lundi 25 juin 2012

Fête nationale du Québec politisée et drapeau détourné

ET POURQUOI DES MASSES DE QUÉBÉCOIS  ÉVITENT LE MOUVEMENT SOUVERAINISTE

Focus, focus!


"La sécurité mine l'achalandage" titre le Journal de Québec du 25 juin 2012, au sujet de fête de la "Saint-Jean", Fête nationale des Québécois (1). La remarque concerne le territoire circonscrit par la ville de Québec, particulièrement sur et autour du site des plaines (par exemple, la Grande Allée Est et Ouest ou la rue Saint-Louis).

(dernière mise à jour: 1er juillet 2012)

C'est drôle, j'ai la forte impression que ce n'est pas la sécurité accrue, mais l'insécurité actuelle (contexte 2012) et sur une base plus permanente (au moins une tendance forte), un détournement politique des symboles d'un peuple, qui repoussent plusieurs des anciens ou potentiels participants à la fête.
  • Plusieurs familles ou participants voient la fête en soirée comme une beuverie accompagnée des débordements de fêtards qui arrivent pour un grand nombre d'entre eux d'autres villes et qui repartiront après le long congé.
  • Plusieurs ne voient pas la fête «idéale» comme l'occasion actuelle annoncée  (promise) en 2012 de se faire harceler par une manifestation sociale politisée de carrés rouges réclamant le "tout-gratuit" (scolaire ou autre); ce tout-gratuit québécois qui fait augmenter la taxe provinciale de 1% et nos impôts sur une base régulière. 
  • Plusieurs ne veulent plus porter un drapeau qui ne parle plus d'une identité et d'une histoire, mais d'un message politique d'indépendance obligée (souveraineté) à la sauce PQ, pour être "des vrais". On se croirait dans une ancienne annonce de bière.
  • Plusieurs avaient anticipé le "prêche" indépendantiste de Paul Piché ou d'autres artistes.

Une fête au sens trop chargé de politique

La Fête nationale des Québécois et notre drapeau ne sont plus une source d'inspiration de tous les Québécois, mais la propriété intellectuelle, sinon légalement du moins en pratique (idéologique), des plus ou moins 30 ou 35% des souverainistes au sens habituel du projet. C'est de plus, la fête des ultra-interventionnistes (l'État partout, l'équilibre nulle part dans les faits) et du "légaliser-tout".

Ma fuite d'une souveraineté unijambiste

À 18 ans, j'étais profondément souverainiste. J'étais fier d'avoir déchiré un drapeau du Canada ou d'avoir osé, avec un copain, nous inviter à une soirée de partisans du camp du Non pour rigoler sur le chef Libéral Claude Ryan. Plus tard, à l'approche de la trentaine, lorsque j'ai pris connaissance de l'ensemble le l'oeuvre social-démocrate version québécoise et de l'approche idéologique socialiste du projet souverainiste, j'ai déchanté. On nous a entraînés (tous partis politiques confondus) dans une société où l'interventionnisme de l'État est sclérosant, et les programmes sociaux omniprésents, incluant le volet de rééducation des esprits dès la garderie et l'école (programme d'ECR).

Ton argent, notre solution (l'État)
  • Interventionnisme très fort de l'État dans une multitude de domaines de la vie, à même nos impôts et taxes, mais en nous privant du même coup de la liberté de choisir des solutions qui conviendraient mieux à chacun. On prend ton argent et on t'impose notre solution universelle (tendance socialiste forte).
  • L'antiaméricanisme ou mieux, être contre les canadiens anglophones en tant que cause de nos problèmes; critère d'acceptation essentiel dans la "gang" souverainiste.
  • La culture et l'international, c'est le monde entier sauf les anglophones d'Amérique (et peut-être de la Grande-Bretagne et du Commonwealth). Je salue Radio-Canada (SRC - CBC francophone du Québec) en passant (un peu de satire)!
  • La victimisation perpétuelle est un autre incontournable. On étudie pour devenir serviteur ou subventionné à vie, jamais pour devenir entrepreneur. Mais ensuite on accuse le colonialisme (expression empruntée à l'islam et au marxisme), le patronat et la réussite des projets. Le terme colonialisme n'était pas employé jusqu'ici pour parler des anglos. Merci Amir et tous les autres communistes.
  • La social-démocratie, version héritée de la Révolution tranquille, selon laquelle il faut alimenter les programmes sociaux à l'infini, sans se soucier de l'équité de la pratique (donner à ceux qui ne font pas d'efforts et priver d'autant ceux qui ont réellement besoin) ou de son efficacité réelle (les résultats?). Le succès ne se mesure pas en résultats, mais en milliards de dollars investis; par exemple  dans le secteur de la santé qui dévore autour de 45% de notre budget annuel sans être accessible dans un délai raisonnable sauf pour les polytraumatisés ou pour les urgences. Ou par exemple, il faudrait garantir l'aide sociale universelle inconditionnelle et souvent même "héréditaire"; le chèque à 18 ans pour quelqu'un qui est en bonne santé et qui ne veut ni occuper un emploi (déclaré) ni se former à cette fin. Autre exemple: l'accès à l'avortement subventionné sans condition, sans égard aux revenus. Autre exemple: l'idéal du modèle des enfants élevés en troupeau, maintenant par des employés syndiqués; la syndicalisation étant le prix à payer pour que l'élite puisse élargir son contrôle sur l'endoctrinement politique et idéologique des enfants. Un autre en prime: les investissements de nos taxes et impôts en arts et culture sont comptés dans la colonne des retombées économiques et donc des revenus, alors que ce sont des dépenses (2).
  • Le rejet de valeurs traditionnelles pour adhérer au gros village virtuel (qui n'existe pas dans la réalité) au prix du mépris des identités et politiques nationales. Il suffit maintenant à un quidam, d'un séjour ailleurs dans le monde ou de couler des informations confidentielles sur un site web de pirates informatiques ou de pseudo-justiciers, pour acquérir cette prétendue nouvelle nationalité universelle.
  • Un projet qui doit se bâtir sur le déni des responsabilités et des choix sur les résultats et les échecs et réussites. Chaque fois que le Québec rencontre un problème social (ex. l'accès hypothétique à un médecin pour les individus et familles en dehors des urgences), la solution doit toujours passer par plus d'argent, plus d'endettement, plus de spécialistes, plus de programmes ou plus de pilules. Mais il ne faudrait jamais questionner la façon d'aborder les problèmes (leur source, les tâches, la structure administrative, les normes et exigences dépassées, les méthodes de travail, bref la racine des problèmes). Preuve que les syndicats sont pratiquement plus puissant que le politique. En éducation, un élève sur cinq (1 sur 5) est en difficulté au Québec? Solution identifiée: il faudrait, dit-on, plus de psychologues en milieu scolaire (3). Trouvez l'erreur. Selon cette logique, Saint-Hyacinthe avec 29,5% d'élèves en difficulté (pratiquement 30%; étonnant pour une région plutôt prospère), se trouve en plus mauvaise posture que la CS de Montréal (26% en difficulté) et serait à mettre dans une même catégorie sociale... que la CS de la Moyenne-Côte-Nord (36,7%)! En réalité, les conditions économiques n'expliquent pas tout. Je salue notre élite en passant (encore un peu de satire). Sinon, cela voudrait dire que Saint-Hyacinthe avec 3 élèves sur 10 en difficulté scolaire, serait un des coins les plus pauvres au Québec.
  • Un projet de société où l'on parle abondamment de liberté d'expression et de débattre, mais où ceux qui osent questionner la façon de faire sont vite envoyés au pilori pour l'humiliation publique. C'est le cas d'un médecin, le Dr Jean-François Chicoine (pédiatre), qui a osé questionner la formule universelle des centres de la petite enfance -garderies et leur impact sur le développement des enfants en très bas âge (particulièrement les 2 ans et moins et l'anxiété chez plusieurs). Selon lui, ce n'est que plusieurs années plus tard que se font sentir les vrais effets. Le psychologue québécois Yvon Dallaire aurait-il mis le doigt sur des sources et des exemples d'effets de l'anxiété chez les enfants et les adultes (les anxieux et leur symbiose avec les dominateurs). On nous dit qu'il n'y a pas de problème "québécois" avec les enfants, mais le Québec bat des records de médication des enfants. Que seront ces enfants au cégep ou à l'université? On peut mentionner aussi la réception mitigée, presque la censure, face à des intervenants qui osent affirmer que les hommes ont aussi besoin d'aide et osent demander leur part de subventions pour des programmes spécifiques au genre masculin. Ou encore, malheur à qui ose questionner la gratuité mur à mur. 
  • Un projet de société où la multiplication des pharmacies (drugstores), les besoins en psychothérapie (et maisons de thérapie) et la surconsommation des pilules du bonheur, le suicide assisté et l'euthanasie font partie du "développement" et du modèle social à exporter au monde entier. 
  • Un projet de souveraineté où il faut être tous pareils, tous à gauche, tous antichrétiens, effacer l'histoire et les valeurs héritées en faisant table rase et se projetant dans le futur par l'expérimentation de nos élites (de là, l'approche essai-erreur des réformes qui se suivent).
  • Un projet où le concept et la philosophie sociale (ingénierie sociale en marche) sont une science exacte, mais où les mathématiques sont de peu d'importance, voire inutiles. La nouvelle réponse à l'expression héritée de nos parents à l'effet que "l'argent ne pousse pas dans les arbres" est philosophique plutôt que mathématique. Pour les carrés rouges et les anarchistes, l'économie et les marchés relèveraient de la fiction ou d'un complot qui servirait uniquement à manipuler les peuples (je ne nie pas qu'il y a de l'abus dans les marchés et le capitalisme, mais l'histoire récente et actuelle démontre que les abus pires encore caractérisent aussi le socialisme et le communisme).

Nous sommes un peuple d'imaginatifs et de créatifs, et je le crois, mais nous ne trouvons rien de mieux que les programmes de l'État imposés à tous; la seringue unique pour tous les problèmes. Soit pour injecter, soit pour ponctionner (l'État «ponctionnaire»).

Nous étudions ou sinon décrochons souvent pour devenir des serfs (employés), mais réclamons la condition de dirigeant ou d'expert; être celui qu'on consulte et vénère, dès la période qui suit l'embauche dans un premier emploi.

Il nous faut être tous pareils, assimilés et fondus dans une gauche sociale souvent mal gérée, aux coûts fréquemment sous-évalués, aux résultats trop idéalisés (même s'il faut désinformer). Et malheur à qui voudrait revoir les façons de faire les choses après 50 ans de tests et de réformes par nos élites de hauts-«ponctionnaires» (un demi-siècle  d'une approche à actualiser et repenser par un bilan, avant même la coupe dans les coûts).

Permettez-moi cette analogie. C'est comme si on voyait le niveau de pollution d'un cours d'eau augmenter et que l'on disait qu'il faut plus d'argent pour dépolluer, mais que l'on omettait d'identifier les sources des problèmes pour se concentrer sur des correctifs biochimiques. Un jeune sur cinq est en difficulté d'apprentissage scolaire au Québec et l'on dit le plus sérieusement du monde qu'il faut plus de psychologues.  C'est l'approche typique du Québec en matière de problèmes sociaux, alimentée par les spécialistes et consultants suspendus aux mamelles de l'État social démocrate. Mais on devrait voir plus large: «Houston, on a un problème» comme il s'est dit lors de la mission Appollo 13 sous l'égide de la NASA. Se peut-il que le problème des élèves en difficulté soit en partie l'éclatement des familles, la surdose de technologie (trop de temps devant les écrans), ou d'autres problèmes du genre et que l'encadrement ne soit pas premièrement déficitaire à l'école mais au foyer? Se peut-il encore, que la demande de performer se déplace de l'éducation vers les attentes et pressions de l'extérieur de l'école, pour de futurs podiums olympiques, de futurs joueurs de hockey professionnels et le reste (multiplication des activités); les enfants-fonds de pension des parents? Et qu'ainsi l'école devienne un objectif de deuxième ou troisième niveau?

On oublie que lorsqu'appliqués à la solution de problèmes d'une société, les programmes sociaux (une composante de l'interventionnisme de l'État) sont souvent à une nation ou un peuple, ce que sont les médicaments pour le corps et le mental. Mais on nous interdit de changer les façons de faire selon l'idéologie nationaliste actuelle. Il faut médicaliser et investir en programmes sociaux et en spécialistes. L'Histoire n'est plus la compréhension d'où nous venons, mais devient un concept pour le futur (de fait encore plus idéologique). L'argent (le chèque) doit trop souvent continuer le renforcement positif du laisser-aller ou même de la médiocrité (les récompenser par le soutien financier) et non du surpassement et de l'effort. Voilà le plan Québec proposé. Voilà pourquoi (en grande partie) il ne me rejoint plus.
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1.  Nicolas LACHANCE.  SAINT-JEAN: La sécurité mine l'achalandage. Journal de Québec, lundi 25 juin 2012, p. 7
Aussi version web: http://www.journaldequebec.com/2012/06/24/la-securite-mine-lachalandage
page consultée le 25 juin 2012.

2.  «La raison est simple. Cette méthode de calcul demande que l'on additionne tous les revenus qu'une activité génère, que ces revenus aient été gagnés directement ou indirectement. Toutefois, surtout, elle a pour particularité de transformer les coûts en revenus. L'État injecte de l'argent dans le projet? Pas de problème; cette somme n'est pas comptabilisée comme un coût, mais bien comme un revenu pour les récipiendaires de l'aide. On s'en doute, en faisant disparaître tous les coûts, il devient mathématiquement impossible qu'une activité soit non rentable, aussi absurde soit-elle!»
Source: 
Nathalie ELGRABLY-LEVY. L'art de tromper. Le Journal de Montréal, 12 mai 2011, p. 25 
http://www.iedm.org/fr/35236-lart-de-tromper
(NDA, Même des intervenants de la nouvelle à la SRC véhiculent cette erreur des retombées).

3.  Nicolas SAILLANT.   ÉDUCATION: Plus d’élèves en difficulté que jamaisJournal de Québec, lundi 25 juin 2012, p. 3
Aussi version web: http://www.journaldequebec.com/2012/06/24/plus-deleves-en-difficulte-que-jamais
page consultée le 25 juin 2012.