OPINION - Un résumé en français: ce que les médias du Québec ne vous diront pas. Les sénateurs Démocrates refusaient de le rendre public, prétextant des menaces à la sécurité nationale. Twitter et Facebook prétendaient à des robots pour faire taire les abonnés de leurs réseaux et rétrograder la visibilité des publications qui visaient faire pression pour sa publication (mouvement populaire #ReleaseTheMemo ou l'équivalent). Le président Trump a autorisé à la fin de janvier 2018 de déclassifier et ainsi rendre public, le mémo de l'enquête du FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) aussi connu sous le nom de 'Nunes memo' en lien avec Devin Nunes, représentant politique de la Chambre pour les activités de renseignement de sécurité. Voici ce que les médias du Québec ne vous diront pas.
(dernière modification: 17 février 2018)PDF téléchargeable ici : Memo du FISA ('Nunes Memo')
https://www.docdroid.net/80yudnN/nunes-memo.pdf(les médias le présentent généralement en version lecteur qui peut disparaître des traces de l'Histoire en tout temps)
Si vous pensez qu'il n'y a rien d'important dans cette affaire, imaginez qu'inversement, Donald Trump ait été le président du parti politique sortant de deux mandats présidentiels (tout comme Obama), l'année électorale 2016, avec un successeur partant favori dans la course (tout comme Hillary Clinton)... et qu'il décide d'utiliser les ressources de l'État pour espionner un adversaire de son parti. Si vous comprenez cela, vous avez compris l'essentiel. Je vous épargnerai ici certains des noms et organismes (comité, entreprises-employeurs) pour ne pas surcharger le texte et perdre les lecteurs francophones du Québec, souvent moins au fait de la politique américaine, en raison de notre mur médiatique. Car nous avons bien un mur isolant le Québec, même s'il n'est fait ni de pierres, ni de béton ou de barbelées.
Le mémo d'enquête du FISA émerge de la noirceur des labyrinthes politiques, le Jour de la marmotte, 2 février 2018
Le 2 février 2018, célèbre Jour de la marmotte aux États-Unis, (plusieurs s'attendaient à sa sortie le 1er février, comme par hasard jour du «suicide» du fils aîné de Fidel Castro), ce mémorandum a été rendu public, comme par un étrange symbolisme le jour où une célèbre marmotte annonce ou non le printemps. La vérité sort de la noirceur des sombres terriers politiques, après des mois de «sommeil».
Le Mémo du FISA ('Nunes memo') : un Watergate puissance 2
Voici pourquoi le scandale se révèle pire que s'introduire de nuit, dans les bureaux d'un parti politique adverse, pour y voler des documents (Nixon et le Watergate). Le mémo en question résulte d'une enquête interne sur le détournement politique des services du renseignement de sécurité américains en obtenant les autorisations du ministère de la Justice (Department Of Justice - DOJ) en vue de nuire à un candidat adverse en alimentant une rumeur non fondée. Cela implique en plus des salaires payés par les Américains et le détournement de ressources qui auraient pu être mieux affectées, durant au moins 4 périodes de 90 jours (360 jours minimum).
- La démarche implique l'utilisation des services secrets américains (donc aux frais de la population) et l'autorisation du Département de la Justice américain (DOJ), dans ce qui se révélera une affaire d'espionnage politique contre l'équipe de Donald Trump, sans (avec le recul de l'enquête) avoir dûment produit les documents légaux initialement ou lors de ses reconductions répétées aux 90 jours. La cible est Carter Page, un conseiller de Trump sur la base d'une rumeur de collaboration de l'équipe de Trump dans une possible affaire des Russes contre les Démocrates. Les demandes d'investigations de cet ancien conseiller de Trump, omettaient de révéler que la source justifiant supposément l'espionnage et l'écoute électronique, un soit-disant sonneur d'alerte, s'est en fait avéré être un Démocrate rémunéré, présumé avoir été payé (selon toute apparence) sur un budget démocrate, via des fonds d'une firme faisant le lien entre le Comité national Démocrate (DNC) et l'homme en question agissant en apparence comme un sonneur d'alerte. Les requêtes du FBI pour obtenir des mandats d'espionnage durant des périodes de 90 jours chacune, étaient ainsi fondées sur ce qui s'avérera être de fausses prétentions. En parallèle, le pseudo-sonneur d'alerte servant de source pour justifier une enquête, était en réalité Démocrate. Il «coulait» en plus, des informations dans les médias en mentionnant l'enquête du FBI en cours, le tout pour discréditer Donald Trump présenté comme un collaborateur des Russes. Avec le temps, les choses se sont révélées être en réalité des prétentions, visant à alimenter en continu, la thèse de l'ingérence russe contre les Démocrates dans les élections de 2016. Mais les mandats de 90 jours chacun ont continué d'être reconduits sur la base des prétentions initiales mal fondées ou fondées sur un mensonge (=Trump dit le collaborateur). Le DOJ a donc été trompé sur la base d'informations partielles ne révélant pas les intérêts de la source et ses liens d'affaires et idéologiques avec les Démocrates.
- Les actions d'espionnage illégales qui en découlent sont bien pires que l'affaire Nixon (Affaire du Watergate), car elles exigeaient la mise sous écoute d'un civil américain (ex-conseiller de Trump), sur la base d'informations incomplètes et sans menace réelle à la sécurité nationale, donc sans que soient remplies toutes les conditions requises pour une enquête du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA). La démarche était fondée sur un mensonge (pseudo-source en réalité un Démocrate engagé et rémunéré par son parti) et visait le maintien de la théorie de l'implication russe en appui de l'équipe de Trump. Et ceci, a eu cours tout en engageant les ressources humaines (temps) et les dépenses des employés de l'État pour espionner un adversaire politique en vue de lui nuire et de maintenir la théorie de la traîtrise de Trump. Pour lui nuire le plus longtemps possible, les Démocrates ont poussé l'audace, jusqu'à la reconduction répétée pour trois requêtes en vue de périodes de trois reconductions de 90 jours pour cumuler 360 jours (on peut dire 1 an) des enquêtes et écoutes ne menant à rien de concret en matière de sécurité, tout en affirmant le contraire dans les médias via la pseudo-source.
Déjà, sur ces seules bases, c'est un plus grand scandale que le Watergate. Mais ce n'est pas tout.
- Et plus. On comprend pourquoi les sénateurs Démocrates qui ont vu le mémo s'opposaient à ce qu'il soit déclassifié (rendu public). Tout ceci remet en question l'intégrité et la neutralité politique ou du moins la compétence ou sinon l'indépendance du politique, des services secrets et de la justice américaine (FBI, DOJ) sous l'administration Démocrate. Cela renforce aussi la thèse de la mollesse volontaire dans l'investigation d'Hillary R. Clinton et des Démocrates (DNC et éventuellement Obama lui-même) durant les courses parallèles à l'investiture, des deux grands partis politiques. Les Québécois doivent savoir qu'il y a eu rencontre secrète entre Bill Clinton et la Ministre du département de la Justice (General Attorney), Loretta E. Lynch, quelques heures avant le dépôt officiel du rapport sur l'utilisation illégale de serveurs et courriels et téléphones cellulaires privés dans les activités des plus hautes fonctions du pays. L'époux d'Hillary et la Ministre de la Justice se sont rencontrés et ont discuté plusieurs minutes en privé. Ils ont prétendu à une rencontre tout à fait fortuite (par hasard), sur le tarmac d'un aéroport, juste avant le dépôt du rapport d'enquête de la sécurité sur Hillary Clinton. Ils auraient, disait Madame Lynch, une fois le scandale largement exposé par Fox News, parlé de banalités et de famille, lors de la rencontre privée de plusieurs minutes, alors qu'en tant que représentante de la Justice américaine, elle attendait le dépôt du rapport du FBI pouvant potentiellement recommander d'accuser l'épouse de celui-ci, au criminel.
- La candidate Clinton, à la chefferie du parti Démocrate en vue de la course à la présidence ne fût pas accusée, ayant prétendu ignorer la loi... Ignorer la loi, après 30 ans en politique de haut niveau: impliquée activement en politique dès l'âge de 17 ans, diplômée en droit de Yale et brillante avocate, engagée dans quelques campagnes présidentielles, épouse d'un président, sénatrice au Congrès, colistière d'Obama, Secrétaire d'État sous l'administration Obama, ... Laissez-moi rire.
NOTE ajoutée le 16 février 2018
Selon les nouvelles informations (notamment diffusées sur Fox News, 16 février 2018), les Russes, comme plusieurs pays le font à divers degrés (1) ont tenté d'influencer les élections américaines dès 2014, surtout en vue de semer la division politique, dès avant la candidature annoncée de Donald J. Trump et ont mis de la pression pour le discréditer après son élection (support de manifestations anti Trump), ce qui discrédite la thèse que Trump aurait comploté avec la Russie ou livré des informations sensibles. Leur but premier était de diviser les États-Unis, probablement pour affaiblir leurs politiques extérieures et leur engagement militaire dans le monde (2).
LIRE AUSSI
Lutte au terrorisme et interférence politique aux États-Unis
Contre-terrorisme, sécurité intérieure et censure politique. Informations tirées de la sous-commission sénatoriale Debate On Radical Islam And Terrorism, 28 juin 2016 (1). Il faut que ce soit dit, quand les services secrets et le contre-terrorisme sont muselés par le pouvoir politique.
États-Unis: tensions entre l'Administration Obama et le Conseil de la Sécurité Intérieure (Homeland Security Committee)
Des tensions ont subsisté entre le Conseil de sécurité nationale (Homeland Security Committee) des États-Unis et le Président Obama et ce, jusqu'aux attentats de Paris, de novembre 2015. Celles-ci, touchaient même plusieurs failles identifiées par le Conseil et les sous-comités.
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1. Par exemple:
INGÉRENCE EN FRANCE (2017): Le président Obama a mis son poids politique et offert des conseillers en appui à la campagne du parti «En Marche» d'Emmanuel Macron, par crainte de la droite de Marine Le Pen et face à l'évidence d'une remonté de la droite en Europe, notamment avec le Brexit (vote pour la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne), avec l'élection de candidats de droite dans d'autres pays et aux États-Unis (élection de Trump en 2016). Dans une entrevue du 4 mai 2017, Emmanuel Macron révèle les coulisses du soutien surprise de Barack Obama pour sa candidature :
INGÉRENCE EN FRANCE (2017): Le président Obama a mis son poids politique et offert des conseillers en appui à la campagne du parti «En Marche» d'Emmanuel Macron, par crainte de la droite de Marine Le Pen et face à l'évidence d'une remonté de la droite en Europe, notamment avec le Brexit (vote pour la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne), avec l'élection de candidats de droite dans d'autres pays et aux États-Unis (élection de Trump en 2016). Dans une entrevue du 4 mai 2017, Emmanuel Macron révèle les coulisses du soutien surprise de Barack Obama pour sa candidature :
«Nos équipes sont en contact depuis longtemps parce qu'il s'intéressait à la campagne, à mon projet». (Emmanuel Macron, entrevue diffusée à CNews, 4 mai 2017)
INGÉRENCE EN ISRAËL (2014-2015):
Le président Obama a toutes les apparences de s'être aussi ingéré par financement public d'organisme interposé dans une élection en Israël lorsque de l'argent d'une ONG connue pour être liée à sa campagne de 2008, a été engagé à des fins politiques pour tenter de faire évincer des élections israéliennes, le premier ministre Netanyahu. Selon un article du Washington Post, une faille omettait de réglementer la réaffecttaion de l'argent public non utilisé à une certaine date. Le Sous-comité permanent des enquêtes, entité bipartisane (Démocrates - Républicains), a mis au jour le stratagème.
"Under the auspices of Chairman Sen. Rob Portman (R-Ohio) the Permanent Subcommittee on Investigations (PSI) has released a report today confirming allegations that an NGO with connections to President Obama’s 2008 campaign used U.S. taxpayer dollars attempting to oust Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu in 2015"(Washington Post, 12 juillet 2016).
[Trad. française Google](«Sous les auspices du président Rob Portman (R-Ohio), le Sous-comité permanent des enquêtes (PSI) a publié aujourd'hui [12 juillet 2016] un rapport confirmant qu'une ONG ayant des liens avec la campagne 2008 du président Obama utilisait des dollars [publics des impôts] américains pour évincer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en 2015». )(NOTE : dans l'article original du WP, le lien vers rapport est brisé)
Ces commentaires sous ledit article du Washington Post (12 juillet 2016) sont particulièrement intéressants pour nous resynchroniser à un passé récent trop vite oublié :
2. Alex Pappas. Indictment reveals Russians also organized anti-Trump rallies after election. Fox News, 16 février 2018.