jeudi 30 août 2012

Jean-François Lisée, le saboteur

Le saboteur: Jean-François Lisée s'invite à une activité de la CAQ
Un candidat député du Parti Québécois (PQ), Jean-François LISÉE, s'est invité et est intervenu comme débatteur durant une dizaine de minutes, à la période de questions d'une activité d'un parti adverse le 29 août 2012 (1). François LEGAULT, chef de Coalition Avenir Québec (CAQ), rencontrait des gens d'affaires de la région de l'est de Montréal. Faut-il rappeler qu'une telle intervention est très inhabituelle dans notre culture. L'action politique fait sentir l'esprit de censure propre à certains régimes qui tolèrent très mal l'expression des opinions adverses et leurs assemblées.

Jean-François Lisée, candidat du PQ
Crédits photo : louperivois, février 2012
C'est avant tout un profond mépris pour les gens de la Chambre de commerce présents. L'intellectuel croit qu'ils ne sont pas assez intelligents pour s'informer. C'est une manière de dire que ces hommes et femmes d'affaires n'ont pas le jugement nécessaire pour questionner et juger des politiques de la CAQ touchant la région de Montréal. Ou qu'ils n'auraient pas le droit démocratique de s'informer sur une autre plate-forme électorale que le PQ. À la limite, ce peut être une forme d'intimidation subtile. C'est comme dire: «Si je suis élu, je me souviendrai que vous avec frayé avec la CAQ. Une intervention qui risque fort de se retourner contre le PQ et de favoriser la CAQ dirigée par LEGAULT. Le candidat du PQ dans le comté de Rosemont s'est en plus, présenté le premier au micro à la période de questions de l'activité de la CAQ, pourtant destinée à la centaine de gens d'affaires de la Chambre de commerce de l'est de Montréal qui étaient présents (évaluation de TVA-canoe.ca et des journaux La Presse et Le Devoir).

Normalement, une telle intervention justifierait l'expulsion pure et simple d'une assemblée politique. Le candidat député LISÉE qui est aussi un auteur en faveur de la souveraineté, ex-conseiller politique et ex-journaliste, se croyait-il encore représentant des médias? Étrangement, M. LISÉE se défend, prétextant avoir payé son billet pour l'activité. C'est un peu court comme argument d'un intellectuel. Il y aurait donc eu une bourde des organisateurs de l'assemblée politique. 

La question n'est pas ici de savoir si l'argumentaire du candidat LISÉE est ou non meilleur sur les questions et enjeux régionaux et économiques, ou sur le projet de pays pour le Québec. Le point c'est qu'habituellement dans notre culture politique, en partie par civisme (y inclus le savoir vivre) et pour la paix sociale comme pour la libre expression des idées, il existe une certaine convention sociale consistant à respecter les activités des autres partis politiques dans une course électorale. L'intervention de LISÉE qui a tenté de saboter une assemblée adverse n'est donc pas sans rappeler le comportement de ces régimes qui sont contre la liberté des assemblées. Ce Québec-là, s'il devenait souverain, fait peur à beaucoup de Québécois, même à plusieurs qui ont pourtant déjà été souverainistes et pourraient y réfléchir encore.

Dans ces questions, il a aussi poussé l'audace jusqu'à placer le chef de la CAQ en position de potentiel (peut-être) chef de l'opposition, alors que la CAQ pourrait diriger le Québec. Nul ne connaît le verdict final des urnes dans l'exercice démocratique du 4 septembre 2012.