vendredi 29 juin 2012

Mutations démocratiques étudiantes

DÉTOURNEMENTS DÉMOCRATIQUES DANS LES CÉGEPS ET UNIVERSITÉS
Au printemps 2012, des professeurs du Québec payés pour enseigner ont bloqué l'entrée de cégeps, aux côtés d'étudiants en boycott. Ces profs empêchaient par le fait même des étudiants de recevoir leurs cours. Ceci a créé de bizarres de scènes, du point de vue éthique et professionnel (salarié malgré le refus de livrer un service). On en apprend actuellement sur des scènes d'intimidation et des pressions qui ont été exercées contre les étudiants opposés aux moyens de pression et au boycott des cours. Il y a eu aussi en divers lieux, la reprise des scrutins jusqu'à obtention du résultat désiré par les leaders étudiants. Ces anciennes pratiques dignes des syndicats du crime, en disent long sur leur mépris de la démocratie. Plus ou moins, «si tu votes pas comme on te dit de voter, tu es stupide».

Intimidation et démotivation: conséquences à la rentrée scolaire

Et la rentrée scolaire va très vite arriver pour rattraper les semaines perdues. Voici comment l'appréhende une étudiante parmi d'autres, parce qu'elle refusait d'appuyer la grève (comme aussi refusaient de le faire 70% des étudiants des cégeps et universités). Dans cet extrait, on voit à quoi ressemblait la démocratie du milieu et les pressions extérieures pour cette étudiante.

« Je me suis inscrite pour reprendre mes cours, mais je n’ai pas hâte. Je n’ai pas envie de faire un travail en équipe avec quelqu’un qui m’a ignorée pendant des mois. Je n’ai pas envie de revoir l’enseignante qui m’a traitée de bébé gâté. Je n’ai pas envie de croiser dans le corridor les dix gars qui se sont placés en cercle autour de moi pour s’assurer que j’allais voter de leur côté. 

 « Je n’ai pas envie de croiser le gars qui m’a expliqué pendant une demi-heure que j’étais stupide et naïve parce que je ne considérais pas la police comme la seule et unique source de violence dans le monde. 

 « Je n’ai pas envie d’étudier. J’ai envie de pleurer» (1).

Cet exemple de harcèlement antidémocratique n'est pas l'exception. Il a aussi été rapporté en divers lieux, que les votes étaient repris au fil des jours, jusqu'à obtention du résultat désiré par les leaders étudiants d'une institution (fonction du jour, de l'heure et du groupe de votants).

Dénoncez... pour la génération future

Si j'ai un conseil à donner à ceux qui ont vécu de telles pressions ou qui ont observé de semblables irrégularités alors que la démocratie aurait dû être encadrée par les associations étudiantes, c'est de porter plainte officiellement auprès de la Commission des droits de la personne (2), contre leurs représentants locaux d'une association étudiante. Il faut le faire avec des dates, le contexte du vote, des noms de personnes ou descriptions précises sur leur nombre, paroles et actes de harcèlement ponctuel, etc. Si vous laissez une génération montante influencer votre scrutin, alors dans un futur proche, il ne s'agira plus de votes d'étudiants un certain printemps au Québec, mais d'une véritable nouvelle façon de faire la "démocratie", en commençant par le milieu de travail. Le Québec devient un peu plus chaque jour le Moyen-Orient ou le Proche-Orient avec ses nouveaux "réformateurs".