Une petite pensée sur la liberté de vivre Noël hors du placard (publiquement), en ce dimanche 25 décembre 2011. C'est bien connu, les totalitarismes commencent tous par l'imposition de leurs libertés. Je lisais une chronique jeudi le 22 décembre 2011, intitulée «Qui a volé Noël?» et j'abonde dans le sens de son auteure. La religion ne doit pas s'imposer, mais l'athéisme non plus. Au Québec, la toute puissance de l'Église Catholique est remplacée par la toute puissance de l'État, ce qui est loin d'être mieux. D'ailleurs, les régimes athées que l'on associe trop facilement à la neutralité et à l'objectivité ont fait autant de victimes que les pires régimes religieux.
On oublie trop vite que les régimes qui ont imposé l'athéisme en faveur d'une idélogie politique (ex. fascisme) ou sociale (ex. communisme, socialisme) ont banni ou sévèrement restreint les libertés de choix. Pour empêcher les gens instruits et les gens plus à l'aise de fuir leur régime "de rêve", ils ont fermé leurs frontières de l'intérieur et restreint la mobilité de leur propre peuple... Une fois leur ingénierie sociale réalisée, ils ont limité la liberté d'expression et la pluralité des idées.
On oublie trop vite que les régimes qui ont imposé l'athéisme en faveur d'une idélogie politique (ex. fascisme) ou sociale (ex. communisme, socialisme) ont banni ou sévèrement restreint les libertés de choix. Pour empêcher les gens instruits et les gens plus à l'aise de fuir leur régime "de rêve", ils ont fermé leurs frontières de l'intérieur et restreint la mobilité de leur propre peuple... Une fois leur ingénierie sociale réalisée, ils ont limité la liberté d'expression et la pluralité des idées.
Image composée du télescope Hubble, gracieuseté de la NASA. Les médias nous ont fait cadeau récemment de cette magnifique image obtenue par téléscope et qui rappelle un ange. Description: Hubble/Subaru Composite Image of Star-Forming Region S106 Source: Hubblesite.org
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«Qui donc a volé Noël? Certains incriminent le multiculturalisme, car à force de vouloir ménager les susceptibilités de l'autre, on en viendrait à s'oublier soi-même [...] mais cette explication est insuffisante [...] le rejet de la religion remonte à la Révolution tranquille et à la naissance du «modèle québécois» fondé sur l'intervention de l'État.[...]«L'État-providence peut prendre plusieurs formes qui vont des plus autoritaires, comme le communisme et le socialisme, au plus soft comme la social-démocratie. Or, la logique collectiviste bannit la religion. Karl Marx disait d'ailleurs: «Le communisme commence là où l'athéisme commence». Quant à Lénine, sa lutte antireligieuse est notoire. Dans les républiques soviétiques et dans les pays communistes, les hommes en soutane étaient persécutés et emprisonnés, l'enseignement de la religion était interdit, et les fidèles pratiquaient leur culte clandestinement. Pas plus tard que lundi, le gouvernement chinois a réitéré la nécessité d'être athée pour adhérer au Parti communiste.
«Cette haine envers la religion n'est pas surprenante. Dans la pensée collectiviste, l'État est une entité supérieure, omnisciente et omnipotente, une sorte de déité. Dans ce type de régime, mais aussi de plus en plus au Québec, ce sont des fonctionnaires qui décident d'une multitude d'aspects du quotidien et qui tentent d'influencer nos décisions. Quel moyen de transport emprunter, quel véhicule conduire, quels pneus installer, quoi manger, combien d'enfants avoir, dans quelle école les inscrire et quoi leur enseigner, quels produits acheter, quelle musique écouter, etc. : ils veulent tout contrôler![...]«L'idéologie collectiviste, sous toutes ses formes, est donc incompatible avec sa grande rivale, la religion. L'athéisme devient alors nécessaire à sa survie. Comprenons-nous bien : imposer une foi est tout aussi condamnable que de forcer l'athéisme. Dans une société réellement libre, croyants et athées peuvent vivre selon leurs convictions, car personne ne peut imposer à l'autre sa vision du monde. Mais qui dit collectivisme et État-providence dit nécessairement limitation des libertés individuelles, y compris de la liberté de religion (1).
Dans une société libre on peut débattre des idées et convictions sans les imposer par l'armée au nom du régime. Voilà qui résume bien la vraie définition de la liberté d'un peuple. Les pays qui bannissent la liberté de religion bannissent aussi dans la foulée, les autres libertés, une fois que leur royaume est établi et que les idiots utiles ont aidé à éliminer les libertés religieuses. Ce que l'on appelle dans ces changements les "idiots utiles", qui avaient libre accès à l'espace public et aux médias, deviennent souvent les nouveaux ennemis du régime. L'État se donne de plus en plus le champ libre pour poursuivre les restrictions et contrôles des libertés et des contenus d'expression politique et des idées. Ayant éliminé "la concurrence" interne, le régime développe une paranoïa politique et stratégique et s'en prend à tout ce qui ressemble à de l'opposition (opinions, conseils, avis divergents, ...), même aux anciens amis.
Dans cette pensée athée "magique", on oublie aussi que ce que l'on appelle les oeuvres humanistes sont souvent en fait né dans des sociétés qui étaient déjà fortement christianisées et qui tout en critiquant, ou parfois rejetant le cléricalisme (clergé, institutionnalisation de la foi), adoptaient ce qu'il y avait de bon dans les écrits des Évangiles (partage et entraide avec un visage, respect de l'autre comme on aimerait être respecté, pardon, etc.). Plusieurs oeuvres sont même nées d'initiatives de croyants socialement engagés (création de la Croix Rouge, écoles et soins de santé pour les pauvres, abolition de l'esclavagisme fortement influencée par des croyants d'Angleterre politiquement engagés, etc.).
Dans le nouveau régime en progression au Québec, les enfants de parents élevés selon des valeurs chrétiennes pensent et proclament que ces valeurs viennent de leur fond intérieur, alors qu'elles leur ont été transmises par des parents, pas nécessairement chrétiens par conviction, mais du moins "christianisés" à l'école et valeurs reçues de leurs parents christianisés. Ils ne se rendent pas compte que s'ils étaient nés dans un pays avec des valeurs totalement différentes et instruits dans la pensée de ceux-ci, ils penseraient différemment (ex. les castes en Inde, le karma, la fuite du conscient, etc.).
Dans cette pensée athée "magique", on oublie aussi que ce que l'on appelle les oeuvres humanistes sont souvent en fait né dans des sociétés qui étaient déjà fortement christianisées et qui tout en critiquant, ou parfois rejetant le cléricalisme (clergé, institutionnalisation de la foi), adoptaient ce qu'il y avait de bon dans les écrits des Évangiles (partage et entraide avec un visage, respect de l'autre comme on aimerait être respecté, pardon, etc.). Plusieurs oeuvres sont même nées d'initiatives de croyants socialement engagés (création de la Croix Rouge, écoles et soins de santé pour les pauvres, abolition de l'esclavagisme fortement influencée par des croyants d'Angleterre politiquement engagés, etc.).
Dans le nouveau régime en progression au Québec, les enfants de parents élevés selon des valeurs chrétiennes pensent et proclament que ces valeurs viennent de leur fond intérieur, alors qu'elles leur ont été transmises par des parents, pas nécessairement chrétiens par conviction, mais du moins "christianisés" à l'école et valeurs reçues de leurs parents christianisés. Ils ne se rendent pas compte que s'ils étaient nés dans un pays avec des valeurs totalement différentes et instruits dans la pensée de ceux-ci, ils penseraient différemment (ex. les castes en Inde, le karma, la fuite du conscient, etc.).
Leur crime impardonnable : partager des valeurs de tendance conservatrices, non PAS au sens du PCC, mais au sens des valeurs du conservatisme social (sur la famille, l'éducation, les libertés de choix, etc.), OU encore, sans lien avec la foi, aspirer à des valeurs économiques moins interventionnistes (moins d'ingérence de l'État dans nos affaires) avec plus de libertés de choix avec notre argent et des allègements fiscaux. Un grand nombre de Québécois aspirent en effet à une réduction de l'interventionnisme de l'État. Cela, entre autres, dans la sphère des choix individuels ou familiaux et par une simplification radicale et nécessaire de la fiscalité pour favoriser et faciliter l'entrepreneuriat chez une nouvelle génération en quête de plus de temps libres, etc. Pourquoi, par exemple, faut-il que ce soit compliqué de gérer une petite entreprise ou un travail autonome?
Qu'on me comprenne bien. Je ne cautionne aucunement les violences religieuses, ni les crimes de gens religieux, mais la liberté des idées et leur expression. Un crime est un crime et doit être traité comme tel. Mais sans l'expression publique des idées (ex. la religion cachée dans le placard), il ne reste qu'une illusion de liberté. L'erreur consiste à mettre toutes les croyances et convictions sous la même bannière (ruse des athées ou des adversaires de la foi chrétienne). C'est aussi comme si je vous disais que vous avez le droit d'être de conviction communiste, à condition que vous l'exprimiez uniquement dans votre sous-sol et à condition de ne pas le partager avec vos enfants; donc juste dans votre tête ou à votre conjoint(e). Quelle liberté! Voilà pourtant, étrangement, ce que le laïcisme entend faire avec toute trace de christianisme au Québec : une affaire privée de sous-sol à ne pas communiquer aux nouvelles générations. Voilà aussi la véritable essence du programme agnostique et relativiste de l'ÉCR (Éthique et culture religieuse imposé par la force au Québec depuis la rentrée scolaire 2008). Et cela va très vite. Par exemple, avez-vous vu un seul film sur la Nativité à la TV francophone québécoise ces dernières années (origine de la fête de Noël)? Or, ce n'est pas parce qu'il n'en existe pas. J'en tiens pour preuve ce qui suit:
Film suggéré pour le récit de la Nativité :
Film La Nativité, v.f. de Nativity Story.
Date de sortie en salles : déc. 2006 et en vidéo
en 2007. |
Ce film est disponible en location dans certains clubs vidéo du Québec (ex. Superclub Videotron) et évidemment chez les marchands et les fournisseurs du câble. Exigeons que l'histoire à l'origine de la fête de Noël soit encore racontée et boycottons les médias qui réduisent Noël au seul gros bonhomme rouge. Quoique bien sympathique, il prend un peu trop de place au point de cacher tout le récit derrière la Fête.
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http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/nathalieelgrablylevy/archives/2011/12/20111222-090900.html
L'auteure est économiste à l'Institut économique de Montréal (IEDM).