jeudi 16 septembre 2010

Fluoration de l'eau potable : la ville de Beaupré se tient debout

2010-09-16. À l'instar de la ville de Québec et de la majorité des villes du Québec, la ville de Beaupré a décidé de ne pas fluorer son eau. Si les effets secondaires possibles de la "médication" constituent un débat réel, il demeure un autre enjeu majeur contre la fluoration. Et on en vient même à se demander pourquoi le débat refait constamment surface.

(Mise à jour : 19 septembre 2010)
voir aussi :

Fluoration de l'eau potable au Québec: non à la médicalisation de l'eau des réseaux publics (2 juillet 2013)



Voici un extrait d'un article du journal Le Soleil qui introduit le débat, tel qu'il s'est fréquemment présenté à nous.

«La fluoration de l'eau est un sujet controversé depuis plusieurs années, si bien que la communauté scientifique est divisée sur le sujet. Certains experts endossent les vertus de la fluoration comme une mesure de santé publique efficace et sécuritaire qui a pour but d'améliorer la santé dentaire de la population. D'autres spécialistes estiment que la fluorisation de l'eau peut avoir des effets négatifs pour la santé, notamment chez les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées (BOIVIN, Matthieu, Beaupré décide de ne pas fluorer son eau, Le Soleil, jeudi 16 septembre 2010, p. 24)»
En fait, le débat est beaucoup plus vaste que la question du danger vs non-danger de la substance en solution dans l'eau d'une ville. Si le précédent extrait introduit bien les récents débats sur le sujet, il faut comprendre que le débat sur la fluoration de l'eau potable d'une ville, constitue tout autant un important enjeu d'éthique que de santé publique. Car en supposant que la fluoration de l'eau soit bénéfique et même, sans aucun effet secondaire (et il est rare qu'une médication n'ait pas d'effet secondaire), il demeure le fait suivant. Cela atteint la plus fondamentale des libertés; celle de choisir d'être médicalisé ou non. La fluoration de l'eau potable constitue en effet, une médication imposée, puisqu'elle s'applique à toute une population, sans égard aux besoins réels, ni aux volontés individuelles. Et cela est très inquiétant; inquiétant au point même de se demander, pourquoi le débat refait constamment surface...  

Pensons-y, les villes sont-elles vraiment si préoccupées par votre santé dentaire? Depuis quand les villes canadiennes paient-elles le dentiste ou les assurances dentaires de la population? Il y a peut-être de l'argent, beaucoup d'argent derrière cette pression. Si j'étais journaliste professionnel, j'enquêterais là-dessus. De qui vient la pression, pour que les villes du Québec optent pour la fluoration de leur eau potable? Quels sont les pouvoirs, derrière cette volonté? Y a-t-il des gens qui tireraient des avantage$, d'avoir réussi à faire adopter une telle politique dans une ville pour plusieurs années?

Il y a lieu d'y réfléchir à deux fois. Car si l'on peut réussir à imposer à tous les résidents d'une région, une médication sans le consentement individuel, pourquoi pas d'autres traitements imposées par la suite? 

La différence entre l'eau d'une ville et un produit de consommation contenant des substances "médicales"

Il importe ici de souligner la différence entre l'achat d'un produit, par exemple alimentaire, contenant des agents quasi-médicaux déclarés sur l'emballage, comme des vitamines et autres substances du genre ("vitamine C ajoutée", "contient du calcium !", etc.) et l'eau potable du réseau d'une ville. C'est que vous avez toute la liberté d'acheter, ou non, un de ces produits (ex. tel marque de céréales ou pseudo-céréales). Mais vous n'avez pas la liberté de ne pas consommer l'eau de votre réseau municipal. Car même si vous achetiez l'eau en bouteille de la source la plus pure, vous prépareriez encore les repas, le café, les jus concentrés et autres choses semblables, avec l'eau du robinet. De plus, toute l'eau est traitée, incluant celle dans laquelle vous lavez la vaisselle, prenez votre bain ou votre douche, l'eau de la toilette, l'eau avec laquelle vous arrosez fleurs et arbustes et le reste. Et cette eau fluorisée retourne à l'environnement.

Sur la fausse nécessité de la fluoration de l'eau pour la santé

D'autre part, faisons un scénario extrêmement pessimiste sur la santé dentaire. Supposons que 50 pourcent (%) de la population d'une ville ait des problèmes de santé dentaire suffisamment sérieux pour justifier une fluoration (fluor et dérivés). Alors, pourquoi voudrait-on imposer à l'autre 50%, une médicalisation dont il n'a pas besoin? Ça ne vous cause pas un petit malaise de penser à cela; de penser qu'un pouvoir (lequel?) veut imposer un traitement de nature médicale, à des masses qui n'en ont même pas besoin? Moi, oui!

Prochaine étape : voudra-t-on vacciner les gens par épandage aérien au-dessus des centres urbains ou via les aliments?

Les risques de la fluoration de l'eau potable pour la santé, sont-ils ou non établis? Le débat est loin d'être clos. Personnellement, je doute qu'un médicament puisse n'avoir aucun effet secondaire. Donc, toute affirmation contraire est d'emblée suspecte pour moi. Ce qui est étonnant, c'est plutôt qu'il y ait encore un tel débat. Pourquoi une ville voudrait-elle soigner tous ses citoyens par la force? Une épidémie mortelle pourrait, à la limite, justifier tel comportement, mais avec les dents, nous en sommes bien loin. Mettra-t-on du Prozac en solution dans l'eau avant en durant les périodes électorales pour une meilleure perception populaire face au parti sortant? Du Ritallin dans les fontaines de l'école, pour calmer nos jeunes? Plus sérieusement, voudra-t-on par exemple, vacciner les gens par épandage aérien au-dessus des grands centres urbains ou via les aliments, comme si nous étions des ratons-laveurs? 

Vous détenez un droit de regard sur ce qui entre dans votre corps

Une des grandes bizarreries au niveau de risques éventuelles sur la santé, c'est que pour un pourcentage atteint par un trouble, on veuille traiter toute la population. Une autre, c'est que la personne qui consommerait le plus d'eau (un produit naturel) serait la personne qui serait la plus à risque, en cas d'effets secondaires ou de toxicité méconnue.

Il faut résister sans cesse au genre d'argumentaire qui justifierait une utilisation médicale de l'eau potable. Car accepter cette pratique comme un fait "inévitable", ce serait accepter que nous ne détenons plus le droit de regard et de refus, sur les substances chimiques ou biologiques que l'on veut faire entrer dans notre corps.


Si nos villes ou nos gouvernements veulent vraiment aider les personnes qui sont plus à risque de problèmes de santé dentaire, ils devraient procéder à de la sensibilisation dans les écoles, comme autrefois, et faire des interventions plus ciblées si nécessaire. Mais traiter des millions de litres d'eau pour la petite partie utilisée pour l'absorption humaine, cela relève de l'irresponsabilité. Une personne sur cinq (proportion hypothétique pour la réflexion) aurait un certain problème de santé? Qu'à cela ne tienne, je devrais "shooter" les cinq! Voilà une attitude très inquétante... Il est temps d'identifier d'où viennent les pressions exercées sans relâche, pour une telle utilisation médicale de l'eau potable de nos villes.


LIRE aussi : 

Fluoration de l'eau potable au Québec: non à la médicalisation de l'eau des réseaux publics (2 juillet 2013)

http://yapasdpresse.blogspot.ca/2013/07/fluoration-de-leau-potable-au-quebec.html