Alors même que la Californie s'ajoute aux quelques États américains qui légalisent la consommation récréative de la marijuana, et que le Canada s'engage dans cette voie, un autre docteur en médecine expose divers aspects négatifs de cette drogue pour la santé (1). Je propose ce court sommaire, partiel il faut dire, car d'autres sources décrivent des problèmes non cités par le Dr David B. Samadi (ex. mutation de l'ADN -substance mutagène- héréditaire pouvant causer des maladies graves diminution du volume du cerveau à long terme).
Crédits photo : FOX News, dimanche 7 janvier 2017 |
En réponse à la justification de la légalisation sur la base que les gens en consomment déjà de toute manière et souvent en lien avec le monde criminel, le Dr David B. Samadi répond que la légalisation de la drogue engendre sa banalisation
«En tant que médecin, mes connaissances en médecine me disent que rendre la marijuana légalement disponible est une mauvaise idée, sauf peut-être pour certaines conditions médicales. La marijuana est un puissant psychotrope qui peut causer de graves dommages, comme je l'explique ci-dessous [...]
«Comme nous le savons tous, beaucoup de gens consomment de la marijuana même là où cela reste illégal. Mais la légalisation conduira à une utilisation accrue et fera croire à beaucoup que ce n'est pas si dangereux».(2)
L'impact de drogues déjà légalisées à des fins médicales ou autres, sur la consommation et les dépendances
«Trop souvent, la marijuana est traitée comme une substance inoffensive [...]. Le message? Offrez-vous un cornet de crème glacée, un morceau de gâteau, une bière ou du pot. (3)
Pourtant, selon le Dr Samadi, prendre une drogue illégale pour en faire quelque chose de légal nécessite une réflexion sérieuse dans un contexte où les prescriptions médicales d'opioïdes et d'héroïne traversent déjà une crise dévastatrice (devastating prescription opioid and heroin crisis). Un grand nombre de personnes luttent déjà aussi avec des drogues légales comme l'alcool.
Comment le pot affecte-t-il le corps humain?
L'élément modifiant les perceptions du cerveau et la pensée provient de la molécule delta-9-tétrahydrocannabinol ou THC. Le cannabis peut être fumé, inhalé sous forme de vapeur, mangé lorsque mélangé à de la nourriture (ex. biscuits, gâteaux, friandises) ou infusé comme le thé.
La marijuana a des effets à court terme et d'autres à long terme
La sensation de «high» recherchée par les consommateurs provient de l'effet de la marijuana par la suractivation des parties du cerveau contenant des récepteurs spécifiques des cellules cérébrales. On observe alors des modifications de conscience et perception (effets psychoactifs de la drogue donc sur le cerveau).
À court terme, au moment de la consommation on observe divers phénomènes comme
- une perception altérée ou déformée du temps
- d'autres sensations altérées (ex. le toucher, la perception des couleurs)
- des changements d'humeur
- des mouvements corporels
- une affectation de la mémoire
- des difficultés de réflexion et de résolution de problèmes.
Les chercheurs étudient toujours les effets à long terme de la marijuana. Mais l'on sait déjà que plus une personne commence à consommer le pot tôt dans sa vie, comme à l'adolescence, plus les facultés suivantes sont affectées à la baisse:
- les connaissances générales
- les facultés intellectuelles
- les facultés d'apprentissage
- et le QI (quotient intellectuel).
La consommation de la marijuana peut engendrer d'autres effets sur la santé comme ceux décrits ici:
- des problèmes respiratoires, comme l'irritation des poumons résultant en dommages sur ceux-ci, comme des risques accrus de bronchite chronique (chronique = permanent!) et d'infections pulmonaires
- augmentation des pulsations cardiaques durant jusqu'à trois heures suivant la consommation par inhalation accroissant le risque d'attaque cardiaque particulièrement chez les personnes ayant déjà une condition médicale (prédisposition), que celle-ci soit connue ou non
- Les femmes consommant de la marijuana durant la grossesse peuvent donner naissance à des enfants avec un poids réduit et avec des risques accrus de dommages au cerveau, accompagnés de troubles de comportement. Les enfants qui ont été exposés à cette drogue avant la naissance peuvent connaître des problèmes d'attention, de mémoire et d'aptitudes à la résolution de problèmes, si on les compare à des enfants non exposés dans le sein maternel.
- nausées intenses et vomissements: les utilisateurs à long terme et régulier de la marijuana peuvent développer un syndrome où ils subissent des cycles de nausée sévère avec vomissement et déshydratation (cannabinoid hyperemesis syndrome - CHS) découvert il y a à peine quelques années.
- hallucinations temporaires (y inclus, en toute logique en conduisant une automobile) et de la paranoïa
Autres problèmes possibles sur la santé mentale et le comportement humains
- Les consommateurs avec une schizophrénie peuvent voir une aggravation de leurs symptômes.
Les consommateurs, particulièrement les grands consommateurs et consommateurs réguliers peuvent
- connaître une diminution de leur satisfaction face à la vie en général
- vivre un déclin de leur succès académique et en carrière
- connaître un désintérêt envers l'école, avec un risque accru de décrochage scolaire chez les jeunes adultes
- une augmentation de l'absentéisme au travail
- des accidents et des blessures au travail plus fréquents
En conclusion, selon le Dr Samadi comme pour plusieurs autres spécialistes en médecine et en santé mentale en clinique et sur le terrain, il n'est pas souhaitable d'encourager la consommation de la marijuana à des fins récréatives et encore moins sur une base régulière. Ses utilisations récréatives ou médicales ne doivent pas être banalisées par les médias et sa légalisation ne devrait pas être décrétée par les gouvernements, sans étude sérieuse, en partie en raison de la perception résultante de son acceptation sociale par les non-consommateurs et l'image ainsi créée d'une substance banale et inoffensive.
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ALERTE: le cannabis peut modifier l'ADN humain et causer des maladies héréditaires graves
Selon des chercheurs australiens, le cannabis peut altérer l'ADN des consommateurs de cette drogue (1). Les mutations résultantes peuvent provoquer des maladies graves ou demeurer dormantes, mais génétiquement transmissible aux descendants. Car tout aussi grave, ces mutations génétiques peuvent se transmettre au fœtus et aux futurs enfants par la mère ou le sperme du père, ou même passer de cette nouvelle génération aux générations suivantes.
(dernière modification: 4 juin 2016)
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1. Dr David B. Samadi. OPINION: Pot is dangerous, not funny -- a doctor tells us why. 7 janvier 2018.
"Dr. Samadi is a board-certified urologic oncologist trained in open and traditional and laparoscopic surgery and is an expert in robotic prostate surgery. He is chairman of urology, chief of robotic surgery at Lenox Hill Hospital and professor of urology at Hofstra North Shore-LIJ School of Medicine. He is a medical correspondent for the Fox News Channel's Medical A-Team and the chief medical correspondent for am970 in New York City. Learn more at roboticoncology.com. Visit Dr. Samadi's blog at SamadiMD.com. Follow Dr. Samadi on Twitter and Facebook".
2. As a physician, my doctoring knowledge tells me that making marijuana legally available is a bad idea, except perhaps for certain medical conditions. Marijuana is a potent mind-altering drug that can cause serious harm, as I explain below. It will be just one more substance we have to warn our children to stay away from.
As we all know, many people use marijuana even where it remains illegal. But legalization will lead to increased use and make many people believe it is not all that dangerous.
3. Too often, marijuana is treated as a harmless substance – something to joke and giggle about, and something that we see the people we admire on TV, in movies and elsewhere enjoying as a break from the workaday world. The message? Treat yourself to an ice cream cone, a piece of cake, a beer or some pot.