«On vous tranchera la tête», Blogue de Mathieu BOCK-CÔTÉ, Journal de Montréal, 26 JUIN 2015
Mathieu BOCK-CÔTÉ, chroniqueur au Journal de Montréal |
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«Pour ceux qui ne s'en sont pas encore rendus compte, une guerre non conventionnelle est déclarée depuis longtemps contre l'Occident. Et oubliez les explications de la gauche, car plus les États-Unis se retirent du Proche-Orient selon la volonté d'Obama, plus ils sont eux aussi ciblés. Normal, dans la culture régionale, retraiter n'est pas associé à un acte de sagesse, mais à une faiblesse (un affaiblissement); d'où l'intensité des contre-attaques en divers pays [1]. Je ne dis pas que la guerre est un idéal, au contraire, mais que nous devons cesser d'analyser (de tenter de comprendre) le monde avec notre seule vision culturelle et politique. Ce que trop de journalistes des grands médias et politiciens superficiels font, en mettant la parole dans la bouche des belligérants, via leurs analystes; des points de vue pourtant non partagés pas les intéressés eux-mêmes, qui agissent tout le contraire de la bonne presse.»
[Fin du commentaire]
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1. Le président des États-Unis, Barack Obama, avait fait le pari dès avant son élection de 2008, qu'en retirant les troupes américaines du Proche-Orient et du Moyen-Orient, la paix (relaxation) avec le monde politico-musulman en découlerait automatiquement, jusqu'en Afrique, en signe de reconnaissance. C'est exactement le contraire. Plus les États-Unis et l'Occident reculent, plus les extrémistes islamistes politiques en profitent pour semer la terreur et jouer la guerre d'usure psychologique. Ce faisant, ils atteignent aussi les économies des pays musulmans pour mieux ensuite les manipuler. Par exemple, la Tunisie et le Caire (Égypte) ont historiquement tiré beaucoup de revenus du tourisme européen, américain et des pays du Commonwealth. Après avoir brièvement frayé avec l'islamisme politique, ces pays tentent de maintenir le retour à un islam politique plus modéré. Ce faisant, ils tombent en disgrâce devant les plus radicaux qui veulent leur faire payer en jetant à terre, l'économie de ces pays. Et en même temps, ces radicaux n'hésitent pas à s'en prendre aux étrangers là où ils sont plus vulnérables.
Ce qui ne manque pas d'étonner, dans les politiques d'Obama, c'est que toute intervention rapide contre l'islamisme politique radical lui répugne, tandis que lorsqu'il est question d'autres pays comme la Russie, il se révèle prompt à provoquer l'escalade verbale et guerrière. Cela arrive étrangement comme le prédisait l'auteur et producteur d'origine indienne, naturalisé américain, Dinesh D'Souza, dans son documentaire Obama's America 2016. D'Souza, ex-conseiller du président Reagan, prédisait une remontée de puissances autres, au rythme du retrait des États-Unis en diverses parties du monde. C'est à partir de l'autobiographie du président Obama, et d'une enquête sur les traces de sa montée et de ses origines (mentors, amis d'université, correspondance écrite avec le père, autres influences politiques et familiales, etc.), qu'il avait pu, dans une forme d'essai documentaire (à partir d'un best seller), proposer un profil des motivations de ce dernier, et des politiques et effets qui devraient logiquement en découler, au terme de deux mandats se concluant en 2016 (film produit avant sa réélection).