mercredi 23 septembre 2015

Maires et réfugiés: quand le politicien fait de l'humanitaire

Les principales villes du Québec doivent-elles accueillir des réfugiés de la Syrie et investir en ce sens? Les élus doivent expliquer et impliquer les citoyens, non imposer leur générosité de politiciens...


Évidemment oui, nous avons, particulièrement dans les grands centres urbains avec réseaux de transport en commun et des bassins d'emplois, une certaine obligation de solidarité, dans le respect de nos capacités d'intégrer ces personnes en profonde détresse à la vie sociale et économique (langue, formation de base pour un premier emploi, intégration au travail, etc.). 

Régis Labeaume, maire de la ville de Québec
(21 sept 2015)


Paul Shoiry, chef de l'Opposition
officielle de la ville de Québec
(2015) et membre du parti
Démocratie Québec 

Les maires et élus des grands centres urbains doivent cependant en faire un projet collectif et non de capital politique


Déjà, le 21 septembre 2015, l'annonce de la ville de Québec est un peu décalée sur les pressions populaires de la première semaine de septembre 2015 (premières heures suivant la photo du petit Aylan). La situation évolue. Les maires doivent expliquer et impliquer les citoyens, non imposer leur générosité avec l'argent des autres. Ce qui agace cependant, c'est l'image de générosité des maires qui peut être érigée par les médias et le capital politique qu'ils pourraient tenter de se faire ceux-ci. En fait, il faut rappeler que tous les élus de tous les paliers sont généreux avec l'argent des autres. Ce sont les taxes et impôts des citoyens et autres sources de perception, qui servent aux exercices humanitaires. On a pourtant l'impression, via les médias, que la générosité proviendrait des élus. En fait, c'est vrai en partie. Il faut un ou des politiciens pour le leadership; la décision avec les fonds publics. Mais il s'agit de l'argent perçu des citoyens, des entreprises et des dons, souvent via les villes, les autres paliers de gouvernement et les organismes subventionnés.


CHOISIR LES VRAIS RÉFUGIÉS

L'immigration annuelle au Canada constitue un accueil de l'ordre de 250,000 nouveaux émigrés


« Les conservateurs ont maintenu le taux d'immigration à 250 000 par année. Donc, la politique s'est maintenue » (ICI Radio-Canada, 8 mai 2013, chiffres de l'enquête nationale auprès des ménages (ENM) de Statistique Canada lors de son grand recensement de 2011)

Et évidemment, puisqu'il y a déjà cette immigration annuelle «normale», plus de 250,000 chaque année au Canada, selon l'enquête de Statistique Canada de 2011 (1 résident sur 5 est né à l'étranger selon les données du recensement de 2011), cette immigration des déplacés par la guerre qui s'ajoute à l'immigration annuelle d'autres part, doit viser les VRAIS réfugiés. Cette voie dite des «réfugiés», ne doit pas devenir une voie accélérée pour contourner les demandes d'immigration de la voie normale. On ne parle même pas sur ce point des questions de sécurité nationale, mais de la base même, des motifs de demandes d'immigration.

Sur la question des vrais réfugiés


Sur la question des minorités dans les pays à majorité islamiques déstabilisés par la guerre, il ne faut pas oublier que les clans adverses musulmans (traditions sunnites et chiites guerroyant entre elles), sont très bien représentés dans ces régions du monde et le seront encore dans l'éventualité de la fin de la guerre civile en Syrie. À cela s'ajoute le groupe se réclamant être l'État islamique (EI). Les vraies minorités quant à elles, souvent éliminées ou poussées à fuir par le projet de génocide contre elles de l'EI, sont celles qui même après la fin éventuelle de la guerre, se retrouveraient encore très minoritaires. Sans oublier que ce sera souvent un voisin de leur rue qui aura trahi ces résidents, en indiquant les maisons ou logements où ils habitaient. Sinon, ce sont des villages et des quartiers de villes au complet, de ces communautés, qui auront été rasés ou épurés des minorités souvent victimes d'une prédation démente par l'EI. Les autres migrants (économiques) n'ont qu'à suivre les règles imputables à la voie de l'immigration régulière. Nous faisons confiance à nos dirigeants pour agir en ce sens.