lundi 3 octobre 2016

«Faut qu'on se parle» (Québec): quand la gauche élitiste se déguise en mouvement citoyen

On ne crée pas un véritable mouvement citoyen, on en est saisi, car c'est la convergence d'une masse de gens. On essaie, particulièrement à ICI Radio-Canada (Société d'État), de nous faire croire que «Faut qu'on se parle» serait un mouvement citoyen. 

(dernières modifications : 7 oct. 2016, 8 octobre 2016)

Un mouvement pseudo-citoyen


Particulièrement à ICI Radio-Canada, le pendant québécois francophone de CBC (Société d'État de TV, web, radiodiffusion en information et divertissement), on essaie de mousser l'idée que «Faut qu'on se parle» (version Québec, à distinguer de FQSP©, disons FQSPQ) serait un mouvement citoyen. Dans les faits, ce n'est pas une initiative de la base populaire (grassroot), mais

  • un mouvement fondé par cinq indépendantistes. Jean-Martin Aussant (à gauche sur la photo), un cofondateur de l'entreprise de propagande, est un politicien et ex-député du Parti-Québécois. Après avoir claqué la porte du parti sous le leadership de Pauline Marois, il a fondé le parti Option nationale (indépendantiste) qu'il a dirigé durant deux ans, avant de démissionner.
    Au centre de la photo, Gabriel Nadeau-Dubois , issu de l'anticapitalisme et de l'altermondialisme.  
  • Et c'est surtout une entreprise politique qui émane des idées puisées au syndicalisme, à l'anarcho-syndicalisme et aux influences politiques de gauche ou d'extrême-gauche comme l'alter-mondialisme, l'anticapitalisme, etc. 
    Gabriel Nadeau-Dubois issu de l'ASSÉ, devenu principal co-porte-parole de la coalition des associations étudiantes (CLASSE) qui ont paralysé l'économie de Montréal durant 3 mois au printemps 2012. C'est lui que l'on voit au centre de la photo des 5 cofondateurs de l'initiative de la gauche indépendantiste, sur le site officiel de Faut qu'on se parle.

Un mouvement de l'élite de gauche et d'extrême-gauche vers la base


La preuve que Faut qu'on se parle (Québec) n'est pas un mouvement d'initiative citoyenne est que dès le lancement de ce dernier, l'importante Société d'État ICI Radio-Canada, le pendant québécois francophone de CBC (TV, radio, média en information et divertissement), était présente à la première «assemblée de cuisine» (tenue le mercredi 28 sept. 2016).  Il est clair que, vu le volume de publicité gratuite générée aux premières heures par les médias,  c'est une démarche orchestrée ou soutenue par l'élite de la gauche, dont plusieurs mécènes sont des artistes connus (eux-mêmes subventionnés actu ou durant leur carrière professionnelle). Un très connu au Québec est l'humoriste  retraité et d'allégeance indépendantiste, Yvon Deschamps. Nous avons donc:
  • l'élite artistique,
  • des personnages déjà politisés, voire politiciens ou porte-parole habitués  
  • et si les choses vont comme en 2012, le support logistique de l'élite syndicale. (magazine L'Actualité, 5 juin 2012) Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, dit l'adage.
  • Une souche indépendantiste : les 5 fondateurs sont indépendantistes, de l'aveu même de l'un des deux principaux fondateurs (La Presse, 2 oct. 2016). 
Il y en a tout de même parmi les professionnels des médias, qui croient et écrivent que c'est une démarche «apolitique» initiée par des citoyens. Il ne faut pas être naïf: sans parti politique fixe, peut-être, mais pas sans l'élite de la gauche, ni sans idéologie politique à faire ressortir du bouillon qui jaillira, comme par miracle, avec une solution très à gauche et probablement hors du Canada.


Le carburant de «Faut qu'on se parle»? 


Le carburant de la navette spéciale? C'est la subvention et la gratuité. C'est que Gabriel Nadeau-Dubois (GND) a des accointances connues avec Québec Solidaire et le communisme. L'ASSÉ et son module, la CLASSE (1), en 2012 et les manifs infinies de Montréal soutenues par les grandes centrales syndicales, ça vous dit quelque chose (2)? Proche de la fin du chaos de 2012, ce sont ces centrales qui négociaient à la place des étudiants, rien de moins, car les associations perdaient la raison et voulaient renverser le Gouvernement démocratiquement élu, le capitalisme et refaire le Québec!

Lors de sa démission en tant que co-porte-parole de la CLASSE, un regroupement des assos (ou assauts «étudiantes») sous le giron de l'ASSÉ en août 2012 (coalition pour la «grève» étudiante mixant l'ASSE avec des associations étudiantes), GND a aussitôt été recruté par une grande centrale syndicale pour un travail de recherche, comme le rapportait canoe.ca (Agence QMI, 13 sept. 2012). Le même article nous apprenait qu'il était sur le point de partir pour une fête, sur l'invitation d'un journal communiste en France.

«Joint au téléphone par TVA Nouvelles, Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé que la révélation de son lien d'emploi avec le syndicat relevait plutôt de la vie privée. Il a ajouté qu'il avait «besoin d'un emploi comme tout monde».
«L'ex-leader étudiant a fait ces commentaires avant de prendre l'avion pour la France où il est invité par le journal communiste L'Humanité pour participer à une fête du même nom, à La Courneuve, en banlieue de Paris.» 
(Agence QMI, 13 sept. 2012)


À ce moment-là, dans la rue au printemps 2012, au plus fort des manifestations incessantes publicisées en continu par les médias, avec les étudiants (généralement étudiant dans une branche des sciences humaines ou sociales), il y avait des revendications très à gauche, voire d'extrême-gauche en quête de gratuité et d'une vie subventionnée, et avec eux dans la rue, la classe moyenne «tannée» de payer; dans le même cortège! Imaginez l'incohérence.

«Subvention Fest» (Festival des subventions et de la gratuité)


La Terre promise? C'est le «Subvention Fest».  Il est clair que c'est un mouvement de la gauche, et fortement tinté d'indépendantisme, qui s'inspire de toutes les solutions socialistes, voire communistes ou théories marxistes, qui n'ont pas fonctionné ailleurs. Parlez-en aux Vénézuéliens, aux Cubains, aux jeunes Russes et citoyens des pays de l'Est libérés du joug communiste (ex. Roumanie). Parlez-en à Hong Kong qui ne veut surtout pas réintégrer le modèle communiste chinois, ou à la Corée du Sud, prospère depuis l'affranchissement du communisme, ou aux pays qui ont voté socialiste pour leur «avenir» et dont l'économie se désintègre. La démarche de Faut qu'on se parle (Québec), une pseudo-consultation qui se veut surtout un outil de recrutement et d'éducation a la gauche et à l'extrême-gauche, est un terreau idéal pour les plus radicaux qui voudraient l'infiltrer et l'influencer, pour ensuite s'en dissocier pour poursuivre leur propre agenda, après avoir été porté par lui, comme par une navette de lancement (une technique des sectes).


Quelques liens : 

Au cœur de la première assemblée de cuisine du mouvement « Faut qu’on se parle »

Radio-Canada.ca, PUBLIÉ LE JEUDI 29 SEPTEMBRE 2016

David Goudreault prête sa voix au mouvement citoyen « Faut qu'on se parle »

PUBLIÉ LE VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2016


Un forum truqué

PUBLIÉ LE VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2016

Mouvement "Faut qu'on se parle"

"Faut qu'on se parle", un nouveau groupe de réflexion lancé par cinq personnalités québécoises...
TVA, 29 septembre 2016

Faut qu’on se parle… en français

Société Saint-Jean-Baptiste, 30 SEPTEMBRE 2016
«Le 28 septembre dernier, cinq illustres citoyens dont Gabriel Nadeau-Dubois et Jean-Martin Aussant, lançaient en grande pompe à Montréal la campagne Faut qu’on se parle. Rapidement, plusieurs artistes et personnalités publiques ont joint leur voix, appuyant moralement et financièrement cette grande tournée de consultations et d’assemblées de cuisine».


Tout le monde en parle...

La PRESSE+, Collaboration spéciale de Alain Dubuc
1er octobre 2016
«Ce qui m’a surtout frappé, c’est le contraste entre la couverture médiatique très généreuse dont a joui ce mouvement naissant et la marginalité de la mouvance politique dans laquelle il s’inscrit, la gauche de la gauche...»

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1.     ASSÉ: Association pour une solidarité syndicale étudiante. Pour un survol, voir mon texte sur une entrevue radiophonique avec le spécialiste et historien québécois, Éric Bédard:

La désobéissance civile est dans les gênes de la CLASSE

5 mai 2012.

Durant le conflit étudiant de 2012, les clics vers la page web de l'ASSÉ étaient redirigés vers la page de la CLASSE que l'ASSÉ révélait clairement son extension auprès des associations étudiantes, avant la grève (voir image et texte encerclé ci-dessous pour son rôle déjà planifié avant la grève):


2.     Nous voyons le rôle des syndicats en 2012, bien exposé dans un article d'Alec Castonguay du 5 juin 2012, mais nous l'avons vu aussi dans un nombre croissant de reportages de divers médias.

Le poids des syndicats. Les grands syndicats ont laissé le devant de la scène aux étudiants, mais en coulisse, ils sont bien présents… depuis un an ! Sont-ils devenus les parrains de la gauche québécoise ?

L'Actualité, 5 juin. 2012 par Alec Castonguay (page consultée le 10 octobre 2016)