mercredi 9 novembre 2011

Commission d'enquête et construction publique : Le PLQ cède

Hon. Juge France Charbonneau
Le Parti libéral du Québec capitule: il y aura une véritable commission d'enquête sur la construction publique sous la direction et à la demande de la commissaire en chef et juge, l'Honorable France Charbonneau

Les blogueurs ont blogué à se faire de la corne au bout des doigts. Les radiomen ont parlé à en avoir la langue fatiguée. Les rapporteur ont rapporté (Rapport Duchesneau) mais ont temporairement "mouru", comme dirait Shrek. L'Opposition officielle s'est opposée. Les chroniqueurs ont "chroniqué". Les déchiqueteuses de papier des personnes impliquées ont déchiqueté et ne sont plus couvertes par la garantie du fabricant. On a aussi eu le temps de recréer des documents factices. Mais bon, c'est réussi : il y aura une commission avec des dents et des bras.

Hon. Lise Thériault, Ministre du
Travail, Gouvernement du Québec
Mais derrière cela, c'est peut-être, qui sait, la ministre du Travail, Madame Lise Thériault, qui a montré aux "zommes" du PLQ comment on fait quand on est élu, ministre en plus et que l'on a presque toute la population de son côté. Elle a montré par exemple, comment parler à un chef syndical de l'ère jurassique du syndicalisme qui n'a pas été "upgradé". C'est dur pour le PLQ de dire qu'il a erré dans ce dossier, volontairement ou non.  On préfère parler de cheminement et de progression (work in progress) qui a fini par aboutir APRÈS tout le reste Québec. Accordons-leur le cheminement, si cela permet de sauver la face pour une élection printannière et pour éviter la totale humiliation: ils ont progressé, ça oui !

Un autre nom qu'il ne faudra pas oublier, c'est Jacques Duchesneau, le chef de l'unité anticollusion qui a mis publiquement sa tête sur la bûche et qui a été éliminé de l'espace public (limogé) par son supérieur hiérarchique qui a plutôt mal paru: Robert Lafrenière, commissaire à la lutte contre la corruption, de l'unité permanente anticorruption. Ce dernier a probablement manqué de jugement en créant un "martyr" politique qui a pesé lourd contre le Parti. Qui donnera le baiser de princesse à Monsieur Duchesneau pour qu'il se réveille de son mauvais sort? 

Bonne nouvelle, on va enfin croire qu'il pourra y avoir un vrai processus de justice dans le dossier de la collusion et de la présumée corruption dans l'industrie de la construction. Le PM du Québec lui-même avait fait le lapsus de dire: l'industrie de la "corruption"... Ouille! Merci au PLQ et Merci à la «Très heureuse» Lise Thériault.

Une déception, il demeure d'autres paniers de crabes probables, comme l'attribution des contrats par des sociétés d'État comme Hydro Québec ou comme l'informatisation et mise en réseau, des dossiers médicaux dans le domaine de la santé. Plusieurs personnes seront déjà mortes quand leur dossier de santé sera informatisé et disponible sur tout le territoire du Québec. Et aussi, il ne faut pas oublier l'utilisation des argents perçus à la source par les syndicats et la nécessaire reddition de comptes aux cotisés; ce qui s'impose en tant que nouvelle culture de transparence à implanter et à encadrer légalement. 

Restera, lors des témoignages, à se remémorer la devise du Québec : "Je me souviens". Et à garder à l'esprit le fil conducteur du but de la commission: épurer un pan de l'État de ses éléments indésirables et corrompus, même s'ils faut qu'ils retournent vivre dans un appartement dans un demi sous-sol 2 pièces, meublé avec fauteuil et canapé en imitation cuir. Plutôt que de remplir les prisons pour quelques mois, ce qui ne servira somme toute pas à grand chose, pourquoi ne pas remplir la caisse publique par des amendes et saisies sur salaire et pension et donner un peu de répit aux contribuables qui ont surpayé les travaux réalisés suite aux appels d'offres publiques?

Décret modifié le 9 novembre 2011 (téléchargement au format PDF)
Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction