jeudi 1 décembre 2011

Population mondiale décroissante vers 2065 : hiver démographique annoncé

Une décroissance de la population mondiale annoncée

Je vous recommande un documentaire sur la démographie mondiale et la décroissance annoncée de la population  (1). Dans cet article je livre aussi un sommaire en français et des données actualisées pour le Québec. 


Alors que la population mondiale croît encore pour quelque temps, la natalité (indice de fécondité) est en plein déclin dans un nombre croissant de pays, même en Asie, au Moyen-Orient, au Mexique et dans les Caraïbes, en Afrique... L'économie et l'instruction supérieure suivent la même courbe. Les baby boomers (2) de l'après-guerre constituent la génération qui aura eu le plus haut taux de scolarisation supérieure. Avec la retraite des boomers, si la tendance se maintient, nous aurons un monde globalement moins instruit et moins paré à compenser la perte de productivité, pourtant essentielle au filet social (maintien de bons programmes sociaux).

Il faudra travailler de plus en plus sans être plus riche, seulement pour maintenir un niveau de vie correct. Déjà, aux États-Unis, l'âge des travailleurs actifs âgés de 65 ans et plus est passé d'environ 12 à 17 pourcent entre 1998 et 2008

C'est dans un anglais accessible, vulgarisé et réalisé par des spécialistes (ex. économistes, démographes, statisticiens,...) qui n'ont pas vu venir les effets de la dénatalité en train de se mondialiser. Les chiffres les frappent de plein fouet. Alors que des générations ont géré la croissance, ils ne savent pas comment gérer une décroissance et une inversion des pyramides d'âgesVers 2065, la population mondiale devrait avoir atteint son maximum (peak) et commencer à décroître de façon exponentielle! Cela va totalement à l'encontre de l'idée  reçue et culpabilisante, à l'effet que la Terre devrait se débarrasser des humains. La cause du problème est la dénatalité. À moins de 2,13 enfants par femme, une population ne se maintient plus et décroît après une génération. L'immigration peut faire augmenter la population comme elle le fait au Canada et au Québec, mais ces communautés d'immigrants:

  • connaissent aussi le déclin, bien qu'avec un certain décalage en années sur nous. Il y aura donc un plus grand nombres d'immigrants, mais bientôt, PAS une plus grande part d'enfants ou de population productive (phénomène en voie de se produire au Québec), ceci en raison de la pyramide des âges non rétablie. Après une génération, les immigrants cherchent aussi à réduire le nombre d'enfants (réduction de la fertilité en nombre d'enfants par femme en âge de procréer);
  • tendent en plus maintenant, dans plusieurs pays, à demeurer une culture distincte avec les tensions sociales que cela produit (ex. plusieurs pays d'Europe).

Un grand nombre de pays ont un indice de fertilité inférieur à 2, par exemple la presque totalité des pays européens (incluant l'est) et la tendance s'étend à une majorité de pays dans le MONDE. Cette situation signifie :

  • L'inversion progressive de la pyramide des âges; phénomène que nous sommes en train de vivre au Québec. La croissance de la population est en fait reliée à un phénomène récent: une plus longue durée de vie des personnes âgées et moins de mortalité infantile (vaccins, antibiotiques, soins, etc.). Mais cette croissance trompeuse est accompagnée d'une baisse de fertilité ou de naissances par femme. Le personnes âgées se retrouveront donc de plus en plus sur-représentées. Mais le problème réel constitue la dénatalité ou baisse de fertilité sous le seuil de maintien normal d'une population. En Amérique, le seuil minimal de maintien de la population est de 2,13 enfants par femme. La réalité est tout autre. Mise à jour pour les données de fécondité (nombre d'enfants nés par femme) 2013:  Au Québec, nous avons un indice de fécondité de 1,65 enfants par femme (rappor ISQ en format PDF), malgré l'immigration, selon l'Institut de la Statistique du Québec (année de référence 2013).
  • Une perte de productivité avec un impact direct sur le filet social en voie de régression. La productivité est directement reliée à la population en âge de produire un travail et formée pour cette fin. Il faut beaucoup de travailleurs pour les services sociaux facilement accessibles (santé,  éducation). Or c'est le phénomène inverse qui est en train de se produire et les gens ne le réalisent pas.
  • Alors que la tendance est de mettre le frein aux naissances, la dénatalité résultante entraîne au contraire plus de poids encore chez ces générations qui suivent.
  • En plus, les plus jeunes auront besoin des connaissances et de l'expérience des plus âgées (travail de plus en plus âgé). Car la baisse de la part de la population avec un niveau d'instruction de qualité supérieure suit en effet la dénatalité résultant d'un faible indice de fertilité. Or, l'instruction supérieure de qualité serait au contraire nécessaire pour compenser la perte de productivité (moins de population active). Il faudrait cette masse instruite essentielle à une révolution technique comparable à la venue de l'ordinateur, genre de solution nécessaire pour compenser la perte de productivité humaine, due à une moins grande part de travailleurs actifs. Déjà, aux États-Unis, l'âge des travailleurs actifs âgés de 65 ans et plus est passé d'environ 12 à 17 pourcent entre 1998 et 2008 (voir image en introduction). 
  • Un déclin de la qualité de vie résultant. Il faudra travailler de plus en plus sans être plus riche, seulement pour maintenir un niveau de vie correct. 
  • Cela signifie aussi, accompagnant inévitablement la perte de productivité, une plus grande pauvreté globale.
  • Cela implique (et provient aussi de) la disparition de la famille dite "traditionnelle" qui générait un taux de natalité au-dessus du seuil de maintien de la population (qui est ici de 2,13 enfants par femme en âge de procréer). Inversement, il y aura davantage d'enfants uniques sans oncles, ni tantes, ni cousins, avec les phénomènes résultants de solitude et d'isolement encore plus marqué si rien ne pare à ceci (affaiblissement du noyau social et d'entraide "naturelle").
  • Il y a cela et plus encore... dans la vidéo 2 ou deuxième partie du film documentaire qui démontre que la révolution sexuelle a favorisé les hommes.

Des chiffres difficiles à accepter pour les spécialistes, car les calculs démographiques depuis 200 ans parlaient toujours de croissance exponentielle de la population mondiale.


C'est à voir. Même les économistes et démographes ont de la difficulté à assimiler cette nouvelle donnée, la décroissance de la population à venir, qui va totalement à l'encontre de l'idée reçue; conviction bien enracinée depuis le baby boom d'après-guerre en Occident. On a appris à gérer une croissance, mais pas une décroissance.

En résumé deux phénomènes s'opposent et mèneront à une décroissance exponentielle annoncée de la population mondiale après le milieu du siècle (vers 2065), si la tendance se maintient comme actuellement.
1)   La croissance de la population sera annulée
2)  PAR la dénatalité, souvent avec à peine 1 enfant par femme, alors que le seuil critique de fécondité pour maintenir une population même sans croissance, se situe autour de 2,13 enfants par femme. 


Le vieillissement de la population est en fait une croissance globale de la population pourtant affectée par une dénatalité causée par un indice de fertilité faible, produisant un fardeau économique croissant, comme déjà au Japon, qui n'a pas connu le baby boom d'après-guerre. Les programmes sociaux en santé et éducation seront de plus en plus difficiles à maintenir. On observe déjà actuellement, un lien direct entre les faibles taux de fécondité européens et la tendance irréversible à la hausse des taxes et impôts.


La partie 2 du documentaire scindé en 2 vidéos, identifie des causes derrière la dénatalité en Occident

On s'en doute pour certaines (plus grand matérialisme, emphase sur la carrière, plus grand individualisme etc.), mais pas nécessairement pour d'autres causes. Par exemple, selon la féministe et journaliste, Gloria Steinhem (3), les plus grands gagnants de la "révolution sexuelle" ont souvent été les jeunes hommes cherchant la gratification sexuelle personnelle et les partenaires successives, sans s'engager envers aucune. 
La révolution sexuelle «n'a pas été une révolution des femmes,
mais plutôt celle des hommes cherchant un accès sexuel facilité
auprès des femmes» (Gloria Steinem, 1971), (3).

Pour y parvenir, l'homme maintient une ambiguïté volontaire sur son éventuel engagement envers la femme. Cette tendance des 50-60 dernières années revient à une forme d'exploitation sexuelle moderne (et postmoderne) de la femme. Gloria STEINEM, féministe américaine bien connue, discernait déjà cette tendance en 1971, en pleine "révolution sexuelle".

lien vidéo (durée approximative 56 minutes) :  
New Economic Reality: Demographic Winter (part 1)
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1)   Passez le pointeur de la souris dans la zone cachée de progression du téléchargement et du curseur (zone des commandes). C'est immédiatement au bas de l'écran du viewer vidéo (mais invisible ou masqué jusqu'au passage du curseur).  
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3)   Si nécessaire, essayez avec un autre navigateur internet (Windows internet explorer, Firefox, Google Chrome) en y copiant ce lien dans la barre d'adresse de navigation: http://byutv.org/watch/59b6b917-984a-478f-93b1-521a647779c4#ooid=w1Y2plMjpCoxf9UEB8nbg8tVamZETWEy

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1.   New Economic Reality: Demographic Winter (part 1)
http://byutv.org/watch/59b6b917-984a-478f-93b1-521a647779c4#ooid=w1Y2plMjpCoxf9UEB8nbg8tVamZETWEy

2.  Le terme baby boom désigne l'explosion démographique engendrée par le positivisme et la prospérité de l'après-guerre en Occident. Une partie du phénomène est imputable, selon le documentaire, au fait que l'on a cessé de mourir comme des mouches, notamment à cause des meilleurs soins de santé et la venue des vaccins et antibiotiques, contre des maladies autrefois souvent mortelles. La période des années des boomers varie selon la région de l'Amérique ou du monde où l'on se trouve et selon l'indice ou taux de natalité servant de référence retenu. Retenons simplement que le baby boom désigne généralement une période marquée en Occident, par l'augmentation rapide du taux des naissances, liée à la prospérité de l'après Deuxième-Guerre mondiale.

3.  Gloria STEINEM, selon Wikipedia : féministe américaine, journaliste et promotrice des droits de la femme. Elle est la fondatrice du magazine Ms.  Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame.
    Or elle faisait déjà en 1971 dans le magazine Ms, cette lecture d'une révolution sexuelle favorisant en réalité les jeunes hommes qui cherchaient du sexe sans s'engager envers la femme (et la famille). Avez-vous entendu cette autre lecture de la révolution sexuelle au cours des dernières décennies dans les médias du Québec? Moi non plus.