mardi 28 juin 2016

Brexit : les jeunes du Royaume-Uni sont-ils la «génération sacrifiée» de la sortie de l'UE

[Propagande] Brexit : L’arnaque du “vote des jeunes”... Les faits décortiqués et mis en contexte 


Le blogue Les-Crises.fr expose avec maints détails, posts et graphiques, l'exagération médiatique voulant la jeune génération dite «sacrifiée» avec la sortie de la  zone UE (Brexit).



Le parcours via les posts et graphiques permet de prendre nos distances par rapport au bruit médiatique des permiers jours suivant le référendum pour la sortie du Brexit.

Mon opinion sur la «jeunesse sacrifiée» de l' UE


Pour commencer à suggérer que les jeunes aient été privés de leur droits, il aurait fallu qu'on les empêche de voter et de s'informer alors qu'ils ont eu des mois pour le faire.

Contrairement à ce qui a été une surexposition médiatique proche de la propagande, dans les faits, la majorité des jeunes ne se sont pas prononcés:



Crédits image : Oliver BERRUYER, LesCrises.fr, 28 juin 2016



Abstention chez les 18-24 ans:  64% (en vert dans la bande du haut dans le graphique)
Vote Leave chez les 18-24 ans: 10% (en rouge)
______________________________________
Total Leave + Abstentions = 74%
Conclusion : La majorité des 18-24 ans ne sont pas en train de pleurer leur vie.

Contrairement aux prétentions qui déferlent sur les réseaux sociaux et dans les médias, ceci tend à démontrer un désintéressement de la majorité des jeunes. À l'opposé des idées largement véhiculées depuis quelques jours, les 18-24 ans ne sont PAS couchés en position fœtale, en train de pleurer leur vie. En fait, la surexposition du thème de la jeunesse sacrifiée pour le Brexit est très proche de ce que serait une désinformation et une propagande anti-Brexit.


Paix sociale et démocratie : le jeu dangereux des répartitions des votes


La thèse souvent issue des anti-Brexit et privant, dit-on, les jeunes de leurs droits, a même fait dire à certains (idée de plus en plus récurrente dans nos démocraties sur toutes sortes d'enjeux sociopolitiques) que les démocraties devraient pondérer vers la négative (réduction du poids) le vote chez les personnes en milieu de vie et les plus âgées, puisqu'elles auront moins d'années à vivre les effets de leur vote. C'est évidemment de la discrimination; un âgisme à l'état pur. 

On pourrait aller très loin dans la perversion d'une démocratie en pondérant ainsi les votes par groupes d'intérêt ou groupes sociaux ou démographiques:

  • vote de la majorité contre vote des minorités
  • vote des minorités rivales
  • vote des pauvres contre vote des classes moyennes
  • vote des femmes contre vote des hommes
  • vote des ouvriers non syndiqués contre vote des syndiqués
  • vote des plus instruits contre vote de ceux qui n'ont pas une instruction supérieure en supposant outrageusement le vote des plus instruits plus valable que l'autre (confusion entre instruction et intelligence)
  • vote de l'élite qui a atteint les postes les plus élevés dans la société contre le vote du peuple estimé moins éclairé
  • vote des immigrants asiatiques contre vote des immigrants africains
  • etc. 
Ce genre d'argumentaire du droit volé à un groupe devient vite appliqué lorsque l'enjeu fait l'affaire (ici les jeunes contre le Brexit), mais passe facilement sous silence lorsque le choix des jeunes déplaît. Cela a été le cas, par exemple, avec la majorité de jeunes favorables au Front national au moment des européennes de 2014, comme le souligne sur son blogue, Olivier Berruyer.

Chacun peut comprendre que ces répartitions deviennent vite une fragmentation sociale pouvant être utilisée à contre-courant de la démocratie pacifique et constituent un terrain très glissant lorsque mutées en idéologie de restructuration des sociétés (réingénierie sociale) et militantismes idéologiques.

Pourquoi la ségrégation en fonction de l'âge ou sous toute autre forme, devrait-elle primer sur les autres répartitions dans une démocratie? 


Nous entrevoyons déjà jusqu'où les divisions et éclatements sociaux et politiques peuvent aller sur des dizaines d'enjeux. Quelqu'un quelque part devrait déterminer les critères de pondération.  C'est là tout le côté sombre de la démarche.

Par exemple, comme souligne Olivier Berruyer, l'affirmation présume que les jeunes ne changent pas d'idée au cours des années.