mardi 27 janvier 2009

Budgets fédéraux et avenir de l'assurance-emploi

Dans le récit Le Petit prince de l'auteur Antoine de Saint-Exupéry, la petite planète de l'allumeur de réverbères s'était mise à tourner de plus en plus vite et ce dernier ne pouvait plus maintenir la cadence. Sitôt allumé, sitôt il fallait éteindre. Pourtant, la consigne n'avait pas changé. Cette scène est digne de notre époque de changements rapides. L'assurance-emploi (autrefois connue sous le nom d'assurance-chômage), a besoin d'une réforme équitable et ça ne serait pas si compliqué. Il suffirait de changer la consigne.

(dernière modification : 5 décembre 2010)

La réalité des régions n'est pas celle d'Ottawa

Il y a quelques années j'ai quitté la région que j'aimais et maintenant j'ai un emploi régulier et de meilleures conditions de travail. Avant de faire le saut, je constatais avec stupéfaction qu'on essayait d'y attirer les nouveaux diplômés sans expérience, pendant que je devais quitter en raison des salaires des emplois spécialisés maintenus artificiellement bas, dans le secteur privé.

Je viens d'une région-ressources du Québec. Pendant des années après ma diplômation, j'ai persisté à essayer de demeurer et travailler dans ma région que j'aimais. Mais, il y a avait un revers. Les emplois techniques spécialisés dans les villes de région se faisaient rares et la plupart des jeunes devaient quitter pour les centres plus urbains. En région (ex. à Matane), durant la basse saison, il n'était pas rare à la fin des années 1980 et au début 1990, que le chômage soit autour d'un taux de 14 pourcent (14%), voire plus. Parfois un emploi temporaire durait quelques mois (construction d'infrastructures), parfois une ou quelques années (ex. emploi surnuméraire pour migrer intégrer les anciennes données vers la nouvelle technologie).

Les emplois techniques spécialisés étaient si rares que pour une offre d'emploi de technicien en aménagement du territoire dans la petite ville de Havre-Saint-Pierre durant les années 1990, presque là où s'arrête la route, près de Natashquan, La MRC de la Minganie avait reçu plus de 70 candidatures, incluant la mienne. C'est ce que disait la lettre accusant réception. Ceci comprenait des curriculum vitae (CV) de diplômés universitaires, pour aller travailler au bout de la route à la limite ouest de la Basse-Côte-Nord. Pendant ce temps, les fonctionnaires mettaient de plus en plus de pression sur les chômeurs et le gouvernement du Canada resserrait les normes d'admissibilité. Mais nous ne savions pas que ce serait pour ensuite piller ou détourner les surplus qui seraient générés par nos cotisations et celles des employeurs à l'assurance. Et les politiciens fédéraux se demandent pourquoi le parti fédéral du Bloc Québécois est si fort en régions éloignées au Québec... Il est apparu comme un Robin des Bois pour parler au nom des régions.

Harcèlement de l'Assurance-emploi

Les pressions se font sentir autant dans les régions où le taux de chômage est à 10% ou le travail souvent saisonnier ou contractuel, que dans des villes comme Québec où le chômage est presqu' inexistant. Au fil de ces années, j'ai dû me résigner à quitter pour une ville, puis pour une autre encore, et une autre et ainsi de suite à la recherche d'un emploi à l'année. Les "macoutes" de l'assurance-emploi devenaient harcelants.
(...)
Chers politiciens et hauts-fonctionnaires, quand une personne est un travailleur à statut précaire, elle est en plus amenée à changer d'employeur et même, à déménager plus souvent, ce qui constitue deux sources importantes de stress.

Être travailleur spécialisé en région, c'est souvent devoir recommencer sans cesse

Rien ne nous garantit dans les régions-ressources que notre employeur principal aura du travail à nous donner à la fonte des neiges en avril ou mai. En effet, si nous faisons partie des travailleurs surnuméraires quand arrive avril et que l'employeur n'a pas obtenu les subsides demandés (fonction publique) ou pas de gros contrat de clients (petites et moyennes entreprises ou firmes privées), on se voit contraints de travailler ailleurs (autre entreprise). Il faut recommencer à faire ses preuves, intégrer de nouvelles équipes, souvent "tricotées serrées", s'adapter à de nouvelles philosophies de gestion, à des nouveaux outils (équipements, logiciels, applications informatiques propres à l'entreprise) et nouvelles procédures, supporter double lieu de résidence ou même déménager et perdre son réseau de contacts professionnels et même d'amis.

Le petit nombre d'offres d'emplois spécialisés fait baisser les salaires en milieu privé non syndiqué

De plus, la compétition pour un emploi technique spécialisé dans le secteur privé dans les villes des régions, est souvent telle, que les salaires sont artificiellement bas, même lorsque nous avons des années d'expérience et une formation de qualité avec d'excellentes références des employeurs qui ne peuvent nous réembaucher pour un temps indéterminé.

Par exemple, la situation économique s'est améliorée au tournant de l'an 2000 et des jeunes arrivant sur le marché du travail dénichaient maintenant sous mon nez, des emplois permanents (en théorie du moins). J'avais envie de pleurer. Car à quel salaire le faisait-ils? Pour le salaire que je gagnais 15 ans plus tôt. Souvent, ils pouvaient le faire parce qu'ils demeuraient encore chez leurs parents ou dans un petit appartement et n'avaient ni maison à payer, ni enfants à charge.

Dans d'autres cas, on se fait payer à la semaine, ce qui fait qu'on peut faire une semaine de 40 heures et une autre de 50 pour le même salaire. Curieusement, la même paye régulière n'arrive jamais pour une semaine de de 30 heures. Les supposés Lucides ignorent ou veulent ignorer les heures non rémunérées dans leurs statistiques de productivité au Québec. Il y en a beaucoup plus que ce que vous pouvez imagier.

Et ce travail rémunéré à la semaine en milieu privé, se fait habituellement sans cumuler de fonds de pension ni assurance-santé ou médicaments. Dans un cas relativement récent, plus je travaillais et plus cela me coûtait cher (déplacements additionnels le samedi ou repas additionnel en fin d'après-midi pour travailler quelques heures en soirée), cela sans compensation financière.

Aujourd'hui, après avoir demeuré à Matane, Rimouski, Chandler, Mont-Joli et encore Rimouski (dépensant mes rares fonds de pension pour payer mes déménagements), j'ai finalement quitté l'est du Québec en 2006-2007... au même moment où on invitait les jeunes diplômés à revenir en région. Moi j'avais atteint la quarantaine. Avec diplômes, expériences de travail et de bonnes références de mes employeurs, je n'étais plus de la clientèle-cible. Donc, je ne suis plus en région, mais je peux attester que plusieurs personnes ne se qualifient pas pour l'assurance-emploi, parce qu'elles ont des horaires de travail irréguliers (atypiques, non réguliers). D'autres se qualifient, mais pour des primes dérisoires.

Quelques exemples de problèmes

La méthode de calcul basée actuellement sur la semaine typique

Le calcul d'une moyenne de revenu selon le nombre de semaines est devenu un calcul arbitraire dans le contexte d'aujourd'hui, où la semaine-calendrier type n'est plus nécessairement du dimanche au samedi. Les commerces, par exemple, n'étaient pas ouverts le dimanche lorsque ces méthodes étaient appliquées avant les années 1990. De même, les semaines réduites (type d'horaire pour certains postes dans les commerces comme les Walmart) n'étaient pas courantes en ces années. Pour éviter de payer du temps supplémentaire, les entreprises se sont ajustés en fractionnant la semaine, créant ainsi 2 semaines réduites là où il y en avait une, avant ouverture des commerces le dimanche.

Pour compenser la semaine atypique il faudrait revoir la méthode de calcul

Plutôt que d'exiger un nombre d'heures ou de semaines continues, on devrait plutôt appliquer un principe de masse ou volume, c'est-à-dire avec un calcul s'apparentant davantage aux heures multipliées par salaire, sans égard aux "trous" ou périodes creuses non travaillés.

Le modèle traditionnel, basé sur la semaine de travail typique, crée une inéquité inutile dans le calcul des prestations par le calcul de moyennes qui expédient les travailleurs au problème de la perpétuation de la pauvreté des individus, des familles et des familles à parent unique, et donc à la pauvreté des enfants. Par la suite, nos politiciens se demandent comment régler la situation de la pauvreté et de l'autre main, ils utilisent les surplus de la caisse d'assurance-emploi à d'autres fins. En période électorale, ils font de beaux discours politiques, en prenant dans leurs bras, des bébés de mères monoparentales, et en servant la soupe populaire durant une heure, pour un repas. La semaine suivante, ils se disent que les chômeurs sont soit paresseux, soit désorganisés. Après tout, eux ont bien réussi, donc pourquoi pas les autres? Depuis Darwin, c'est la logique implacable, mais inavouée en constant progrès: que les plus faibles crèvent (ceux qu'ils croient les plus faibles, mais qui curieusement ont survécu à beaucoup de contraintes, de pressions et de stress).

Exemple de la non-équité de la méthode de calcul de l'Assurance-emploi

Voici un exemple. Une personne dans un commerce se trouve pour répondre à un besoin en saison, à travailler du vendredi au mardi. Le calcul de son salaire sera donc divisé par les 2 semaines touchées pour établir son salaire moyen ou habituel hebdomadaire. C'est cela le concept complètement dépassé, lequel en plus, décourage de conserver des emplois à horaire atypique.

Le système actuel démotive donc les travailleurs et fait des employeurs des fraudeurs, s'ils essaient de conserver leurs bons employés en rebalançant des semaines dans les livres de paye (banque d'heures secrète). C'est totalement immoral de contraindre à de telles manoeuvres pour éviter la misère, quand c'est le système qui ne tient pas compte de la réalité qui est la suivante: les vrais horaires de travail dans une société laïque et plus encore en région éloignée. Vous créez de la pauvreté de toute pièce, des dépressions, des suicides, ou des familles éclatées, chers "cravateux" bavards et arrogants, et vous vous croyez de bons gestionnaires...

Le calcul actuel décourage le travail temporaire dans un emploi de classe inférieure (responsabilités moindres, exigences moindres) durant les périodes creuses

Autre exemple: un travailleur en chômage peut se dire un hiver, «je vais essayer de trouver un petit travail non relié à ma profession, en attendant mon prochain retour dans ma spécialité dans quelques mois». Puis il réalise que cela entre dans ses statistiques, de sorte que l'on pourra désormais le contraindre à accepter ce salaire pour son prochain emploi. Je l'ai fait. Et s'il a le malheur de revenir au chômage plus tôt que prévu, ces semaines de travail «en attendant» sont incluses dans un nouveau calcul et le projettent directement dans la pauvreté, lui qui a pourtant une formation spécialisée et de l'expérience, et qui de ce fait, est pénalisé d'avoir voulu soulagé le système pour 3 mois. Alors mieux vaut chercher à votre niveau professionnel, autrement, cela risque de vous pénaliser sévèrement. Encore là, la formule traditionnelle n'encourage pas le coeur au ventre.

Un bon gestionnaire d'un gouvernement, dans un état démocratique comme le Canada, devrait savoir qu'il ne gère pas que de l'argent, froidement. Il gère aussi des émotions et des situations (parfois de détresses) d'individus ou de familles. Certains rois du passé ont été plus équitables que beaucoup d'élus démocratiquement en nos années. Je le dis à la honte de nos démocraties chambranlantes, grugées par les leurres du communisme naissant dans notre pays, séduisant une génération montante avec leurs sophismes. Chers gouvernements fédéraux du Canada, vous gagnez contre les chômeurs et les employeurs en Cour Suprême, le droit de vider la caisse d'assurance-emploi à d'autres fins, mais vous perdez la faveur d'un peuple dont les régions sont les lieux d'activités économiques et sociales. Vous construisez le néo-communisme totalitaire. Tout le monde ne vit pas à Québec, à Montréal ou à Halifax.

Ébauche de pistes de solution

Introduire une méthode de calcul, du moins pour les salariés avec semaines de travail atypiques

Il faudrait à mon sens, irrémédiablement s'affranchir du calcul utilisant le nombre de semaines type, du dimanche au samedi, pour plutôt parler d'un volume cumulatif. On parlerait par exemple, des heures multipliées par le salaire ou une formule semblable pour déterminer des prestations inclusives pour les gens à temps partiel ou à heures coupées (un peu le principe du barrage qui amoncèle les eaux sans égard aux dates et heures des précipitations). Selon ce principe, le travailleur serait gagnant de travailler le plus longtemps possible.

La semaine atypique existe aussi pour le travailleur dont l'emploi est concentré sur une courte période, mais qui inversement dépasse le nombre d'heures de la semaine normale. C'est le cas notamment dans l'industrie de la pêche, de la plantation, des récoltes et cueillettes, de l'agriculture, etc. à l'inverse de la personne qui fait par exemple 28 heures par semaine, celle qui fait 70 ou 80 heures par semaine durant une période de pointe devrait pouvoir répartir ce temps en fonction des semaines dites normales (ex. 40 heures).

Tenir compte de la masse d'heure plutôt que du nombre de jours travaillés

En effet, au risque de se répéter, il faut qu'une personne soit toujours gagnante de travailler et le plus longtemps possible. Il faut encourager le maintien en emploi, même pour des personnes à heures coupées ou à temps partiel (horaire atypique) ou avec des périodes intenses sur quelques semaines. Une des façons d'y parvenir, serait avec un calcul contournant le traditionnel nombre de semaines, car la semaine de travail est de moins en moins basée sur le calendrier "chrétien", à mesure que la société se sécularise. La petite planète tourne plus vite, pour reprendre l'illustration de l'allumeur de réverbères du récit Le Petit prince.

Plus de liberté sur le choix du moment de faire sa demande en fonction de la situation réelle et des besoins

En période de non-emploi, une personne devrait en plus, pouvoir décider de reporter une demande de prestations à une période ou une année ultérieure, sans pénalité, pour le faire en un temps stratégique en fonction de ses besoins réels. Par exemple, une personne chôme quelques mois mais le revenu familial du conjoint lui permet de vivre décemment. Elle pourrait alors décider de différer la demande à une autre période de mise à pied et continuer de bonifier sa réserve d'assurance-emploi pour des temps plus difficiles.

Ce serait un peu comme l'automobiliste qui, en cas d'accident ou de pare-brise fissuré, décide d'assumer lui-même les frais de réparation de son automobile, pour éviter d'avoir un mauvais dossier auprès de son assureur automobile et voir ses primes augmentées. Ainsi donc, une personne pourrait demander des prestations, par exemple une période où son conjoint se retrouverait aussi sans emploi. Ses prestations seraient alors bonifiées, car elle aurait un meilleur «cumulatif» (temps multiplié par salaire) en quelque sorte.

Ou encore, si dans une de ses périodes de chômage subséquentes, une formation est dispensée (selon entente fédérale-provinciale) et convient parfaitement à sa situation et son profil et la rendrait plus compétitive, elle pourrait décider que c'est à ce moment qu'il convient de faire sa demande de chômage et formation. Une telle approche réduirait l'espèce de "tutorat" ou de "maternage" du programme, attitude de mépris en croissance constante depuis les années 1990. J'ai vu des individus angoisser ou même trembler littéralement dans une salle d'attente avant une entrevue de contrôle avec un fonctionnaire de l'assurance-emploi. Une lettre froide d'un fonctionnaire avec pleine sécurité d'emploi leur laissait entendre qu'ils pourraient être coupés de ce revenu d'assurance selon les résultats de la vérification.

Récompenser ceux qui persévèrent en emploi malgré un horaire atypique

Imaginez maintenant l'effet positif, si on augmentait les prestations de ceux qui s'accrochent à leur emploi. Imaginez par exemple, qu'une personne chômant de façon plus fréquente reçoive des avantages donnés (tel taux de prestations, ex. 60%, ou telle durée) en cas de chômage, mais que celle qui fait une demande après 10ans de travail sans retirer de prestations de chômage, reçoive 80% pour une période de calcul. Ce serait encore encourager le maintien en emploi dans de multiples conditions d'emploi.

Éviter de saturer le marché des régions en formant plus de personnel que ce qui est requis, faisant ainsi baisser les salaires

Il faut aussi évidemment maintenir les occasions de formation, mais en évitant de saturer le marché en répétant indûment la même formation, année après année, dans une même petite ville ou région. Cela ne donne rien, qu'il y ait dans une région 60, 80, 100, 120, puis 140 personnes qualifiées dans une même spécialité pour les 30 ou 40 emplois temporaires (surnuméraires) ou nouveaux mais spécialisés disponibles, bon an, mal an dans cette région pour une sphère d'activité donnée.

Le droit aux vacances et de voyager, en fin de période d'emploi

Et dans l'option éventuelle où la période de carence ne serait pas éliminée (allez savoir pourquoi), à tout le moins la personne supposée vivre de sa paye de vacances, devrait en ce cas avoir le droit de le faire dans la dignité et de prendre... une ou deux semaines de vacances selon sa contribution à cette caisse de vacances, sans être pénalisées sur les semaines assurables. Pourquoi un chômeur qui a travaillé 6 mois, n'a-t-il pas droit de prendre 1 semaine de vacances, avec droit de voyager sans recherche d'emploi, sans être considéré comme un fraudeur?

Ce serait être un tout petit peu moral et fair-play de votre part, chers élus et hauts-fonctionnaires, qui avez vos frais de déplacement et d'hébergement couverts, vos assurances de qualité et de bons fonds de pension. Même les crocodiles tolèrent des petits oiseaux qui leur curent les dents pour se nourrir convenablement... sans les dévorer en retour.
L'un répondra que tu seras en vacances plusieurs semaines si tu chômes. Faux. Ex-travailleur saisonnier ou contractuel, j'ai été pénalisé en 1993 parce que j'ai voyagé dans ma propre province entre Noël et le Jour de l'An. Si tu n'as pas le droit de voyager, tu n'es pas en vacances. Je n'étais pas à mon domicile durant 3 jours et demi et on m'a coupé 4 jours complets de prestations. Pourtant, tous les Québécois voyagent entre Noël et le Jour de l'An. Pire encore, comme j'étais dans mes deux semaines de "carence" (les 2 premières semaines non assurables en fin d'emploi), la loi stipulait que la pénalité était applicable sur les prestations des semaines assurables suivantes.

Il faut en plus de l'argent pour chercher de l'emploi. C'est ce que tu as le moins en période de chômage.

C'est faux aussi, parce que les pressions montantes des "macoutes" de l'Assurance emploi (1990-2000+) ont fait que des gens comme moi avec emplois à contrat ou saisonnier ont quitté les régions à la vie desquelles ils étaient adaptés, pendant qu'on essaie d'y attirer les nouveaux diplômés sans expérience et sans connaissance de la vie dans les régions éloignées (avantages et contraintes). Mais les besoins de main d'oeuvre spécialisée eux, n'ont pas quitté.

C'est faux encore parce qu'il y aura toujours une part d'emplois saisonniers (réalité de la neige qui dure de novembre à avril en bien des endroits au Québec) et parce que les grands centres ne paient pas le vrai prix pour les richesses qu'ils tirent des régions (ressources agricoles, alimentaires, énergétiques et autres). Ils croient leur faire la charité alors que la période productive qui dure 6 mois devrait permettre de vivre une année pour celui qui la produit. Est-ce vraiment là que vous voulez que les régions aillent, petits "rats des villes" babillards ? Je suis sûr qu'elles peuvent y aller. Cessez donc plutôt de mépriser les "rats des champs" (allusion à un autre récit : Le rat des villes et le rat des champs).

Comme quoi, ceci est toujours vrai :  les connaissances s'acquièrent, mais pas l'intelligence. Pourtant, une consigne (méthodologie), ça peut se changer. C'est ce que Le Petit Prince nous enseigne, concernant l'allégorie de l'allumeur de réverbères.