vendredi 14 janvier 2011

Irak : et «n'oublie pas, mon petit soulier»

Le célèbre lancer du soulier, peu avant Noël 2008.
Crédits photo : BBC News
«N'oublie pas mon petit soulier», comme disait la chanson de Noël, matérialiste (Petit papa Noël), qui tournait encore à la radio, quand j'étais enfant. Ces jours-ci, il est encore opportun dans la plupart de nos médias du Québec, de prétendre à la totale inutilité de l'intervention d'une coalition militaire en Irak. La publication de la biographie de Bush à l'automne 2010, y aura été probablement pour quelque, chose, de même que le retrait imminent des forces américaines. Réfléchissant à l'Irak, je me suis soudain surpris à repenser à ce journaliste irakien qui, à la mi-décembre 2008, soit dans les semaines où nous préparions la fête de Noël en Occident, avait lancé son soulier à la face du président George W. Bush, en pleine conférence... 

Il avait appliqué la recommandation de ne pas oublier le "petit soulier" d'une toute autre façon. En fait, c'était non pas un, mais bien ses deux souliers. À ce moment, le président américain avait réagi avec d'excellents réflexes, pour esquiver les projectiles improvisés, puis il avait spontanément montré de la stupéfaction, mais non de la haine. Soit, comme un démocrate, et non comme un roi autoproclamé.

Que faire du journaliste de l'agression au souliers contre un président? Voilà la preuve d'un changement en cours en Irak


Ceci me sembla comme une évidence, encore plus en y repensant 2 ans plus tard, que quelque chose avait déjà commencé à changer en Irak. Car la question qu'on se demandait les jours suivants, était à savoir que faire à cet individu, pour cette agression? Eh bien, si l'intervention en Irak n'avait rien donné, cette question n'aurait jamais été posée. Si le journaliste en question avait fait son geste envers le président de l'Irak durant la décennie précédente, d'une part il aurait prouvé son courage contre la vraie cause des problèmes dans les dictatures du Proche-Orient (les dictateurs) et d'autre part, il serait mort exécuté, non sans avoir souffert quelque peu avant. Quelque chose était donc déjà en train de changer en 2008, car on se demandait que faire de ce journaliste. On n'allait tout de même pas l'exécuter!
"If you want the facts, it's a size 10 shoe that he threw," Mr Bush joked afterwards (Si vous voulez les faits, c'est une pointure 10 qu'il a lancée, a plaisanté M. Bush / BBC News, lundi, le 15 décembre 2008).


Amir Khadir, que dire ?


Quelques jours plus tard, fort déçu que la cible fut ratée, et portée par notre notre gauche de cégep, l'élu du parti communiste du Québec (Québec solidaire), le député Amir Khadir, voulut reprendre l'expérience, mais lui, sans rater son coup. Il fallait soit des cibles plus grosses, comme des ambassades ou consulats américains, ou pour les tireurs d'élite, une cible fixe; idéalement une photo du président aux trop excellents réflexes. Tout le monde était invité à s'entraîner avec lui.


Le député Amir et les chaussures israéliennes


Pour finir, récemment en 2010, dans ce même thème qu'est la récente fixation pour les souliers; une tare que Freud pourrait peut-être tenter d'expliquer s'il était encore en ce monde, Amir et ses camarades du parti communiste Québec Solidaire) ont décidé de manifester devant un commerce de chaussures, pour dénoncer un marchand de son propre comté, qui, Ô sacrilège, vend quelques modèles de souliers fabriqués en Israël, la seule vraie démocratie du Proche-Orient, soit dit en passant. Le marchand, très contenu, avait je suppose, envie de lui dire: «oublie mon petit soulier ! Je veux mes clients»

Les «petits souliers», si humbles d'apparence, auront donc joué un rôle inhabituel en politique, ces deux dernières années.

Quand même, une curieuse fixation... sur des souliers.

Ceci dit, heureuse nouvelle année 2011 !! (autant que possible dans la paix véritable et la bonne santé)

Ci-dessous, un extrait de l'agression contre le président Bush, selon l'angle qui semble celui des caméras de la BBC