jeudi 17 janvier 2019

Immunité médiatique : entre silences et attaques sélectives, à quel jeu nos médias jouent-ils?

Les médias ont souvent laissé des États passer sous le radar en matière d'oppression des femmes et des minorités.  La grande question est «Pourquoi ?» Pourquoi par exemple, l'Iran a-t-il eu autant de parties gratuites?

(Dernière mise à jour : 19 janvier 2019, 20 janvier 2019, 25 janvier 2019, 29 janvier 2019, 13 février 2019)

Le traitement médiatique oscille entre la large tolérance (le silence) ou la non-exposition (immunité médiatique) d'un côté, comme c'est le cas dans la faible couverture de la tentative de libération des femmes en Iran, versus d'un autre côté, les attaques et condamnations massives contre l'Arabie Saoudite, pour ne citer que cet exemple.


Pourtant, les médias québécois ont très peu suivi ces manifestations de 2018 pour la libération des femmes en Iran.




Et ne me dites pas que l'Iran ne tue pas ou n'emprisonne pas ses journalistes activistes opposés au régime, ou n'opprime pas les femmes, ou encore qu'il ne fait pas la guerre. Est-ce parce que le soulèvement populaire iranien faisait mal paraître les décisions passées des Démocrates américains?

Ils ont longtemps fermé les yeux sur l'auto-proclamé État islamique (EI, ISIS), en faisant même des plaisanteries du «genre, ça n'a rien d'un État» (rires); «Il ne faut pas être alarmiste», pendant que des civils, les non-musulmans, étaient déplacés ou torturés et mouraient


Autre exemple troublant: il a fallu à nos médias plusieurs mois (quelques années) pour reconnaître la destruction et les crimes de guerre de la mouvance autoproclamée «État islamique» (EI, ISIS) alors que le carnage battait son plein (voir les liens à la fin de mon article de septembre 2015). On se bute donc à un mur de silence troublant, quand il est question de régimes oppressants comme l'Iran (1), le Pakistan, le Yémen (2), la Libye (pire depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi sous l'Administration Obama), l'Égypte sous le mandat du président Morsi, engagé dans les Frères musulman (3), la Somalie et plusieurs autres. Par contre, en 2019, arrive la fuite de son pays par la jeune Saoudienne Rahaf Mohammed Al-Qunun et voilà que l'Arabie Saoudite incarne l'avatar (la figure) à abattre, de l'islam radical. Et l'année électorale en 2019 au Canada ne peut pas à elle seule expliquer ce sauvetage hautement médiatisé, car il y a un historique à cette attitude.

Pourquoi l'Iran est-il couvert par une immunité spéciale par nos médias et l'a-t-il été la plupart du temps lorsque venait le temps de parler des soulèvements populaires de 2017 et 2018, lors desquelles des milliers de femmes ne voulaient plus marcher un mille (one mile) avec le hijab?


Et elles le montraient au péril de leur liberté ou même de leur vie. Nos médias le font-ils pour éviter d'appuyer la position du président des États-Unis prise dès 2018?


Rahaf Mohammed Al Qunun, la jeune Saoudienne qui a fui son pays pour le Canada (un bulletin du 14 janvier 2019). Le sauvetage via son accueil immédiat par le gouvernement du parti Libéral au pouvoir une année électorale, a 


Comprenez-moi bien. Oui les femmes sont opprimées en Arabie Saoudite, pays qui a amorcé des réformes, mais de là à être compté comme LE régime islamiste à proscrire parmi plusieurs autres, il y a une marge. Car les femmes et les minorités sont tout autant opprimées dans d'autres régimes islamistes comme l'Iran, le Pakistan et d'autres nommés précédemment.

On me répondra que le régime saoudien a fait assassiner un journaliste, mais ces autres États nommés et d'autres pays islamistes radicaux aussi, font ou ont fait assassiner ou emprisonner des reporters perçus comme trop dérangeants ou des rivaux politiques qui gagnaient en influence. Si l'on veut parler des meurtres de journalistes, le Mexique, république très corrompue amie de la gauche du Québec (et semble-t-il d'Hydro-Québec), reçoit aussi un traitement de faveur dans un débat sur l'intégrité des frontières.  Pourtant un journaliste par mois y disparaît ou est retrouvé mort (9 reporters mexicains tués avant la fin du 9e mois en 2018). Comme il y a peu ou pas d'enquêtes sur les morts et disparitions de reporters au Mexique, nous savons qu'il y a de la corruption de haut niveau. Et les élus y sont sous la pression d'une loi du silence face au crime organisé.  C'est sans compter les autres victimes ou personnes menacées comme des chefs de police, des directeurs d'écoles, les mairies, etc. À quoi nos médias du Québec jouent-ils donc avec leurs silences dans et disproportions de couverture, dans des cas semblables? À quoi servent-ils? Quel est l'agenda?


Le facteur Israël est-il déterminant dans l'attitude médiatique du Québec envers les mouvances ou régimes (États) islamistes (islamique = musulman; islamistes = radicaux, ne pas confondre)?


Essayons de trouver un dénominateur commun du point de vue des médias entre 

  • les pays réprimant les femmes et minorités 
  • et pouvant en même temps, profiter de l'immunité médiatique et de l'appui par la gauche québécoise. 

Le point commun serait-il l'antisémitisme contre Israël? 


En effet, l'Arabie Saoudite, l'état islamisé le plus attaqué des derniers mois, ne s'est pas donné comme mission de détruire ou combattre l'État d'Israël, contrairement à plusieurs autres États arabo-musulmans. Les pays visant l'anéantissement de l'État d'Israël (priorité de l'Iran) ou opposés à son existence auraient-ils le support de nos journalistes francophones du Québec? Là dessus, ils s'aligneraient donc davantage sur la position la plus à gauche aux États-Unis:






Et (ou) serait-ce que les doctrines économiques affaiblissant nos classes moyennes et la prospérité des États de droit occidentaux trouveraient beaucoup de sympathisants dans nos médias?


Ce serait en ce cas un opportunisme, sous forme d'un appui direct ou indirect des politiques d'extrême gauche, dans le but de profiter d'un ennemi commun; le capitalisme et la production. Les royaumes répressifs, autoritarismes ou dictatures qui nous aideraient à prospérer seraient en tel cas, plus «mauvais» que les autres. Ainsi, les autres auraient une «free pass» des médias. Pour faire un parallèle, cela s'apparente à