J. Jacques SAMSON, Journal de Québec / Journal de Montréal, nous livre un très bon texte sur la "québécitude" (spécificité du Québec), laquelle lorsque poussée à son extrême, finit par rendre aveugle à des évidences. Nous ne sommes pas autant le modèle mondial que nous pensons. Je publie quelques extraits.
Les gouvernements du Québec, surtout ceux formés par le Parti québécois, ont beaucoup fouetté la fierté des Québécois. Ils ont multiplié les campagnes pour nous convaincre que nous étions « les plus meilleurs » dans à peu près toutes les sphères d’activités.
Or il n’y a rien de plus faux. Nous ne sommes pas « les plus meilleurs » en réhabilitation des jeunes contrevenants, ni dans la lutte contre le décrochage scolaire, ni en diplomation malgré les plus bas frais de scolarité, ni dans nos services de santé, ni dans la construction et l’entretien de nos infrastructures… Et ce ne sont que quelques exemples (1).
Le chroniqueur et chef de nouvelles rappelle, dans le contexte du projet de loi C-10 fédéral (projet de Loi sur la sécurité des rues et des communautés), que la situation n'est pas comme veut le faire croire la presse/média de gauche et l'actuel gouvernement Libéral du Québec. On plaide devant tout le Canada, que nous sommes, nous Québécois, fortement contre un durcissement contre les crimes graves. Pourtant, la population est au contraire à près de 80 pourcent (77 sur 100, soit environ 8 sur 10) pour un durcissement des peines pour les crimes graves (récent sondage Léger Marketing).
Même Richard MARTINEAU va dans ce sens (me coupant le souffle d'un même élan) :
(...) je vous conseille fortement de lire l'ouvrage lumineux d'Hervé Algalarrondo, Sécurité: la gauche contre le peuple, qui est paru en 2002 chez Robert Laffont.Journaliste au Nouvel Observateur, un hebdomadaire d'information de centre-gauche, Algalarrondo affirme que rayon justice, la gauche est complètement déconnectée du peuple. Elle mise sur la réhabilitation alors que le peuple, lui, demande des peines plus sévères."Privilégier les causes sociales dans l'explication de la délinquance est une chose, écrit-il. Négliger de la combattre en est une autre. Depuis trente ans, dans la foulée de Mai 68, est apparue une nouvelle culture, l'angélisme, qui a fait du délinquant la première victime de la société. Délégitimant l'idée même de répression (2).
Dans les faits, la répression du crime n'a même pas à faire baisser le taux (ou l'indice statistique) de criminalité (argument préféré des opposants). Elle n'a qu'à accomplir / rendre la justice, point. De toutes façons, le taux de criminalité est un concept très élastique. Par exemple, libéralisez les drogues et la prostitution et vous venez de diminuer d'autant l'indice de criminalité. Nos gouvernements du Québec successifs, tant libéraux que péquistes, l'ont compris et examinent de façon cyclique, ce genre de solutions, soyez-en assurés (surtout sous l'influence des élites de l'aile intello-gauchiste). Ils ont compris que pour faire passer le libéralisme moral, il faut convaincre le politique qu'assouplir le critère de définition d'un crime, c'est aussi diminuer (artificiellement) la criminalité, sans aucun effort. C'est donc payant (en apparence); politiquement, mais non collectivement.
Veillons au grain, pour la protection de la sécurité collective et des droits communs; pas seulement les droits individuels. D'ailleurs j'ai peut-être une ou deux idées pour ne pas engorger nos prisons. Je vous reviendrai là-dessus.
_______________
1. J. Jacques SAMSON. Les plus meilleurs. Journal de Québec / Journal de Montréal. 30 novembre 2011.
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/jeanjacquessamson/archives/2011/11/20111130-101440.html#commentaires
2. Richard MARTINEAU. Le Devoir de punir. Journal de Québec / Journal de Montréal. 30 novembre 2011.
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/chroniques/richardmartineau/archives/2011/11/20111130-083500.html