lundi 28 septembre 2009

Ben Laden est-il mort ou vivant ?

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Le billet suivant est remplacé par les dernières nouvelles. Quoiqu'il en soit, Oussama Ben Laden est mort, que vous croyez la nouvelle du 1er mai ou la thèse du complot.

Dans sa livraison de samedi, ce dernier weekend, le Journal de Québec a publié un article de l'agence AFP sur le plus récent message audio d'Oussama ben Laden, chef toujours présumé en 2009 du réseau al-Qaïda. Quelque chose m'agace dans les communications des dernières années provenant présumément de Ben Laden lui-même : c'est le silence des médias et du gouvernement des États-Unis, sur le fait qu'on le voyait toujours en vidéo dans les premiers mois suivant le 11 septembre, mais que ces dernières années, il ne se ferait entendre que par l'audio. Qu'on se comprenne bien, mon propos n'est pas sur la pertinence de cette guerre ou des guerres, mais sur le message et son argumentaire. Le nouveau message audio qui daterait du 13 septembre 2009, soit 8 ans après les attentats du 11 septembre 2001, pourrait dit-on provenir d'Oussama ben Laden (note 1). En résumé, le clip audio met en garde les Européens sur leurs allégences avec l'OTAN, après le retrait des forces de l'OTAN et une fois la poussière de la guerre retombée. Le présumé Ben Laden accuse les forces occidentales de crimes contre des populations civiles. Ben Laden est-il mort ou vivant ? Personnellement je doute depuis quelques années de l'identité de la source de ces messages audio. Ben Laden était toujours fier de se montrer sûr de lui et avec des armes, dans des vidéos de sa période de gloire. Au moins deux hypothèses expliqueraient à mon sens, que l'on ne voit plus Ben Laden depuis des années dans les messages que l'on prétend provenir de lui. 1) Première hypothèse : Ben Laden pourrait être vivant, mais sérieusement diminué, suite à une blessure grave. Mais si c'était le cas, on pourrait encore voir son visage pour ne pas montrer certaines parties mutilées de son corps; à moins qu'il soit défiguré. Mais logiquement, montrer ses blessures auraient pu aussi constituer un argument anti-américain de plus pour stimuler à d'autres attentats. En faveur de cette hypothèse, déjà en 2002, il avait été question de la mort potentielle (ou, par déduction, blessure grave) de Ben Laden suite à une attaque d'un drone (avion sans pilote) de la CIA contre un ancien camp d'entraînement d'al-Quaïda dans l'est de l'Afghanistan. On y faisait état d'un groupe d'hommes traitant avec déférence un homme de grande taille correspondant au physique général de Ben Laden (note 2). 2) Deuxième hypothèse : Ben Laden serait mort dans l'un des bombardements ciblés des années passées, sans que l'on ait pu faire le lien avec son ADN. Cette deuxième hypothèse, qui ne contredit pas la première mais la pousse plus loin, expliquerait l'apparition systématique des messages audio contrairement aux messages vidéo qui avaient constitué sa marque de commerce, durant les premiers mois suivant les attentats de 2001. 


Crimes contre les populations civiles ? Quelques faits inséparables de la logique terroriste Pour ce qui est des morts toujours déplorables de civils comme argument anti-américain, on repassera. Ce serait à affiner par les tenants de tels arguments.



Photo des tours jumelles, 11 septembre 2001. Ces 2 attentats ont fait environ 2500 à 2600 victimes civiles, sans compter les autres attentats survenus le même jour pour les autres détournements d'avions de lignes (note 3)
Premièrement, les attentats orchestrés par les talibans eux-mêmes en Afghanistan tuent aveuglément des civils régulièrement, dans leur propre territoire. C'est d'ailleurs le propre de la culture des terroristes de s'en prendre aux civils pour imposer leurs politiques et intérêts aux populations qu'ils veulent intimider. 

Deuxièmement, les attentas du 11 septembre 2001, particulièrement concernant les deux réussis contre les tours jumelles du World Trade Center, constituaient une attaque contre des cibles civiles et ont fait de nombreuses victimes, parmi des personnes provenant d'un peu partout dans le monde (soit eux ou leurs parents ayant émigré aux États-Unis). Ces détournements d'avions de lignes civils, en vue des attaques survenues dès la première année du mandat du président George W. Bush, ont été planifiés et étaient donc en préparation, des mois avant son élection. On se souviendra que ce dernier au passage du pouvoir par le président sortant, Bill Clinton, avait été avisé qu' al-Qaïda constituait la principale menace contre les États-Unis d'Amérique au début de ce nouveau mandat présidentiel. 

Troisièmement, les talibans se cachent parmi des populations civiles afghanes à qui ils imposent leurs propres règles et politiques. Puisque certaines pressions visent à accuser les pays de crimes de guerre en contexte de guerres urbaines, ne faudrait-il pas, par ailleurs changer les règles pour impliquer la responsabilité des forces militaires ou para-militaires qui prennent plaisir à se cacher et se déguiser, parmi les populations civiles? En effet, les règles des batailles épiques des conflits anciens sont aujourd'hui dépassées, à partir du moment où les forces armées en cause se plaisent à se cacher (et se déguiser) parmi les populations civiles qu'elles terrorisent. Cette technique ferait honte aux vétérans des anciennes guerres. Se cacher parmi les femmes, les enfants et autres civils, comme dans les écoles, les marchés et autres lieux publics, pour faire la guerre et terroriser du même coup les populations placées ainsi sous une omerta version du Proche-Orient, constitue un acte dont aucun soldat ne saurait être fier. Cela remet en cause, par le fait même, les règles d'éventuelles mises en accusation internationales pour crimes de guerre, dans ces nouveaux conflits. De nouvelles formes de conflits (guerres de terroristes) nécessiteraient logiquement de nouvelles règles qui tiennent compte de ce phénomène de camouflage humain (la personne civile remplaçant le camouflage traditionnel). Suis-je pour la guerre et la violence? Clairement non. Mais sortons-nous la tête du sable : nos démocraties (ou semi-démocraties) que nous critiquons en Occident ont été édifiées au prix du sang et de cette saloperie de la nature humaine, appelée la guerre. Quand l'homme manque d'arguments, il tue l'adversaire, soit avec la langue, sinon avec les armes.

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 1. AFP, Nouvelle mise en garde de Ben Laden, Journal de Québec, 26 septembre 2009, p. 37 2. Anonyme. Missile contre Al-Qaida : le Pentagone enquête. Radio-Canada. 13 février 2002. Trouvé sur http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/nouvelles/200202/13/002-missile-CIA-enquete.asp , page visitée le 28 septembre 2009. 3. US national Park Service. September 11, 2001 Attacks (11 septembre; les attaques de 2001). Trouvé sur Wikipedia (article : World Trade Center; page visitée le 28 septembre 2009)

lundi 14 septembre 2009

Chrétiens et politique : les chrétiens ont-ils encore un rôle à jouer dans les enjeux éthiques et politiques ?

« Pour avoir une société civile vivante, il faut que les individus puissent faire des choix. C’est le grand défi de la civilisation occidentale. »
(Gary CALDWELL, sociologue. Entrevue : La Résilience, cette capacité de résister aux chocs et de rebondir, RND, Octobre 2000,p. 23).

Si j'ai été silencieux cet été, je n'en ai pas été pour autant inactif. Je ne chantais pas avec la cigale. Je n'ai pas eu de vacances. Voici cependant ce que j'ai à dire, du fait que les valeurs chrétiennes sont l'objet d'une tentative de putch de notre démocratie canadienne et particulièrement québécoise, parce que celles-ci diffèrent et font contrepoids... dans une démocratie.

Si nous vivons en véritable démocratie, nous devons bénéficier d’un vrai droit de parole, individuel et collectif, qui puisse se répercuter jusque dans les recommandations faites à nos gouvernements. J’ai le droit de participer à la vie démocratique, du simple fait que je suis citoyen d’un pays à prétention démocratique, peu importe que ma conviction soit ou non populaire. J’ai le droit d’être considéré aussi individuellement, même si je fais simultanément partie d’une démarche d’une assemblée, d’une association ou d’un organisme chrétien (être pris en compte en tant qu'individu dans les statistiques).

Il y a en effet une différence entre séparer la religion et l’État et éliminer la foi qui
se manifeste publiquement. Jésus a pratiqué la séparation de l'Église et de l'État. Or l'apôtre des non-juifs, Saul de Tarse, connu sous le nom de Paul, a été contraint de faire appel au droit romain.


«J’en appelle à César» (Actes 25:11) ; et si l’apôtre Paul avait raison ?


Dans l'Empire Romain, au milieu du premier siècle de notre ère, le christianisme en pleine expansion est souvent accusé par ses détracteurs (par motifs d'intérêts idéologiques non avoués), d’être contre les hommes; une secte, une peste ou au mieux une nuisance sociale et économique. Voyant l’Église sans cesse entravée dans son message et faussement accusée de sédition contre les autorités civiles et de haine contre l’humanité, et se voyant lui-même sur le point d’être abandonné au sort de ses persécuteurs qui veulent le tuer, l’apôtre Paul (l'apôtre des non-juifs) décide d’utiliser une clause du droit romain, étant citoyen romain par la naissance. Il en appelle à César, le plus haut tribunal de l’Empire (Actes 25:11).

L'Empire Romain est pourtant au mieux, une dictature; collégiale, mais une dictature avec des jeux de cirque pas très catho. La démocratie n'y a rien à voir avec nos démocraties contemporaines. Et pourtant...

En démocratie, pour autant que nous soyons plus démocratiques que l'ancienne Rome, la séparation de la religion et de l’État ne signifie pas davantage que les croyants n’aient plus accès à l’homme d’État. Ils font eux aussi partie du processus démocratique non seulement en tant que groupe, mais aussi chacun, en tant que personnes et citoyens.

Pourtant, on veut oublier les contributions historiques de la foi chrétiennes, récupérées par l'humanisme, comme étant sa création.

Les droits et libertés occidentales sont ils vraiment nés de l'humanisme séculier ? 

Curieusement,alors que les chrétiens par choix sont de moins en moins considérés comme des interlocuteurs valables par nos médias francophones du Québec, le crédit de nos valeurs et de nos réalisations sociales historiques est paradoxalement récupéré à leur compte par les autres croyances religieuses ou philosophiques, sinon par l’humanisme séculier.

Le philosophe Frédéric Lenoir écrit dans Le Christ philosophe:
« Le premier moment de l’humanisme, celui de la Renaissance, reste profondément ancré dans une vision chrétienne. C’est au nom des principes évangéliques, qu’ils harmonisent avec la pensée des Anciens [des sages, des philosophes], que les humanistes valorisent l’homme et critiquent les abus de l’institution ecclésiale. Dans un second temps, celui des Lumières du XVIIIe siècle, l’humanisme se radicalise, de même que la critique des institutions religieuses. Mais la plupart des philosophes des Lumières [...] s’appuient de manière implicite ou explicite sur l’éthique évangélique pour [...] édifier une morale laïque [...] Ce n’est que dans un troisième temps, au milieu du XIXe siècle, que certains penseurs entendent aller plus loin et débarrasser l’homme de toute croyance religieuse, considérée comme une aliénation» (LENOIR, Le Christ Philosophe, Plon 2007, p. 169-170).
Nous sommes actuellement au Canada et au Québec, j'en suis convaincu, à une croisée importante des chemins, à l'aube d'un sérieux dérapage antichrétien, digne du IIIe Reich; peut-être sans le sang, mais au moyen de la censure politique, de la contrainte économique et de la pression psychologique de masse (manipulation). Si depuis son "trip" antireligieux, l’Allemagne a toutefois révisé sa position et que le christianisme n’y est plus considéré comme ennemi de l’État et de l’intelligence, cette philosophie basée sur la phénoménologie de la religion (une philosophie qui a prouvé qu'elle a erré dès l'apogée de sa popularité en Allemagne), se retrouve pourtant bien vivante de notre côté de l'Atlantique. Moussée par une certaine élite qui transcende les partis élus, le germe antichrétien et antisémite (les deux vont de paire) est bien intégré comme valeur philosophique au curriculum de l'instruction publique au Québec et aux volets consultatifs (citoyens consultés) lors des enjeux sociaux, religieux et éthiques.