mardi 30 décembre 2008

Gauche, droite, gauche, droite! Et si on réfléchissait?

La stigmatisation des partis politiques est un phénomène récent au Québec. Cela donne lieu à des tendances de manipulation des idées au gré des sondages politiques et des idéologies selon les médias.

(NOTE du rédacteur. Au moment de publier cet article en 2008, la tendance médiatique au Québec était surtout de museler le conservatisme, qualifié d'extrême droite. Stephen Harper, c'était le diable; Amir Khadir et son parti aligné sur les principes communistes, c'était le plus élevé des anges. C'est dans ce contexte, que je réagissais à ce que je percevais comme une manipulation de certains médias, notamment Radio-Canada. En étiquetant un parti ou un candidat en y adjoignant le qualificatif «de droite» ou même, souvent arbitrairement «d'extrême-droite», c'était ou c'est encore souvent pour un grand média indiquer de ne pas leur accorder le vote citoyen, tout en évitant de se positionner comme journaliste partisan  Si je suis toujours d'accord avec une bonne partie de mon article et que l'on puisse toujours avoir des valeurs de libre choix et en même temps être en faveur d'une sage gestion des programmes sociaux en favorisant le travail en premier, par contre ma pensée a quelque peu changé. C'est d'une part qu'au Québec, avant de s'affranchir du discours droite vs gauche, il faut d'abord prendre conscience que la faveur envers la gauche et l'extrême-gauche existe bel et bien et domine dans les influences (ex. dans le poids média). C'est après avoir pris conscience des mensonges et fausses promesses de la gauche et de ses échecs cuisants historiques et actuels, que l'on peut passer à un autre niveau. La gauche n'a pas le monopole de la vertu et peut être fasciste et faire tuer des millions de personnes et interdire l'expression, au nom des libertés des camarades. Le Venezuela encensé par Obama, révèle maintenant, un exemple raté de plus, le côté sombre de la concentration des pouvoirs dans le socialisme qui a lui aussi son 1%. D'autre part, au Québec, nous avons pu voir cheminer la CAQ, laquelle essaie d'être un parti multi-colore ou éclectique; une sorte de parti couteau suisse; le parti «Je peux être ce que tu veux», pour reprendre une réplique de l'excellente comédie, L'Intra-terrestre (film de 1999 dont l'acteur principal est Brendan Fraser). Mais ce faisant, la CAQ qui reste à définir, semble pour plusieurs électeurs actifs, non pas un parti pour tous, mais un parti inclassable, ce qui est très différent. Voter pour la CAQ, ce que j'ai déjà fait, me semble comme acheter à fort prix une boîte de conserve qui a perdu son étiquette. Vous devez garder ce cheminement à l'esprit en me lisant ou relisant. Ceci dénote qu'en politique comme ailleurs en société et en sciences humaines, il y a une énorme différence entre le concept - le livre si l'on veut - et sa réalité mise en application. Gilles B., Le 7 août 2017)

(RETOUR AU TEXTE ORIGINAL DE 2008)

Il y a une dizaine d'années au Québec et il me semble, dans le reste du Canada, on ne parlait pas de politique en terme de gauche et de droite, mais en terme d'idées, de projet social pour certains partis politiques, ou de programme de parti pour d'autres. Mais voilà qu'au tournant du troisième millénaire, nos médias se sont mis progressivement à stigmatiser ou vider le discours ou le débat en étiquettant les partis; tel est de gauche, tel est de droite, tel est de centre-droite, etc. Comme disait l'autre, «Y'en a marre, à la fin!». C'est quoi cette muselière pseudo-démocratique? Les médias se sont-ils arrangés pour que le peuple n'ait plus à réfléchir. Tel parti est marqué de droite? Alors «banissez-le!».

Mais au fait, de quelle droite ou gauche parle-t-on en tel cas; est-ce la droite morale, la droite économique ou la droite idéologique raciste?

Cette approche de marquage idéologique soulève de sérieuses questions éthiques en matière d'information, si l'on réfère à quelques problématiques particulières. 


Il faut avoir vécu la transition ou le changement de paradigme (système, équilibre, ordre) de l'information pour comprendre.


  • L'environnement (la Terre, l'eau et les droits sur l'eau, l'agriculture, l'exploitation des ressources naturelles non renouvelables ou renouvelables) c'est de droite ou de gauche?
  • La justice (protection du citoyen, combattre le crime, accès au droit pour tous), c'est de droite ou de gauche
  • L'équipe de hockey le Canadien de Montréal, c'est de droite ou de gauche? Bon, je sais, il y a les joueurs d'avant de centre, de gauche et de droite... prenons plutôt un autre exemple; le sport ou la culture, c'est de droite ou de gauche? 
  • L'économie, c'est de droite ou de gauche? L'un peut très bien par exemple suivre à partir d'un vol intercontinental, ses actions de la bourse aux profils de «montagnes russes», et participer ainsi activement au capitalisme et au libre marché, mais avoir une conscience sociale et être prêt à ce que les démunis soient soutenus. Deux capitalistes prospères peuvent être en complet désaccord sur les valeurs morales (capitalisme qui suit des règles versus capitalisme dément qui spécule sur les aliments et autres richesses et exploite les petits producteurs).
  • La sécurité civile et le secours en cas de crise (ouragan, tsunami, inondation, épidémies); c'est de droite ou de gauche?
  • La souveraineté d'un peuple ou son adhésion permanente à une nation plus grande; c'est de droite ou de gauche? Bon, dans notre cas on est à droite du Canada sur une carte géographique, mais pour un « alien » en apesanteur qui arrive de l'Arctique, on est peut-être à gauche.
  • La famille et les relations humaines et inter-ethnies, c'est de droite ou de gauche?
  • Le soutien de nos aînés (et gens de grand âge) c'est de droite ou de gauche?
  • La spiritualité, la foi et la religion, c'est de droite ou de gauche? J'ai même entendu un jeune homme de tendance communiste dire que Jésus serait capitaliste, parce que la Bible dit qu'il est à la droite du Père. Ce n'est pas une farce, c'était son décodage digne du Da Vinci Code, mais 20 ans avant le film! 
Tout ce vocabulaire (gauche, droite, centre) ne sert qu'à une chose: VOUS empêcher de réfléchir. Au lieu d'évaluer des idées et des réalisations, on VOUS conduit, sciemment ou involontairement, selon un classement arbitraire et idéologique que les médias brandissent au besoin, quand les sondages donnent avantage à un parti qui monte, mais dont les valeurs sont non grata pour le média qui parle. C'est fou ce qu'on peut découvrir sur l'idéologie d'un média et ce genre de manipulation, en «zappant» d'un réseau de TV à l'autre en temps de campagne (course) politique. Les mêmes nouvelles se voient attribuées des lectures diamétralement opposées, suivant le média consulté.

La stigmatisation politique des partis constitue en quelque sorte une forme pernicieuse de désinformation. Pernicieuse parce que difficile à déceler. La stigmatisation se donne des allures de vulgarisation de sujets complexes.


Plutôt inquiétant, quand on sait que nos médias sont porteurs d'idéologies ou valeurs (sociales, économiques, spirituelles versus a-spirituelles) qui leur sont propres. Je suis de valeurs plutôt conservatrices, mais je ne suis pas lié à un parti politique canadien ou québécois. Je serais prêt à voter pour un parti non étiqueté comme le plus conservateur, quand le parti dit le plus conservateur a des tendances trop proches des grandes entreprises qui font d'énormes profits et des banques. En attendant, vous voulez mon avis? Donnez une gauche et une droite à ces médias qui abusent de leur influence et qui prennent votre cerveau pour une cage à souris de laboratoire. Pensée du jour: Le pouvoir est à celui ou celle qui a la télécommande de la TV.