samedi 29 avril 2017

La série «HIGH: How Drugs Work» nous en apprend sur le cannabis

Un nombre important d'effets secondaires négatifs



Crédits image : La série «HIGH - How Drugs Work» UK, 2011.  Disponible entre autres, sur Netflix.


Les 2 épisodes de «High: How Drugs Works» disponibles sur Netflix en anglais ont été réalisé au Royaume Unis (United Kingdom UK) en 2011. L'épisode 1 traite du cannabis. On y constate que dans d'autres pays, on s'intéresse et s'est intéressé, non seulement à documenter, mais aussi à informer sur l'usage des drogues et leurs effets.

Les données sur les effets des drogues au Canada, Québec inclus : un milieu fermé ou d'initiés du domaine de la santé et des services sociaux

(alors que les tribunaux et réseaux de santé sont engorgés pas les conséquences sociales)

Si au Canada  on avait à cœur la santé des gens et des jeunes, la légalisation ne serait pas la priorité. On commencerait par informer et alerter. Avec 1 cas de dépendance sur 10 consommateurs (UK, 2011 donc probablement semblable en Occident pour la même année), le cannabis doit être considéré comme un problème social et non comme une drogue conviviale.

Et certains de ses effets sur le cerveau et la santé sont irréversibles (permanents).

Il y a quelques années, j'ai cherché longtemps sur le web pour trouver des données pertinentes sur les drogues au Québec (les provinces ont juridiction en matière de santé), et ce que je trouvais datait de 8 ou 10 ans et plus. Et en plus, on ne faisait rien pour alerter la population en matière de santé et sécurité publiques avec ces faits mesurés et documentés. Les données sur les drogues demeurent dans les réseaux professionnels. Je me souviens que l'alerte sur les méfaits contre les effets de la marijuana, dite «drogue douce», sur la santé mentale des adolescents et jeunes adultes nous est venue des Australiens. En réaction, nos grands médias du Québec (le Québec faisait pourtant peu de recherche sur les drogues) étaient sceptiques et boudaient ces publications provenant du monde anglophone.  

On peut conclure que
Quand les politiques ne veulent pas savoir la vérité sur les drogues dites «récréatives» (Canada Québec), on suit le lobby, on légalise et on verra pour la suite. Ou on philosophe sur le sujet dans les médias, sans s'intéresser aux faits mesurables, favorisant les perceptions et la demande des consommateurs. On s'attaque aux boissons gazeuses et aux hamburgers pendant qu'on légalise les drogues. Bravo Canada! Bravo le Québec!

C'est quand même étonnant qu'il faille souvent 10 ans de tests et de protocole scientifique au Canada pour homologuer et permettre un médicament, alors que pour la vente libre d'une drogue, le cannabis sous diverses formes, une élection suffise, via un projet de loi déposé en avril 2017, moins de deux ans après l'élection de novembre 2015.

MON OPINION sur la série et les séries et films documentaires du même genre



Les points positifs de la série «High: How Drugs Work» 

Le rythme et l'angle abordé sont intéressants et grand public

L'approche ne semble PAS poussée par le lobby des drogues 


On y a aborde le cannabis (marijuana) sous

  • l'aspect scientifique
  • et l'aspect de quelques consommateurs réels et non des figurants.
  • la banalisation demeure limitée.


Les test en clinique sur le cannabis et le THC sont convaincants

Crédits image : La série «HIGH - How Drugs Work» UK, 2011.  Disponible entre autres, sur Netflix.

Tests des effets  de la marijuana sur la mémoire


La drogue dite «douce» a des effets immédiats et passagers sur la mémoire et le psychomoteur pour les consommateurs occasionnels. Ce qui logiquement peut nuire aux études et apprentissages. Mais en cas de consommation régulière, les effets négatifs de l'agent actif (THC) peuvent créer des altérations permanentes au cerveau.

Tests sur la dépendance psychologique au cannabis 


On estimait en 2011 (UK) que 1 consommateur sur 10 développera une dépendance au cannabis. Ce qui est beaucoup. Imaginez la même chose pour l'alcool que l'on retrouve dans la majorité des foyers au Canada. Imaginez, si sur 10 maisons avec 2 consommateurs d'alcool (20 consommateurs), vous aviez 2 dépendants à l'alcool... Ce serait ÉNORME. Ce serait un fléau social. L'aspect récréatif n'en vaudrait pas les risques et les effets pervers, ainsi que les coûts sociaux du produit. Mais pour le joint et pour blanchir un dossier criminel de Canadiens qui veulent retrouver le droit de voyager, et pour réduire artificiellement le taux de criminalité, cela semble devenir acceptable au Gouvernement Libéral du Canada...


Statistiques sur les risques cardiaques accrus


Lors de la phase suivant immédiatement le «high» de la consommation (après la période relaxante), le risque d'une attaque cardiaque est de 5 fois plus élevé. Donc, les personnes avec un historique familial de maladies cardiovasculaires ou prédisposées à des problèmes cardiaques doivent s'abstenir. En effet, durant les effets physiques, les vaisseaux sanguins sont dilatés (d'où notamment les yeux rouges).

Aspects moins positifs de l'épisode sur le cannabis: les non-dits


L'information me semble incomplète ou l'approche doucereuse et autocensurée, bien que probablement moins légère qu'elle ne le serait au Québec. Tout de même, l'anecdote de quelques aspects dits positifs du point de vue des consommateurs de marijuana en conclusion (derniers intervenants à donner leur avis et leur justification) tend à diluer ce que devrait être une approche logique sur la base des faits mesurables ou observables dans les recherches et en clinique.

Les données sont limitées en en partie en raison de l'âge documentaire et de l'évolution des connaissances de cette drogue dans le monde scientifique (hors du Canada). On n'y aborde PAS, par exemple:

  • Les possibles mutations génétiques transmissibles en lien avec des maladies graves. Une découverte importante de chercheurs de l'Australie sur les mutations de l'ADN provoquées par la marijuana a été mise au jour après la série, quand ceux-ci étudiaient les causes de maladies graves, comme le cancer. Le cannabis impacte négativement la génétique et suscite un risque de maladie grave, comme certains cancers. La modification génétique est ensuite transmissible du sperme du père ou de l'ovule de la mère à l'embryon, puisque c'est dans leurs gènes. L'information est sortie dans une publication scientifique en 2016 (1).  Et le Québec demeure muet là-dessus, comme le Parti Libéral du Canada.
  • Les effets sur la sécurité routière et des piétons en général. On y parle de l'altération des perception du risque chez un groupe de jeunes qui marchent dans un parc (forêt aménagée). Par contre s'il est amusant de voir les jeunes adultes ne pas savoir s'ils peuvent franchir un petit canal de drainage, l'effet au volant d'une automobile peut être moins rigolo, voire dramatique ou mortel, sinon source de blessures graves pour un consommateur ou ses victimes. Dans le même ordre d'idées, l'usage médical pour assister une personne aux prises avec une maladie avec perte de coordination et douleurs musculaires, on voit qu'un dérivé médical peut améliorer la démarche assistée (mobilité). Mais si la même personne devait bientôt traverser un carrefour urbain, il deviendrait drôlement important pour elle, de pouvoir déterminer le temps nécessaire ou le risque, pour traverser en sécurité à un endroit précis ou évaluer tout autre obstacle dans ses déplacements. Le besoin de dormir souvent ressenti après le «high» du THC peut être la cause d'accidents majeurs pour des conducteurs ayant consommé de la marijuana.
  • N'y sont pas suffisamment différenciés l'usage médical et l'usage dit «récréatif». Il faut souligner à ce sujet que les médicaments à base de morphine sont légaux, ce qui n'en fait pas pour autant un produit grand public. Le cannabis peut être autorisé par des États sous une forme (un extrait, un dérivé) en usage médical prescrit par un médecin, sans être autorisé en vente libre. Cette distinction n'étant pas claire ou pas suffisamment souligné, le nombre d'États «autorisant le cannabis» peut s'en trouver surévalué. On n'oserait pourtant pas dire la même chose pour les autres drogues comme la morphine, les antidépresseurs, etc. Si c'est médical sur prescription, ce n'est ni sans effets indésirables, ni grand public pour autant.  
  • Le phénomène connu de la perception faussée des consommateurs (auto-analyse). On passe trop rapidement sur le fait que tel jeune adulte a moins bien réussi un test de mémoire, mais qu'il ne s'en souviendra probablement pas. Humour British, mais réalité chargée de conséquences, notamment, face à la préparation en vue du travail. On connaît le même phénomène de déni chez plusieurs consommateurs, en lien avec la conduite automobile. Nous savons déjà qu'un grand nombre d'usagers de la marijuana (cannabis, haschisch) croient à tort, que leur faculté de conduire un véhicule n'est pas atteinte par cette drogue (réflexes, perceptions des distances et des dangers, état d'alerte etc.). Des consommateurs veulent réduire leur anxiété avec cette substance, ignorant probablement les effets inverses (le cerveau en redemande) qui amènent justement à la dépendance psychologique (appel du cerveau à consommer de nouveau). 

    UK 1  -  Canada 0 : 

    Une part dévoilée des vérités vaut mieux que zéro 

    Ceci dit, on comprendra que quelqu'un qui VEUT justifier sa consommation de cannabis préférera s'en tenir aux interprétations pop-philosophiques des jeunes consommateurs montrés dans l'épisode, comme ce jeune qui a un score élevé à l'école malgré sa consommation. Ou comme cette jeune femme mi-vingtaine qui consomme pour réduire son anxiété, sans réaliser que le THC (agent actif du cannabis) peut être un anxiogène, selon les individus ou les situations de vie. Si on aborde les conséquences du moyen et du long terme, on ne le fait pas assez; par exemple pour certains effets PERMANENTS du cannabis sur le cerveau.

    Pour un survol rapide des effets négatifs de la drogue dite «douce» (cannabis, marijuana, THC) selon un médecin clinicien


    VOIR ces inquiétudes exprimées par un médecin clinicien qui oeuvre dans ce domaine (diagnostique, traitement) depuis plusieurs années: 
    Dr Jean-Pierre CHIASSON, LA PRESSE+, 23 avril 2017  


    Retour sur l'argument politique du Parti Libéral du Canada de légaliser pour sortir les criminels du milieu


    Pour ce qui est de l'argument de couper «l'herbe» sous le pied du monde criminel, on repassera. Le monde criminel s'est toujours montré immensément créatif pour faire beaucoup d'argent avec le moindre effort. Et comme il faut de l'argent pour payer la consommation de drogue des jeunes en plus des derniers gadgets et vêtements mode, plusieurs jeunes ou travailleurs et professionnels et même nostalgiques grisonnants retraités, vont avoir recours à des stratagèmes pour se pourvoir en came à moindre coûts: revente à un petit réseau de contacts, revenus non déclarés, possession de quantités ou culture personnelle au-delà des quantités permises, achat de la drogue sans taxes ou en plus forte concentration d'agents actifs; donc un flirt avec l'illégal et le non contrôlé dans plusieurs cas. Le monde criminel pourra toujours cibler les jeunes dans les écoles, collèges et universités et aux abords de ces institutions.  

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    1.     La recherche a été publiée dans le journal : Mutation Research – Fundamental and Molecular Mechanisms of Mutagenesis
    «Highlights

    Chromothripsis occurs when a chromsome becomes dislodged from the mitotic spindle, isolated in micronuclei and chaotically re-connected.

    Cannabis has been shown to disrupt tubulin dynamics and induce micronucleus formation and chromosomal mis-segregation in mitotic anaphase.

    Cannabis has been linked epidemiologically with major foetal malformations and cancer induction in children and cancers in adult populations.

    Chromothripsis and epigenetic damage from cannabis form major pathways to oncogenesis, fetotoxicity and ageing in humans and their offspring.

    Explication of mechanisms for cannabis and other addictions closes the logical loop and completes the criteria for the assignment of causality.»