dimanche 1 mai 2011

POLITIQUE : Jacques Brassard - évolution de la pensée politique de l'homme

Je vous propose un extrait d'une entrevue de l'ex-ministre Jacques Brassard, bien connu au Québec. Il a oeuvré au sein du Parti Québécois. Il est intéressant de voir comment la pensée politique de l'homme a évolué.  Il a été interviewé par Carl Bergeron, de l'Intelligence conséquente. Bien que l'entrevue date de 2008, elle gagne à être connue de tous et se veut plus en contexte que jamais, avec la montée de la gauche au Canada hors-Québec, avec le NPD.

« La social-démocratie des 40 dernières années a engendré un État-mammouth surprotecteur » (Jacques Brassard).

EXTRAIT DE L'ENTREVUE
Introduction

Jacques Brassard est une personnalité incontournable de l’histoire politique québécoise. Impliqué au PQ dès la fondation du parti en 1968, il fut élu député sous cette bannière dans le comté de Lac-Saint-Jean en 1976. Il devint ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche sous Lévesque et Johnson, avant de devenir whip en chef de l’Opposition officielle de 1985 à 1994, tout en participant de près aux travaux de la Commission Bélanger-Campeau sur l’avenir constitutionnel du Québec en 1990-1991. De retour au pouvoir avec le PQ en 1994 sous Parizeau, il aura la charge de plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui, sulfureux, des Affaires intergouvernementales canadiennes en plein tumulte post-référendaire, de 1996 à 1998 
[...]
L’Intelligence conséquente s’est récemment entretenu avec lui.

L’Intelligence conséquente : Jacques Brassard, ceux qui vous lisent se demandent spontanément une question : considérant vos idées, vos convictions de plus en plus affirmées [...], comment avez-vous pu travailler si longtemps au sein d’un Parti Québécois qui a cessé depuis un bon moment, il me semble, d’être une coalition de nationalistes pour devenir d’abord et avant tout un parti de gauche ? Était-ce parce que vous pensiez encore la souveraineté atteignable à court terme ou est-ce tout simplement parce que votre départ du pouvoir vous a permis de mettre à jour vos convictions, de les revisiter pour mieux les affirmer ?

Jacques Brassard : Bien sûr que j’ai changé. Sur le plan intellectuel, il va sans dire. Et cela est normal, à moins d’être un robot équipé d’un unique logiciel. À 20 ans, en 1960, j’étais gauchiste, fasciné par la Révolution à l’instar des héros de Malraux, et séduit par la fabuleuse « mécanique » marxiste. D’ailleurs, il y a toute une section de ma bibliothèque contenant les vestiges de cette époque : Marx, Lénine, Mao, Guevara, Fanon, ainsi que toute la collection de Parti pris, une revue québécoise marxiste. Je ne lis plus aucun de ces livres, mais je les garde comme des artéfacts de mon passé.

J’ai bien vite constaté que le socialisme, en s’incarnant dans des États communistes, devenait une terrible calamité économique et sociale, engendrait la misère et se révélait congénitalement liberticide. L’Archipel du goulag me purgea l’esprit de tout le bataclan marxiste-léniniste. Et aujourd’hui encore, connaissant l’horrible bilan du communisme (100 millions de victimes), je n’arrive pas à comprendre que des jeunes altermondialistes et de vieux gauchistes soient encore envoûtés par ce bric-à-brac idéologique. C’est ahurissant !

Je suis donc devenu social-démocrate derrière René Lévesque à qui je vouais une admiration sans borne. J’étais, comme on disait à l’époque, un « lévesquiste » inconditionnel. Et c’est au moment de l’opération « Déficit zéro », avec Lucien Bouchard, que j’ai pris conscience que la social-démocratie pratiquée depuis 40 ans avait engendré un État-mammouth surprotecteur (une sorte de « nounou »), un État interventionniste tous azimuts, surendetté et nous faisant porter le plus lourd fardeau fiscal en Amérique. C’est à ce moment que j’ai compris que le terme « progressisme », ce qualificatif considéré dans toute la gauche comme étant plein de noblesse, de grandeur et de compassion, signifiait en réalité « étatisme » [...]

FIN DE L'EXTRAIT

Pour l'entrevue complète à  L'INTELLIGENCE CONSÉQUENTE - Journal du conservatisme critiquehttp://cbergeron.wordpress.com/2008/06/01/entretien-avec-jacques-brassard/

(à noter que Monsieur Brassard n'est plus chroniqueur pour le Quotidien, du Saguenay-Lac-St-Jean, duquel il s'est dissocié un certain 22 octobre, après que l'on ait voulu le censurer en l'astreignant à la politique éditoriale de la maison et à la pensée unique si populaire dans les médias du Québec).

Il s'exprime toujours en 2011, via son blogue personnel:
Le blog Jacques Brassard
http://blogjacquesbrassard.blogspot.com/

L'entrevue a d'ailleurs été rediffusée sur le blog de Jacques Brassard le 11 avril 2011.

UNE ENTREVUE AVEC CARL BERGERON

le NPD, opposition officielle?

Voici un extrait d'un débat diffusé sur Cyberpresse.ca
avec emphases ajoutées en caractères gras


Mathieu Bock-Côté
Chargé de cours en sociologie à l'UQAM

QUELLES GAUCHES?

Si on discute depuis longtemps d'une éventuelle union de la gauche, personne ne doutait que le NPD y jouerait un rôle d'appoint, à la manière d'un supplément d'âme nécessaire au PLC, seul capable d'incarner l'alternance progressiste à la grandeur du Canada. La composition du prochain parlement risque d'inverser les rôles et de compliquer l'équation politique canadienne. Car si le NPD et le PLC se réclament communément d'une philosophie progressiste, ils incarnent deux gauches distinctes. D'abord sur le plan des idées. Le NPD représente une alliance entre la vieille gauche syndicale et les mouvances de la gauche radicale, antiaméricaine, isolationniste, anticapitaliste, altermondialiste, ultraféministe. Le PLC représente plutôt une gauche BCBG, bourgeoise, d'abord attachée à la Charte des droits et préoccupée par la promotion d'un multiculturalisme dont il est le gardien. Et en politique étrangère, le PLC est moins isolationniste qu'onusien et favorable à l'interventionnisme humanitaire droit-de-l'hommiste. Ensuite, sur le plan de la culture politique, le NPD a une culture d'opposition alors que le PLC a l'habitude de l'exercice du pouvoir et dispose d'un vaste réservoir d'expérience politique en la matière, en plus de souvent considérer l'État fédéral comme sa propriété. On voit mal comment le deuxième accepterait de se soumettre au premier.

Débats: le NPD, opposition officielle? Votre point de vue
http://www.cyberpresse.ca/place-publique/la-presse-debats/201104/28/01-4394355-debats-le-npd-opposition-officielle-votre-point-de-vue.php

Élections fédérales 2011 - attentes des électeurs selon Angus Reid

Pour la suite des choses…


Pourcentage d’électeurs qui seraient satisfaits de l’avènement lundi :
·         d’un gouvernement majoritaire conservateur : 40 %
·         d’un gouvernement minoritaire conservateur : 37 %
·         d’un gouvernement de coalition NPD/PLC qui n’aurait pas besoin du Bloc :42 %
·         d’un gouvernement de coalition NPD/PLC qui aurait besoin du Bloc : 31 %

Source de la nouvelle : 

http://www2.lactualite.com/chantal-hebert/2011-04-30/pour-la-suite-des-choses/


Voir le document PDF détaillé d'Angus Reid :

Selon Angus Reid (1)
http://www.angus-reid.com/wp-content/uploads/2011/04/2011.04.30_FedPoli_FR.pdf


_______________
1.  ÉLECTIONS FÉDÉRALES CANADIENNES 2011 - Les conservateurs et le NPD font des
gains au Canada, alors que les libéraux passent sous la barre des 20%. Opinion publique Angus Reid. Ottawa, 30 avril 2011. 15 p.
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