La Grèce a dit non à 61,3% aux conditions imposées par ses créanciers (20 Minutes, 5 juillet 2015).
Du Québec, on ne peut pas se foutre de la situation de la Grèce sous prétexte que la crise se passe sur un autre continent. L'économie et la politique des pays, ce sont des vases communicants à divers niveaux. Pour prendre un exemple concret, les guerres historiques (passées) ont souvent été en partie une tentative de réponse au besoin d'améliorer sa position économique en annexant les richesses des autres.
Voici ma première réaction à la décision de la Grèce de dire «NON» et d'ainsi faire un méga-doigt «d'honneur» aux financiers de l'Union européenne (UE). Ce texte a dans un premier temps été inspiré en réponse à un billet de Michel Hébert, journaliste québécois en politique et économie: «Comédie grecque» (Journal de Québec, 5 juillet 2015)
Je ne suis pas économiste mais avouons que l'on peut gagner un argument et perdre beaucoup
La situation de la Grèce est inquiétante non seulement pour l'avenir économique de leur pays, l'après-euphorie du divorce (ou de l'ultimatum du divorce) en cours, mais parce que bon nombre de Québécois voient en leur décision une voie à suivre face aux créanciers et aux dettes nationales.
Voici mon commentaire posté initialement au billet de Michel Hébert (Journal de Québec, 5 juillet 2015). Étonnamment, ce que veut nous rappeler Michel HÉBERT semble oublié au Québec. Il liste une partie des faits qui ont conduit la Grèce à emprunter pour utiliser les fonds comme un dilapidateur (selon le LAROUSSE, «qui dépense sans mesure») :
- Économie souterraine majeure en Grèce, privant d le gouvernement de revenus
- Gestion des retraites des employés et gestion publique déficientes
- Programmes sociaux généreux jusqu'à l'excès (? ... à voir)
- Mauvaise gestion des ressources humaines de l'État (ex. nombre de salariés décédés)
- ...
J'aime les programmes sociaux mais je hais la déresponsabilisation qu'ils entraînent. Mon commentaire rapide est dans un français un peu «basique», mais il en est souvent ainsi lorsqu'on commente en quelques minutes sur un blogue (quelques corrections en rouge).
DÉBUT DE MON COMMENTAIRE
«Très bon rappel que je trouve aussi occulté au Québec. Cependant, sur les sites des médias européens, l' Union européenne est aussi fort critiquée. Il sera intéressant de voir les arguments, mais futile aussi, car ce sont les faits et actions qui vont compter.FIN DE LA CITATION
«À la différence des États-Unis, une union plus uniforme, l' UE ne constitue pas une véritable unité forte et «naturelle». On risque d'assister à une désolidarisation. Paieront-ils longtemps pour garder leurs pays-membres récalcitrants? Les uns diront que L' UE fait du chantage (ex. comme l'a fait Marine Le Pen de la droite identitaire et comme le font les partis de gauche), les autres (ceux qui financent plus consciemment les présidents généreux avec l'argent des autres États) diront qu'ils ne veulent plus être ceux qui travaillent pour les jeunes retraités et fonctionnaires dont vous parlez; voire en réalité des «ponctionnaires» d'argent.
«Je ne suis pas économiste, mais ça va brasser. Et la Grèce va constater que tomber en bas d'une vague de 20 mètres, ça peut être dur. Parlez-en aux sauveteurs des gardes-côtières.
«Cela me fait penser à une personne qui vit l'euphorie de son nouveau divorce. Sans l'avoir vécu, je l'ai souvent constaté. Quelques semaines/mois plus tard, la réalité rattrape et ça peut être pas mal plus dure(sic) que prévu.
«Le problème avec la gauche, c'est qu'elle dira toujours que c'est la faute des autres. Si la Grèce réussit son «divorce» elle dira plus ou moins: «On est bon. On a dompté les financiers». Mais si elle mord la poussière, ce que je crains, elle dira que c'est la faute des autres.
«Mais il est probable que l' UE revoit ses règles d'une manière encore inconnue mais sûrement en réflexion plus avancée qu'on le croit.
«Il m'apparaît que peu avant ce référendum, peut(sic) de gens de la politique internationale croyaient vraiment au «Non» à l' UE. C'est maintenant un fait et les physionomies en disaient long lors des dévoilements. Comment des spécialistes en sont-ils arrivés là ? (ex. États décidant de prêter pour des retraites à 53 ans sans s'assurer de l'utilisation des fonds?). Par exemple, pour la Grèce, maintenir une économie en grande partie «underground» ou libre d'impôts et ensuite refuser de «dé-Grècer» (dégraisser)?»
Peut-on emprunter pour le luxe et ensuite dire aux créanciers qu'ils sont trop voraces et les envoyer paître? Quand un cousin s'est saoulé avec l'argent de sa paye, il faut pour manger qu'il trouve l'argent ailleurs. D'un autre côté, les taux d'intérêt sur de l'argent que l'on dit souvent «virtuel», sont-ils bien fondés? Facile de s'y perdre d'un point de vue strictement «humanitaire» faisant fi de l'Économie. Toute cette affaire risque de mal se terminer pour la Grèce et l'Europe de la zone euro (1). MAIS je ne serais pas surpris que l'UE sorte une carte de sa manche pour conserver la Grèce dans les amis de son réseau «social» tout en laissant le président socialiste de la Grèce, Alexis TSIPRAS, s'en sortir assez honorablement, dans le contexte. Ceci dit, l'alliance économique des États européens est une alliance qui montre des signes de faiblesse; du moins, on le ressent souvent. C'est le prix à payer pour vouloir intégrer tout le monde dans ses amis. Dans la vraie vie, on constate tôt ou tard, que les vrais amis sont très rares et très précieux. Ainsi en est-il pour les pays. Est-on au bord d'une nouvelle polarisation du monde (à 3, 4 ou 5 pôles économiques et idéologiques), avec de nouvelles alliances impensables, il y a une ou deux décennies?
Textes suggérés :
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Textes suggérés :
- Les pays pauvres de la zone euro prônent la fermeté face à la Grèce (6 juillet 2015) LAPRESSE.CA
http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201507/06/01-4883381-les-pays-pauvres-de-la-zone-euro-pronent-la-fermete-face-a-la-grece.php
(Page consultée le 7 juillet 2015)
Sur les comportements économiques de la Grèce avant la situation qui a conduit au référendum:
- LA TRAGÉDIE GRECQUE EN 10 ACTES (par Gaétan FRIGON)
LA PRESSE+ (7 juillet 2015)
(page consultée le 7 juillet 2015).
1. Zone euro = les pays de l'Union européenne ayant adopté la monnaie commune; l'euro.