C'était en 1979. Dix ans avant la chute du communisme d'Europe. L'Étincelle, journal étudiant d'inspiration pour les leaders étudiants du Québec, réclamait dans ses pages, comme le fait aujourd'hui la CLASSÉ en 2012 (et son vaisseau mère l'ASSÉ), la gratuité scolaire et le changement de régime politique avec le même genre d'arguments. Sauf que c'était avant la chute du communisme en URSS et en Roumanie, au temps de la Guerre froide. Cet effondrement révéla une grande pauvreté cachée au monde, même la famine des paysans, l'absence de classe moyenne, le politique maintenu par une main de fer (régimes militaires et policiers, infiltration des églises, interdiction d'association), la criminalité tissée avec le politique (ex. Mafia russe, élite amie du régime, d'un parti trop longtemps au pouvoir). Les dictatures élus ou autoproclamés avaient remplacé les anciens rois ou empereurs (Tsar).
De l'autre côté des frontières, par exemple de ce côté-ci du mur de Berlin à 100 mètres de là (Berlin Ouest), c'était la liberté et la possibilité de prospérer, d'accéder en plus grand nombre aux études supérieures sans devoir acheter la profession. Comme aujourd'hui, à la frontière entre la Corée du Nord (communiste) et la Corée du Sud. Mais il devenait de plus en plus difficile de cacher cette réalité aux habitants de l'est qui se dotaient de soucoupes de TV satellite. La réalité rappelait cette métaphore d'un clan qui meure de soif pendant que de l'autre côté on entend les sons des éclaboussements et les rires de la baignade dans la piscine.
J'ai reçu l'extrait qui suit (scan) d'une page du journal. S'il était possible de maintenir ce discours en 1979, vu l'ignorance partielle de ce qui se passaient de l'autre côté des murs, maintenant c'est du pur romantisme militant pour une jeunesse qui n'a pas trouvé d'autre rite initiatique pour marquer le passage à l'âge adulte et la reconnaissance par les pairs. C'est ce genre d'idéologie que vous propose la CLASSE (ou CLASSÉ). On se croirait dans le film Le jour de la marmotte. Chaque fois qu'on se réveille, on a l' impression de revivre la même histoire. Il faut trouver la clé pour en sortir, sans avoir à jeter le Québec par terre pour ensuite devoir le reconstruire avec des gens qui ne voudront pas faire plus de 30 heures, 4 jours / semaine, avec la retraite à 50 ans. Ça va être long, croyez-moi, surtout s'ils doivent texter sur le temps de travail. Il faut faire la différence entre le concept (écrit, romantisme, idéaux) et l'application dans un monde humain hétérogène et souvent trompeur. Les alliés d'aujourd'hui sont souvent les usurpateurs du leadership après un changement de régime. Et l'amour de l'argent demeure le talon d'Achille (la faiblesse).
Certes, il y a un capitalisme inacceptable qu'il faut réglementer, mais la solution ne passe pas par le passage à un autre régime qui intégrerait lui aussi le crime, qui suit toujours la loi du moindre effort. Le crime et la corruption existent dans tous les régimes économiques et politiques sur cette Terre.