vendredi 20 juillet 2012

Le Directeur général des élections devra veiller au grain

Gabriel Nadeau-Dubois (GND) de la CLASSÉ, est dans la tournée promotionnelle du prochain "spectacle" de désordre social au Québec. Avec les élections qui approchent, l'organisme s'est engagé à nuire à une éventuelle réélection du PLQ. Du moins, tout le monde avait décodé comme cela l'intention des leaders de la CLASSÉ de ne pas rester silencieux lors d'une éventuelle campagne électorale.

Mais le PLQ qui n'entendait pas abandonner le combat a demandé au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) de faire son job, en quelque sorte. Le DGEQ, croyant avoir affaire à des 'tis-élèves, faisait une veille mollassonne. Mais mis au jour, il a donc dû s'extirper de la couette, pour rappeler que les organismes ne doivent pas engager de dépenses pour les élections, sinon cela constitue un viol de la Loi électorale (financement illégal). Il va probablement falloir veiller au grain plus que cela. 
«Les médias rapportaient vendredi dernier que le bureau du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) rappelait qu’il est interdit à un tiers d’engager des dépenses pour soutenir ou combattre un parti engagé dans les élections. Ce rappel s’inscrivait dans la foulée de commentaires faits par les porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) voulant que l’organisation n’avait pas l’intention de rester silencieuse lors d’une éventuelle campagne électorale» (1).
Donc, 

  • investir des dépenses en organisation dans le contexte d'élections pour dire pour quel député ne pas voter, fait aussi parti de la définition de politique partisane en période électorale, tout comme le serait de supporter un candidat ou un parti. C'est normal, autrement les grandes corporations, les PME et les autres associations (ex. les marchands) feraient de même. Voilà pourquoi les syndicats et les associations étudiantes n'ont pas davantage le privilège de contourner les intentions du peuple avec l'argent de leurs cotisants ou tout autre appui connu ou obscur (ex. le soutien obscur d'un syndicat incluant le temps de travail rémunéré et les frais d'organisation, de transport, etc.). 
  • Et faut-il rappeler en plus, ceux qui contribuent aux caisses des syndicats et des associations étudiantes sont de toutes les allégeances politiques et doivent être respectés comme tels. Donc, ces organismes ont le devoir moral d'en prendre note, même en dehors de la seule Loi électorale. Autrement, ces cotisants pourraient bien se réveiller un jour et demander l'annulation de la cotisation obligatoire à la source pour les syndiqués et sur les frais d'inscription pour les étudiants. Qu'ils facturent par exemple comme une corporation.
  • Donc, s'ils veulent engager des dépenses dans le contexte des élections, ils doivent plutôt créer un parti ou soumettre des candidats qui devront se faire élire aux élections avec tout ce qui s'en suit en cas d'élections; comme devoir représenter tous les citoyens, ou subir le feu de la pression populaire lors de certaines décisions ou actions impopulaires pour un pan de la société. Fini le rôle de "gérant d'estrades". Mais bien peu sont près à jouer ce jeu de devoir satisfaire des opposés irréconciliables.

Sur ce rappel, le gang organisé de GND nous a sorti un de ses savoureux jeux de mots qui déjouent immanquablement nos journalistes des médias habituels qui somnolent, la clé à la ceinture (est-ce un aveuglement syndical volontaire?). C'est un moyen de détourner l'attention,évidemment.

«Lors de son congrès tenu samedi [14 juillet 2012] à l’Université Laval, la CLASSE a confirmé qu’elle n’appuiera aucun parti politique» (2).

C'est possible, car même envers la gauche de Québec Solidaire et sur son élu, Amir Khadir, on pouvait récemment lire sur les blogs à gauche de la gauche, que Khadir n'est qu'un gentil bourgeois; un "bourgeois sympatique"; donc, utile dans la phase que nous traversons, mais dont on peut disposer après utilisation. 

Mais pour en revenir au cas précis de la CLASSÉ, elle semble oublier que

  • les dépenses pour combattre un parti lors d'élections contreviennent aussi à la Loi électorale (serait-ce une autre loi à contester pour la CLASSÉ?).
  • De plus, engager des frais pour soutenir ou combattre un parti engagé dans les élections, cela inclut le salaire de ses officiers ou membres (s'il y a lieu) pour le temps consacré à cette fin, leurs frais de déplacement et de subsistance sur la route, les frais de secrétariat ou fournitures de bureau, les coûts de publicité ou de diffusion, les locaux loués à cette fin, les frais pour les manifestations, etc.

Il faudra veiller au grain pour que la CLASSÉ ne se prenne plus pour le peuple à elle seule, comme elle tend à le faire et pour que le DGEQ ait toujours une sentinelle qui veille...

_______________
1.  Presse Canadienne. Inquiet des intentions de la CLASSE, le PLQ interpelle le DGE. Le Devoir. 19 juillet 2012.

2.  Même référence