samedi 12 février 2011

Le président Sarkozy confesse: "Oui, le multiculturalisme est un échec"

Le Président de la France, Nicolas Sarkozy,
de passage à TF1 (10 février 2011)
Nicolas Sarkozy : «"La vérité, c'est que dans toutes nos démocraties, on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait", a répondu le chef de l'Etat à une question d'un internaute sur l'intégration des immigrés en France»(1), (le Président de la France, Nicolas Sarkozy, était de passage à TF1). Extrait vidéo ci-dessous.

Nicolas Sarkozy a confessé ceci, comme récemment des autorités en Allemagne (la Chancelière Angela Merkel) et en Grande-Bretagne (le Premier ministre David Cameron).
Voilà  les termes employés, dans la franchise qu'on lui connaît, pour résumer ce qu'il perçoit comme une source de l'échec du multiculturalisme de la France... et d'autres nations démocratiques. La tentative du multiculturalisme à l'occidentale, sous la forme qu'on lui connaît actuellement, est un échec.

Paraphrase de la déclaration du président Sarkozy

À l'antenne de TF1, Nicolas Sarkozy a décrit la situation de la tentative d'un multiculturalisme français, comme une utopie, rêvée "possible" et prometteuse qui a échoué. D'une part, en France comme dans d'autres pays occidentaux, on a mis une très grande emphase sur l'identité du nouvel arrivant, en négligeant à l'inverse, l'identité nationale de celui qui accueillait. On aurait dû demander aux nouveaux arrivants de faire une nation avec nous, alors que nous voyons plutôt des communautés une à côté de l'autre, sans identité nationale commune, et qui affaiblissent par conséquent le pays d'accueil. Cela s'est matérialisé par la séparation (clivage) entre les groupes culturels. Et à l'apogée, on a vu (c'était prévisible), l'importation et l'exacerbation (stimulation) des luttes et défenses interculturelles.

L'ouverture ou réceptivité naïve aurait ouvert en quelque sorte la porte à la fragmentation de la nation par d'autres communautés. Cela a résulté en des communautés juxtaposées et hermétiques, dans la communauté nationale, avec une courtepointe résultante qui se déchire, plutôt que la croissance de la nation enrichie par les nouveaux arrivants intégrés entre eux et avec la communauté d'accueil, sans pour autant renier leur culture. Il faut par exemple, selon l'illustration du président Français, un catholicisme de France, un protestantisme de France et de la même manière, un islam de France.  Ce à quoi certaines communautés répondent : bâtissez-nous des lieux de cultes et nous nous y assemblerons. Rien que ça!? C'est montrer comment elles n'ont pas compris. Le christianisme lui-même, a appris à s'adapter au pays d'accueil.

Sur l'identité nationale

Monsieur Sarkozy a notamment développé sa pensée sur la question de l'identité nationale:
«Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui est la communauté nationale. Et si on ne veut pas accepter ça, on ne peut pas être le bienvenu en France. Les pays, comme l'Angleterre ou les États-Unis, qui ont pensé développer ce multiculturalisme, c'est-à-dire, communauté par communauté, ont renforcé les extrémismes, chacun oubliant qu'il appartenait à une communauté nationale, a développé ses mécanismes de défense contre les autres. Nous ne voulons pas de cela. Nous ne voulons pas de cela [une répétition pour marquer une emphase volontaire du président].
...
Si on vient en France, on apporte bien-sûr, son identité à la communauté nationale. Mais on respecte la communauté nationale» (Nicolas Sarkozy, à TF1, 10 fév. 2011).

La promotion de ses croyances ne doit pas se faire de façon violente ou agressive. Il a précisé notamment que l'égalité homme-femme est non négociable, de même que l'accès des filles à l'instruction (aux écoles); aussi que la rue ne doit pas être possédée pour un usage ostentatoire (lire : une intention politico-religieuse) comme la prière musulmane qui prend d'assaut des rues et autres lieux communs. 

La déclaration du président de la France, dans un extrait vidéo

Dans l'extrait vidéo qui suit, nous assistons à l'instant qui a coupé le souffle aux participants en place à l'émission de TF1.


Question : L'abus de l'un servira-t-il  bientôt justifier la censure de tous?

Intéressante, la déclaration du chef de l'État Français nous impose, il me semble, une réflexion pour nous au Québec. Car nous ne pouvons passer à côté du sujet de l'immigration hermétique résultant d'un multiculturalisme utopique.

Il faut se préparer : l'abus de l'un servira-t-il à justifier l'interdit ou la censure pour tous les autres?

Évidemment non. Les manifestations hors des lieux de culte du christianisme (que la foi soit près ou éloignée de sa source et de son fondateur selon le groupe, ici n'est pas la question), par exemple via des concerts chrétiens dans un parc, des émissions de TV, les récentes marches "pour Jésus", ou les plus récentes processions catholiques, ou les manifestions contre l'ECR, ou les conférences et témoignages dans un amphithéâtre ou un stade, ou une salle publique loués, se sont faits ces dernières décennies en respect du principe de séparation des religions et de l'État et avec l'accord des autorités civiles.

Ce principe de séparation de l'État et de l'Église, que Jésus et les apôtres ont implanté de façon révolutionnaire, ne signifie pourtant, ni que les croyants n'auraient plus le droit de parler à l'homme d'État, ni que leurs adhérents n'auraient plus accès aux fonctions politiques et publiques. Ce serait un autre abus. À noter, de plus, que le principe de séparation des religions et de l'État devra, pour devenir équitable au Québec (ce qu'il n'est pas), inclure les philosophies religieuses et les idéologies politiques ou philosophiques; même des religions et spiritualités ou superstitions sans dieux, y incluses celles inspirées des gnoses et cultes orientaux, des croyances ou cérémonies animistes. Actuellement, ces dernières ont toujours les deux pieds dans nos écoles publiques, alors que le christianisme de toutes allégeances en a été banni.

Le piège qui guette la liberté de religion et d'expression au Québec

Il y a un piège qui menace le Québec et le projet éventuel d'une charte de la laïcité en serait la porte d'entrée. Si vous ne le savez pas, une telle charte veut dire pour résultat une loi et non seulement un document d'intention. Et voici le piège, bien creusé et aussi gros qu'un bassin olympique. Mais il est recouvert du voile des paroles bien pesées  et doucereuses de ses concepteurs et designers.

Présentement nos athées, agnostiques et adeptes des nouvelles spiritualités aiment se voir et s'auto-promouvoir, comme les citoyens de première zone, alors que ceux qui ont des valeurs chrétiennes devraient être des citoyens de seconde et troisième zone, qui ne devraient plus même, accéder aux charges politiques et publiques, ni même aux fonctions scientifiques.
  • C'est vite oublier les dizaines de millions de victimes des régimes athées (notamment à travers le communisme - de gauche) au cours du 20e siècle; ou ce qu'a produit l'humanisme sans les valeurs chrétiennes. 
  • C'est oublier que des ministres et députés croient dans les horoscopes et les messages des anges ou entités (channelling du New Age, termes soigneusement évités dans le marché du Québec, suite à la mauvaise presse des années, fin décennie 1980, première partie de la décennie 1990). La chef d'une entreprise privée québécoise bien établie, se référait à un ou une médium pour choisir ses leaders (recrutement du personnel). C'est un haut gradé de l'entreprise qui avait un accès direct à ces informations et que je connais personnellement, qui m'a confié cette information décrivant une réalité. Quand les gens rejettent le christianisme, ils adhèrent à d'autres systèmes de valeurs et d'autorité.
  • C'est ignorer que le christianisme a fortement et positivement influencé le droit en occident. Les premiers humanistes (notamment Erasme au 16e s., plus tard, Kierkegaard au 19e s.), s'ils étaient contre l'institutionnalisme et critiquaient le clergé avec véhémence, ont néanmoins conservé beaucoup d'éléments des valeurs chrétiennes et des Évangiles, avec des éléments des Anciens (philosophes et écrivains grecs). Les philosophes de la période dite "des Lumières" n'ont pas inventé la justice (ça on ne le dit pas dans nos écoles secondaires et nos cégeps). Comme le constate avec justesse Frédéric Lenoir, ils ont été influencés par les enseignements éthiques du Christ, de telle manière, qu'ils ont adopté «une morale laïque et des droits de l'homme apparaissant finalement comme une éthique chrétienne sans Dieu et décléricalisée» (2); autrement dit, les valeurs séparées de la foi et de l'enseignement. Ils ont conservé les valeurs évangéliques sans la théologie, sans les clercs et à la fin, sans les Saintes Écritures. Évidemment, coupées de leur racine, ces valeurs se sont désagrégées progressivement, comme un arbre dont on coupe progressivement la source.  Mais ce n'est pas un hasard, si les démocraties ont pu se développer dans les pays qui ont préalablement connu l'influence des Évangiles. Ils ont tenté d'appliquer le principe de faire ce que Christ dit, mais de ne pas faire ce que font ses mauvais messagers. Et ils ont concocté un mélange entre la sagesse de Christ et celles des Anciens.

Un piège à désamorcer


C'est un piège réel, que les athées ou les agnostiques ou les groupes spirituels non clairement identifiés (nombreuses nouvelles spiritualités, adaptes des anciens cultes ou des religions orientales) puissent se saisir de l'abus des uns (prise de possession des rues sans autorisation, code d'honneur ou code criminel parallèle, promotion violente des convictions) pour justifier le fait d'interdire toute manifestation du christianisme en dehors des lieux de culte à proprement parler.

Ne vous y trompez pas. C'est ce que tenteront de faire les partisans qui se disent de la laïcité (alors que c'est du laïcisme) et qui sont en fait généralement des antichrétiens avec un agenda beaucoup moins noble (ex. franc-maçon), que celui au'ils exposent aux médias trop souvent naïfs. Alors, il n'y aura qu'eux comme référence des valeurs; pour les lois, valeurs pour l'instruction publique et privée, valeur pour le politique et le judiciaire, valeurs pour les médias; bref valeurs pour tous les pouvoirs.

Et ces modules idéologiques sont déjà en construction, prêts à s'élever et à être assemblées en une seule nuit. C'est le cas par exemple, pour la promotion de la doctrine sociale, avec une société d'État de l'information et du divertissement au Canada (TV, radio, web), porteuse de ces nouvelles valeurs, et laquelle passe presque sous silence des manifestations publiques de 2000 personnes de diverses confessions et plus (au Québec), ou de la prière de 10,000 chrétiens (à Ottawa) il y a quelques années et fait sa une, de micro-manifestations (ex. de gauche) de 80 ou 100 protestataires.

Gardez l'oeil ouvert, "gens du pays", car les droits des peuples ont souvent été retirés d'abord aux chrétiens, avant la censure des autres groupes. Nommez-moi un pays où les chrétiens n'ont pas droit de cité hors des lieux de cultes, et où il subsiste simultanément une liberté d'expression digne de ce nom. S'il n'y a pas de liberté d'expression publique de la foi et des valeurs chrétiennes dans la paix, il suffit de quelques années pour que les autres droits d'expression soient aussi retirés. Le christianisme joue ici le rôle du canari dans la mine mal ventilée. Il est souvent le premier à être atteint, lorsque les droits sont retirés au peuple. Cela devrait sonner l'alerte quand le discours et le projet vise à museler les chrétiens. C'est alors le premier pas vers la fin de la liberté d'expression et de penser.
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1.  TF1, "Oui, le multiculturalisme est un échec", déclaration du président Nicolas Sarkozy, 10 fév. 2011.   http://videos.tf1.fr/infos/2011/oui-le-multiculturalisme-est-un-echec-6273428.html


2.  Frédéric LENOIR, Le Christ philosophe. Le christianisme n'est pas seulement une religion. PLON, 2007, p. 22.
Le terme philosophe n'est pas employé ici dans un sens péjoratif pour amoindrir le Christ, mais au sens selon lequel, ses enseignements et son éthique constituent vraiment une sagesse applicable à la société. Érasme a utilisé l'expression «la philosophie du Christ», qu'il a lui-même empruntée aux pères apologistes d'Alexandrie, des chrétiens du 2e siècle (LENOIR, p. 23).