16 juin 2010. Qu'une nation décrète que ses êtres les plus démunis sont à éliminer dès le sein maternel équivaut à dire aux trisomiques, handicapés et pauvres (sélection basée sur le statut économique), adolescents ou adultes, qu'ils n'auraient jamais dû exister. Nous en sommes rendus là au Québec.
Enfant trisomique au jeu |
Je ne m'en sentirais pas non plus la force. Mais je ne peux pas comprendre qu'ils soient laissés sans ressource ou sans répit, le cas échéant. Car la vie est pleine d'embûches et de maladies indésirables (schizophrénies, autisme, cancers, accidents graves, maladies de fin de vie, etc.) pour lesquelles je ne me sentirais pas davantage la force, sans le support et les ressources qui devraient exister.
Faut-il tuer ou non les malades et handicapés, comme l'astrophysicien de renommée mondiale, Stephen Hawking, avant qu'ils naissent? Nous tendons vers le oui.
Stephen Hawking, astrophysicien de renommée
mondiale. Atteint d'une maladie dégénérative; une forme de dystrophie neuro-musculaire (crédits photo: la NASA, 1999) |
Vous me dîtes, si je comprends bien, que si je pouvais prévoir que mon enfant perdra 2 jambes et un bras dans un accident à l'âge de sept ans, je déciderais de ne pas le laisser naître... Est-ce bien là, la justice du modèle québécois que nous voulons étendre de par le monde? Et nous la planifions, cette justice sociale, en buvant notre café équitable et en compostant...
Déjà, avec nos nombreux avortements pour des raisons socioéconomiques, comme pour la carrière professionnelle, nous avons accepté qu'un enfant pauvre (la pauvreté étant une définition toute relative) ne devrait jamais voir le jour; d'où l'investissement dans la mort préventive, avec les avortements gratuits pour les demandeurs de quelque salaire annuel que ce soit, pour quelque raison que ce soit...
Cela me rappelle un vieux gag (blague) d'un groupe d'humoristes québécois des années 1960-1970 que j'ai surtout connus après leur carrière; les Cyniques.
Crédits photo : les Cyniques, décennie 1960, Journal le Devoir
Serge Grenier, André Dubois, Marc Laurendeau et Marcel Saint-Germain
Le gag allait un peu comme ceci:
Un dictateur d'une république décide de faire la guerre à la pauvreté; «Aussi taudis, aussitôt faits» (lire : aussitôt dit, aussitôt fait; donc la démolition des taudis ou bidonvilles et l'expulsion des pauvres). Cela nous faisait rire lorsque nous écoutions le disque vinyle, mais c'est bien arrivé, même plus tard, dans la première décennie du troisième millénaire, au Zimbabwe.
Dans la tant désirée RépubliK du KébeK (pour Québec) sur la planche à dessin, nous sommes seulement un peu plus subtiles. Le truc réside, vous l'aurez compris, dans le fait de ne pas voir le sang au téléjournal du soir. Nous tuons donc le pauvre (le gitan) avant qu'il naisse. Nous changeons la matrice en tombeau, tout cela au nom de la justice. Et nous présentons cela comme une statistique prouvant que nous sommes une terre de liberté. Nous avons changé le mal en bien (tuer de façon préventive) et le bien en mal (faire vivre le pauvre, le faible et le sans voix; supporter sa famille).
Je poserai cette question : comment se fait-il que des gens qui se rendent malades presque par choix soient pris en charge par l'État (ex. Sida suite à des injections de drogues ou de pratiques sexuelles à haut risque), tandis que des enfants et adolescents fragilisés non par choix, mais par un dysfonctionnement de la nature (reproduction, procréation) se retrouvent dépourvus et dépendants (avec leurs familles) de la charité, des fondations et des téléthons? La vie à haut risque serait-elle le but, la cible à atteindre? Il faut croire que oui, au Québec.
Bientôt, donc, suivront le dépistage d'autres maladies à éliminer (fœtus à risques). On voudra détecter des maladies pas plus drôles que la trisomie 21, et on tuera des enfants non nés, prédisposés (à quel degré?) de développer ou naître avec des choses dégueulasses comme des cancers, de la paralysie cérébrale, de la fibrose kystique, etc. Les compagnies d'assurance voudront connaître la carte génétique des individus pour les coter sur une échelle de risques. Et que dire des employeurs? Je vois le soleil s'assombrir, sur nos cartes d'assurance-santé publique.
Gardons bien à l'œil, les pseudo-éthiciens et les technocrates qui conseillent les partis politiques et leur survivent même durant quelques décennies. Car ils sont en train de construire en "atelier" les modules d'une société digne des thrillers de science fiction. Et soudain, en une seule Nuit, s'assembleront les modules divers. Mais là il sera trop tard pour se faire entendre. Cela ne paraît pas encore, mais nous comprendrons si les modules s'assemblent, parce que nous aurons été passifs, oisifs et naïfs.
LIRE AUSSI : Euthanasie, esprit de Germania et la suite au Québec - UN SOCIALISME EN MARCHE VERS LA STÉRILISATION
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2013/02/euthanasie-esprit-de-germanie-et-la.html
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