«LA TÉLÉ DANS LA MIRE Tous ces gros mots sont-ils nécessaires ?», voilà le billet signé le 14 mai 2014 par le chroniqueur Guy FOURNIER dans le Journal de Montréal en ligne. Le texte a été repris dans la livraison imprimée du Journal de Québec, samedi le 17 mai. Il s'en prend aux téléséries, aux comédies et aux humoristes et auteurs, dans ce qu'il qualifie de «dérive récente».
Quand jurons, sacres, blasphèmes et autres mots creux remplacent le contenu...
Quand jurons, sacres, blasphèmes et autres mots creux remplacent le contenu...
Guy FOURNIER démolit en quelques mots, les arguments creux habituels que sont: refléter la culture, rejoindre le public, etc., quand en réalité on révèle par cet usage, ce qui a plutôt les traits d'un manque de mots et d'idées.
«Mike Ward, Peter McLeod, Cathy Gauthier, Jean-François Mercier vous feraient-ils rire autant s’ils décidaient d’un moratoire sur tous les gros mots dont ils émaillent leurs textes? Auriez-vous regardé Unité 9, Série noire et Les Bougons sans les sacres que lancent les personnages à chaque occasion? Les galas Juste pour rire, qu’ils soient en salle ou à la télé, doivent-ils pour garantir leur succès être des festivals de joual, de jurons et de blagues en bas de la ceinture?
Si vous répondez oui à toutes ces questions, expliquez-moi pourquoi André Sauvé fut le grand gagnant du dernier gala Les Olivier? Dites-moi pourquoi vous ne vous lassez pas de Fred Pellerin, qui peut se coucher chaque soir sans avoir à se laver la langue à l’eau de Javel?» (Guy FOURNIER, Journal de Montréal (édition en ligne), 14 mai 2014
C'est comme un homme qui à défaut de savoir communiquer ou en manque d'arguments, ponctue son discours de sacres et jurons à chaque phrase.
De la bourre dans la «nourriture» de piètre qualité
Guy FOURNIER, auteur et réalisateur du Québec. Crédits image: Twitter (Guy Fournier via @MARIBOGY) |
Aussi longtemps que les clients accepteront de payer pour de la bourre sans valeur, pour des gags («jokes») du type boules, fesses, «câlisse» (souvent pires) qui comblent le vide des textes, il y en aura. Celui qui paie 80$ pour entendre un de ces humoristes, ou dans quelques cas devrait-on dire «tumoristes», devrait recevoir un crédit sur le prix du billet, pour chaque juron, sacre ou mot creux, à sa sortie de salle, ou un crédit du producteur (et distributeur) pour la télé. Car on l'a d'autant, frustré de vrai contenu, même s'il ne s'en rend pas compte. Le billet de Guy FOURNIER le rappelle bien, ce n'est pas du contenu, mais de la bourre (du «stuff») de remplissage.