dimanche 30 juin 2013

Constitution égyptienne de Morsi, 2012 : DANGER en quelques exemples

30 juin 2013.
La constitution égyptienne défendue par le président Morsi, décembre 2012, contient des affirmations et leur contraire.

Égypte: 22 millions de signatures contre le président islamiste, Mohammed Morsi

30 juin 2013. Espérons et prions pour la paix et le bonheur de l'Égypte... 

Le 30 juin 2013, le peuple risque l'affrontement des clans; pour et contre Morsi et un risque élevé de répression armée du peuple. Traduction par YapasdPRESSE, de l'article «Tamarod petition has 22 million signatures»diffusé sur EgyptIndependent.com (1)


(Extrait de l'article,
ajouts entre [ ] )

La campagne anti-Morsi a recueilli plus de 22 millions de signatures en vue de retirer la confiance au président Mohamed Morsi et organiser des élections présidentielles anticipées.

La campagne a appelé le peuple égyptien à un rassemblement pour le dimanche [30 juin 2013] sur la place Tahrir et devant le Palais présidentiel Ettehadiya, pour rallier à cette cause.

Tamarod, qui signifie «rebelle» en arabe [2], a tenu une conférence de presse [29 juin] pour annoncer les derniers chiffres et présenter la feuille de route en vue des manifestations du 30 juin. La conférence a débuté avec l'hymne national, suivi d'une minute de silence, en souvenir des martyrs de la révolution.

Pendant la conférence, Nadia Henry, membre du Conseil de la Choura [Shura Council] a annoncé sa démission ainsi que celle des autres membres laïques du Conseil.

Tamarod a décrit les protestations du 30 juin, comme une nouvelle vague de la révolution qui a commencé le 25 janvier 2011.

«Aujourd'hui, des millions de citoyens se sont révoltés contre la tyrannie des Frères musulmans», et les Egyptiens sont "sur le chemin de la réalisation de leurs objectifs pour du pain, la liberté et la justice sociale.» (3)

[...] (Fin de l'extrait)

LIRE l'article complet, en Anglais, sur EgyptIndependent.com

LIRE Aussi :
Egypte, le triple échec des Frères musulmans, Le Monde.fr | Idées. 29 juin 2013

Reuters. Obama Tells Egyptians To Talk, Not To Fight, trouvé sur EgyptIndependent.com, 29 juin 2013.
(Oserons-nous suggérer qu'il aurait dû dire publiquement aux Frères musulmans supportés par les sunnites, majoritaires, de respecter l'ensemble du peuple; où se tient-il à cet égard? S'est-il clairement prononcé contre la nouvelle constitution islamiste avec la charia sunnite comme fondement des lois et de l'État (article 2)? Et contre le report des élections, typique des nouvelles dictatures? Pourquoi parle-t-il maintenant; est-ce pour protéger le peuple ou le gouvernement islamiste?)
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1.  Tamarod petition has 22 million signatures. 29 juin 2013.
http://www.egyptindependent.com/news/tamarod-petition-has-22-million-signatures
Texte consulté le 30 juin 2013.

2.  «Tamarod» (rébellion) est une campagne et non pas le nom d'un leader du mouvement anti-Morsi

3.  Tamarod petition has 22 million signatures. 29 juin 2013.

La nouvelle face de l'Égypte

30 juin 2013. Constitution égyptienne de 2012 : éléments clés versus la constitution de 1971

Traduction d'un extrait d'un article intitulé The Changing Face of Egypt (1). Les notes sont ajoutées par YapasdPRESSE pour la compréhension et le contexte. Cet article présente des éléments clés de la nouvelle constitution égyptienne défendue par le président Mohamad Morsi, adoptée le 26 décembre 2012, et un comparatif avec la précédente constitution de Hosni Mubarak, remontant à 1971.

(Début de l'extrait, avec notes ajoutées)

La Constitution

En décembre 2012, La nouvelle constitution égyptienne étaient approuvée par les électeurs dans un référendum en deux étapes, en remplacement la charte de 1971 remontant à Mubarak. Bien que la constitution a reçu l'appui de 64% des votes, seulement 33% de l'électorat y a participé. Ce qui suit, présente une brève comparaison d'éléments-clés.
  • Les deux constitutions ont désigné l'islam comme religion officielle de l'Égypte et la loi islamique, ou la charia, comme principale source de la législation. Elles [les deux constitutions] ont aussi obligé l'État à «préserver» les valeurs familiales traditionnelles fondées sur l'Islam, (2).
  • La nouvelle charte définit les principes de la charia pour la première fois. Elle dit que ces principes incluent «les preuves, les règles, la jurisprudence et les sources» acceptées par l'islam sunnite, groupe religieux majoritaire de l'Égypte.
  • Le nouveau document accorde aussi des pouvoirs sans précédents à Al-Azhar, l'école religieuse la plus respectée de l'islam sunnite en statuant que ses érudits doivent être consultés sur toutes matières relatives à la charia (3).
  • La nouvelle constitution renforce considérablement de la même manière, le pouvoir des forces armées égyptiennes. Contrairement à la charte précédente, elle exige que le ministre de la Défense soit choisi parmi les officiers supérieurs de l'armée.
  • Les officiers supérieurs obtiennent aussi le pouvoir de traduire les civils en procès devant des tribunaux militaires, mais seulement dans les cas où les crimes présumés «portent atteinte aux forces armées.»
  • La constitution de 2012 nécessite la création d'un Conseil national de sécurité avec une répartition des officiers supérieurs et des ministres du cabinet civil, qui est chargé de l'adoption de stratégies pour l'établissement de la sécurité, pour identifier les menaces à la sécurité, et pour prendre des mesures pour y remédier.
(Fin de l'extrait)

Les Frères musulmans sont dédiés
à la restauration du Califat, une
communauté unifiée des nations
islamiques qui permettra non seulement
de récupérer ces zones qui ont été
occupés par l'ancien Califat, mais
un jour de dominer le monde.
La constitution renferme pas moins de 236 articles et un long préambule. Mais rappelons que la primauté du droit est donnée à l'islam et à la charia comme le traduit le journal en ligne, EgyptIndependent :

«Article 2
Islam is the religion of the state and Arabic its official language. Principles of Islamic Sharia are the principal source of legislation».

 (4)
Nous sommes mieux en mesure de comprendre pourquoi les non-islamistes et les musulmans chiites, craignent pour leur sécurité ou pour leur liberté et leur représentation devant l'État. Évidemment, suite aux troubles de novembre 2012, on peut aussi contextualiser

  • le faible taux de participation pour une consultation aussi importante
  • et la grande contestation du document de la constitution en préparation à l'automne 2012. 
L'opposition a fait état de fraudes et d'irrégularités dans le référendum et affirmé que le texte porte atteinte à certaines libertés fondamentales et ouvre la voie à une islamisation de la législation (5).
30 JUIN 2013

Key events in Egypt's revolution and transition. mail.com
30 JUIN 2013
-  Expose des points clés, outre le texte constitutionnel, qui ont mené à une grande insatisfaction.
- À lire attentivement, tous les événements de novembre 2012. Les membres non islamiques ont démissionné pour protester contre la prise de contrôle des islamistes dans la rédaction du préliminaire de la constitution.

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1.  Cheryl HAUER, The Changing Face of Egypt. Dispatch from Jerusalem. Bridges for Peace, Vol. 33, no 2, 2 avril 2013, p. 20-22
Lien consulté le 29 juin 2013.

2.  Le nouvel article 2  (traduction de l'anglais au français par 45eNord.ca), implique la charia comme fondement pour les lois du pays «L’islam est la religion d’Etat, sa langue officielle l’arabe, et les principes de la charia islamique sont la source principale de la législation.» (lien consulté le 29 juin 2013) 
En comparaison, pour les chrétiens et les juifs, l'article 3 stipule que «Pour les chrétiens et les Juifs égyptiens, les principes de leurs lois religieuses sont la source principale de la législation dans les questions personnelles et religieuses, ainsi que dans le choix de leurs chefs spirituels.» (lien consulté le 29 juin 2013)
Ce que cela implique, c'est que pour ces groupes, la portée du religieux est circonscrite à la vie personnelle et au culte, notamment dans le choix de leurs chefs religieux et des règles de vie. Jusque là, tout semble normal, d'un point de vue occidental. Ceci se fera cependant inévitablement sous réserve de l'approbation de l'islam comme loi principale en vertu dudit article 2; imposant l'islam et la charia comme bases de gouvernement et de législation.

3.  Article 4 (traduction de l'anglais au français par 45eNord.ca): «Al-Azhar est un organisme indépendant islamique et il répond seul de ses affaires internes. Son champ d’application couvre la nation musulmane et le monde entier. Il propage  les études religieuses et l’appel à l’Islam. 
L’État garantit les fonds suffisants pour qu’il puisse atteindre ses objectifs. 
La loi détermine la méthode de sélection du Grand Imam d’Al-Azhar, qui est indépendant et ne peut être démis de ses fonctions.
L’avis du Conseil d’Al-Azhar et des érudits du Grand Imam doivent être pris dans les domaines liés à la charia islamique». (lien consulté le 29 juin 2013)

4.  Extrait du texte constitutionnel du 2 décembre 2012 avant son approbation le 26 du même mois. Traduction préliminaire en anglais par EgyptIndependent.com