lundi 4 avril 2022

Là ou la crise devrait nous alerter (deuxième partie)

OPINION - La grande question de l’article en deux parties est : En quoi la gestion de crise du coronavirus devrait-elle nous alerter, si elle ne l'a pas encore fait ? Nous abordons la question  principalement via une observation de l'angle sociétal, grandement mis de côté en ces temps de crise. Voici la deuxième partie du premier texte publié le 8 mars 2022.


Que devrions-nous apprendre encore de cette «gestion» de crise principalement, mais pas uniquement au Québec? Ce texte donne des orientations et pistes de réflexion. La liste suivante n'est pas hiérarchique, ni quantitative. Il s'agit en quelque sorte d'un jet rapide. Un autre texte complémentaire suivra, abordant l'angle du pouvoir.

De façon générale, la gestion de la crise nous a appris (ou nous apprend) que

  • L’humain n’est pas fondamentalement bon et juste.
  • Les politiciens élus ne travaillent plus pour nous depuis des années.
  • La manifestation des camionneurs au Canada au début de 2022 (« Convoy for Freedom ») et le vote d’une loi massue et liberticide pour déloger des manifestants pacifiques par la violence nous ont montré (1), que le Canada est sous un gouvernement de coalition, laissé sans aucun secours de la part des partis d’opposition, incluant le Parti Conservateur du Canada.
  • La séparation des pouvoirs n’est plus, en supposant qu’elle ait déjà existé (2).
  • L’instruction et les philosophies seules n’amènent ni la bonté, ni la justice humaine. L’être humain n’est pas destiné à n’être qu’un cerveau biochimique. Il y a pour lui une dimension immatérielle et morale (3).
  • Les personnes très instruites occupant des fonctions d’influence dans la sphère publique ou privée peuvent être corruptibles et motivées par des intérêts cachés (ex. financiers, carriéristes, ...).
  • Des pouvoirs de non-élus et des puissances oligarques sont au-dessus des élus dans l’État (haut-fonctionnaires, etc.). Ils survivent aux élections. Ce sont eux qui dirigent sur les points les plus importants. Ceci explique pourquoi depuis des décennies, hormis quelques exception (ex. Parti Conservateur du Canada sous Stephen Harper), les partis élus changent, mais les mêmes politiques, valeurs et réformes sociales survivent à ceux-ci. Bien que cette réalité était préexistante, la crise sanitaire a démontré (révélé) que sur les points sociétaux, les partis se succèdent au lieu de se concurrencer. Le récent mutisme des oppositions élues l’a rendu encore plus évident.
  • La sur-urbanisation (concentration des populations dans les villes de millions d’habitants) n’a pas tenu ses promesses de plusieurs décennies, avec une apogée en période de crise sanitaire. Elle est contraire aux intérêts des populations en matière de santé en temps d’épidémie (proximité), de coûts du logement, de libertés, etc. Déjà on voyait que contrairement au discours habituel pro-densification urbaine dans les édifices de plusieurs étages, le logement qui devait être moins cher en zone très urbaine est devenu au contraire inaccessible en raison des coûts. Le plus grand nombre de logements et contribuables par kilomètre de rue révèle au contraire un accès beaucoup plus coûteux aux services et les logements dans les grands centres deviennent de plus en plus inaccessibles. On a vu qu’il est aussi plus facile de voir naître, créée ou être prolongée une crise en zone très densifiée et de provoquer des surréactions sanitaires. 
  • Nous sommes entrés dans une nouvelle ère où les changements majeurs après un demi-siècle de relative stabilité sont : le recul des droits et libertés, pour des choses aussi simples que respirer, se déplacer (mobilité garantie par les chartes des droits des démocraties), droit de posséder son argent et ses gains légalement acquis...
  • On ressent de plus en plus que l'on assiste à la perte de pouvoir d’achat des classes moyennes de ce que nous considérions comme étant les démocraties.
  • La répression du mouvement de survie des camionneurs a révélé que nous sommes à 1 crise-près (4) de perdre l’accès à notre salaire, nos biens et que L’État se donne le pouvoir de nous imposer la vie ou la mort sociale. Malgré les lois préexistantes au virus, il s’attribue présentement l’autorité de maintenir une emprise de plus en plus présente dans nos décisions, nos opinions, notre travail et nos revenus. 

  • Les individus qui ne sont plus productifs (âgés, malades) sont de plus en plus incités directement ou subtilement (suggestion répétitive) à quitter ce monde «dans la dignité».
  • La crise utilisée nous pousse à regarder un endroit particulier, pendant que le changement / l’action se déroule ailleurs, par exemple:
    • tests sociaux, 
    • tests du droit, des lois et des constitutions, 
    • test de corruptibilité et de la disposition au compromis en fonction de la situation de chacun, 
    • tests de la tolérance au retrait des pouvoirs et libertés.

  • L'unilinguisme francophone nous prive d'accès à énormément d'informations scientifiques et d'experts.
  • Les axes du divertissement (cinéma, romans, séries TV, …) pressentent, discernent ou même semblent préparer les nouvelles générations au chaos, à l’illusion de l’héroïsme (le mythe du héro immortel) en lien avec un État ou des États pré-apocalyptiques ou post-apocalyptiques.

Texte à venir :  La crise et le pouvoir

_______________

1.     En plus des décrets à répétition depuis le début de 2020

2.     Est-il normal que le politique nomme le policier et lui donne directement sa mission au quotidien? Qui alors enquêtera de manière juste sur le politique corrompu?

3.     Un code d’éthique pour un être qui n’a pas de morale, c’est comme parfumer un mort. La conscience peut être fonctionnelle à divers degrés ou écrasée en quelque sorte. Par exemple, des «scientifiques» peuvent être intéressés à leur carrière, leur avancement, bien plus qu’à l’intérêt commun. Des chimistes fabriquent les drogues qui détruisent nos sociétés.

4.     Ou à un décret-près.