7 FÉVRIER 2009 (mon côté gauchiste judéo-chrétien).
Le ballon est relancé. C'est un peu comme pour la question de privatiser Postes Canada qui revient de façon cyclique, comme si quelqu'un voulait vraiment que les envois postaux passent à 3 dollars, pour l'enveloppe standard expédiée à l'intérieur de nos frontières.
Le salut d'Hydro-Québec doit-il passer par la privatisation?
Pourquoi une révision de la gestion et des prix doit-elle passer par la privatisation? Pourquoi cette société d'État doit-elle entrer dans le giron de la mondialisation des marchés?
Les fonctionnaires de nos sociétés d'État doivent travailler vraiment mal pour générer une telle envie (j'ironise).
Nos forêts géographiquement accessibles ont été vidées de leur matière ligneuse et nos eaux de leurs poissons tandis que les travailleurs de ces milieux avaient des salaires et conditions au mieux ordinaires et devaient faire avec des périodes de chômage.
Signature du privé corporatif (pas tous heureusement)
Nous avons parfois le sentiment d'avoir été vendus et pillés (c'est-à-dire nos pères). Le privé se foutait pas mal des notions de justice sociale et de bonheur.
Y aurait-il vraiment optimisation de l'exploitation de la ressource? Pourquoi faut-il privatiser, pour ensuite devoir logiquement implanter des "brigades" spécialisées pour surveiller et contrôler les activités et opérations de ce qui serait privatisé?
Dans certains domaines les entreprises qui font du partenariat avec le secteur public ont l'habitude de calculer leurs coûts en incluant profit + administration. De même, ce que les salariés d'une société d'État pourraient éventuellement sacrifier, pourrait-il revenir par une autre porte, en coûts administratifs, en redevances aux actionnaires ou d'une autre façon?
Une partie de la solution, si le problème du prix est visé, ne pourrait-elle pas passer par l'utilisation des surplus, vendus à un prix majoré, par exemple? Mais dans ce cas, il faudrait être tout de même conscients que si nous avons des surplus, certaines situations de force majeure (ex. climatiques; surmultiplication de véhicules rechargeables) pourraient faire de nous des importateurs sur des plus longues durées que ce que nous avons connu. Nos clients ne manqueraient pas de nous retourner la pareille (facturation majorée pour nos demandes de pointe).
Je ne suis pas économiste, mais...
Je ne suis pas économiste, mais il y a plusieurs questions qui doivent trouver réponse dans le dossier ou débat d'une éventuelle privatisation d'Hydro-Québec.
Ma prochaine question fera un peu amateur : pourquoi est-ce grave si nous payons un prix inférieur au marché mondial pour une ressource naturelle régionale renouvelable que nous avons le privilège d'avoir et que nos pères et mères ont payé pour nous avec leurs impôts et taxes lors de la nationalisation de l'électricité au Québec (régionale au sens plus large)? Ne paie-t-on pas les oranges moins cher si on réside au Maroc ou en Floride? Ne paie-t-on pas le pétrole moins cher lorsqu'on est citoyen de l'Arabie Saoudite? N'y a-t-il pas des hausses de tarifs quasi-annuelles pour les utilisateurs domestiques d'électricité que nous sommes?
Est-ce mal d'avoir une société d'État rentable qui fait bénéficier ses concitoyens de ses avantages?
Définir les termes de la privation S.V.P.
Et de quelle privatisation parle-t-on; de la gestion ou de la Société et des infrastructures et équipements? Ou encore, parle-t-on de certains pans seulement et pourquoi en ce cas? Car on peut pet-etre privatiser la gestion en conservant les profits et ressources. Les infrastructures et les secteurs d'activité seraient-ils morcelés entre un certains nombres de compagnies? Qui assumerait les coûts de la recherche?
Si on nous dit éventuellement que les infrastructures resteraient à l'État, est-ce à dire qu'on veut le chèque de paye, mais pas les factures d'entretien et de recherche et développement qui viennent avec?
À qui la privatisation d'Hydro-Québec bénéficierait-elle le plus?
Qui a des intérêts sur un fleuron québécois tel qu'Hydro-Québec? Y aurait-il dans un futur pas très loin, des intérêts pétroliers ou gaziers dans la gestion de notre énergie électrique? Cela pourrait-il s'insérer dans un grand marché de tendance monopolisante?
Si l'on parle d'une privatisation totale, qui seraient les actionnaires et quels seraient en ce cas, leur intérêt ou intention dans l'acquisition de cette entreprise? Se pourrait-il qu'un bon matin, ils n'en aient rien à foutre que la ressource soit québécoise. Imaginez-vous, par exemple, les Chinois ayant le contrôle sur notre hydro-électricité? Les profits des grandes entreprises n'ont pas de nationalité.
J'essaie de comprendre...
Pourquoi ce "dossier" fait-il surface au moment où les possibilités de croissance sont énormes, considérant les objectifs de réduction de la consommation du pétrole, l'apparition des voitures électriques, l'éolien et le solaire encore à leur état d'enfance (son école primaire), l'énergie des courants marins de notre grand fleuve encore non exploités et croyez-moi, il y a des courants importants en certains secteurs du Fleuve-Saint-Laurent.? Ce ne sont que des exemples.
Dans le contexte de la mondialisation qu'on semble vouloir nous enfoncer dans la gorge par la force, quelle serait la garantie que les retombées iraient vraiment là où le voudraient les théories de gestion?
La spéculation pourrait-elle entrer dans le domaine de l'hydro-électricité (faire monter les enchères et les coûts pour nous)?
Dans le marché de l'énergie tel que nous le connaissons, nous savons les effets de la rareté (ou pseudo-rareté) sur le prix d'un produit ou d'une ressource. Ne serait-il pas tentant d'étaler certains développements, pour ensuite dire que la demande croit plus rapidement que la capacité de production, et qu'ainsi il faudrait augmenter substantiellement les coûts pour les clients domestiques? Ce sera potentiellement le cas avec les véhicules entièrement électriques.
Hydro avec un "o" = Eau
OU histoire d'Eau
Il y a aussi l'aspect hydro-électrique de la chose. Hydro-électricité contient la racine hydro, donc eau. L'eau est une ressource naturelle que nous avons en abondance au Québec. Quel serait l'impact d'une privatisation de la gestion sur l'aspect hydrologique de la ressource et sur d'autres dossiers dans le domaine du droit sur l'eau? Autrement dit, quel serait l'impact sur toute la délicate question de la gestion de l'eau au Québec? À qui appartiendrait l'eau ou les droits sur l'eau qui s'écoule dans les rivières harnachées et les zones inondées ou réservées pour produire l'énergie?
Quel serait l'impact plus global du résultat d'éventuelles contestations et jugements en cour ou en arbitrage international sur la question de l'eau (précédents créés, jurisprudence)?
Responsabilités légale et financière face à d'éventuelles pertes
De plus, advenant le problème de la perte de rentabilité pour une raison inconnue aujourd'hui, qui assumerait les responsabilité financières et légales? Par exemple, des infrastructures sont victimes de terrorisme, ou encore, on révolutionne la production d'énergie (ex. des super piles d'automobile) et en 2029, la la croissance n'a pas cru au rythme prévu. On a donc surestimé le boom du marché et ça ne se passe pas tout à fait comme prévu. Les contribuables deviendraient-ils les désignés responsables légaux et financiers par défaut (par la bande)?
Ou si les conditions du marché changeaient durant les années suivant la signature des ententes, les compagnies respecteraient-elles leurs engagements, ou se défileraient-elles? Qu'arriverait-il en cas d'insolvabilité de la compagnie envers ses créanciers et si elle se révélait être un mauvais payeur pour ses fournisseurs, ou devenait non opérationnelle pour une raison quelconque?
Actuellement, des compagnies peuvent signer des ententes pour fournir de l'énergie éolienne à Hydro-Québec à un prix donnée le kilowatt-heure. Puis, quand les conditions du marché ne sont plus favorables pour le prix de l'entente (hausse du prix unitaire accordé dans les contrats subséquents selon l'évolution du marché), certaines repartent et se retirent pour une autre province sans terminer tout le développement prévu. Qu'est-ce qui nous garantit qu'une privatisation ne serait pas seulement pour les bonnes années, ou jusqu'à ce qu'on hérite d'un réseau devenu vétuste?
Faudrait-il renégocier à la hausse des contrats avec des entreprises qui menaceraient de cesser leurs opérations pour difficultés financières?
Donc, dans des cas semblables, qui comblerait à ce moment-là les éventuelles pertes?
Vétusté et responsabilité des coûts d'entretien; l'allégorie d'un certain pont à Québec
Qui paierait pour le maintien (entretien à long terme et remplacement) des équipements et infrastructures actuels? Vous n'avez qu'à penser à la problématique d'entretien pour l'actuel Pont de Québec. Les deux parties (compagnie ferroviaire et Ville de Québec et... la rive-sud) en ont besoin, mais personne ne veut se taper la facture de l'entretien pour le rattrappage en travaux pour les années décrites comme déficitaires en matière d'entretien.
La privatisation serait-elle sous forme de bail (baux) de 30, 50, 75 ou 100 ans? Et si on nous retournait des équipements vétustes et négligés après quelques décennies, les contribuables que nous sommes (ou nos enfants et leurs enfants) seraient-ils encore sollicités, après avoir supporté les hausses prévisibles des coûts d'énergie reliés à la privatisation?
Le privé n'exigerait-il pas la remise à neuf de certaines infrastructures et équipements avant d'en assumer la gestion (un service top shape à la livraison)? En tel cas, la facture nous serait logiquement refilée alors qu'eux auraient les avantages pour les bonnes décennies à suivre.
Relations avec les régions ressources et les communautés
Quelles seraient les relations avec les régions-ressources et les communautés. Quel serait l'impact d'une privatisation d'Hydro-Québec sur les relations avec les communautés autochtones amérindiennes?
On parle souvent des régions comme un fardeau pour Montréal, mais si celles-ci et leurs communautés recevaient les redevances équivalentes à ce qu'elles produisent, cela changerait peut-être la donne. Les bois de construction ne vient pas premièrement de la quincaillerie, ni l'électricité de la prise murale.
Pas si simple...
Toutes ces questions doivent trouver une réponse très claire et être incluses dans toute réflexion ou dans un éventuel débat publique sur la question.
L'énergie électrique dans le contexte québécois, ce n'est pas un marché de production de balles de golf autographiées ou de sandales de plage. L'électricité est vitale et incontournable. On a des hivers avec des froids qui tuent. Il est donc drôlement important de réfléchir longuement sur l'éventualité d'une privatisation d'un réseau qui fonctionne bien en matière d'énergie.
Je ne sais pas mais, il me semble qu'il y a un risque élevé que s'insèrent un jour des intérêts obscurs dans le dossier de la privatisation d'Hydro-Québec. Il est difficile de croire que le but soit purement altruiste; comme par exemple rembourser la dette du Québec.
La notion de dette d'une nation constitue d'ailleurs à elle seule le sujet d'un débat social.
Pensée : À l'heure où l'on commence à comprendre la notion de café équitable, allons-nous courir le risque de nous doter d'une énergie nationale inéquitable?