mardi 9 mars 2021

Conservateurs en exil ? On n'en est pas si loin

Les conservateurs traditionnels (trads) sont souvent placés sur la défensive par les libéraux (le libéralisme), les libertariens, et d'autres adversaires politiques. Au point, qu'au Canada, un conservateur trad ne peut plus aspirer à devenir chef du Parti Conservateur du Canada, malgré que cette exclusion ne soit pas fondée dans la charte de parti.

Soit un filtre est appliqué et sa candidature est rejetée, même s'il remplit les critères officiels (ex. Richard Décarie). Ou alors il est torpillé par des manœuvres douteuses, après une course à la chefferie perdue (ex. Brad Trost, Derek Sloan). Un sort identique attend les candidats nationalistes et populistes (Maxime Bernier). Inversement, des candidats qui se présentent sous les couleurs des conservateurs trads se révèlent en fait libertariens économiques ou adhérents du libéralisme moral, une fois en poste.

Les politiques justes sont indissociables des valeurs morales

Pourtant, la politique est indissociable des valeurs morales. Voici ce qui peut finir par être toléré dans une société où la majorité (ou inversement une élite) décide du bien et du mal. Par exemple, voudriez-vous que la pédophilie devienne tolérée en tant qu'orientation sexuelle? Ou encore, voudriez-vous que les drogues deviennent légales? Que pensez-vous de l'abaissement du consentement sexuel à 9 ans? Avez-vous réalisé que le droit à la vie privée, la fin de la propriété privée ou la censure de la liberté d'expression relèvent en fait de positions morales, avant d'être transposées en politique? Tout cela vous paraît-il exagéré? Pourtant c'est dans ce genre de situations que mène l'approche relativiste voulant nous faire croire que la science et la connaissance soient moralement justes.

Le relativisme moral engendre exactement ce qu'il prétend défendre

C'est vers une logique extrêmement confuse, que nous mène le relativisme. Trop souvent, on oublie que la morale libérale ou libertarienne, lorsqu'elle n'apparaît pas dans un premier temps si différente des conservateurs sociaux, provient du fait de la christianisation des démocraties occidentales durant des générations. Les libertariens, libéraux, socialistes, etc. ont hérité des valeurs des générations précédentes. Sans cet héritage (ex. avec la déchristianisation actuelle avancée des institutions), on se donne deux générations et l'on se retrouve en plein relativisme morale (situation actuelle de la perte du consensus moral). Si ces mêmes personnes avaient grandi dans une culture aux valeurs différentes, elles auraient un tout autre point de vue, relativiste ou autre, selon le cas. Dans ces cas, c'est souvent l'État se fait Dieu, comme depuis la crise politique actuelle, où l'État montre ses muscles, contrôle, opprime, menace économiquement, intimide (menace de donner la mort sociale), etc.

Voici un texte intéressant qui positionnait le conservatisme par rapport à quelques autres approches politiques. Il avait été publié dans la revue québécoise Égards, à l'hiver 2009-2010.

À LIRE :

Titre : «Quelle est la vision qui anime les conservateurs traditionnels (trads) ?»

Auteur : Richard Bastien - no 26 de la revue Égards, hiver 2009-2010

https://drive.google.com/file/d/1TejLWLvmmJc9x-Dv6RcAaUc1Yv1FW8ij/view