01 mars 2016 - En ouvrant la voie, il fallait passer par un féminisme expérimental. Mais le féminisme de tranchées résultant a eu aussi des effets pervers. Et en s'accrochant au modèle hérité, le féminisme québécois hargneux se prive de la nécessité de se refondre. Pourquoi? Parce qu'il fait autant de victimes chez les femmes que chez les hommes (ex. économiquement), les deux vivant généralement en couple.
(texte entièrement refondu: 4 mars 2016)
Chaque chemin social ou politique non franchi auparavant est un chemin expérimental. Le féminisme moderne en fait partie. Et chaque modèle (système) hérité d'une approche essai-erreur se doit de s'auto-corriger, sous peine d'être délaissé. De plus, les réalités changent, ce qui fait que même les meilleurs systèmes doivent être refondus ou rénovés, parfois carrément reconstruits.
Ce féminisme sera appelé à s'adapter ou à s'éteindre avec la génération qui l'a vu naître.
La nouvelle ministre de la condition féminine du Québec, Lise Thériault, cause tout un émoi en se disant plus égalitaire que féministe.
Lise THERIAULT - Assemblée nationale du Québec |
L'étonnement rencontré chez les défenseurs de la position «guerre de tranchées» (femmes contre hommes) étonne, car le féminisme sous cette forme ne répond pas aux besoins. Il a eu ses gains, mais aussi ses effets pervers, comme faire des victimes économiques chez les femmes et les enfants. De plus, il ne sait même pas discerner et dénoncer les oppresseurs des femmes lorsque l'oppression est opérée sous un couvert culturel. Lise Payette incarne ce féminisme qui vieillit mal et qui pourrait vouloir davantage conserver ses postes de direction d'organismes subventionnés, au détriment des enjeux plus grands.
Lise PAYETTE |
Pourquoi commence-t-on au Québec à remettre en question, Ô sacrilège, le féminisme dans sa forme «guerre de tranchées» héritée des années '60-'70?
Le féminisme revanchard hérité des années '60-'70 a traité l'enjeu, comme si la femme ne vivait pas généralement avec un homme; comme si on avait deux espèces séparées.
L'approche privilégiée a souvent, aveuglément, omis de prendre en compte la cellule sociale familiale, couple + enfants (base de la société), en ne comptant dans sa stratégie qu'une seule partie revendicatrice d'une entité généralement tripartite. Le résultat a été que ce féminisme de pénalités a fait des victimes chez les femmes aussi, car la femme vit en société, souvent avec un homme et des enfants. On a oublié ou occulté volontairement dans une pluie de mots et d'arguments, que chaque pénalité visant un homme atteint généralement aussi une femme et très souvent des enfants. C'est le cas par exemple avec la discrimination positive en matière d'emploi et son impact économique sur un couple ou une famille. C'est le cas aussi dans les domaines d'activités que fuient ou délaissent les hommes québécois (ex. enseignement, médecine), appauvrissant d'autant la société.
Par exemple, avec l'exode des hommes et la féminisation des méthodes d'enseignement, le jeune garçon de 9 ou 10 ans ou plus, sans modèle masculin dans le milieu de l'éducation, fait la lecture que la formation académique ou scientifique n'est pas importante pour les hommes. Une fois en couple, ce dont il aura été privé (modèles masculins valorisant la formation académique et scientifique) se répercutera avec une femme et souvent des enfants (ex. perte du rôle social masculin avec identité non achevée, réappauvrissement financier au Québec de la cellule familiale avec perte des gains de quelques décennies).
On a décrété aussi que pour toutes les femmes, la carrière doit primer sur la maternité, mais il n'est pas venu à l'idée de l'État impersonnel et niveleur, que des femmes en nombre significatif pourraient privilégier la carrière plus tardive. On a voulu aussi effacer la différence homme-femme; par exemple, renier que l'homme ressent assez souvent MOINS fortement le besoin de la parentalité à tout prix, si l'on compare avec l'intensité de ce que peut le vivre la femme avec son appel biologique et hormonal et psychologique à la maternité.
On a décrété aussi que pour toutes les femmes, la carrière doit primer sur la maternité, mais il n'est pas venu à l'idée de l'État impersonnel et niveleur, que des femmes en nombre significatif pourraient privilégier la carrière plus tardive. On a voulu aussi effacer la différence homme-femme; par exemple, renier que l'homme ressent assez souvent MOINS fortement le besoin de la parentalité à tout prix, si l'on compare avec l'intensité de ce que peut le vivre la femme avec son appel biologique et hormonal et psychologique à la maternité.
Car on ne répare pas une injustice par une autre injustice
Égalité des chances? Oui! Discrimination positive? Non! Quand un homme plus expérimenté et plus compétent est laissé pour compte au nom de la «discrimination positive», quelque part une femme et des enfants sont touchés. Ou encore, la même femme qui au milieu des années 2000 obtenait sa place devant un homme plus expérimenté dans une fonction est peut-être la même, qui à peine quelques années plus tard voit son homme supplanté par une autre femme... Bizarre retour des choses, mais non moins réel.
J'ai été victime de la discrimination positive et donc, ma femme et mes enfants
Rien de mieux qu'un exemple pour illustrer la grande omission du féminisme en déclin ou remis en question, qui opposait entre eux, l'homme et la femme, mais aussi la femme et la famille. Résidant en région, dans l'est du Québec, à l'approche de la fin de la trentaine, j'étais sur 4 listes de compétences pour des emplois réguliers au Gouvernement.
- Dans l'un des ministères gouvernementaux, une fonctionnaire honnête m'offrant un poste temporaire de 5 mois (plus court que ce qui me restait à faire dans mon contrat actuel) m'a dit un jour au téléphone en parlant soudain plus bas, comme pour ne pas être entendue par ses collègues, que j'étais mieux positionné sur la liste, mais qu'il fallait placer 4 femmes avant moi. Avec peu de postes créés en région, j'étais donc «mort» pour ces emplois potentiels où la discrimination dite «positive» était appliquée (4 femmes avant moi sur une liste, sans compter les 3 autres listes aussi régies par les mêmes critères de priorité à l'embauche aux femmes).
- Ayant dépassé 35 ans, donc exclus de la discrimination positive des moins de 35
- Homme j'étais discriminé des postes par le sexe (le genre)
- De race blanche, né au Québec de descendants de blancs français, j'étais exclus de la discrimination en faveur des minorités visibles
- Non handicapé, donc même genre d'effets...
- Et non admissible à la discrimination en faveur des nouveaux diplômés...
Mon véritable handicap créé de toute pièce par l'État était : être un mâle de race blanche, non handicapé, de plus de 35 ans
J'ai dû quitter ma région où le principal employeur à des postes réguliers dans mes compétences (aménagement du territoire et géomatique) était l'État ou ses mandataires (fédéral, provincial, municipal, para-municipal). Je devais fuir le dôme de la discrimination dite positive, des «fulministes» (ces féministes qui fulminent). Au privé, la grande majorité des emplois réguliers (géomatique volet cartographie avec gestion de bases de données associées), étaient temporaires, souvent eux-aussi liés à des contrats des entreprises pour l'État (fonctions publiques et parapubliques). C'était au même moment où l'on disait qu'il fallait que les jeunes, ayant quitté pour s'établir dans les grands centres, reviennent en région. Moi je devais migrer. La précarité imposée m'a amené à déménager plus d'une fois et à ainsi m'appauvrir, repoussant aussi l'achat d'une première maison d'une dizaine d'années, pour occuper des emplois contractuels (durée variable) entraînant dans ce sillon de changement de villes, ma femme, puis un enfant, et deux... Jusqu'à ce que je trouve la terre qui me reconnaîtrait. Tout ceci dans mon Québec natal.
La disparition des dinosauriennes
J'ai su que les conneries «fulministes» finiraient par changer ou disparaître (ex. discrimination dite positive) quand une femme blanche de l'Ontario a été supplantée par une femme d'une minorité visible. La chose a fait le tour des médias avec des répercussions jusqu'au Québec. Voyant exceptionnellement le Québec pleurer pour une anglo-Canadienne, j'ai dit : «c'est commencé; "maman a pleuré" (image = le matriarcat québécois), donc les choses vont changer à mesure que des situations semblables vont se répéter». Mais je savais aussi qu'il faudrait encore quelques années pour la pleine manifestation du phénomène.
Les nouvelles du jour confirment que les hommes n'ont pas le monopole de la Connerie
Puis, quand la Lieutenant-Gouverneur du Québec, Lise Thibault, handicapée et femme a été pleinement révélée par ses fraudes..., c'était un clou de plus. Elle prouvait, tout comme les femmes des criminels (tous les criminels sûrs d'eux-mêmes ont une femme), que les hommes n'ont pas le monopole de la Connerie.
Il suffit encore de regarder cette infirmière qui a fui les lieux de son accident sans porter secours à sa victime de la route et qui vient d'être condamnée à la détention après avoir obtenu un délai pour donner naissance.
Infirmière condamnée pour délit de fuite ayant causé la mort de sa victime. Crédits photo : Archives du Journal de Québec (article du 29 fév. 2016) |