jeudi 10 septembre 2015

Essai - Idéologies et guerre des images: les médias ont-ils créé un monstre?

Une réflexion sur une crise de l'information sur toile de fond des problèmes de la Syrie: la perte de confiance envers les médias traditionnels, ses racines et une probable responsabilité à assumer

(révision : 22 septembre 2015, 16-17 avril 2016, 28 novembre 2016)

Je crois important, d'entrée de jeu, de faire la nuance suivante:

Sur la comparaison de la photo d'Aylan avec celle de la jeune Vietnamienne Kim PHUC ayant contribué à mettre fin à la guerre du Vietnam


Pour se justifier de l'instrumentation idéologique de la photo du jeune Aylan, la presse internationale et les médias traditionnels comparent la photo avec celle de la jeune Vietnamienne Kim PHUC, dans mon recadrage créé ci-dessous.

En réponse à ceci, on a beaucoup comparé la photo d'Aylan à celle de la jeune vietnamienne brûlée au napalm, qui courait nue sur un chemin de campagne fuyant son village bombardé. Sauf que 

  • La photo de la jeune Kim PHUC n'était pas sujette à interprétation, son histoire étant évidente (photo ci-dessous retouchée pour masquer sa nudité). Alors que le père d'Aylan, déjà installé en Turquie, pouvait être un migrant économique décidant d'accélérer le passage vers des pays plus riches
  • La photo de la jeune Kim était spontanée et n'était pas imposée par un lobby médiatique, contrairement à celui entourant le jeune Aylan, où de grands médias se sont fait reprocher de ne pas avoir diffusé immédiatement la photo (voir la capture d'écran du Nouvel Observateur web plus loin dans ce texte)

Photo ici recadrée pour masquer la nudité totale de la victime, la jeune Kim PHUC. L'image originale avait fait le tour du monde devenant un symbole de la guerre du Vietnam et des revendications pour mettre fin au conflit. Crédits photo : Nick Ut / Canapress Tous droits réservés.










La photo de la jeune Kim était prise durant le déroulement des faits, on voyait d'autres enfants en fuite et des soldats, ainsi qu'un incendie en arrière-plan. Surtout, Kim pouvait et peut témoigner elle-même de sa propre histoire, sans le filtre politique ou médiatique. Elle a lancé une fondation pour aider les enfants victimes de la guerre.


Kim PHUC, devenue citoyenne canadienne. Non, le Canada n'est pas fermé aux vrais réfugiés, ni aux immigrants économiques qui suivent les règles. Le pays accueille au-delà de 200,000 résidents nés à l'étranger, chaque année. Les personnes nées à l'étranger constituaient au recensement de 2011, un cinquième (1 sur 5) ou 20% de la population vivant au Canada (Source : Statistique Canada, données du Recensement de 2011, source consultée le 13 septembre 2015).


Alors qu'avec la photo d'Aylan, nous voyons un bambin échoué sur une plage de Turquie et une histoire bourrée de contradictions se résumant à une question à deux volets: étaient-ils des migrants économiques déjà sécurisés (donc illégaux voulant contourner les règles) OU des réfugiés d'une minorité en danger en attente d'une terre d'accueil? 

Depuis la publication de la photo du petit Aylan Shenu (et NON Aylan «Kurdi»), que nos médias canadiens ont même par moment appelé Allen, et qui a péri noyé parmi d'autres victimes, on a vu déferler quelques théories, comme celle de la possible mise en scène de ladite photo. C'était, disent les sceptiques, pour produire un impact sur l'opinion internationale et mettre de la pression pour un plus grand engagement des pays occidentaux en immigration.

Un article, Migrants : la guerre des images, publié par LeMonde.fr (4 septembre 2015) a parlé de ces prétentions mais en mettant tout au compte de l'intox de l'information (clairement une insulte contre les auteurs). Pourtant, cette position n'explique en rien pourquoi le frère aîné d'Aylan qui a également péri, lui aussi photographié échoué, est demeuré un «no name» de la presse internationale dans les jours suivants. Ni pourquoi les autres victimes n'ont pas ému le monde en vue des interventions pour délivrer les victimes dans leur pays.



De réelles pressions de la confrérie médiatique ont eu cours, pour que les pays occidentaux ouvrent leurs portes inconditionnellement et immédiatement


La théorie de l' «intox» via les médias sociaux n'explique pas non plus, pourquoi Libération a du s'excuser et se défendre, pour ne ne pas avoir diffusé LA photo sélectionnée. Comme quoi, la photo a fait l'objet d'une véritable récupération, car des milliers d'autres enfants sont morts des suites de ces conflits sans avoir éveillé l'attention soutenue auparavant.

Libération avait récemment publié des photos d'enfants ayant péri noyés, selon le témoignage de Johan Hufnagel, son directeur en charge des éditions. Pour Libération, le cliché d'Aylan ne constituait donc pas un fait nouveau.

«Est-ce, paradoxalement parce que Libération suit particulièrement ce dossier – six unes depuis juin, un dossier spécial fin août, la publication des Migrants Files avant l’été, une dernière une sur le drame autrichien et «le camion de la honte» – qu’on n’a pas pris la mesure du poids de cette photo en particulier ? Est-ce parce qu’on a vu des photos d’enfants morts noyés sur les plages grecques la semaine dernière sur les réseaux sociaux (j’en ai moi-même partagé ce week-end) que celle-ci n’a pas lancé la machine ? Possible. (Johan Hufnagel, Directeur en charge des éditions,
Libération, 3 septembre 2015)




S'il n'y a pas de récupération, pourquoi Libération se sentait-il obligé de justifier, dès le 3 septembre 2015, sur le fait qu'il n'avait pas diffusé la photo d'Aylan «Kurdi» qui est en réalité Aylan Shenu...(bon une autre affaire)? N'est-ce pas la preuve d'une récupération idéologique de la photo par les autres médias, au point que Libération se sente vu comme l'idiot du gros Village médiatique. C'est assez surréaliste cette défense, comme si tous les médias devaient reprendre les mêmes images, aux mêmes dates, avec les mêmes angles de l'information...

Ceux-ci ont aussi dénoncé la rumeur de la mise en scène de la photo: Libération (8 sept. 2015), ainsi que Fanceinfo.fr (9 sept. 2015), entre autres.

Les médias traditionnels et les grands médias donnent par moment l'impression de caresser l'idée d'une sorte de monopole de l'information et du sens à lui donner


Mais alors que ces cas de rumeurs de complots enflamment les réseaux sociaux sur chaque enjeu politique et idéologique (comme aussi dans l'affaire d'un lion abattu en Afrique par un dentiste américain récemment), les médias sortent l'artillerie lourde et sont prêts à réclamer le monopole du web, comme les pays totalitaires qui se «respectent». Pourtant, face à ce phénomène, un constat semble devenir un peu plus évident chaque semaine. C'est le suivant:


Le public, de toutes allégeances idéologiques et politiques, croit de moins en moins aux médias traditionnels et aux grands médias 


On remarque, ou du moins il semble que les théoriciens croyant que les médias sont sous une influence (lecture) particulière, pour qui les médias traditionnels sont suspects, sont de gauche, de droite, de centre et de toutes idéologies et allégeances. Peut-être pas en proportions égales toutefois. Et s'ils se contredisent allègrement, en disant tel journal est de droite ou de gauche, il reste qu'ils s'accordent sur un point: les médias traditionnels et grands médias ne donnent pas l'heure juste. C'est une conviction en train de s'ancrer. En fait les médias ne devraient pas parler de théories de complots (se faisant adepte eux-mêmes du conspirationnisme contre les médias non traditionnels), mais on devrait plutôt utiliser les termes, accusation d'orientation, de biais de l'information, de choix intentionnel de l'angle par le professionnel de l'information ou son équipe.

Les grands médias offusqués, utilisent à outrance des termes chocs comme théories du complot, comme «intox» de l'information, etc., le but étant évidemment de stigmatiser non seulement leurs auteurs, mais ceux qui les ont cités de bonne foi. Cependant, les professionnels de l'information des médias font à mon sens une erreur et c'est la suivante: ils se croient indépendants de la cause du problème, alors qu'en réalité, ils en sont probablement des catalyseurs. Ils ont peut-être contribué et contribuent peut-être, à nourrir le monstre. Autrefois, le philosophe disait «Je pense, donc je suis». Maintenant, des hordes de penseurs armés d'un smartphone, ou émetteurs d'opinions et commentaires sur les réseaux sociaux et réagissant à la fin des articles des médias comme autant de tremplins, disent: «Je doute, donc je suis». Plusieurs de la horde des réseaux sociaux sont prêts à sélectionner les faits en fonction de leur idéologie pour trouver un raccourci en vue d'arriver plus vite à leurs fins (gagner leur cause ou leur argumentaire). Mais à bien y penser, leur méthode est-elle si différente de celle des professionnels qui voudraient les censurer? 

Comment les médias auraient-ils créé le monstre? 


Réponse: 


  • en faisant de plus en plus souvent de la politique et de l' «éducation» idéologique dans leurs procédés;
  • quand les positions de l'observateur (l'employé ou contractuel du média) sont librement entremêlées aux informations.

Ce qui a changé pour le public


Auparavant, par exemple en 1980 ou 1990, le public n'avait pas accès aux sources des journalistes ou reporters et équipes dédiées à l'information. Le citoyen «ordinaire» présumait que ce qu'on lui montrait et disait constituait une honnête approximation de la réalité; une lecture ou un condensé suffisamment proche de celle-ci. Plus encore lorsque le réseau était une société d'État. Maintenant, avec les smartphones, l'internet et autres nouvelles technologies permettant d'accéder en un instant à diverses sources de données, les personnes de par le monde, sont de plus en plus:
  • soit elles-mêmes connectées à des sources semblables à celles des journalistes;
  • soit en compétition avec eux (1)
  • mais plus souvent et simplement portées à douter du professionnel.

Par exemple, lors de la révolution égyptienne, un manifestant arabophone entendait des foules chanter des psaumes imprécatoires anti-Israël en Égypte. Une radio privée de Québec, à budget et moyens limités en a parlé, alors que le gros média du Canada n'en parlait pas et maintenait inconditionnellement sa thèse de la bonne révolution. En réalité, suite à l'élection du président Morsi, proche des Frères musulmans, la constitution égyptienne est passée à un cheveux de changer pour pire que le système renversé, avant la contre-révolution.

Bref, alors que le grand réseau pan-canadien passait à côté des enjeux de la première révolution (influence majeure des Frères musulmans), il se trouvait que dans une radio à petit budget québécoise, un animateur était en mesure, avec une équipe minuscule, d'obtenir un enregistrement et la traduction de ce qui se chantait dans les foules qui renversaient le gouvernement égyptien. Mais ICI Radio-Canada, avec ses gens OU correspondants professionnels sur place, maintenait sa lecture «calinours» de la bonne révolution, sans anticiper les sérieux enjeux des pouvoirs politiques alternatifs (ex. influence des Frères Musulmans politiquement organisés). Pendant ce temps-là, des femmes étaient victimes de viols collectifs en pleines manifestations pro-Morsi. 

Un changement important avec les communications et réseaux sociaux: un certain public engagé, ou devrait-on dire des publics engagés (souvent avec des valeurs divergentes), surveillent les médias, de la bonne (honnête) ou mauvaise façon (mauvaises intentions), mais toujours, quelqu'un valide les médias


Présentement (2015), donc, le public le moindrement connecté, informé ou réseauté à des membres d'autres pays et cultures, a accès à beaucoup de contenu et matériel en commun avec ce qui alimente les «professionnels» de l'information. Disons: pas dans la recherche et l'enquête, mais dans les événements quotidiens (ex. une manifestation). Il devient donc facile de voir que les équipes des médias font de la sélection (choix de l'angle idéologique), non seulement pour leur synthèse ou une analyse, mais souvent aussi pour présenter un point de vue particulier (ex. la révolution est belle et n'a rien à voir avec des motifs radicaux - cas vécu en Égypte avant l'élection de Morsi).  Bien souvent, les journalistes et reporters ne se rendent pas compte de leur biais, car ils sont convaincus que leur position est la juste et la bonne; du moins, la meilleure dans le sac. Donc...


Ce qui suit donne l'exemple avec deux points de vue sociopolitiques opposés
  • Par exemple, si je suis un professionnel de l'information anti-conservateur, alors ce qui est conservateur est biaisé ou suspect; certainement méprisable. Le filtre sera appliqué, car les conservateurs devraient être envoyés dans des camps de rééducation. Mais comme c'est impossible, on veut les isoler et les priver de l'accès aux médias (ex. atteindre à leur intégrité) et même dans les rêves les plus fous, on aimerait les exclure du monde professionnel et politique en disant que leurs cerveaux ont une dysfonction qui les disqualifie des postes supérieurs. 
  • MAIS si je suis un professionnel de l'information avec des accointances pour la droite économique et pour la liberté financière, pour moins d'ingérence et d'interventionnisme des gouvernements et plus de responsabilisation sociale des individus (choix, conséquences), alors, toute prétention ou vertu proclamée par la gauche me semblera une thèse non fondée ou douteuse. Le filtre pourrait s'appliquer car, pense-t-on dans ce clan, les gauchistes auraient fréquemment des motifs paresseux (loi du moindre effort) ou seraient des profiteurs sociaux en quête d'une subvention de plus... Ils ont probablement un agenda communiste ou à tout le moins socialiste et de ce point de vue brut, on devrait les envoyer cinq ou dix ans dans les pays communistes, pour qu'ils goûtent à la doctrine qu'ils chérissent tant.


Bref, le public perçoit, ou croit,  et ce, peu importent ses allégeances idéologiques ou politiques, que la différence entre l'information et l'angle éditorial est de moins en moins réelle ou visible; en fait les deux s'entremêleraient de plus en plus. Résultat: les gens de tous horizons deviennent sceptiques de l'ensemble, même lorsque leurs points de vue divergent radicalement. On doute à gauche et on doute à droite.

Et comme pour les renforcer dans leurs perceptions fondées ou non, de plus en plus de gens de médias ont fait le saut en politique ces dernières années (Canada et Québec) alors que quelques semaines auparavant, ils soufflaient le froid et le chaud en matière de critique des partis de l'échiquier politique. Et au centre de tout cela, c'est le média traditionnel qui est progressivement devenu suspect. Car le blogueur ou débatteur se dévoile. Il est pro-ceci, anti-cela, militant ou activiste pour telle cause. Il ne s'en cache pas. Mais alors que le professionnel de l'information vit les luttes entre son devoir et ses préférences, il tente de faire croire (et se convainc) qu'il est encore un arbitre, une référence pour le petit peuple (ceux qui ne font pas selon lui partie de l'élite). Mais on n'y croit plus. Car on peut maintenant accéder à une partie de ce qu'il n'a pas montré ou dit.

La perte de confiance envers les grands médias et médias traditionnels (l'information mainstream) dépend peut-être davantage  du non-dit, que du dit


Par exemple, pour tel média qui se prétend neutre, on constate régulièrement que la moindre manifestation de gauche regroupant 80 personnes à Montréal fait le bulletin du soir. Une autre manifestation de 2000 à 3000 personne qui s'oppose à un contenu en éducation (ex. programme d'ECR)

  • soit ne sera pas traitée, pour ne pas recevoir de visibilité (filtre stratégique de la nouvelle); 
  • ou sera traitée sous un angle méprisant, comme si les manifestants pour ladite cause étaient, eux, des citoyens de seconde zone (des abrutis).

C'est comme cela qu'on nourrit le monstre (2).


C'est grave, car un monde avec uniquement de l'information brute et des réseaux sociaux ne serait pas un monde davantage bien informé, ni dans la vérité. 


Un mensonge répété un million de fois ne devient pas une vérité.



Les médias devraient en prendre bonne note, car à tort ou à raison, ou les deux, on croit de moins en moins en eux pour s'informer, pour avoir l'heure juste (du moins pas comme unique source comme autrefois). Et cela devient propre à toutes les idéologies et causes.


S'il ne se passe rien, les médias traditionnels pourraient bien s'éteindre avec la génération des boomers (3). C'est ce que je crains, car dépendre des réseaux sociaux uniquement, ce serait comme retourner à l'époque du Far West: je n'ai plus d'arguments ou tu m'as humilié? POW! POW! Je te tue avec un tweet à six coups d'insultes et d'autres actions et je souffle la fumée du canon avant de rengainer.

La solution?


Pas facile de trouver une solution, car on ne fait plus rien sans une série d'études en 2015. Mais peut-être les médias et professionnels de l'information doivent reconnaître qu'ils ne sont pas neutres et revenir à la transparence et à la diversité des angles. Et toujours, j'insiste sur toujours, bien séparer la nouvelle de l'éditorial. Selon moi, cela est de plus en plus rare, mais c'est aussi cette perte de neutralité tout en feintant le contraire, qui tue le média traditionnel qui pourrait périr par ce qui l'a fait se vendre.

Cela est tellement évident dans les médias de tendance anti-conservatrice. À l'approche des précédentes élections fédérales canadiennes de 2011, lorsque le parti Conservateur lançait une politique, les grands bulletins de nouvelles (avec biais éditorial) ne disaient pas par exemple (paraphrases): «le parti Conservateur lance une nouvelle politique», mais on l'abordait sous l'angle des opposants: «le Bloc Québécois s'oppose au projet du Parti Conservateur». Et c'était Gilles Duceppe (chef du Bloc!) qui nous apprenait le contenu alors inconnu du public (sa position  élaborée d'adversaire de ladite politique suivi d'un clip de 20 s. du parti émetteur de la politique). Sauf que le Bloc s'est effondré...

Ce genre de pratiques ont évidemment encore cours.
  • Par exemple, on se sert d'une citation d'un invité, comme tremplin, pour se protéger des accusations de biais médiatique ou d'éventuelles poursuites. 
  • On fait aussi des forums d'opinions où les intervenants sont du même côté du cercle, incluant le modérateur qui fait la synthèse (ex. 1 de centre, 2 de gauche, et le modérateur de gauche).  
  • Le silence (le jeu stratégique de la non-actualité) aussi, est stratégiquement utilisé. Le média ne parlera pas d'un phénomène, d'une manifestation, etc., pour éviter de publiciser une politique ou une position allant à l'encontre de l'opinion de la majorité de son équipe. But: créer l'impression qu'un mouvement social non prisé par le média, n'existe pas ou est marginal et digne de mépris.
  • Il y a aussi la rétention d'information, parfois durant des mois, pour la sortir dans les dernières semaines avant la date du scrutin.
  • Sans oublier la sur-représentation donnée à une irrégularité. On fera «spinner» une nouvelle somme toute mineure, pour donner l'impression d'une faute majeure.
  • Ou encore, la fusion entre la nouvelle et l'angle éditorial privilégié, sous prétexte d'expliquer les faits. En période électorale, on apprend beaucoup en comparant divers médias sur le même sujet. Pour un média, pour telle pratique d'un élu ou candidat, c'est le drame, pour l'autre c'est un fait politique comme il en arrive dans tous les camps (tous les partis), dans une année-type.
  • et ainsi de suite...

Mais attention, le virage nécessaire vers plus de diversité ne doit pas se confondre avec le recours à plus de clientélisme


C'est plutôt le contraire. Il ne s'agit pas d'une opération de séduction et de maquillage, mais de vérité. En plus, bien souvent, on ne veut pas savoir ce que pense le journaliste, mais plutôt quels sont les faits, et quels sont les impacts de chaque angle. Ceci dit, il n'y a probablement rien à faire à court terme, pour récupérer :

  • ceux qui ont pratiqué durant toute leur carrière ce qui est dénoncé ici. Mais il reste à espérer qu'au renouvellement des équipes, les grands médias puissent s'amender en variant les points de vue. Ont-ils le choix? 
  • ceux qui, sur les réseaux sociaux, cherchent du tout cuit; une opinion prête à déballer en accord avec leurs préférences politiques et idéologiques du moment. Logiquement, certains d'entre eux se réveilleront quand ils verront que leurs sources préférées ont erré sur un certain nombre de points... C'est très humiliant de publier une fausse nouvelle quand on est en quête de vérité.


Pourra-t-on encore voir les gens puiser aux médias traditionnels et simultanément à d'autres sources? Le problème, c'est que l'humain a tendance à revenir à ce qui lui plaît. Il n'est pas hanté par la quête de la vérité... Me semble...

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1.  Peut être la phase de développement personnel du «regardez-moi être» qui n'a pas été comblée dans la petite enfance; en Occident, beaucoup de biens matériels et d'activités, mais pas beaucoup d'attention et de temps. Ou inversement, un narcissisme hérité d'avoir été trop traité comme un génie ou un athlète, au moindre geste somme toute commun pour un jeune humain normal en développement.  Le moi est resté le centre et la référence (un développement inachevé peut-être?). Ce serait un sujet de thèse intéressant. Mais nul besoin d'attendre les résultats pour corriger la situation.

2.  Dans l'exemple qui suit, au sujet d'Aylan et ce qui a précédé le drame des noyades en voulant migrer en Occident, on a tout un volet qui n'a pas été connu au Québec, mais a été diffusé plus largement du côté anglophone. De la même nouvelle, on a vu les médias francophones du Québec taire durant plusieurs jours des informations importantes (migration économique et non plus des réfugiés pour cette famille).


Comme trop souvent, la vidéo a été coupée sous prétexte de droits d'auteur. Je laisse leur coquille vide, leur message creux, pour mieux illustrer. Comme si la nouvelle avait une durée comme un grand film... On n'est pas sorti de l'auberge. 

Même chose, sinon pire, avec la nouvelle suivante qui n'a pas eu d'écho au Québec, car elle va à l'encontre des choix éditoriaux médiatiques, mais elle a été reprise par de nombreux médias hors du Canada.

Grande-Bretagne: les autorités ont couvert des crimes au nom de la rectitude politique
(dimanche 31 août 2014)
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2014/08/scandale-couverture-de-crimes-culturels.html


3.  Les boomers: en occident, la génération constituée de (née avec) l'explosion démographique de l'après Deuxième Guerre mondiale. Cette génération a été suivie de la dénatalité qui se maintient.