dimanche 29 septembre 2013

Québec: Laïcité et laïcisme, la surréaction

L'EXEMPLE PAR L'ERREUR

Une charte «de la laïcité» ou «des valeurs» version athée, c'est la tentation au Québec. Et c'est bien là un risque et une erreur. Comme dans tous les enjeux sociaux au Québec, on fait usage de mots et expressions connus, mais avec des compréhensions fort divergentes. Dans le cas de certains chroniqueurs, écrivains et animateurs de la TV ou de la radio, la laïcité se concrétiserait par l'expression de la foi limitée à la chambre à coucher et à l'église ou la synagogue, point. 

C'est le cas par exemple, des Martineau (Montréal), Benhabib (Ma vie à contre-Coran), du moins il y a un an ou deux, Parent (Le Retour FM93, bien connu à Québec). Pourtant, cette position idéologique ne correspond pas à la définition de la laïcité; 
  • une séparation de l'État et de la société religieuse et spirituelle, voire philosophique
  • et la non-discrimination de l'État envers les divers courants.
Le laïcisme est plutôt un contrôle autoritaire, voire même plus ou moins totalitaire par l'État, digne d'un certain National-Socialisme. Ce dernier avait dans une phase 1, nationalisé la rémunération des membres du clergé, ceci dans un premier temps, en vue de mieux censurer les églises dans une phase 2. C'était du laïcisme dans sa version pure. Selon cette interprétation de la laïcité, les croyants de certaines religions ciblées ne devraient pas accéder à la vie publique et au pouvoir, tandis que l'État tente de contrôler, dès la petite enfance et l'école (dès le pré-scolaire), les valeurs à transmettre entre les générations.


Des médailles et des médias

Je vous propose un exercice fictif pour mieux saisir l'erreur de l'approche. Inversons les rôles un court moment et supposons que l'on veuille restreindre à ses camps retranchés, une philosophie quelconque jugée dangereuse, lorsqu' élevée en système sociopolitique. Prenons pour notre exemple, l'athéisme partagé ouvertement par le chroniqueur Richard Martineau et plusieurs autres gens des médias et de la population qui adopte ce genres d'argumentaire. Employons un moment les arguments identiques à ceux du chroniqueur par excellence du laïcisme au Journal de Montréal, mais en l'appliquant à l'athéisme. Voici ce que cela donnerait:
L'athéisme établi en système de pensée sociopolitique a démontré et démontre encore, en diverses régions du monde, qu'il constitue un indicateur fort (signe observable évident) de la restriction sévère des libertés, restriction de l'expression des idées et de la libre-circulation et mobilité des individus et demeure un indice des doctrines économiques extrêmement restrictives, au passé et au présent. Pensons à l'URSS, à la Roumanie, à Cuba, à la Chine communiste, à la Corée du Nord, et à d'autres encore. 
Les leaders anti-religieux des 19e et 20e siècles promettaient la création de nouvelles sociétés idéales et justes, si l'on se base sur leur littérature idéologique et sur les documents de propagande, mais l'Histoire du monde démontre que ce fût souvent le contraire dans l'application. Le monde idéal «sans religion» fût davantage un monde «sans paradis» non-plus; un idéal même très, très loin du nouveau paradis terrestre promis par ces États (désolé pour ta chanson, John Lennon). On répondra évidemment que ce sont les doctrines économiques (ex. marxisme, communisme, socialisme, fascisme) et non pas l'athéisme, ni les anti-religieux qui ont restreint les libertés et tué ou emprisonné les libres-penseurs. Erreur en partie : c'est un fait ou constat indéniable que les régimes autoritaires et totalitaires non religieux se sont régulièrement, avec l'athéisme, intégré ou serti aux constitutions dans un athéisme d'État. Ils avaient un point fort en commun avec ces États: le profond désir de contrôler les individus. L'Histoire a ainsi démontré qu'une philosophie d'État peut être tout aussi nocive qu'une religion d'État. Le Québec semble à son tour de plus en plus tenté par cette voie de l'athéisme, si l'on considère plusieurs gens des médias et certains lobbys (MLQ).
Caricature en REPRISE. Publication initiale suite à la mort en décembre 2011,
de Kim Jong-iL, dictateur de la Corée du Nord.