Une équipe de chercheurs a suivi les comportements du cerveau de 108 jeunes jeunes adultes sur plusieurs années au Michigan. Ils ont pu ainsi démontrer que la satisfaction ou gratification procurée par les plaisirs de la vie comme le fait de manger, le jeu, les récompenses (ex. argent), la sexualité, diminue chez les jeunes affirmant consommer de la marijuana (cannabis).
La perte de satisfaction et gratification retirées d'une activité ne serait pas sans conséquence sur les comportements et risques à la consommation futurs.
L'article scientifique a été publié dans JAMA Psychiatry (1)
La PRESSE (Montréal) a consulté une professeure adjointe en psychologie à la Florida International University de Miami et un des auteurs de l'étude
La méthodologie comporte deux volets importants
Deux aspects importants de l'étude éliminent les perceptions arbitraires par les jeunes, comme on pourrait les rencontrer par exemple, dans un sondage:
- Étude longitudinale (dans le temps + même échantillon) : les jeunes hommes et femmes ont été suivis au fil des années
- Des observations scientifiquement démontrables ont été faites sur leurs cerveaux (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle).
Les conclusions des chercheurs
La perte de satisfaction est scientifiquement observable (par imagerie cérébrale) chez les jeunes adultes affirmant consommer de la marijuana.
De cette observation, les chercheurs concluent, mais sans pouvoir le prouver de manière formelle, que certaines consommateurs de marijuana risquent de chercher à compenser cette perte de satisfaction (émotive et psychologique) d'autres manières, notamment:
«en consommant davantage de cannabis ou en se tournant vers d'autres drogues, ce qui pourrait créer une dépendance» (2)
Génération canadienne (et québécoise) sacrifiée à l'autel politique et lobbyiste?
«Au temps de Duplessis», comme dit l'expression, on achetait des votes avec de la bière ou un flacon de «boisson forte». Aux élections fédérales de 2015, certains politiciens achetaient des votes avec promesse de faciliter la consommation et la possession de drogues considérées à tort comme inoffensives.
Sommes-nous donc en train, au Canada, de mettre en danger la santé mentale et la sécurité de notre jeunesse, à des fins servant les amis d'un parti politique et par opportunisme électoral? Me semble, en tout cas, si l'on se souvient de la période électorale et pré-électorale fédérale de 2015 au Canada. Que penser d'un chef politique qui lors d'une conférence pré-électorale dans une école secondaire (jeunes généralement de 16 ou 17 ans et moins) se vantait avec humour de vouloir légaliser la consommation de marijuana (et inévitablement de ses dérivés comme le haschich, les sous-produits alimentaires, etc.)?
Sommes-nous donc en train, au Canada, de mettre en danger la santé mentale et la sécurité de notre jeunesse, à des fins servant les amis d'un parti politique et par opportunisme électoral? Me semble, en tout cas, si l'on se souvient de la période électorale et pré-électorale fédérale de 2015 au Canada. Que penser d'un chef politique qui lors d'une conférence pré-électorale dans une école secondaire (jeunes généralement de 16 ou 17 ans et moins) se vantait avec humour de vouloir légaliser la consommation de marijuana (et inévitablement de ses dérivés comme le haschich, les sous-produits alimentaires, etc.)?
Logo, version modifiée par YaPasdePRESSE, du Parti Libéral du Canada. |
Mon opinion à partir des observations scientifiques
Par extension, il serait logique que la perte de la satisfaction ou de gratification observée chez les consommateurs de cannabis avoués puisse avoir aussi d'autres impacts à moyen et long terme.
- Les chercheurs ont déjà identifié le risque de se tourner vers la consommation d'autres drogues pour compenser la perte de plaisir
- Un potentiel état plus dépressif chez certains individus, découlerait des pertes de satisfaction et gratification observées face à la vie,
- ou la perte de motivation (ex. au travail) en raison de la diminution de la satisfaction ou gratification (récompense) pour des plaisirs est démontrée chez les jeunes adultes consommateurs de cannabis, suivis via cette étude sur plusieurs années (fait attesté par imagerie cérébrale). L'étude fait en effet ressortir que le plaisir relié à l'attente d'une récompense est diminué. Je l'ai personnellement observé lors de mon premier emploi après diplomation, où je devais compenser la perte de motivation et de production au travail de la part de certains collègues consommateurs de drogues dites inoffensives (3).
- Sexualité. On peut ainsi déduire des effets dans tous les aspects de la vie affectés par la diminution des plaisirs et gratifications de la vie. Un individu moins satisfait dans sa vie sexuelle (baisse de la satisfaction chez les consommateurs étant ressortie dans l'étude) sera en toute logique plus disposé à l'infidélité ou à la recherche de pratiques alternatives souvent plus à risque pour la santé ou perturbantes pour la stabilité du couple ou de la famille (pornographie à divers degrés accessibles, infidélité, recours à l'offre du commerce sexuel du genre prostitution, rencontres infidèles planifiées via des sites web, ...) pour un individu (homme ou femme) déjà en couple.
_______________
1. Elisa M. TRUCCO (et 6 autres chercheurs). Association of Marijuana Use With Blunted Nucleus Accumbens Response to Reward Anticipation.
JAMA Psychiatry. 6 juillet 2016
http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2532234 (page consultée le 15 juillet 2016)
2. Philippe MERCURE. La PRESSE. Le Pot diminue la satisfaction liée aux plaisirs de la vie. lundi 11 juillet 2016, p. 20
3. Cela se compare un peu à une attitude tolérante face à des collègues travailleurs qui utilisent les réseaux sociaux au travail (ex. 30 minutes ou plus quotidiennement en plus des pauses régulières). Assez tôt, ils vous disent ne pas avoir le temps pour une demande sur leur table de travail et comme par hasard, vous récupérez celle-ci pour, en réalité, compenser ce qui est une perte de production de votre collègue qui ajuste sa cadence de travail à la baisse pour trouver du temps pour nourrir ses contacts sociaux non liés au travail. Ces situations sont extrêmement injustes pour ceux qui sont assidus au travail et elles contribuent à la désolidarisation au sein de l'équipe.
3. Cela se compare un peu à une attitude tolérante face à des collègues travailleurs qui utilisent les réseaux sociaux au travail (ex. 30 minutes ou plus quotidiennement en plus des pauses régulières). Assez tôt, ils vous disent ne pas avoir le temps pour une demande sur leur table de travail et comme par hasard, vous récupérez celle-ci pour, en réalité, compenser ce qui est une perte de production de votre collègue qui ajuste sa cadence de travail à la baisse pour trouver du temps pour nourrir ses contacts sociaux non liés au travail. Ces situations sont extrêmement injustes pour ceux qui sont assidus au travail et elles contribuent à la désolidarisation au sein de l'équipe.