jeudi 7 décembre 2017

Transport structurant de l'équipe Labeaume: La cité vintage

Avec la future «autrefois appelée ville de Québec», assisterons-nous à une comédie musicale urbaine, fondée sur le transport structurant vu par l'équipe Labeaume à Québec?

(dernière modification, dimanche 10 déc. 2017)

Au fond, c'est quoi le «transport structurant», version administration Labeaume, ville de Québec, sinon de l'urbanisme détourné? Le politique y devient concepteur et le concepteur, un exécutant d'une commande politique, ou simple agent d'une vision actualisée. Et par une forme de projection psychologique, ceux qui veulent donner une autre orientation sont accusés de se substituer aux principes de l'urbanisme...

Selon la tangente prise par le projet, voici comment est appliqué pour la capitale du Québec, le terme «transport structurant» 2017


Dans la planification du transport structurant, ce ne sont plus les activités économiques et sociales qui déterminent le transport collectif, mais le transport qui détermine ou structure les activités et la vie dans la cité-état (ville au nouveau statut particulier).

En d'autres termes, le projet de «Transport structurant» dans sa forme actuelle en 2017 est de l'urbanisme inversé où le citoyen répond aux besoins de l'élu et de son élite qui n'utiliseront pas ce transport, mais qui jouiront de la libre circulation dont ils s'efforcent de priver les autres, sous prétexte de grandes vertus comme l'environnement et l'avenir de la Terre. Ce sont de grands principes de développement urbains à faire rêver nos néo-communistes et supportés par les journalistes et chroniqueurs qui échapperont à ce cadre étouffant. Ou s'ils s'établissent dans le noyau urbain desservi, les amis du leader seront largement subventionnés par les populations non desservies qui vivent au nord de l'Autoroute 40, dite de la Capitale; une Capitale dont on prive l'accès au sud par l'étranglement aux deux ponts  actuels, séparés par quelques centaines de mètres et par le refus d'un troisième lien.

Construire des ponts pour la capitale du Québec ou gérer comme une ville menacée?


L'administration Labeaume veut à tout prix y conserver un accès restreint et en prive l'accès aux autres régions par le maintien priorisé de l'étranglement aux deux ponts  actuels, séparés par quelques centaines de mètres et par le refus d'un troisième lien

La ville de Québec actuelle: une capitale dont on prive l'accès aux autres régions par l'étranglement aux deux ponts  actuels, séparés par quelques centaines de mètres et par le refus d'un troisième lien.
Au premier plan, Pont Pierre-Laporte, et à l'arrière le Pont de Québec (centenaire). Comme on le voit, les 2 ponts ne répartissent pas convenablement les accès à la ville de Québec qui est en plus une capitale.


Le projet de transport structurant pour la ville de Québec, tel qu'il résulterait par le maire Labeaume qui n'est pas un spécialiste mais un politique:
  • On te prend où tu es, pour te forcer à aller où tu ne veux pas, en faisant payer les non desservis pour les utilisateurs. Si les utilisateurs du transport en commun en assumaient le coût réel, ils n'appuieraient pas ce projet.
  • Le transport structurant a priorité sur la liberté économique et la liberté de circulation des personnes, donc il structure celles-ci.
  • La solution ne tient pas compte de ce que sera le transport individuel dans 20 ou 30 ans, mais de ce qu'il a été depuis l'après-guerre (depuis 1945 jusqu'à aujourd'hui). 
  • Dans les rêves du maire de la ville de Québec, le transport structurant ne fait pas partie de la solution, il EST La Solution, selon l'approche la plus valorisée!

Ce sont des relents des anciens concepts de la ville cybernétique; ces cités théoriques habitées de silhouettes asexuées

Un concept vintage jamais réalisé


Certains architectes, urbanistes, artistes ou sculpteurs prisaient la ville cybernétique avec ses tours techno pour des adultes sans enfants; le style de vie assez proche d'une implantation humaine sur une autre planète. On y prévoyait des tours immenses, genres de «phares» ou repères urbains, avec de grands espaces vagues dépersonnalisés où l'on croyait que tout le monde s'aimerait dans un genre de grande comédie musicale. Certaines tours étaient pour le travail, mais il y avait aussi les tours pour les loisirs ou des tours multi-usages, incluant celles des parcs urbains et de sport intérieurs en hauteur. En fin de compte, en y repensant avec le recul, c'était très contrôlant comme approche, mais toujours le fruit de grandes vertus. À 20 ans, quand je parcourais cette littérature écrite une décennie plus tôt, j'y croyais comme on peut croire aux théories marxistes et socialistes à cet âge. Voilà.



Image montrant un concept de tour cybernétique, projet de Nicolas Schöffer. Crédits: Paris Match, image trouvée sur defense-92.fr






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