COMMUNIQUÉ
05 juin 2014
Réaction du Collectif des médecins contre l'euthanasie à l'adoption du Projet de loi 52
« Ce combat ne fait que commencer »
Montréal le 5 juin 2014 – Le Collectif des médecins contre l'euthanasie dénonce l'adoption de la Loi 52, loi concernant les soins de fin de vie. Il s'agit d'une grave trahison des malades et des personnes en fin de vie, puisque le fait de tuer un patient qui va mourir n'est pas un soin, mais un homicide. Nos députés ont également manqué à leurs devoirs envers l'ensemble de la population du Québec en tentant de modifier en profondeur la définition-même de la médecine, la notion de soin de santé et celle de la valeur de la vie humaine.
Nous refusons de voir la médecine ainsi dénaturée . Nous ferons tout en notre pouvoir pour protéger les patients vulnérables, pour protéger l'intégrité des équipes soignantes et pour préserver la médecine humaine de qualité que des générations de médecins et d'infirmières ont réussi à bâtir au Québec.
Nous disons « non » à la Loi 52 qui transforme le corps médical en un organe prêt à éliminer les plus malades et les plus faibles de notre société. Elle permettra d'obtenir de ces derniers un souhait de mort au moment de leur vie où ils expérimentent la plus grande vulnérabilité et offrent la plus faible capacité de résilience face à l'abandon et au découragement.
Tout comme nous disons « non » à l'acharnement thérapeutique, nous disons « non » au gouvernement qui propose la mise à mort aux Québécois avant même que la couverture en soins palliatifs ne devienne réalité pour tous (à peine 30% de la population est actuellement couverte). Quelle solution mal conçue et qui fait tort au système de santé et à la population québécoise! Surtout au moment où il prépare des coupes de service dans tous les hôpitaux pour boucler son budget.
Nous disons « non » à l'introduction de l'euthanasie dans le système de santé québécois au moment où la santé mentale des médecins et des infirmières devient un problème explosif (taux de dépression et de suicide alarmant). On nous a caché les répercussions sur la santé des soignants en Belgique et aux Pays-Bas. Ce désastre occulté se répétera au Québec; le fait d'être payé pour tuer un patient qu'on devrait soigner aura ici aussi un effet désastreux sur la santé du personnel soignant.
Il est inacceptable que le gouvernement du Québec, proclamant un faux consensus, ne trouve rien de mieux à
offrir aux personnes désespérées en fin de vie qu'une mort provoquée, alors qu'en 2004 le Ministère de la santé et des services sociaux s'est doté d'une excellente politique de soins de fin de vie qui détaille très bien les services médicaux, infirmiers, et autres dont devraient profiter les patients en fin de vie au Québec. C'est cette politique qu'il faut mettre en œuvre, non la Loi 52 qui traduit un déplorable échec de société.
offrir aux personnes désespérées en fin de vie qu'une mort provoquée, alors qu'en 2004 le Ministère de la santé et des services sociaux s'est doté d'une excellente politique de soins de fin de vie qui détaille très bien les services médicaux, infirmiers, et autres dont devraient profiter les patients en fin de vie au Québec. C'est cette politique qu'il faut mettre en œuvre, non la Loi 52 qui traduit un déplorable échec de société.
Les médecins qui tiennent à une médecine humaine et sécuritaire ne laisseront pas ce coup de force meurtrier sévir dans nos hôpitaux sans bouger. Que nous travaillions dans les groupes de médecine familiale, dans les hôpitaux ou dans les CHSLD, nous ne resterons pas les bras croisés pendant que des médecins peu conscients du mal qu'ils vont commettre tueront nos patients fragilisés.
On peut affirmer rétrospectivement qu'il était prévisible, dès le début de la Commission parlementaire sur la question de mourir dans la dignité en 2009, que cette loi serait adoptée. Dès ce moment-là, les propos des commissaires laissaient peu de doutes sur leurs intentions et sur le fait que certaines orientations pro-euthanasie avaient déjà été décidées.
Maintenant, un tout nouveau combat s'amorce, et ce combat sera juridique, car nous sommes convaincus que les dispositions de cette loi qui introduisent l'euthanasie dans notre système de santé sont constitutionnellement invalides. Ce combat ne fait que commencer.
Le Collectif des médecins contre l'euthanasie compte 640 membres et a l'appui de 12 000 supporters.
Source : Le Collectif des médecins contre l'euthanasie. Suivez-nous sur Twitter au @collectifmed
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Collectif des médecins contre l'euthanasie
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