of 43 children passed on genetic disorder. LifeSiteNews.com
http://www.lifesitenews.com/news/sperm-donor-father-of-43-children-passed-on-genetic-disease (lien consulté le 27 septembre 2012)

dimanche 16 septembre 2012

Avortements au Québec; pas tous comptabilisés (2015)

LES CHIFFRES COMPLETS. LE SAVIEZ-VOUS? Le nombre des avortements diffusés officiellement dans les médias est sous-estimé. De 2002 à 2011, le nombre réel corrigé des avortements est en moyenne de l'ordre de 29949, si l'on tient compte de la sous-estimation. Voici pourquoi. 
(article refondu le 6 avril 2013, mis à jour le 25 mars 2015)


En 2011, chaque fois que naissaient 100 enfants au Québec, environ 30 fœtus prenaient le chemin de la poubelle  l'incinérateur 



C'est plus encore, si l'on tient compte de la sous-estimation de 3 à 10%. Car selon l'Institut de la Statistique du Québec (2012), les chiffres officiels ne tiennent compte que des avortements payés à l'acte et pas de ceux dont les médecins sont rémunérés à l'heure (ex. CLSC). Sûrement pas tous des viols! 


Les statistiques diffusées dans les médias, sur le nombre d'avortements par année au Québec, ne tiennent pas compte de tous les avortements 


Les statistiques diffusées dans les médias n'incluent pas les IVG (interruptions volontaires de grossesse) pratiquées par des médecins rémunérés à salaire plutôt qu'à l'acte; une sous-estimation variant entre 3 et 10 pourcent du nombre d'avortements par année selon l'Institut de la statistique du Québec.

En incluant l'estimation de ceux-ci aux chiffres diffusés, il n'est donc pas faux de dire que pour période de 10 années de référence, 2002-2011, le Québec a "géré" près de 30000 avortements par année (plus de 29400 en appliquant une correction médiane de 6,5 %, le milieu entre 3 et 10%). 


C'est en quelque sorte, une "ville" par année qui est ainsi éliminée des naissances entre 2002 et 2011


Il faut préciser que ce ne sont pas des données secrètes, mais on ne les crie pas sur les toits non plus. 

Voici par exemple, le nombre d'avortements provoqués payés à l'acte chaque année, et le nombre d'avortements pour chaque 100 enfants nés au Québec depuis pour les 10 années décennie 2002-2011


Avortements payés à l'acte au Québec (2002-2011) AVANT la correction de 3 à 10% en plus

Année Nombre d'avortements payés à l'acte Nombre d'avortements pour chaque 100 naissances



2002 29140 40,2
2003 29429 39,8
2004 29460 39,8
2005 28080 36,8
2006 28255 34,5
2007 26926 31,9
2008 26546 30,2
2009 26497 29,8
2010 26124 29,5
2011 26248 29,7
TOTAL 10 ans 276705




Source: Institut de la statistique du Québec. Lien consulté le 25 mars 2015.
Tableau : 
Interruptions volontaires de grossesse (nombre, rapport pour 100 naissances et taux pour 1 000 femmes), hystérectomies, ligatures, vasectomies, réanastomoses et vasovasostomies1, Québec, 1971-2011

Cependant, il est bien spécifié par l'Institut de la statistique du Québec et la Régie de l'assurance-maladie, à la note 2 dudit tableau que
«Certaines interruptions pratiquées par des médecins salariés plutôt que rémunérés à l'acte ne sont pas comptées. La sous-estimation se situe le plus souvent entre 3 % et 10 %, mais elle a parfois été plus grande, notamment au milieu des années 1980» (Institut de la statistique du Québec, VOIR NOTE 2, sous le tableau
Interruptions volontaires de grossesse (nombre, rapport pour 100 naissances et taux pour 1 000 femmes), hystérectomies, ligatures, vasectomies, réanastomoses et vasovasostomies1, Québec, 1971-2011.

Le nombre d'avortements est sous-estimé de 3 à 10% au Québec, car il ne tient compte que des avortements payés à l'acte. Source: institut de la Statistique du Québec.http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/naissance-fecondite/415.htm

Près de 30,000 avortements provoqués par année au Québec, c'est ce à quoi on arrive en 10 ans (chiffres officiels connus en 2011), avec une correction se situant entre 3% et 10% de plus applicable à la moyenne de 27671 avortements payés à l'acte, annuels (276705 avortements sur 10 ans) pour la période 2002 à 2011. 

Exemple de correction sur le calcul des avortements  pour 2011, si l'on estime le nombre des avortements payés à salaire

En 2011, on a dénombré au Québec, 26248 avortements payés à l'acte. Mais si l'on considère que ce nombre de l'année 2011 est sous-estimé de 3 à 10% selon l'Institut de la statistique du Québec et la Régie de l'assurance-maladie, on peut alors évaluer le nombre réel d'avortements provoqués.

En réalité, si l'on inclut aussi les avortements qui sont rémunérés à salaire (non comptabilisés dans le 26248 de l'année 2011), on obtient:
MINImum approximatif de 27035 avortements provoqués en 2011
(hypothèse de correction de +3%)
MAXImum approximatif de 28873 avortements provoqués en 2011 (hypothèse de correction de +10%).

Avortements provoqués: estimation corrigée annuelle pour la période de 10 années entre 2002-2011


De 2002 à 2011 au Québec, on a un nombre compilé et diffusé officiel de 276705 avortements provoqués payés à l'acte (MOYENNE = 27671 par année).


En incluant les avortements rémunérés à salaire (non comptabilisés dans les chiffres diffusés), on peut estimer:


Nombre réel d'avortements provoqués pour 10 années de référence, 2002-2011
MINIMUM ESTIMÉ :      285006 avortements provoqués (correction minimale de +3% appliquée) et 
MAXIMUM ESTIMÉ :     304376 avortement provoqués (correction maximale de +10% appliquée) 

Nombre reporté par année:
28501 par année (MINIMUM approximatif)

et 30438 par année (MAXIMUM approximatif)
DONC ENVIRON 29469 avortements par année pour les 10 années 2002-2011, il est donc VRAI que le Québec a "géré" près de 30000 avortements subventionnés par année et ceci en pleine période où la population a grand besoin de bébés pour rééquilibrer les groupes d'âges représentés dans la population.

KutLess - To Know that You're Alive (video)

samedi 8 septembre 2012

L'analyste politique Jean Lapierre obtient gain de cause

8  septembre 2012. DIFFAMATION RECONNUE POUR UN ÉCRIT D'UN DIRECTEUR DES ÉMISSIONS D'AFFAIRES PUBLIQUES DE RADIO-CANADA (SRC / CBC) en septembre 2011

C'est le but de ce billet. Faire la job de réparation que la SRC (Radio-Cadenas Radio-Canada) ne fera pas. 
L'analyste politique Jean Lapierre a obtenu gain de cause partiel, sauf sur le montant obtenu en dédommagement symbolique, un an après une diffusion sur les réseaux sociaux, d'un commentaire de l'ex-directeur des émissions d'affaires publiques à Radio-Canada (SRC), Pierre Sormany. Mais qui assumera les frais? Serait-il déraisonnable d'impliquer la responsabilité des cadres supérieurs des sociétés d'état, à hauteur de 5, 10 ou 15% de la facture, dans les cas où ils sont effectivement condamnés pour diffamation? Il demeure bien des cas où ce sont les contribuables qui assument la facture (dernière modification 27 septembre 2012)

Ce dernier avait publié des déclarations, dit-il par mégarde, sur une page publique de Facebook, alléguant que Jean Lapierre avait des relations d'affaires avec le controversé personnage du secteur de la construction, Antonio Accurso (Tony Accurso), son "ami". Ce dernier est lié au financement de partis politiques et à des activités de Lobbying par moment contestées, y inclus des soupçons d'usage d'influence auprès d'un certain milieu syndical, en vue de favoritisme au niveau des contrats publics en construction. Tout le monde au Québec a par exemple entendu parler du bateau d'Accurso (un yacht luxueux) qui fait maintenant partie de l'imaginaire du québécois moyennement informé. Dans ce contexte particulier, l'écrit de M. Sormany portait une toute autre charge éthique contre la crédibilité de Lapierre.


Jean Lapierre, analyste  politique bien connu
sur les plate-formes TVA, LCN, et au FM 98,5
de Montréa.
Crédits photo : Agence QMI (canoe.ca)
Et je doute encore personnellement de la défense adoptée, du doigt qui aurait appuyé trop vite sur la fonction envoyer le commentaire dans la section publique de Facebook. Ce doigt pourrait avoir eu beaucoup de plaisir, sans prévoir toutefois le tollé qui serait levé, sur la base de la cote populaire dont jouissait le commentateur politique attaqué. Si Lapierre avait été un mal aimé du public, il serait cuit deux fois (biscuit); fin de sa carrière publique en septembre 2011, et ç'aurait été confirmé en septembre 2012. 

La Presse et Canoe.ca nous résument l'histoire selon laquelle l'analyste n'a pas obtenu la pleine compensation demandée, sur la base que M. Sormany n'avait pas agi de façon intentionnelle, croyant écrire en privé à une collègue, via Facebook (hum!).

Premièrement, un directeur des émissions d'affaires publiques (pas aux archives d'avant 1990!) d'une société d'État milliardaire qui ne sait pas faire la différence entre un commentaire public et un commentaire privé sur Facebook n'était vraiment pas à sa place à ce poste. C'est réglé sous cet aspect, M. Sormany n'occupant plus cette fonction, ayant dit-on,  pris sa retraite. Question : avec ou sans compensation particulière?

Deuxièmement, une question s'impose sur les conséquences non seulement de ce cas précis, mais de toute affaire semblable, impliquant l'éthique professionnelle des cadres supérieures de nos sociétés d'État. Comme ici pour l'ex-directeur des émissions d'affaires publiques à Radio-Canada (SRC). La question est la suivante:

Qui paiera les 22,000 dollars de frais de la condamnation contre un représentant de la SRC?

Pierre Sormany, ex-directeur des émissions
d'affaires publiques à Radio-Canada.
Crédits photo : Agence QMI (canoe.ca)
Selon des informations diffusées notamment sur Canoe.ca, suite à une décision de la Cour supérieure, c'est Pierre Sormany lui-même qui devra assumer les frais, réduits toutefois à 22,000 dollars. Il s'en tire à bon compte, si l'on considère le point suivant: 






L'effet réel sur la perception publique envers Jean Lapierre

Si le jugement a statué que l'analyste politique n'avait subi aucune atteinte à sa réputation et à son honneur, la conclusion est loin d'être aussi simple à mon sens. Personnellement, depuis cette affaire très médiatisée au Québec, j'ai souvent écouté l'homme public avec beaucoup plus de réserves et de scepticisme. Était-il vraiment encore crédible et raisonnablement libre de tout lien douteux, comme analyste et vulgarisateur politique? Cette question me revenait à chacune de ses interventions publiques. Et il apparaît que je ne sois pas le seul, car sa fonction n'est pas d'être un homme d'affaires vendant des portes et fenêtres OU des armoires de cuisine.

Paul Arcand, du milieu des médias en tout cas, a vu les choses de la même façon en 2011:

«Mon intention était de congédier Jean Lapierre si c'était vrai.» -Paul Arcand, 26 juin 2012, au Palais de justice de Montréal  (2)

Lapierre pratique en tant qu'analyste politique. Donc, ses relations professionnelles et contractuelles ont un impact majeur sur son intégrité et de là, sur sa capacité même, à livrer une analyse raisonnablement non liée par des contrats amenant une apparence de conflit d'intérêts (ex. liens entre l'argent, le politique et le syndical). S'il n'avait pas poursuivi l'ex-directeur au civil, j'aurais été porté à croire qu'il était coupable des allégations minant sa crédibilité de commentateur politique sur diverses plate-formes et dans les médias. 

Monsieur Lapierre s'est dit satisfait, selon La Presse, que sa réputation ne soit plus entachée:

Même si le tribunal ne lui accorde qu'une fraction de ce qu'il réclamait, l'animateur est satisfait. «Je suis soulagé que ce soit réglé, a-t-il déclaré. C'est une leçon qui montre qu'on ne peut pas écrire n'importe quoi sur les réseaux sociaux. Pour moi, c'était important parce que ce qui avait été dit était faux.» (3)

Encore faudrait-il que le jugement ait le même rayonnement public que les allégations. C'est rarement le cas. C'est le but de ce billet. Faire la job que la SRC (Radio-CadenasCanada) ne fera pas.


Responsabiliser les cadres supérieurs de nos sociétés d'État

Une chose demeure pour les causes semblables en diffamation (réputation et honneur) impliquant des cadres supérieurs de nos sociétés d'État. Il faudrait repenser à un moyen de partiellement impliquer financièrement les cadres supérieurs de l'État, pour que l'employeur public (nous les contribuables) n'assume pas seul la responsabilité de son employé (scénario habituel) dans ces poursuites sur des affaires de réputation et d'honneur. Serait-il déraisonnable de les impliquer au niveau de 5 ou 10 ou 15% de la facture, dans les cas où ils sont effectivement condamnés pour diffamation? Il demeure bien des cas où ce sont les contribuables qui assument la facture.

_______________
1.  Gabrielle DUCHAINE. Victoire partielle de Jean Lapierre. La Presse.ca, 7 septembre 2012
http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201209/07/01-4571976-victoire-partielle-de-jean-lapierre.php
lien consulté le samedi 8 septembre.

2.  Les News. «Mon intention était de congédier Jean Lapierre si c'était vrai.» -Paul Arcand. Les News, 27 juin 2012.  Lien consulté le 8 septembre 2012.
http://lesnews.ca/politique/17978-%C2%ABmon-intention-etait-de-congedier-lapierre-si-cetait-vrai-%C2%BB-paul-arcand/

3.  Gabrielle DUCHAINE. Même référence, Victoire partielle de Jean Lapierre. La Presse.ca, 7 septembre 2012

mercredi 5 septembre 2012

Élections Québec 2012: joies, drames et démocratie

ET UN RETOUR SUR LA QUESTION D'UN ÉVENTUEL SCRUTIN PROPORTIONNEL

Les résultats électoraux sont maintenant connus. Le Parti Québécois (PQ) est élu par une très courte marge, avec 1 point de pourcentage de plus que le Parti Libéral du Québec (PLQ), lui assurant seulement 4 sièges de plus et a obtenu un gouvernement minoritaire. Même l'appui de Québec Solidaire (QS) et même un scrutin proportionnel ne lui accorderait pas de majorité pour les projets communs entre ces deux partis de gauche. Mme Pauline Marois devient ainsi la première femme élue Première ministre dans l'histoire du Québec. La soirée électorale a malheureusement été assombrie par un drame: un homme a tiré à l'arme à feu dans un vestibule adjacent à la salle où la PM faisait son discours d'acceptation et a tué un homme dans la quarantaine, en a blessé grièvement un autre et a mis le feu au moyen d'un coktail molotov. Le suspect dont on ignore s'il a agit seul ou s'il avait des complices, a rapidement été maîtrisé et mis aux arrêts. Des armes ont été saisies, dont ce qui semble être une arme semi-automatique.  Les faits semblent actuellement pointer vers un attentat politique, ou possiblement un crime commis par un déséquilibré.

Il semblerait que l'homme s'exprimait avec un accent. Après les faits, la police ne savait pas s'il avait agit seul ou si le suspect avait été aidé par des complices. Rappelons qu'au même moment, il y avait une manifestation à proximité à l'extérieur pour rappeler à la Première ministre, ses promesses faites aux étudiants durant la campagne électorale; notamment, annuler la hausse décrétée des frais de scolarité, sous le gouvernement Libéral du Québec et abroger la loi encadrant les manifestations.  

En raison du drame et de l'évacuation d'urgence de la chef d'État, la nouvelle PM sera donc privée en partie de l'esprit de fête propre à une victoire électorale. Rappelons-aussi que Léo Bureau-Blouin, élu sous la bannière du PQ, devient le plus jeune député élu à l'Assemblée nationale du Québec. Ce fût donc un bon calcul politique de le recruter.

Le PLQ a surpris, lui qui se destinait selon les sondages, à une troisième place. Il a chauffé le PQ. Mais le PM sortant, Jean Charest a reçu un message du peuple, n'étant pas élu dans son propre comté.

La Coalition Avenir Québec (CAQ), quant à elle, n'a pas obtenu le rôle de l'opposition officielle qu'indiquaient les sondages et a obtenu le rôle de deuxième opposition. Mais tout compte fait, le parti a bien performé, avec 19 sièges sur les 125, considérant que la CAQ qui a été jointe par l'ancienne Alliance démocratique du Québec (ADQ) dissoute au début de l'année 2012, vient à peine d'être fondée en (2011) et qu'un tel parti aurait aussi bien pu ne pas survivre à son premier test électoral.

Retour sur la proportionnelle

Mais la vie doit suivre son cours et il est intéressant de comparer les résultats approximatifs entre notre mode de scrutin actuel, scrutin pluralitaire uninominal, dans le contexte du Québec à 125 circonscriptions (sièges associés chacun à un territoire) et un scrutin proportionnel (non territorial) à 125 sièges.

Parti    Proportion       Nombre députés       Nombre sièges      Correction
             votes                 (Prem. ministre         approximatif         gain (+)                                                                                                                
             obtenus             incluse)                      si vote                     ou perte (-)
             (arrondi)                                               proportionnel        de sièges 
_______________________________________________________
PQ       32%                       54                                   40                         14 (-)


PLQ     31%                       50                                   39                         11 (-)

CAQ    27%                       19                                   27                           8 (+)


QS         6%                         2                                     8                            6 (+)


En supposant que les autres sièges (env. 4%) des votes dans un éventuel scrutin proportionnel soient partagés entre des petits partis de gauche et de droite, la proportionnelle tendrait à avantager la droite dans la présente élection.

Dans une représentation proportionnelle, 
le PQ aurait  env.  40 sièges plutôt que 54 (perte de 14)
le PLQ aurait env. 39 sièges  plutôt que 50 (perte de 11)
Donc, une quasi-égalité.

La CAQ aurait env. 27 sièges plutôt que 19 (gain de 8)
QS         aurait env.   8 sièges plutôt que 2 (gain de 6)

  • La stabilité du gouvernement du PQ serait encore moins grande. 
  • Le gain pour QS (passant de 2 à env. 8 sièges) serait annulé et même au-delà, par le gain de la CAQ (plus à droite), car on aurait env. 6 sièges de plus à gauche contre env. 8 sièges de plus, plus à droite.

On peut penser que les env. 4% de l'électorat sans sièges obtenus selon la formule actuelle ici, soit dans le système électoral actuel (pluralitaire uninominal)  seraient répartis entre des petits partis de gauche (ex. Option nationale) ou de droite (ex. Parti conservateur du Québec).

  • Parions que cette fois-ci, la gauche québécoise ne demandera pas une représentation proportionnelle (en tout cas, pas le PQ).
  • Si un parti avait intérêt à le réclamer, ce serait la CAQ, comme aussi l'ancienne ADQ (parti de droite économique) qui aurait souvent été avantagée (ex. 1994, 1998, 2003, 2008). 
  • Les systèmes électoraux différents n'ont pas que des avantages, même s'ils existent dans certains pays d'Europe...
LIRE AUSSI :  

DÉMOCRATIE: faudrait-il une représentation proportionnelle au Québec? (3 septembre 2012)

lundi 3 septembre 2012

Élections Québec 2012 - débat Lauzon vs Breton, 31 août

Réjean Breton Ph.D. et Léo-Paul Lauzon MBA et doctorat en gestion, dans un débat radio-diffusé à Radio X, FM98,1 (vendredi 31 août 2012). Le débat qui devait se centrer sur la course politique et les élections au Québec (scrutin le 4 septembre 2012), mais tourne sur l'enseignement et la compétence des enseignants dans le contexte du syndicalisme québécois dans notre social démocratie. Intéressant et poli.

AUDIO en stream ou télécharger en podcast (écoute hors connexion)

«Combat Lauzon-Breton» Radio X, FM98,1. Le 5:00 à 7:00, vendredi 31 août 2012,
durée approximative : 24 minutes
http://quebec.radiox.com/emissions/le_5_a_7/2012/08/31/

DÉMOCRATIE: faudrait-il une représentation proportionnelle au Québec?

UN BREF SURVOL DES IMPACTS POSSIBLES

La question de la proportionnelle se posera encore probablement au soir et au lendemain des élections du 4 septembre 2012. Certains partis politiques ou organismes militants diront que leurs idées sont sous-représentées et que la démocratie est brimée. 



Démocratie couronnant Athènes
(stèle, Musée de l'Agora)

Les trois modes électoraux abordés dans une étude de l'Université Laval (2012)

  • scrutin pluralitaire uninominal. C'est notre système actuel à 1 député pour 1 circonscription remportée. Le parti emportant le plus de siège est élu et il y a une représentativité locale ou régionale.
  • représentation proportionnelle applicable au Québec à 125 députés (le Québec = une seule circonscription). La proportion des votes se traduit par une proportion comparable des 125 sièges et disparition de la notion de comté ou circonscription; on vote pour un parti. Le système tient compte de tous les votes exprimés.
  • vote alternatif applicable au Québec (on vote sur un premier choix, un deuxième choix et un troisième choix dans sa circonscription). Le but visé est la majorité absolue. Le système élimine au départ les candidats jugés inacceptables pour une majorité d'électeurs. La notion des circonscriptions territoriales est préservée (donc une représentativité locale ou régionale). 

Je me contente ici de présenter très brièvement deux des trois systèmes électoraux étudiés à l'Université Laval, en langage simple:
  • pluralitaire uninominal et 
  • représentation proportionnelle. 
(...)

1.  Scrutin pluralitaire uninominal (le mode de scrutin électoral actuel au Québec)


L'objectif d'un système pluralitaire uninominal comme celui du Québec est la représentation plus locale ou plus régionale (étendue géographique des circonscriptions électorales variable en fonction de la densité de la population). L'élection se gagne circonscription par circonscription (comté par comté). Le parti qui emporte le plus grand nombre de circonscriptions est élu.

Avantages du système pluralitaire uninominal actuel
  • C'est un système qui a l'avantage d'être simple.
  • Les députés sont élus par circonscription et sont plus proches de la réalité des électeurs (réalités socioéconomiques, géographiques, etc.). Tend à faire élire des candidats en lien plus direct avec leurs électeurs. 
  • Porte plus souvent au pouvoir, des gouvernements majoritaires, donc plus stables.

Reproches au scrutin pluralitaire uninominal actuel

  • On y oppose que les grands partis qui ont l'argent sont plus susceptibles d'obtenir ou de conserver le pouvoir. Mais le problème alors n'est-il pas plutôt l'accès des petits partis à une plate-forme pour exposer leur programme?
  • Les partis élus peuvent mépriser les électeurs une fois portés au pouvoir d'un gouvernement majoritaire, et l'on peut tenter de tempérer par un vote stratégique (voter pour le parti qui nuira le plus a celui qu'on ne veut pas voir au pouvoir).
  • On accuse aussi le système de donner un nombre insuffisant de représentants aux petits partis même lorsqu'ils ont bien performé. Par exemple, l'ADQ de Mario Dumont a obtenu près de 12 pourcent (%) des voies dans l'ensemble du Québec en 1998, pour seulement 1 siège (1 député); donc 1 siège plutôt qu'environ 15 sur 125 (hypothétiques) dans un système proportionnel?

2. Représentation proportionnelle appliquée au contexte québécois (hypothèse)


Dans une représentation proportionnelle, on ne vote plus pour un candidat qui sera notre représentant local ou régionale du parti, mais on vote pour le chef et le parti à porter au pouvoir. Celui-ci a préalablement soumis sa liste de candidats. Le jour du scrutin on ne vote pas pour les candidats proposés individuellement, mais globalement pour le parti en fonction du chef et de sa liste. En proportion du nombre de votes obtenus, le chef porté au pouvoir (premier ministre dans le contexte du Québec) décide des députés en poste à partir de la liste de tous les candidats du parti (max. 125 au Québec) qui avait été présentée aux électeurs avant le vote. Par exemple, le nouveau premier ministre, s'il a 60 sièges, choisit ses 60 députés d'après la liste initiale de 125 qui avaient été présentée aux électeurs pour la course électorale.

Dans ce contexte, la défunte ADQ de Mario Dumont aurait pu obtenir, sur 125 circonscriptions:
env.   8 sièges plutôt que 1 en 1994   (6,46 % des votes)
env. 15 sièges plutôt que 1 en 1998   (11,8 % des votes)
env. 23 sièges plutôt que 4 en 2003   (18,2 % des votes)
env. 38 à 39  sièges plutôt que 41 en 2007   (30,8 % des  votes)
env. 20 à 21 sièges plutôt que 7 en 2008   (16,4 % des votes)

Avantages d'une éventuelle représentation proportionnelle au Québec
  • Plus de partis et plus d'opinions représentées
  • Nombre de sièges proportionnel au total des votes exprimés (en éliminant la représentativité par circonscription)
  • On pourrait (contexte du Québec) présenter plus de femmes et de membres des minorités culturelles (liste établie par le chef)
Mais la précédente répartition simulée avec l'ADQ, le résultat «idéal» demeure très hypothétique, car la dynamique des 5 années d'élections fournies en exemple (1994, 1998, 2003, 2007 et 2008) aurait pu être très différente. Dans l'hypothèse d'électeurs des régions ne votant plus pour un député local (régional) mais pour un parti, leur évaluation peut introduire d'autres critères de priorité (ex. plus d'accent sur les qualités du chef, plus d'accent sur le programme du parti, etc.). 

On pourra reprocher à une éventuelle représentation proportionnelle au Québec
  • Il est plus difficile d'obtenir un parti majoritaire, d'où moins de stabilité politique et des élections plus fréquentes (tendance observée et non hypothétique).
  • Lorsque les modes de scrutins sont comparés aux résultats, les spécialistes dénotent, contrairement aux prétentions de partis comme Québec Solidaire, presqu'autant de votes stratégiques dans les systèmes à la proportionnelle. L'on tend encore à y porter au pouvoir les grands partis.
  • La pression pour le changement du mode de scrutin peut varier selon l'idéologie avantagée. Les électeurs de gauche dont plusieurs ont aimé détester l'ADQ et son chef (droite économique), pourraient trouver la représentation proportionnelle moins intéressante, lorsque ce ne sera pas leur option qui sera avantagée par ce mode de scrutin durant 15 ou 20 ans. Tant la gauche que la droite doivent en tenir compte dans leurs pressions exercées pour le changement du mode électoral au Québec.
  • Des partis plus extrémistes ont beaucoup plus de chances d'obtenir des sièges selon Marc-André Bodet, professeur de science politique à l'Université Laval (ex. un vote massif de contestation). Ceux-ci peuvent encore négocier, par une sorte de chantage, leur vote (leur appui) à une politique du parti au pouvoir. Cela peut donner à des partis extrémistes, un poids politique disproportionné. Par exemple, le parti (fictif) «On-rase-tout» fait élire 8 députés sur 125 suite à un grand nombre de votes de contestation (env. 6 % des voies obtenues), et le parti au pouvoir, minoritaire, a besoin d'appuis pour faire passer un projet de loi. Le parti extrémiste «On-rase-tout», qui a fait élire 8 députés «vend» (négocie) l'appui de ces 8 voix au projet de loi, mais en échange de concessions importantes sur d'autres politiques en retour, défavorables à la majorité.
  • Logiquement, pourrait être plus sujet à la propagande (aspect émotionnel exalté) ou à l'influence de rumeurs non fondées; la possible manipulation psychologique des électeurs devenant des plus intéressantes pour le politique, du fait que chaque vote a un impact amplifié, si on le compare aux modes par circonscription ou comté. 

[...] Entrevue audio retirée des archives de la radio.





vendredi 3 février 2017


Élections au Canada: réformer pour quelle urgence?

Certains commentateurs et journalistes politiques du Québec profitent de son passage dans la capitale du Québec pour gronder le Premier Ministre du Canada, Justin Trudeau. Le motif: il n'a pas entamé de réforme du système électoral. Il aurait pu le faire comme annoncé durant la campagne de 2015, mais à quel prix (stabilité, effet social réel) et pour quel gain réel en efficacité? La consultation récente a par ailleurs révélé que la population montre peu d'intérêt dans une telle aventure à l'issue imprécise; gain non démontré. Et c'est sans compter que le Canada d'aujourd'hui n'est plus le Canada aussi socialement stable qu'il  déjà été de 1980 à 2010. 





Le mode électoral canadien est-il vraiment malade ?

(2 décembre 2016)

Ceux qui accusent le PM Trudeau de ne pas remplir une promesse électorale oublient qu'une proportionnelle n'est pas le Paradis et peut au contraire porter au pouvoir des élus entrés en politique pour représenter des «lobbys» idéologiques ou autres (candidats favoris des syndicaux de la fonction publique fédérale, protectionnismes de certaines activités économiques, communautarismes fondés sur la race ou le bras politique d'une religion, ...) 



samedi 20 août 2016


Réforme électorale majeure: le Parti Libéral du Canada rejette la tenue d'un référendum

Le gouvernement majoritaire du Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, répond par un refus à la pétition e-48 qui demandait un référendum pour un sujet aussi important que la modification du système électoral canadien. 




jeudi 10 avril 2014


C'est reparti : le système électoral du Québec sous attaque

Dans un système parlementaire à plusieurs partis, il est normal que le gouvernement élu le soit par moins de la moitié des voix. Avec quelle proportion du vote, le PQ a-t-il été porté au pouvoir à l'élection générale québécoise du 4 septembre 2012? Réponse : avec moins de 32 pourcent (%) des voixPourquoi alors se révolter? AVANT de signer n'importe quoi, lisez ceci.  (Dernière modification : 10 avril 2014)


samedi 1 septembre 2012

Parti Québec Solidaire: le programme "retrouvé" et décodé pour les électeurs

DERRIÈRE LES SOURIRES: DOCTRINES D' EXTRÊME-GAUCHE ET RESTRICTIONS DES LIBERTÉS 
(dernière modification: 29 août 2016)

On a retrouvé le contenu du projet social du parti Québec Solidaire qui avait disparu de son site web. L'objectif de changement politique et économique radical du Québec par QS, était-il devenu trop gênant et lourd à porter parce que mis au jour trop rapidement? 


Cet article est une analyse du document en vue des débats internes, produit par le parti Québec Solidaire en 2010 : 

Cahier de perspectives. Pour une société solidaire et écologique. Québec Solidaire, Comité de l'enjeu 2.  Adopté par la Commission politique de Québec Solidaire, le 31 octobre 2010, 30 pages.

À ceux qui disent que ce n'était qu'un cahier pour les débats et non un programme de parti,  faut-il rappeler que la définition de perspective réfère toujours à quelque chose envisagé comme un angle possible, réalisable, donc pour le parti.
perspective (Larousse en ligne)


Lu d'abord par des déjà initiés à la cause, le document d'intentions (1) commençait-il à être dévoilé à un trop large public qui risquait de faire marche arrière dans son appui au discours d'extrême-gauche? Les points à l'étude ne seront pas tous adoptés. Ils constituent une base de discussion. Par contre, n'oubliez jamais qu'ils ont tous été jugés recevables et dignes de débattre, pour le parti qui fraye avec le communisme.


Françoise DAVID, co-chef de Québec Solidaire et candidate aux élections du Québec de 2012. Derrière le sourire chaleureux, il y a l'idéologie d'extrême gauche. Crédits photo: le blog de Madame DAVID.

On a par la suite connu un bilan inquiétant du parti

  1. le printemps mouvementé et l'insatisfaction croissante des citoyens contre les radicaux fortement appuyés par M. Khadir qui a même encouragé la désobéissance civile tout en étant député élu, 
  2. les déclarations de la CLASSÉ (une coalition élargie de l'ASSÉ) en tête de la révolte sociale étudiante, idéologiquement très proche du parti QS (abolition du salariat, virage à gauche toutes incluant nationalisation massive des entreprises), 
  3. les frasques et déclarations étonnantes d'Amir Khadir, un député élu! 
    • comme ses  affimations complotistes sur les attentats du 11 septembre (les USA s'étant elles-mêmes attaquées pour provoquer la guerre 
    • OU sur la prétendue infiltration des groupes d'étudiants par des agents de l'État soit-disant impliqués dans les actes de vandalisme extrêmement grave paralysant le métro de Montréal («J'entends des choses...», «On me dit que des agents infiltrateurs...», etc.). Tout le contraire de ce qu'un député responsable aurait fait. Ceci était dans le contexte des gaz fumigènes dans la ventilation du métro de Montréal en vue de créer une panique et de paralyser le transport urbain; transport en commun pourtant tant priorisé par QS au point de vouloir éliminer l'automobile. Dans les faits des caméras de surveillance ont capté des étudiants en lien avec cette affaire. D'autres actes graves d'occupation, d'intimidation et de vandalisme auraient impliqué directement sa fille en tant que leader et non uniquement comme participante passive, Yalda (19 ans) arrêtée le 6 juin 2012 suite à une enquête policière. Ce sera aux tribunaux de déterminer son degré d'implication OU sa non-implication dans les actes graves, mais cela donne une bonne idée des "sources" du député au sujet de prétendus «agents infiltrateurs»
    • On se souviendra aussi d'une toile modifiée montrant le premier ministre du Québec, Jean Charest mort et Amir Khadir parmi les vainqueurs, oeuvre bien en vue lors d'une perquisition à la résidence des Khadir. L'adaptation de l'ancien tableau sur le thème de la révolution française, « La Liberté guidant le peuple », du peintre français Eugène Delacroix (1830), modifiée par un graphiste, montre le Premier ministre du Québec mort (le personnage en bas à gauche) et le député de Québec Solidaire parmi les vainqueurs révolutionnaires. Le député a largement appuyé les actes des étudiants lors de manifestations illégales comme le blocage d'un pont majeur et de routes sans préavis aux policiers, en directe violation des lois qui existaient déjà à ce moment.
    • Adaptation d'une oeuvre d'Eugène Delacroix (1830) montrant le Premier ministre du Québec Jean Charest mort (en bas à gauche) et Amir Khadir parmi les vainqueurs (2e à gauche en haut). Un exemplaire trouvé bien en vue à la résidence du député lors d'une perquisition de la police suivant une enquête sur sa fille Yalda.
    • Ou encore de cette manifestation à Québec où le soir du 5 juin, Le député Amir Khadir de Québec Solidaire, aurait fait ce qu'il faut pour se faire arrêter par la police, semble-t-il en vue d'une tribune médiatique pour ensuite comparer son action politique à celles de Martin Luther King ou de Gandhi.
    • ET quand le plus grand utilisateur du mot «dialoguer» invitait à lancer des chaussures contre les ambassades américaines, alors qu'elles représentent une porte au dialogue avec les gouvernements hôtes et à la protection des ressortissants en séjour en pays étrangers.
Le blogue Québec Presse résume le programme disparu adopté depuis octobre 2010. Dans les faits, c'est un document de travail adopté officiellement par le parti en vue d'en délibérer, mais tous ces sujets sont potentiellement adoptables, selon le jugement de l'exécutif. C'est effectivement une plate-forme de propositions :
«Abolition du PIB (Produit intérieur brut), confiscation d’une partie des héritages, taxation lourde des produits de beauté, interdiction de la voiture dans un délai de dix ans, abolition des centres commerciaux… Voici, en quelques points, à quoi ressemble le programme de Québec Solidaire. Enfin, voici à quoi ressemblait le programme de Québec Solidaire, car les amis de Amir Khadir l’on  [sic] fait disparaître, purement et simplement, de leur site internet. Le « Cahier de perspectives, Pour une société solidaire et écologique », adopté par la commission politique de Québec Solidaire le 31 octobre 2010 (si l’on en croit la brochure), se voulait être la plateforme de propositions du parti d’extrême-gauche» (Québec Presse, 22 juin 2011).
Député Amir Khadir, de QS
Crédits photo: Gouv. du Québec
2012

Bref, c'est un condensé d'un programme marxiste ou communiste de contrôle et de restriction des libertés de transaction (=activités et valeurs, propriété, héritages, etc.)


Cela peut sembler attirant à prime abord et pour une certaine clientèle à une vitesse (utilisation large du concept de programmes sociaux, de nationalisation, de coopératives, etc.). Mais lorsque l'État est partout, l'envers est qu'il (ou des fonctionnaires corrompus) peut restreindre les libertés jusque dans la sphère privée et la vie économique (liberté) au point de pratiquer le contrôle ou l'accès à la vie économique. 



Des propositions «à l'étude» selon Québec Solidaire ; OUI mais QUELLES PROPOSITIONS!


Le parti QS s'est défendu des points les plus radicaux, en disant que ce ne sont que des propositions à débattre; un document de travail. Mais ces orientations radicales sont des avenues sérieusement envisagées comme réalisables: 

  • la mise en place d'un «processus de reconversion des entreprises privées en coopératives» (proposition à l'étude no 1.1.1 A iii, 2010)
  • Baliser de façon stricte, les limites «de la propriété, de l'entreprise et de l'investissement privés (proposition à l'étude no 1.1.1 A ii, 2010).
  • «La croissance économique excessive et/ou non-souhaitable devrait être limitée: [...] b. par la décroissance» (proposition à l'étude no 1.1.1 C i. b., 2010).
  • «Nationaliser les banques[souligné dans l'original] : Pour éliminer complètement l’influence du pouvoir financier privé, une nationalisation complète du système bancaire et des institutions financières est proposée»  (proposition à l'étude no 1.1.2 A iii, 2010).
  • «Augmenter le nombre de paliers d’imposition des particuliers. Concrètement, il est proposé, de passer du système actuel à 3 paliers à un système plus progressif composé de 10 paliers» (proposition à l'étude no 1.2.2 A i, 2010). Le piège pouvant se cacher derrière ce qui semble une approche équitable est la dilution de l'effort personnel. La modulation à l'excès peut cacher le désir de ramener tous les individus au même revenu net, via un prélèvement croissant. Il ne sert donc à rien en tel cas à un individu de gagner 100,000 dollars car il paiera plus chers les services essentiels que lui fournirait l'État; services essentiels presque, sinon tous étatisés.
  • Limiter la transmission d’avoirs financiers par voie d’héritage (proposition à l'étude no 1.2.2 A iii, 2010)

LA nationalisation des ressources et des télécommunications (= DANGER de totalitarisme) avec contrôle espéré non seulement des communications,mais aussi de l'INTERNET; ALLO!? le comprenez vous? 


Si ce n'est pas pour la censure, alors pourquoi? Voici la formulation du projet à l'étude (2):


« Proposition 1.2.1 A
Il est proposé de nationaliser les secteurs suivants :
  • i.    Ressources naturelles (forêts et mines).
  • ii.    Énergies vertes
  • iii.   Hydrocarbures (gaz et pétrole). 
  • iv.   Transport collectif (transport urbain, interurbain, etc.).
  • v.  Grandes industries de transformation (aluminerie, pâtes et papiers, secteur manufacturier, etc.).
  • vi.  Entreprises de télécommunication (Internet, téléphone, etc.).
  • vii. Industrie du recyclage » 


Par exemple, qui aura accès dans un tel système (communiste, marxiste-léniniste)
  • aux salaires et à la formation supérieurs ou aux bons emplois?
  • au pouvoir de décisions en entreprise?
  • à la vie politique publique et active?

Ou quelles seront avec le temps, les contraintes et effets possibles comme

  • la restriction de la mobilité des individus et entreprises (et capitaux)? Cela est arrivé dans tous les régimes semblables pour empêcher la fuite de l'élite intellectuelle et des capitaux (les plus instruits fuient la perte des libertés individuelles).
  • voir même la restriction (ou la persécution) socioéconomique, par exemple, la restriction ou l'interdit de l'accès à certaines professions, en fonction des idées ou allégeances ou des valeurs ou des croyances (3)?  Cela est arrivé dans tous les régimes semblables.
  • le retrait de la fédération canadienne et le changement possible de la constitution du Québec résultante par un parti au pouvoir, pour favoriser le maintien au pouvoir du nouveau système (une dictature "de transition" qui perdurera)?  Cela est arrivé dans tous les régimes semblables.
  • lorsque les syndicats dirigeront les entreprises (intention de QS et de la CLASSÉ), qui protégera les travailleurs qui n'y ont pas d'amis personnels ou qui n'auront pas d'argent pour corrompre un fonctionnaire du parti?
  • l'impact de l'obligation du transport en commun pour tous dans un horizon de 10 ans après une élection de QS, non seulement sur la vie pratique (familles avec enfants, impact sur le maintien du réseau de rues; des sentiers?) et économique, mais en plus sur le contrôle des déplacements (origine et destination), par exemple via la traçabilité ou la surveillance de la mobilité des individus à partir de leur utilisation des cartes de transport),
  • l'impact de la nationalisation des banques (proposition à l'étude no 1.1.2 A iii, 2010) sur les libertés individuelles et le gel extrêmement facile des avoirs lorsque des citoyens, entreprises ou ONG oseraient critiquer certaines politiques du régime d'un parti en place ou auraient simplement des entrées d'argent particulières (ex. taxation de la vente d'un bien de grande valeur comme des bijoux, une automobile, un terrain, etc.- après la très probable disparition de l'argent papier en lien avec une banque contrôlée par l'État
  • etc.
C'est en effet ce genre de chose qui s'est passé (et se passe encore) dans l'histoire des formes communistes, du marxisme ou du marxisme-léninisme.  Mais maintenant, avec la technologie rendant possible la disparition de l'argent papier et l'utilisation de cartes à puce ou autres pour les transports en commun qui deviendraient la norme (intention de QS avec le prétexte de l'environnement), il deviendrait facilement plus aisé que jamais de suivre à la trace les déplacements d'un individu qui deviendrait "ennemi de l'État" ou du moins, trop critique. C'est vraiment l'ombre d'un Big Brother socialiste (ou marxiste-léniniste) qui semble émerger. Tout cela, dans un doucereux langage de programmes sociaux, d'équité, de nationalisation, de logements sociaux, etc., avec musique de relaxation.


Sur la nouvelle façon d'aborder l'Histoire par l'école de pensée de Montréal, selon l'historien Éric Bédard



Mais nos étudiants n'étudient plus l'histoire selon la perspective qui permettrait de tirer des leçons du passé. La nouvelle approche permet de faire table rase du passé; bon et mauvais ensemble. L'histoire telle qu'elle est maintenant abordée et enseignée au Québec avec l'école de pensée (approche) de Montréal, selon l'historien Éric Bédard (4), verse davantage dans l'approche de la culture (fort accent anti-libéraliste) et sur le concept (le futur; la destination où l'on veut amener l'autre), plutôt que sur le passé (le constat). L'Histoire s'applique dès lors à "démontrer" une doctrine politico-sociale en avant, plutôt qu'à constater et améliorer depuis le passé. Ainsi, le marxisme-léninisme, n'a plus à défendre ses échecs et ses crimes et point n'est besoin de le nommer. On peut en faire la promotion médiatique, sans même dire qu'il s'agit de cette doctrine politique.

Avec la chute du Mur de Berlin et l'éclatement de l'Union Soviétique, personne de sensé n'osait pourtant plus défendre le communisme vers la fin des années 1980 et le début de la décennie 1990 et même jusqu'à récemment. Mais avec une nouvelle génération d'enseignants du post-secondaire (système des cégeps et universités au Québec) et selon la nouvelle approche de l'école de pensée de Montréal, le marxisme est présenté comme une option aussi valable, sinon meilleure, que les autres, sans même avoir le nommer obligatoirement. Il suffit d'en décrire les idéaux pourtant jamais atteints dans les tentatives des décennies de pratique là où la doctrine économique a été appliquée dans le monde.

Point n'est besoin de le nommer communisme ou marxisme-léninisme (on le voit dans la crise étudiante du printemps), il suffit d'en énumérer les idéaux... qui ont échoué, soit dit en passant. Pour prendre une illustration, c'est comme si vous êtes un ennemi de l'automobile et qu'en échange, je vous proposais un véhicule sécuritaire, vous procurant une autonomie de déplacement, roulant en silence et confortable, mais sans jamais mentionner le mot automobile ou la pollution par émission de GES. C'est ce que fait l'approche avec la doctrine qui évite les références aux échecs sociaux bien connus et documentés de ces philosophies économiques et idéologiques (censure politique et médiatique, disparition de la classe moyenne, restriction de la mobilité des individus, système à deux ou trois vitesses selon le lien avec le parti ou selon la capacité de corrompre un fonctionnaire pour passer devant les autres, meurtres et emprisonnements politiques massifs à coups de millions d'individus, etc.). Il y avait tout un monde entre les promesses et les faits. C'est un processus intellectuel malhonnête, que de comparer le pire du capitalisme (ça existe évidemment) avec le meilleur de ces doctrines ou intentions (concepts). 

J'ai récupéré et archivé le document d'orientation politique de QS.
Pour consultation des scénarios à l'étude par Québec Solidaire, version du 31 octobre 2010 :  
1.  Comité de l'enjeu 2 . Cahier de perspectives: Pour une société solidaire et écologique. Québec Solidaire, Adopté par la Commission politique de Québec Solidaire, le 31 octobre 2010, 30 pages.

Perspective selon le Larousse en ligne

2.  Même référence, p. 7.

3.  Nous connaissons de plus en plus, depuis les désordres sociaux du printemps de 2012 au Québec, les allégeances socialistes, voire communistes de plusieurs enseignants de philosophie ou des sciences humaines au Québec. Une étudiante raconte que des enseignants de philosophie de cégeps de chez nous, demandent aux étudiants qui sont ceux qui sont chrétiens. Ceux qui se sont identifiés publiquement comme tels dans certains cégeps ou certaines classes (avec certains enseignants), ont ensuite coulé leur cours de philo, un essentiel pour l'obtention du DEC. C'est un exemple de sélection opéré dans ces régimes dont nous parlons, en fonction des allégeances ou des convictions individuelles. Le programme primaire et secondaire d'ÉCR peut remplir, au Québec, à peu près le mandat de "rééducation" qui dans certains pays est pratiqué dans des "camps" (camps de travail, camps de "rééducation", prisons, goulags). En Allemagne sous le IIIe Reich, l'État  retirait l'autorité parentale et rééduquait les enfants et adolescents par le canal des Jeunesses hitlériennes.

4. Éric BÉDARD. Recours aux Sources. Essais sur notre rapport au passé. Éditions Boréal, 2011. 278 p.
Particulièrement le chapitre L'Héritage impossible, et les pages 51, 59, 61, 62.