Madame Françoise David du parti Québec Solidaire a la peau plus sensible que son député élu, Monsieur Amir Khadir. La proposition questionnable d'un animateur radio du FM 93,3 à Québec, consistant à déchirer la photo de Madame David d'un manuel scolaire, s'apparente tout au plus, à lancer un soulier contre la photo d'un président de nation ou contre les embassades de celle-ci.
L'argumentation du député Khadir était qu'il n'avait pas lancé une chaussure (agression) contre une personne mais contre une photographie du président sortant des États-Unis; selon lui, acte d'aucune conséquence.
Suivant cette même logique, que l'animateur radio ait tort ou raison n'est pas la question. Pour poursuivre la logique solidaire, inciter à déchirer une photo par motif d'opinion politique ne constituerait pas une agression contre la personne.
Dans sa plainte déposée au CRTC, Madame David argumente que les ondes publiques n'ont pas été utilisées de manière adéquate. Suivant la même logique, Monsieur Khadir a utilisé une fonction publique honorable (député élu à l'Assemblée nationale) pour véhiculer sa position, d'une manière inhabituelle à notre culture.
Nous assistons ici à l'exemple typique de débats sociaux sans issue que nous verrons en nombre croissant.
Puisque nous sommes en perte de référence pour ce qui est ou non éthique, chaque clan devient sa propre référence. L'action de l'animateur a le mérite de faire ressortir cette contradiction, de même que l'importance du symbole. Déchirer, brûler ou piétiner un drapeau ou une photo, s'apparente à agresser ceux qu'ils représentent. Merci au 93,3 pour le rapprochement, conscient ou non.