dimanche 24 février 2013

Euthanasie, esprit de Germania et la suite au Québec

UN SOCIALISME EN MARCHE VERS LA STÉRILISATION

Aujourd'hui, j'ai rencontré un père atteint d'une forme de nanisme prenant dans ses bras son jeune enfant qui commence à marcher.  Ma pensée s'est soudain assombrie dans le contexte des grands débats actuels au Québec (et au Canada). Si l'on combine :
  • les politiques planifiées de l'euthanasie tant convoitée
  • avec les politiques sur l'avortement déjà bien établi pour quelque raison que ce soit, incluant l'avortement d'accommodation économique (carrière, revenus, logement) ou les avortements pratiqués pour éviter la naissance d'un enfant à risque d'avoir un handicap (ex. trisomie 21) ou de développer une maladie (ex. dystrophie musculaire), 
on peut dès lors prévoir une autre étape dans un futur proche.
Ce n'est PAS l'euthanasie d'enfants déjà en voie d'être pratiqué là où l'euthanasie est déjà accepté

Cette étape qui s'est de soi imposée à ma pensée n'est pas l'euthanasie d'enfants comme ceux qui passent au téléthon annuel de l'Opération Enfant Soleil. Cette phase-là est déjà dans les cartons de l'État (bien qu'inavouée), parce que c'est le chemin que considèrent déjà, les états qui ont légalisé l'euthanasie il y a un certain nombre d'années. L'euthanasie d'enfants malades est déjà programmée, mais non irréversible encore au Québec. Il suffit de ne pas mettre le bras dans l'engrenage d'une loi autorisant l'euthanasie appelée ici «aide médicale» (1).

En effet, dans les pays ayant déjà légalisé et encadré ou comme ils aiment le croire, «balisé» l'euthanasie, après la provocation active de la mort des malades âgés, a suivi celle (suicide assisté) des malades moins âgés qui souffrent de certains maux (ex. surdité et perte de la vue, dépression profonde, euthanasie des déments). Cela se passe déjà (ou est en voie de l'être) là où l'acte de fin de vie a été autorisé et pratiqué avec l'idée initiale d'un cadre utopique inapplicable, comme l'ont constaté avec le temps ces états selon plusieurs médecins. La balises sont levées une à une. Puis l'on en vient à envisager l'euthanasie d'enfants atteints de maladies incurables, selon l'état actuel de la science et de la médecine (ex. Belgique et Pays Bas) .

Mais cela est déjà connu en Europe. Je parle ici d'un autre volet

Un futur... déjà vu

Cela s'est déjà fait dans un pays moderne. Il s'agit de la stérilisation obligée par l'État, des malades plus ou moins jeunes atteints de maladies congénitales héréditaires, pour que ceux-ci ne puissent pas se reproduire. Par exemple, un enfant ou un jeune adulte est atteint d'une maladie comme une forme d'ataxie, de nanisme, de dystrophie musculaire, ou d'autres groupes de maladies encore, évolutives ou non, comme la sclérose en plaques. L'État stérilise l'enfant ou le jeune adulte en question. Vu le discours officiel actuel québécois dans les débats sur l'avortement (avortement pour raison de pauvreté et de carrière, dépistage des maladies avant la naissance) et l'accompagnement vers la fin de vie (suicide assisté et euthanasie contre soins palliatifs), c'est écrit dans le ciel que c'est là que le Québec veut et voudra aller.

Les débats des dernières années, solutions imposées et slogans ou thèmes des commissions qui se succèdent sur tous les enjeux sociaux soulèvent une question. Quels esprits dirigent le Québec?

Maquette d'ensemble du projet de la
grande ville culturelle Germania,
datant de 1939. Le rêve d'Adolf.
Mourir et vivre «dans la dignité»?

«Mourir dans la dignité»; quel langage suggestif, inhumain et manipulateur qui équivaut dans bien des cas à lancer à la personne diminuée et en besoin de réconfort et d'Amour: «Débarrasse!». Oui la maladie est toujours indésirable, toujours regrettable, mais la maladie ne saurait enlever la dignité humaine. Ce thème de «la dignité» dont la solution apparaît comme l'euthanasie était au minimum dégueulasse. Je le vomis de tout mon corps et de tout mon être. Si la dignité est reliée à un modèle physique et intellectuel sans faute et sans diminution de l'être (handicap ou maladie), alors nous sombrons dans une philosophie sociale à glacer le sang. Une philosophie qui n'est pas sans rappeler celle qui anima jadis l'Allemagne, déjà en ce temps, un leader mondial de la technologie et de la science. Il s'agit de cette idée de toute nation ou de tout peuple obsédé par l'idée irréelle de la perfection de la mécanique du corps et de son équilibre biochimique, pour les autres, que ne possède bien souvent même pas celui qui la promeut (ex. des théoriciens antisociaux). Le paradoxe dans le cas germanique, c'est qu'Hitler n'était ni blond, ni athlétique, n'avait pas les yeux bleus (style arien) et démontrait déjà, comme jeune adulte, des signes de déséquilibre psychologique. Mais Hitler faisait après son élection, la promotion de la race arienne parfaite. Il rêvait aussi d'une ville hautement culturelle; un nouveau Berlin, un centre culturel mondial, souvent appelé Germania par la suite. Un cheveu sépare la volonté d'être un modèle et la dérive que constitue l'orgueil de la folie.

J'ai eu un ami personnel atteint d'ataxie

J'ai eu un ami atteint d'ataxie, je ne sais pas laquelle des formes. J'ai appris à le connaître. Je l'ai amené à des activités de l'église, au restaurant et même une fois en camping. J'ai appris à manipuler un fauteuil roulant pliant; descendre des escaliers publics, à passer des seuils de porte et plus. Malgré sa maladie dégénérative, Florian avait une joie de vivre. Il m'invitait souvent à prendre un café ou un repas chez lui. D'inconnu et oncle d'un ami personnel, Florian est devenu au fil des mois, un véritable ami. Celui qui oserait me dire que Forian était un être sans dignité... 

Dannye, une trisomique de ma rue durant mon adolescence

La soeur d'un ami d'adolescence était trisomique. Elle avait le même âge que moi. Je la voyais souvent sur son vélo CCM Scrambler. Fait cocasse, elle ne parvenait pas à prononcer mon prénom, Gilles. Elle m'appelait Soule, ce que j'ai après quelques tentatives accepté avec un certain sourire. Pour moi, Dannye demeurait un cas inconnu, une énigme. Je ne savais quoi penser. Était-elle heureuse? Cela me troublait de penser qu'elle pouvait peut-être souffrir de son handicap ou encore, en étant consciente du regard des autres sur elle. Une fois, ses parents m'ont demandé de la garder 2 ou 3 heures. Au moment des faits, elle avait 13 ans environ. J'ai accepté, mais que faire? Comment allais-je remplir le temps. Dannye allait s'en charger. Une fois la porte fermée, Dannye est devenue comme tout enfant qui se fait garder. «Youppi, mes parents sont partis !», semblait-elle dire! Habituellement réservée, elle est devenue expressive, a pris les initiatives et s'est mise à me parler. Elle s'est assise à mes côtés avec des cahiers d'exercice. Entre autres choses, elle a commencé à me montrer fièrement de ses réalisations, comme le ferait un enfant de la classe maternelle. Elle me montrait son programme de formation, avec explications verbales (dans son langage), en m'exposant ses pages de labyrinthes solutionnés. Elle était heureuse de me faire voir ses dessins, ses problèmes résolus de logique adaptés à son niveau. Je ne verrai plus jamais les trisomiques de la même manière. 

Puis, la vie, avec le décès de ma mère nous a obligés à déménager de cette rue. Environ 12 ans plus tard, j'ai revu Dannye dans un restaurant McDonald's. Elle était à une table, accompagnée d'une jeune femme. Je me suis dit: elle ne me reconnaîtra probablement pas. Soudain, du bout de la salle à manger, j'entends une voix qui s'écrie: «Soule!, Soule!» (comprendre: Gilles!, Gilles!). Celui qui oserait me dire que Danny était un être sans dignité...

Pensée : Oui, les personnes malades ou en perte d'autonomie demandent des soins, de l'accompagnement, dans certains cas du coaching (ex. trisomie, paralysie cérébrale), de l'investissement, toujours. Mais on élève bien les chiens. N'est-ce pas un but de l'État; aider les vulnérables qui en ont vraiment besoin et aider ceux qui sont aptes au travail à intégrer et conserver un emploi? Mais je peux vous affirmer que ces personnes n'ont surtout pas besoin de notre condescendance, ni de celle d'une certaine élite.

LIRE AUSSI: Dépistage de trisomie 21 chez le fœtus : Eugénisme 101
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2010/06/depistage-de-trisomie-chez-le-ftus.html


Vous prononcer contre l'euthanasie en tant que citoyen SoignerToujours.com ET http://www.soignertoujours.com/citoyens/

LIRE AUSSI:  Le manifeste du Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie (organisme du Québec).

Consulter le Blog du Refus médical de mourir
http://www.refusmedical.blogspot.ca/

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1.  Par euthanasie (et éventuellement suicide assisté), on entend la provocation volontaire de la mort en lieu et place du soulagement de la douleur; par exemple, provoquer la mort directe, via une injection létale en vue de faire cesser les activités vitales de la personne. Il ne s'agit pas du droit du malade au refus de traitement (ex. refus de chirurgie par un cancéreux), ni du retrait de traitements suivi des soins palliatifs d'accompagnement vers la mort. L'euthanasie est «l’acte de provoquer volontairement et directement la mort d’un patient par injection létale ou tout autre moyen» (Manifeste du Refus médical de l'euthanasie, sur www.soignertoujours.com/manifeste/). Le retrait du soluté à une personne qui ne peut s'alimenter normalement mais qui respire par elle-même et qui présente les autres traits vitaux (activité cardiaque, etc.) peut constituer une forme d'euthanasie, car la personne vivrait avec un minimum d'aide.